
Babylone la Grande.
- Ptitech
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Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 08:13tu crois sérieusement qu'on va lire tout ces pavés ? Tu n'aurais pas un peu plus condensé ? 

Il est intellectuellement plus simple de croire que de réfléchir. Mais il est intelligent de réfléchir à ce que l'on croit.
La religion est la plus grande supercherie de l'histoire de l'humanité.
C’est en s’instruisant que l’on découvre son ignorance - René Descartes.
[EDIT : Le message grossier contenu de l'image est inconcevable]
La religion est la plus grande supercherie de l'histoire de l'humanité.
C’est en s’instruisant que l’on découvre son ignorance - René Descartes.
[EDIT : Le message grossier contenu de l'image est inconcevable]
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 08:43Y a bien la genèse, mais il y en a qui vont encore râler. ...
Azaz el

Azaz el
- Ptitech
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Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 08:45Tiens Salut Azaz el !
Il est intellectuellement plus simple de croire que de réfléchir. Mais il est intelligent de réfléchir à ce que l'on croit.
La religion est la plus grande supercherie de l'histoire de l'humanité.
C’est en s’instruisant que l’on découvre son ignorance - René Descartes.
[EDIT : Le message grossier contenu de l'image est inconcevable]
La religion est la plus grande supercherie de l'histoire de l'humanité.
C’est en s’instruisant que l’on découvre son ignorance - René Descartes.
[EDIT : Le message grossier contenu de l'image est inconcevable]
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 08:49Salut M'sieur! Je viens mettre mon petit grain de sable.
M bien ça, moi
Schuss
Azaz el
M bien ça, moi

Schuss
Azaz el
- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 20:26Je suis conscient que la lecture est un peu longue, mais indispensable pour bien comprendre les tenants et les aboutissants, et comprendre comment tout cela a commencé et ce qu'est et qu'était exactement la Babylone antique et ses croyances pour arriver à nos jours avec toutes ces religions qui prétendent que leurs doctrines sont vraies, alors qu'il ne s'agit que de croyances babyloniennes que Dieu condamne fermement.Ptitech a écrit :tu crois sérieusement qu'on va lire tout ces pavés ? Tu n'aurais pas un peu plus condensé ?
Pour ceux qui veulent une lecture plus rapide, j'ai souligné en gras, en grand et en couleurs, les parties les plus "importantes"

- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 20:46La religion assyro-baylonienne
La magie en Mésopotamie
La Mésopotamie est la patrie de la magie et de l'occultisme, aussi bien que celle de l'astrologie et des sciences exactes. C'est des bords du Tigre et de l'Euphrate, plus encore que de ceux du Nil, que la magie s'est répandue dans le monde occidental où elle a exercé une influence si funeste jusqu'à ces derniers siècles.
Les origines de la magie mésopotamienne sont fort obscures, malgré le témoignage des écrivains juifs et grecs, malgré même les nombreux documents originaux que l'assyriologie a livrés. Ces sources ont toutefois singulièrement agrandi le domaine de nos connaissances, sinon en nous faisant pénérer dans l'organisation intérieure des corporations de devins et de magiciens, du moins en nous fournissant le texte de leurs pratiques occultes, de leurs incantations et de leurs procédés théurgiques. Il y avait deux espèces de magie :
celle qui n'était qu'une partie du culte régulier, et qu'on voit en usage chez tous les peuples qui, adorant les phénomènes de la nature, ont peuplé d'esprits les forêts, les nuages, les rivières, la nuit, les vents; c'est la magie blanche, essentiellement bienfaisante, et constituant un commerce légitime, établi par les rites sacrés, entre les esprits supérieurs et les prêtres qui les invoquent.
Mais à côté du prêtre thaumaturge, exorcisant pour chasser le malin esprit, consacrant des amulettes, il y avait le sorcier qui se faisait l'interprète des puissances infernales et diaboliques, entretenant commerce avec elles et se servant de leur concours pour faire le mal; son art, réprouvé par la religion, constituait la magie noire; le sorcier est un homme pervers qui s'est voué au malin esprit par des pactes, des serments et des enchantements. C'est généralement pour servir les passions mauvaises des humains et dans un but lucratif qu'il exerce sa sinistre besogne.
C'est l'état de superstieuse terreur dans laquelle vivait constamment le Mésopotamien, qui entretenait la foi aux procédés de la magie blanche et de la magie noire. Tout l'Orient, il faut bien le reconnaître, a vécu, dès les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, sous l'empire de ces aberrations singulières, et il est curieux, par exemple, de rapprocher l'état d'esprit dans lequel se trouvaient les Assyro-Babyloniens, des idées qui ont encore cours à l'époque moderne chez les populations de l'Inde :
« Le peuple hindou, dit le voyageur anglais J. Roberts du début du XXe siècle, a affaire à tant de démons, de dieux et de demi-dieux, qu'il vit dans une crainte perpétuelle de leur pouvoir. Il n'y a pas un hameau qui n'ait un arbre ou quelque place secrète regardée comme la demeure des mauvais esprits. La nuit, la terreur de l'Hindou redouble, et ce n'est que par la plus pressante nécessité qu'il peut se résoudre, après le coucher du soleil, à sortir de sa demeure. A-t-il été contraint de le Faire, il ne s'avance qu'avec la plus extrême circonspection et l'oreille au guet. ll répète des incantations, il touche des amulettes, il marmone à tout instant des prières et porte à la main un tison pour écarter ses invisibles ennemis. A-t-il entendu le moindre bruit, l'agitation d'une feuille, le grognement de quelque animal, il se croit perdu; il s'imagine qu'un démon le poursuit, et, dans le but de surmonter son effroi, il se met à chanter, à parler à haute voix; il se hâte et ne respire librement qu'après qu'il a gagné quelque lieu de sûreté. »
Cette description pourrait s'appliquer trait pour trait aux Assyro-Babyloniens. Leur magie repose sur la croyance à d'innombrables esprits répandus en tous lieux dans la nature, dirigeant et animant tous les êtres de la création.
