J'ai un peux laissé tombé le fil qui s'écarte pas mal du sujet comme d'habitude...
Pauline! Il ne s'agit pas de juger moralement un comportement rationnel - au nom de quoi le ferions-nous?! -, mais de définir rationnellement un comportement moral...pauline.px a écrit : Pour juger moralement un comportement rationnel on ne peut pas adopter le seul point de vue rationnel à moins de vouloir s’enfermer dans un cercle vicieux.
Il faut donc adopter un autre point de vue, je n’impose pas le mien.
- Et pourquoi n'adopter qu'un seul point de vue pour ce qui est de la morale?
Connais-tu ce qu'est le Bien et le Mal absolus pour proposer autre chose qu'un certain relativisme pour ce qui est de ces notions ou principes (je ne pense pas que le mal puisse être un principe, mais ce n'est pas ici le lieu pour en parler...)?
- Et sur quoi fondes-tu ta Morale? Sur Dieu? Si tu le connais si bien, présente le moi!

-----> Vu comme une idée, le Bien est une définition, vu comme un sentiment, le Bien n'est qu'une impression subjective, certainement pas un absolu!
C'est toi qui soutient l'idée combattue par moi que la raison ne suffit pas pour fonder une morale et que pour fonder cette dernière, je te cite: "on ne peut pas adopter le seul point de vue rationnel"...pauline.px a écrit : Ou bien vous me taxez d’irrationalité et cela clôt le débat,
Si donc tu poses ceci en principe, comment qualifies-tu ce sur quoi tu te baseras? De choses rationnelles?
-----> A croire ce que tu dis, si tu ne te bases pas sur la raison, c'est que tu te bases sur ce qui ne l'est pas! Or, comment qualifier une personne qui ce base sur de telles choses, si ce n'est d'irrationnelle?!
Tu l'es sans doute rationnelle! En tout cas je l'espère pour toi! (Je plaisante...) Ce que je pense par contre, au vu de ce que tu écris, c'est que tu ne l'es pas en tout, simplement. Faut juste l'admettre...pauline.px a écrit :Ou bien, si vous consentez à admettre l’hypothèse que je suis un être rationnel, vous dressez ici un formidable réquisitoire contre votre hypothétique morale rationnelle car vous venez d’affirmer qu’un être rationnel est incapable de juger de la rationalité de ses arbitrages.
Non, là tu te méprends sur moi, ce n'est pas du tout ce que je souhaite! En règles générales ce sont les esprits religieux qui voudraient imposer leurs "absolus" comme des vérités. Je vois à mon regret que tu ne m'as pas bien lu, - et que tu as plutôt retenu les accusations de Wayell à mon encontre, comme quoi les croyants sont vraiment très sujets à recevoir les croyances ainsi que les raisonnements spécieux et distorsions en tout genre qui les confortent, plutôt que les faits.pauline.px a écrit :Ou bien vous faites la promotion des Directeurs de Conscience, pour aider les être rationnels à suivre votre hypothétique morale rationnelle.
Voilà ce que j'ai dit:
"Un croyant pourra-être moral dans son attitude et ses pensées mais pour cela il lui faudra mettre sa religion entre parenthèse et accepter de penser par lui-même en laissant la raison le conduire. La réflexion philosophique sur le bien, le juste et le beau est seule à pouvoir nous guider en matière de morale. - Comment pourrait-il en être autrement?! - Qu'ils soient religieux ou laïques, des principes dictés n'auront de moraux que la prétention de l'être s'ils ne sont pas appliqués en bonne intelligence, autrement dit avec raison pour certains, et carrément rejetés pour d'autres. Ce que ne permet certainement pas de faire la religion et l'attitude religieuse par elle-même, contrairement à l'attitude rationnelle et la raison.
Or, comme croyances infondées et raison sont antinomiques, celle-ci est FORCEMENT ATHEE.
Si donc tu n'acceptes pas de laisser tes croyances pour un peu de raison, ton attitude et tes pensées seront plus portées au fanatisme qu'à la morale."
pauline a écrit :Eh bien c'est précisément là où le bât blesse : la réflexion philosophique n'est pas "seule", elle est multiple (comme la religion) et il se trouvera toujours un philosophe rationnel pour justifier n'importe quel comportement ou attitude.