Ce sont eux qui causent le bien et le mal, conduisent les mouvements célestes, ramènent alternativement le jour et la nuit, veillent au retour des saisons, font souffler les vents, tomber les pluies, la neige, la grêle, la foudre, en un mot produisent les phénomènes atmosphériques, bienfaisants ou destructeurs; ce sont eux aussi qui donnent à la terre sa fécondité, font germer et fructifier les plantes, président à la naissance et à la conservation de la vie chez les êtres animés, et qui, par contre, envoient la mort et les maladies. Il y a des esprits de ce genre partout, dans le ciel des étoiles, dans les entrailles de la terre et dans les régions intermédiaires de l'atmosphère. Tous les éléments en sont remplis, l'air, le feu, la terre et l'eau; rien n'existe sans eux.
Comme le mal est partout, dans la nature, à côté du bien, une idée de dualisme, presque aussi prononcée que dans la religion de Zoroastre, préside à la manière dont les prêtres mésopotamiens conçoivent le monde surnaturel dont ils redoutent encore plus les actions malfaisantes qu'ils n'en attendent de bienfaits.
Il y a des esprits bons par essence, et d'autres mauvais également par nature. Leurs choeurs opposés constituent un vaste dualisme qui embrasse l'univers entier, et poursuit, dans toutes les parties de la création, une lutte incessante et éternelle. De même qu'à chaque corps céleste, à chaque élément, à chaque phénomène, à chaque être et à chaque objet, est fixé un bon esprit, un mauvais esprit s'y attache également et cherche à l'y supplanter.
La discorde est partout dans l'univers. Emporté. fatalement lui-même au milieu de cette bataille perpétuelle entre les bons et les mauvais esprits, l'humain en sent à chaque instant les atteintes, et son propre sort en dépend. Tout ce qui lui arrive d'heureux est le fait des uns; tout ce qui lui survient de malheureux, celui des autres.
Il lui faut donc un secours contre les attaques des mauvais esprits, contre les fléaux et les maladies qu'ils déchaînent sur lui. Ce secours, c'est dans les incantations, dans les paroles mystérieuses et toutes-puissantes dont les prêtres magiciens ont le secret, c'est dans leurs rites et leurs talismans qu'il le trouve; par là seulement, les démons funestes sont écartés, les esprits favorables rendus propices et appelés au secours de l'humain.
Dans l'armée du bien comme dans celle du mal, on distingue des catégories de démons hiérarchisés et plus ou moins puissants suivant leur grade. Dans les textes, on mentionne le ekim, le tetal «guerrier », le maskin ou « tendeur d'embûches » le alal « destructeur », le labartu, le labassu, le ahharu, sortes de spectres, de fantômes et de vampires; on cite souvent les mas, les lamma et les utuq; on oppose le mas favorable au mas mauvais, le tamma favorable au lamma mauvais, le bon utuq au méchant utuq. Il y a aussi les alapi ou taureaux ailés, les nirgalli ou lions ailés, et de nombreuses catégories d'archanges qu'on appelle les Anunnaks et les Ighigs, les uns terrestres et les autres célestes.
Ce sont les dieux Anu et Ea, appelés « Esprit du ciel » (zi an na) et « Esprit de la terre » (zi ki a), qu'on invoque généralement dans les incantations, comme les dieux de toute science, seuls capables de préserver l'humanité des atteintes des mauvais anges. Les documents attestent ainsi, chez les Assyro-Babyloniens, une démonologie extrêmement riche, à la savante hiérarchie.
Entre l'humanité et le dieu Ea, il existe un dieu médiateur qu'on n'invoque que dans les textes magiques et qui n'a jamais d'autre rôle que cette médiation :
c'est Marduk, dont le nom magique et suméro-accadien est Silih-mulu-hi, « celui qui dispose le bien pour les hommes. » - « Je suis celui qui marche devant Ea, lui fait dire un hymne, je suis le guerrier, le fils aîné de Ea, son messager. »
Silik-mulu-hi révèle aux humains les volontés et la science de Ea, et, en retour, il porte à Ea l'appel des humains tourmentés par les esprits malins et par les maladies. C'est à lui que s'adresse ce beau fragment dont les expressions ont tant d'analogie avec celles du psaume CXLVII de la Bible :
« Devant ta grêle qui se soustrait? - Ta volonté est un décret sublime que tu établis dans le ciel et sur la terre. Vers la mer je me suis, tourné, et la mer s'est aplanie ; - vers la plante je me suis tourné, et la plante s'est flétrie; vers la ceinture de l'Euphrate je me suis tourné, et - la volonté de Silik-mulu-hi a bouleversé son lit. - Seigneur, tu es sublime; qui t'égale? »
La magie en Mésopotamie
La Mésopotamie est la patrie de la magie et de l'occultisme, aussi bien que celle de l'astrologie et des sciences exactes. C'est des bords du Tigre et de l'Euphrate, plus encore que de ceux du Nil, que la magie s'est répandue dans le monde occidental où elle a exercé une influence si funeste jusqu'à ces derniers siècles.
Les origines de la magie mésopotamienne sont fort obscures, malgré le témoignage des écrivains juifs et grecs, malgré même les nombreux documents originaux que l'assyriologie a livrés. Ces sources ont toutefois singulièrement agrandi le domaine de nos connaissances, sinon en nous faisant pénérer dans l'organisation intérieure des corporations de devins et de magiciens, du moins en nous fournissant le texte de leurs pratiques occultes, de leurs incantations et de leurs procédés théurgiques. Il y avait deux espèces de magie :
celle qui n'était qu'une partie du culte régulier, et qu'on voit en usage chez tous les peuples qui, adorant les phénomènes de la nature, ont peuplé d'esprits les forêts, les nuages, les rivières, la nuit, les vents; c'est la magie blanche, essentiellement bienfaisante, et constituant un commerce légitime, établi par les rites sacrés, entre les esprits supérieurs et les prêtres qui les invoquent.
Mais à côté du prêtre thaumaturge, exorcisant pour chasser le malin esprit, consacrant des amulettes, il y avait le sorcier qui se faisait l'interprète des puissances infernales et diaboliques, entretenant commerce avec elles et se servant de leur concours pour faire le mal; son art, réprouvé par la religion, constituait la magie noire; le sorcier est un homme pervers qui s'est voué au malin esprit par des pactes, des serments et des enchantements. C'est généralement pour servir les passions mauvaises des humains et dans un but lucratif qu'il exerce sa sinistre besogne.
C'est l'état de superstieuse terreur dans laquelle vivait constamment le Mésopotamien, qui entretenait la foi aux procédés de la magie blanche et de la magie noire. Tout l'Orient, il faut bien le reconnaître, a vécu, dès les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, sous l'empire de ces aberrations singulières, et il est curieux, par exemple, de rapprocher l'état d'esprit dans lequel se trouvaient les Assyro-Babyloniens, des idées qui ont encore cours à l'époque moderne chez les populations de l'Inde :
« Le peuple hindou, dit le voyageur anglais J. Roberts du début du XXe siècle, a affaire à tant de démons, de dieux et de demi-dieux, qu'il vit dans une crainte perpétuelle de leur pouvoir. Il n'y a pas un hameau qui n'ait un arbre ou quelque place secrète regardée comme la demeure des mauvais esprits. La nuit, la terreur de l'Hindou redouble, et ce n'est que par la plus pressante nécessité qu'il peut se résoudre, après le coucher du soleil, à sortir de sa demeure. A-t-il été contraint de le Faire, il ne s'avance qu'avec la plus extrême circonspection et l'oreille au guet. ll répète des incantations, il touche des amulettes, il marmone à tout instant des prières et porte à la main un tison pour écarter ses invisibles ennemis. A-t-il entendu le moindre bruit, l'agitation d'une feuille, le grognement de quelque animal, il se croit perdu; il s'imagine qu'un démon le poursuit, et, dans le but de surmonter son effroi, il se met à chanter, à parler à haute voix; il se hâte et ne respire librement qu'après qu'il a gagné quelque lieu de sûreté. »
Cette description pourrait s'appliquer trait pour trait aux Assyro-Babyloniens. Leur magie repose sur la croyance à d'innombrables esprits répandus en tous lieux dans la nature, dirigeant et animant tous les êtres de la création.
Ce sont eux qui causent le bien et le mal, conduisent les mouvements célestes, ramènent alternativement le jour et la nuit, veillent au retour des saisons, font souffler les vents, tomber les pluies, la neige, la grêle, la foudre, en un mot produisent les phénomènes atmosphériques, bienfaisants ou destructeurs; ce sont eux aussi qui donnent à la terre sa fécondité, font germer et fructifier les plantes, président à la naissance et à la conservation de la vie chez les êtres animés, et qui, par contre, envoient la mort et les maladies. Il y a des esprits de ce genre partout, dans le ciel des étoiles, dans les entrailles de la terre et dans les régions intermédiaires de l'atmosphère. Tous les éléments en sont remplis, l'air, le feu, la terre et l'eau; rien n'existe sans eux.
Comme le mal est partout, dans la nature, à côté du bien, une idée de dualisme, presque aussi prononcée que dans la religion de Zoroastre, préside à la manière dont les prêtres mésopotamiens conçoivent le monde surnaturel dont ils redoutent encore plus les actions malfaisantes qu'ils n'en attendent de bienfaits.