Ni toi en fuyant les arguments, car il ne s'agit pas de justifier des actions, - est-ce ainsi que tu vois la morale?! -, mais d'orienter son action à partir d'une réflexion sur la notion du Bien.pauline.px a écrit : En jouant les savonnettes vous ne faites guère avancer le débat.
Je ne vois pas en quoi une morale rationnelle nécessite des principes fondamentaux qui ne sont pas rationnels et en quoi ce qui est raisonnable n'est pas rationnel... Il faudra que tu me l'expliques! ... Avec des exemples je te prie!pauline.px a écrit :Vous vous souvenez sans doute des efforts de Kant pour bâtir une morale rationnelle.
Je dis seulement qu’à l’instar de n’importe quel édifice intellectuel, une morale rationnelle nécessite des principes fondamentaux qui ne sont pas rationnels mais seulement raisonnables comme par exemple l’impératif catégorique… ou bien consensuels et donc variables.

Des exemples s'il te plait, car moi je n'en vois aucun...pauline.px a écrit :Puis, à moins de se refuser au principe de « moindre mal », une morale exige aussi des évaluations qui sont rarement purement rationnelles.
Dans les cas où la raison ne peut pas arbitrer ou nous imposer ses restrictions, il faut faire ce que nous dictent nos envies.pauline.px a écrit :Enfin, on peut s’interroger sur le champ d’application de cette hypothétique morale rationnelle car dans la vraie vie nos informations sont généralement trop incomplètes pour procéder à des arbitrages rationnels.
- Mais en quoi un choix irrationnel pourra-t-il être qualifié de moral?
Il peut toujours y avoir un traitement rationnel de l'information... A partir du moment où ce que l'on recherche à travers elle c'est d'évaluer une situation, il n'y a d'ailleurs pas d'autre traitement possible la concernant. (Je précise que j'entends par analyse rationnelle d'une situation, tout ce qui peut se mettre en équation, or même les recoupements automatiques de données pour lesquelles notre esprit est programmé, peuvent se traduire en équation. Je me réfère aux recoupements bayésiens de l'information qu'opèrent nos cerveaux parfaitement structurés pour cette action... (En effet, les neurones sont disposés en unités capables de traiter l'information comme le fait un réseau bayésien de manière formelle))pauline.px a écrit :Le traitement des informations partielles et/ou inexactes est rarement rationnel.
Et pourquoi n'y concourraient-ils pas?pauline.px a écrit : Les économistes libéraux prétendent pourtant le contraire, le Libéralisme repose sur la conviction rationnelle que le marché et la libre concurrence concourent au Bien.
- Mais attention à ce qui n'est que rationalisation ou justification pour la bonne conscience*, qui sont des mécanismes de défenses étudiés en psychologie, à ne pas confondre avec ce que l'on appelle l'exercice de la raison...
*note: ... face à l'angoisse suscitée par un sentiment de culpabilité.
Le Bien se construit en suivant la raison uniquement, suivre ses impulsions c'est l'état de nature...pauline.px a écrit :Si vous pensez que le Bien à long terme n'est pas dans le champ de votre morale rationnelle, il faut nous le dire.
Quoi d'autre pourrait arbitrer avec justice et équité?pauline.px a écrit :Sinon,
pourriez-vous démontrer que LA (la raison est unique, la morale rationnelle ne peut qu’être unique) morale rationnelle pouvait arbitrer rationnellement entre l’inconvénient à court terme et l’avantage à long terme ? Entre l’inconvénient pour une minorité et l’avantage pour une majorité ?
Même réponse que précédemment: "Quoi d'autre pourrait arbitrer avec justice et équité?" (Je suppose que tu poses toujours le problème de la morale...)pauline.px a écrit :Par exemple, lors d’une fin de grossesse catastrophique qu’auriez-vous répondu à la question de l’obstétricien « Monsieur, c’est l’heure d’un terrible choix : sauve-t-on la mère ou sauve-t-on l’enfant ? » et quel est votre raisonnement rationnel qui fonde votre choix ? (un choix binaire, je ne peux pas vous proposer plus simple)
C'est un faux problème que tu poses en fait!
- Car moralement parlant, ce n'est pas parce que la raison ne peut pas toujours arbitrer, qu'une autre instance en aurait la capacité.
Très cordialement, de même.