Il y a des esprits bons par essence, et d'autres mauvais également par nature. Leurs choeurs opposés constituent un vaste dualisme qui embrasse l'univers entier, et poursuit, dans toutes les parties de la création, une lutte incessante et éternelle. De même qu'à chaque corps céleste, à chaque élément, à chaque phénomène, à chaque être et à chaque objet, est fixé un bon esprit, un mauvais esprit s'y attache également et cherche à l'y supplanter.
La discorde est partout dans l'univers. Emporté. fatalement lui-même au milieu de cette bataille perpétuelle entre les bons et les mauvais esprits, l'humain en sent à chaque instant les atteintes, et son propre sort en dépend. Tout ce qui lui arrive d'heureux est le fait des uns; tout ce qui lui survient de malheureux, celui des autres.
Il lui faut donc un secours contre les attaques des mauvais esprits, contre les fléaux et les maladies qu'ils déchaînent sur lui. Ce secours, c'est dans les incantations, dans les paroles mystérieuses et toutes-puissantes dont les prêtres magiciens ont le secret, c'est dans leurs rites et leurs talismans qu'il le trouve; par là seulement, les démons funestes sont écartés, les esprits favorables rendus propices et appelés au secours de l'humain.
Dans l'armée du bien comme dans celle du mal, on distingue des catégories de démons hiérarchisés et plus ou moins puissants suivant leur grade. Dans les textes, on mentionne le ekim, le tetal «guerrier », le maskin ou « tendeur d'embûches » le alal « destructeur », le labartu, le labassu, le ahharu, sortes de spectres, de fantômes et de vampires; on cite souvent les mas, les lamma et les utuq; on oppose le mas favorable au mas mauvais, le tamma favorable au lamma mauvais, le bon utuq au méchant utuq. Il y a aussi les alapi ou taureaux ailés, les nirgalli ou lions ailés, et de nombreuses catégories d'archanges qu'on appelle les Anunnaks et les Ighigs, les uns terrestres et les autres célestes.
Ce sont les dieux Anu et Ea, appelés « Esprit du ciel » (zi an na) et « Esprit de la terre » (zi ki a), qu'on invoque généralement dans les incantations, comme les dieux de toute science, seuls capables de préserver l'humanité des atteintes des mauvais anges. Les documents attestent ainsi, chez les Assyro-Babyloniens, une démonologie extrêmement riche, à la savante hiérarchie.
Entre l'humanité et le dieu Ea, il existe un dieu médiateur qu'on n'invoque que dans les textes magiques et qui n'a jamais d'autre rôle que cette médiation :
c'est Marduk, dont le nom magique et suméro-accadien est Silih-mulu-hi, « celui qui dispose le bien pour les hommes. » - « Je suis celui qui marche devant Ea, lui fait dire un hymne, je suis le guerrier, le fils aîné de Ea, son messager. »
Silik-mulu-hi révèle aux humains les volontés et la science de Ea, et, en retour, il porte à Ea l'appel des humains tourmentés par les esprits malins et par les maladies. C'est à lui que s'adresse ce beau fragment dont les expressions ont tant d'analogie avec celles du psaume CXLVII de la Bible :
« Devant ta grêle qui se soustrait? - Ta volonté est un décret sublime que tu établis dans le ciel et sur la terre. Vers la mer je me suis, tourné, et la mer s'est aplanie ; - vers la plante je me suis tourné, et la plante s'est flétrie; vers la ceinture de l'Euphrate je me suis tourné, et - la volonté de Silik-mulu-hi a bouleversé son lit. - Seigneur, tu es sublime; qui t'égale? »
- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 21:02La religion assyro-baylonienne
Un hymne développe son rôle bienfaisant en termes remarquables (les points de suspension (...) marquent les lacunes dans le document) :
« [Seigneur grand] du pays, roi des contrées, - ... fils aîné de Ea, qui ramènes (dans leurs mouvements périodiques) le ciel et la terre, -... Seigneur grand du pays, roi des contrées, - dieu, des dieux, - [directeur] du ciel et de la terre, qui n'a pas d'égal, - [serviteur] d'Ana et de Mul-ge, - miséricordieux parmi les dieux, - miséricordieux, qui rappelles les morts à la vie. - Silik-mulu-hi, roi du ciel et de la terre. - roi de Babylone, roi de la Maison qui dresse la tête (la pyramide de Babylone), roi de la Maison de la main droite (la tour à l'étages de Borsippa). roi de la Maison suprême de vie l'autre temple de Borsippa). affermis le ciel et la terre! - affermis autour le ciel et la terre! affermis la lèvre de vie! - affermis la mort et la vie! - affermis la digue sublime de la fosse de l'Océan! L'ensemble des humains qui ombragent leur tête (les hommes qui ont le droit de porter au-dessus de leur tête un parasol, insigne de puissance). - ce qui développe la vie, tout ce qui proclame la gloire dans le pays, - les quatre régions dans leur totalité, - les esprits divins des légions du ciel et de la terre dans leur totalité... Tu es le colosse [favorable]; - tu es celui qui vivifie... ; - tu es celui qui fait prospérer..., le miséricordieux parmi les dieux, - le miséricordieux qui rappelle les morts à la vie, Silik-mulu-hi, roi du ciel et de la terre, - j'ai invoqué ton nom, j'ai invoqué ta sublimité; - la commémoration de ton nom, que les dieux [la célèbrent]; la soumission à toi, qu'ils [la bénissent.] - Que celui dont la maladie est douloureuse soit [délivré.] - [Guéris] la peste, la fièvre, l'ulcère. »
Silik-mulu-hi est très nettement identifié dans cet hymne au Marduk de la religion babylonienne, et c'est aussi par Marduk que les traducteurs assyriens des textes magiques ont toujours rendu son nom.
Outre Silik-mulu-hi, l'homme appelle souvent à son secours ou essaye d'apaiser les esprits spéciaux à chaque vent, qui sont les uns bons, les autres mauvais. Raman, sous le nom mystique de Im, le dieu ou Esprit du vent, est représenté comme celui qui amène les pluies fertilisatrices; il a sous ses ordres la troupe des dieux des vents spéciaux.
Un hymne s'adresse aux eaux qui coulent sur la terre :
« Eaux sublimes, [eaux du Tigre], eaux de l'Euphrate qui [coulent] en leur lieu, eaux qui se rassemblent dans l'Océan! filles de l'Océan, qui sont sept, eaux sublimes, eaux fécondes, eaux brillantes, en présence de votre père Ea, en présence de votre mère, l'épouse du grand poisson! qu'il soit sublime! qu'il fructifie! qu'il brille! que la bouche malfaisante et nuisible n'ait pas d'effet. Amen. »
Un autre invoque le fleuve comme un dieu spécial et personnel :
« Dieu Fleuve, qui pousse en avant, comme l'éperon d'un navire repousse de devant lui le mauvais sort, pareil à un fauve redoutable... Que le soleil à son lever dissipe les ténèbres! dans la maison jamais plus elles ne prévaudront. Que le mauvais sort s'en aille dans le désert et dans les lieux élevés... Le mauvais sort qui se répand sur la terre, Dieu Fleuve, brise-le. »
Nous avons encore un hymne à la vague de l'Océan, personnifiée comme une divinité protectrice dont on célèbre « l'eau sublime, l'eau féconde, l'eau vivifiante. »
Bien autre est l'importance du feu. On l'adore dans sa réalité matérielle comme uni dieu supérieur au soleil même, sous les deux noms qui signifient flamme (bil-gi) et feu (iz-bar), appellations qui, précédées du caractère idéographique de « dieu », s'échangent pour le désigner. La manière dont ou le conçoit et les attributions qu'on lui assigne le rapprochent étroitement de l'Agni des Vêdas.
« Feu, dit un hymne, seigneur qui rassemble, s'élevant haut dans le pays, - héros, fils de l'Océan, qui s'élève haut dans le pays; - Feu; éclairant avec ta flamme sublime, - dans la demeure des ténèbres tu établis la lumière; - prophète de toute renommée, tu établis le destin ; - le cuivre et l'étain c'est toi qui les mêles; - l'or et l'argent c'est toi qui les purifies; - l'émanation de la déesse Ninka-si (la-dame à la face cornue), c'est toi; - celui qui fait trembler les méchants dans la nuit, c'est toi. De l'homme fils de son dieu, ses oeuvres qu'elles brillent de pureté! - comme le ciel qu'il soit sublime ! - comme la terre qu'il fructifie ! - comme le milieu du ciel qu'il brille ! »
Le Feu qui purifie tout est le grand dissipateur des maléfices, le héros qui met les démons en fuite :
« (Toi) qui chasses les maskins mauvais, - qui gratifies de la vie... - qui ramènes la crainte parmi les méchants, - qui protèges les oeuvres de Mul-ge, - Feu, destructeur des ennemis, arme terrible qui chasse la peste, - fécond, brillant, - ... anéantis la méchanceté.-»
A la protection de ce dieu est due la paix universelle :
« Repos du dieu Feu, le héros, - avec toi , que soient en repos les pays et les fleuves; - avec toi, que soient en repos le Tigre et [l'Euphrate]; - avec toi, que soient en repos les mers et [les montagnes]; - avec loi que soit en repos le chemin de la fille des dieux (ceci semble une allusion à la Voie lactée)...; - avec toi, que soit en repos l'intérieur des productions [de la nature] ; - avec toi, que soient en repos les coeurs de mon dieu et de ma déesse, esprits [purs ?]; avec toi, que soient en repos les cours du dieu et de la déesse de ma ville, esprits [purs?]. - Dans ces jours..., que les coeurs de mon dieu et de ma déesse s'ouvrent - et qu'en sorte l'oracle du destin de mon corps. »
On adore le Feu avant tout dans la flamme du sacrifice, et c'est pour cela qu'on l'appelle « le pontife suprême sur la surface de la terre».
Mais on reconnaît aussi ce dieu dans la flamme qui brûle au foyer domestique et qui protège la maison contre les influences mauvaises et les démons :
« Je suis la flamme d'or, la grande, la flamme qui s'élève des roseaux, l'insigne élève des dieux, la flamme de cuivre, protectrice, qui élève ses langues ardentes ; - je suis le messager de Silik-mulu-hi. »
Ce dieu qui réside dans la flamme du sacrifice et dans celle du foyer, est aussi le feu cosmique, répandu dans la nature, nécessaire à la vie et brillant dans les astres. Envisagé sous cet aspect, il est « le dieu qui s'élève haut, grand chef, qui étend la puissance suprême du Ciel (Anu), qui exalte la terre, sa possession, sa délectation, » et c'est ainsi que nous le voyons luttant vainement pour empêcher les ravages que les terribles maskin portent dans l'économie générale du monde.
Voici encore un début d'hymne qui s'adresse il lui, dans son rôle le plus vaste et le plus haut :
« Seigneur exalté, qui diriges les voies des dieux très grands; - [splendeur du zénith, seigneur exalté, qui diriges les voies des dieux, - [spIendeur] de Mul-ge, qui diriges les voies des dieux, - héros Feu qui t'élèves,mâle héroïque. - qui [étends] le voile (du ciel), qui revêts l'immensité,-- Feu puissant..., - ... qui illumines les ténèbres. »
Prenant dans les documents non magiques un caractère solaire, le dieu Feu devient, sous le nom d'lzdubar (Izdu-bar, masse de feu), le héros d'une des principale histoires épiques, de celle où intervient incidemment le récit du déluge.
Telles étaient les principales divinités invoquées dans les conjurations magiques de la Mésopotamie. Dans les documents égyptiens, nous n'apercevons aucune trace de ces esprits élémentaires douéq d'une personnalité distincte et répandus partout dans l'univers. En revanche, les formules magiques des Assyriens, au rebours de celles de l'Egypte, sont sans raffinement philosophique sur le problèmes de la substance divine, et sans la moindre trace de mysticisme.
Un hymne développe son rôle bienfaisant en termes remarquables (les points de suspension (...) marquent les lacunes dans le document) :
« [Seigneur grand] du pays, roi des contrées, - ... fils aîné de Ea, qui ramènes (dans leurs mouvements périodiques) le ciel et la terre, -... Seigneur grand du pays, roi des contrées, - dieu, des dieux, - [directeur] du ciel et de la terre, qui n'a pas d'égal, - [serviteur] d'Ana et de Mul-ge, - miséricordieux parmi les dieux, - miséricordieux, qui rappelles les morts à la vie. - Silik-mulu-hi, roi du ciel et de la terre. - roi de Babylone, roi de la Maison qui dresse la tête (la pyramide de Babylone), roi de la Maison de la main droite (la tour à l'étages de Borsippa). roi de la Maison suprême de vie l'autre temple de Borsippa). affermis le ciel et la terre! - affermis autour le ciel et la terre! affermis la lèvre de vie! - affermis la mort et la vie! - affermis la digue sublime de la fosse de l'Océan! L'ensemble des humains qui ombragent leur tête (les hommes qui ont le droit de porter au-dessus de leur tête un parasol, insigne de puissance). - ce qui développe la vie, tout ce qui proclame la gloire dans le pays, - les quatre régions dans leur totalité, - les esprits divins des légions du ciel et de la terre dans leur totalité... Tu es le colosse [favorable]; - tu es celui qui vivifie... ; - tu es celui qui fait prospérer..., le miséricordieux parmi les dieux, - le miséricordieux qui rappelle les morts à la vie, Silik-mulu-hi, roi du ciel et de la terre, - j'ai invoqué ton nom, j'ai invoqué ta sublimité; - la commémoration de ton nom, que les dieux [la célèbrent]; la soumission à toi, qu'ils [la bénissent.] - Que celui dont la maladie est douloureuse soit [délivré.] - [Guéris] la peste, la fièvre, l'ulcère. »
Silik-mulu-hi est très nettement identifié dans cet hymne au Marduk de la religion babylonienne, et c'est aussi par Marduk que les traducteurs assyriens des textes magiques ont toujours rendu son nom.
Outre Silik-mulu-hi, l'homme appelle souvent à son secours ou essaye d'apaiser les esprits spéciaux à chaque vent, qui sont les uns bons, les autres mauvais. Raman, sous le nom mystique de Im, le dieu ou Esprit du vent, est représenté comme celui qui amène les pluies fertilisatrices; il a sous ses ordres la troupe des dieux des vents spéciaux.
Un hymne s'adresse aux eaux qui coulent sur la terre :
« Eaux sublimes, [eaux du Tigre], eaux de l'Euphrate qui [coulent] en leur lieu, eaux qui se rassemblent dans l'Océan! filles de l'Océan, qui sont sept, eaux sublimes, eaux fécondes, eaux brillantes, en présence de votre père Ea, en présence de votre mère, l'épouse du grand poisson! qu'il soit sublime! qu'il fructifie! qu'il brille! que la bouche malfaisante et nuisible n'ait pas d'effet. Amen. »
Un autre invoque le fleuve comme un dieu spécial et personnel :
« Dieu Fleuve, qui pousse en avant, comme l'éperon d'un navire repousse de devant lui le mauvais sort, pareil à un fauve redoutable... Que le soleil à son lever dissipe les ténèbres! dans la maison jamais plus elles ne prévaudront. Que le mauvais sort s'en aille dans le désert et dans les lieux élevés... Le mauvais sort qui se répand sur la terre, Dieu Fleuve, brise-le. »
Nous avons encore un hymne à la vague de l'Océan, personnifiée comme une divinité protectrice dont on célèbre « l'eau sublime, l'eau féconde, l'eau vivifiante. »
Bien autre est l'importance du feu. On l'adore dans sa réalité matérielle comme uni dieu supérieur au soleil même, sous les deux noms qui signifient flamme (bil-gi) et feu (iz-bar), appellations qui, précédées du caractère idéographique de « dieu », s'échangent pour le désigner. La manière dont ou le conçoit et les attributions qu'on lui assigne le rapprochent étroitement de l'Agni des Vêdas.
« Feu, dit un hymne, seigneur qui rassemble, s'élevant haut dans le pays, - héros, fils de l'Océan, qui s'élève haut dans le pays; - Feu; éclairant avec ta flamme sublime, - dans la demeure des ténèbres tu établis la lumière; - prophète de toute renommée, tu établis le destin ; - le cuivre et l'étain c'est toi qui les mêles; - l'or et l'argent c'est toi qui les purifies; - l'émanation de la déesse Ninka-si (la-dame à la face cornue), c'est toi; - celui qui fait trembler les méchants dans la nuit, c'est toi. De l'homme fils de son dieu, ses oeuvres qu'elles brillent de pureté! - comme le ciel qu'il soit sublime ! - comme la terre qu'il fructifie ! - comme le milieu du ciel qu'il brille ! »
Le Feu qui purifie tout est le grand dissipateur des maléfices, le héros qui met les démons en fuite :
« (Toi) qui chasses les maskins mauvais, - qui gratifies de la vie... - qui ramènes la crainte parmi les méchants, - qui protèges les oeuvres de Mul-ge, - Feu, destructeur des ennemis, arme terrible qui chasse la peste, - fécond, brillant, - ... anéantis la méchanceté.-»
A la protection de ce dieu est due la paix universelle :
« Repos du dieu Feu, le héros, - avec toi , que soient en repos les pays et les fleuves; - avec toi, que soient en repos le Tigre et [l'Euphrate]; - avec toi, que soient en repos les mers et [les montagnes]; - avec loi que soit en repos le chemin de la fille des dieux (ceci semble une allusion à la Voie lactée)...; - avec toi, que soit en repos l'intérieur des productions [de la nature] ; - avec toi, que soient en repos les coeurs de mon dieu et de ma déesse, esprits [purs ?]; avec toi, que soient en repos les cours du dieu et de la déesse de ma ville, esprits [purs?]. - Dans ces jours..., que les coeurs de mon dieu et de ma déesse s'ouvrent - et qu'en sorte l'oracle du destin de mon corps. »
On adore le Feu avant tout dans la flamme du sacrifice, et c'est pour cela qu'on l'appelle « le pontife suprême sur la surface de la terre».
Mais on reconnaît aussi ce dieu dans la flamme qui brûle au foyer domestique et qui protège la maison contre les influences mauvaises et les démons :
« Je suis la flamme d'or, la grande, la flamme qui s'élève des roseaux, l'insigne élève des dieux, la flamme de cuivre, protectrice, qui élève ses langues ardentes ; - je suis le messager de Silik-mulu-hi. »
Ce dieu qui réside dans la flamme du sacrifice et dans celle du foyer, est aussi le feu cosmique, répandu dans la nature, nécessaire à la vie et brillant dans les astres. Envisagé sous cet aspect, il est « le dieu qui s'élève haut, grand chef, qui étend la puissance suprême du Ciel (Anu), qui exalte la terre, sa possession, sa délectation, » et c'est ainsi que nous le voyons luttant vainement pour empêcher les ravages que les terribles maskin portent dans l'économie générale du monde.
Voici encore un début d'hymne qui s'adresse il lui, dans son rôle le plus vaste et le plus haut :
« Seigneur exalté, qui diriges les voies des dieux très grands; - [splendeur du zénith, seigneur exalté, qui diriges les voies des dieux, - [spIendeur] de Mul-ge, qui diriges les voies des dieux, - héros Feu qui t'élèves,mâle héroïque. - qui [étends] le voile (du ciel), qui revêts l'immensité,-- Feu puissant..., - ... qui illumines les ténèbres. »
Prenant dans les documents non magiques un caractère solaire, le dieu Feu devient, sous le nom d'lzdubar (Izdu-bar, masse de feu), le héros d'une des principale histoires épiques, de celle où intervient incidemment le récit du déluge.
Telles étaient les principales divinités invoquées dans les conjurations magiques de la Mésopotamie. Dans les documents égyptiens, nous n'apercevons aucune trace de ces esprits élémentaires douéq d'une personnalité distincte et répandus partout dans l'univers. En revanche, les formules magiques des Assyriens, au rebours de celles de l'Egypte, sont sans raffinement philosophique sur le problèmes de la substance divine, et sans la moindre trace de mysticisme.
- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 21:12La religion assyro-baylonienne
Les incantations se récitaient sur les personnes qui en étaient l'objet, à seule fin de les délivrer de la possession diabolique ou de certaines maladies, comme celles que l'on appelle « la maladie de la tête » et la peste.
Les possédés étaient, paraît-il, nombreux à Babylone et en Assyrie. Quand il s'agit de chasser les démons, la formule d'exorcisme prend parfois un caractère dramatique. Après avoir décrit les ravages causés par le malin esprit, elle suppose que, la plainte a été entendue par Silik-mulu-hi. Mais son pouvoir et sa science ne vont pas jusqu'à vaincre les démons trop puissants dont il faut conjurer l'action. Alors, Silik-mulu-hi s'adresse à son père Ea, l'intelligence divine qui pénètre l'univers, le maître des secrets éternels, le dieu qui préside à l'action théurgique, et celui-ci lui révèle le rite mystérieux, la formule ou le nom tout-puissant et caché qui brisera l'effort des plus formidables puissances de l'abîme.
Les formules de conjuration contre les esprits malfaisants sont très monotones, comme, du reste, toute la littérature sacrée des Chaldéens. On commence par énumérer les démons que doit vaincre le charme, par qualifier leur pouvoir et en décrire les effets. Vient ensuite le voeu de les voir repoussés ou d'en être préservé, lequel est souvent présenté sous une forme affirmative. Enfin, la formule se termine par
l'invocation mystérieuse qui lui donnera son efficacité :
« Rappelle-toi le serment du ciel! Rappelle-foi le serment de la terre! »
« Le tyran redoutable qui fauche la totalité des êtres, c'est l'Utuq méchant, le perturbateur du ciel,
c'est Namtar, fils du majestueux Bel, enfanté par Belit. En haut, ils détruisent; en bas, ils renversent les murs; ils sont l'oeuvre de l'enfer;
en haut, ils vocifèrent; en bas, ils poussent des hurlements;
ils sont le venin même de la bile des dieux;
ce sont eux qui, lors du grand jour, se sont élancés du ciel; ils sont les hiboux qui crient dans la ville. Eux qui bouleversent les cieux, sont les fils de la Terre;
ils ébranlent comme des roseaux les poutres les plus larges; ils passent de maison en maison;
la porte ne les arrête pas, le verrou ne les empêche pas d'avancer, ils se glissent sous la porte comme des serpents;
ils sifflent comme le vent contre les gonds;
ils arrachent l'épouse du sein de son mari; ils enlèvent l'enfant des genoux de son père;
ils chassent l'homme libre de sa chambre nuptiale;
ce sont eux qui attachent aux pas de l'homme une voix sinistre.
...
Dieu de l'humanité, Seigneur, sois l'appui et le soutien de i'homrne que son dieu a saisi par le vêtement ;
Que la cause de sa maladie soit le roi des Lamassi (démons colosses), que ce soit le roi des Labassi (feuxfollets);
que ce soit le roi des Aharri (démons ronfleurs);...
que ce soit un Utuq méchant;
que ce soient les quatre régions du monde
que ce soit le jour obscurci par un nuage du sud:
que ce soit le jour obscurci par un nuage du nord
que ce soit le jour obscurci par un nuage de l'orient ;
que ce soit le jour obscurci par un nuage de l'occident;
...
O Asak (démon des maladies), je t'adjure par le serment des Anouns (génies de l'abîme);
O Asak malfaisant, je t'adjure par le serment des Anouns!
O Asak, toi qui presses fortement, qui oppresses le malade,
O Asak, rappelle-toi le serment du ciel, rappelle-toi le serment de la terre!
Rappelle-toi le serment du seigneur des terres! rappelle-toi le serment de la dame des terres! Rappelle-toi le serment du seigneur des étoiles Rappelle-toi le serment de la dame ries étoiles!.... Rappelle-toi le serment du seigneur de la colline sacrée! Rappelle-toi le serment de la dame de la colline sacrée! Rappelle-toi le serment du seigneur du jour de la vie! Rappelle-toi le serment de la dame du jour de la vie!...
Rappelle-toi le serment de Sin (la lune) dont le fleuve est parcouru par la barque du soleil
couchant !
Rappelle-toi le serment de Shamash (le Soleil) souverain arbitre des dieux! Rappelle-toi le serment d'lshtar, à la parole de qui les Anouns ne résistent jamais!
...
L'homme, fils de son dieu, alors, reviendra à lui; à l'instant il revivra; On lui donnera du pain à manger, on lui donnera de l'eau à boire; on lui mettra dans la main un vase d'eau... de Bel; avec de l'eau de mer, l'eau de Sin, l'eau du Tigre, l'eau de l'Euphrate, l'eau de puits, l'eau de rivière on le lavera.
il se tiendra debout et il n'aura aucune crainte;
il s'assoira par terre et il ne sera pas molesté;
l'homme fils de son dieu s'approchera ou s'éloignera à son gré. Tel est l'exorcisme contre l'Utuq méchant. »
Souvent, il s'agissait non seulement de délivrer un possédé de l'obsession diabolique, mais en outre, de faire pénétrer dans son corps un esprit bon et favorable :
c'était la meilleure garantie contre le retour des mauvais démons :
« Que les démons mauvais sortent! dit un texte qu'ils se saisissent entre eux! Le démon favorable et le colosse favorable, qu'ils pénètrent clans son corps! »
Cette possession inverse était souhaitée comme le plus grand des bonheurs, et comme l'un des plus heureux effets surnaturels de la magie; c'était, s'il nous est permis de recourir à une pareille comparaison, comme la grâce divine ou comme une odeur de sainteté remplaçant l'état de péché et de consécration au diable. Aussi, dans une prière pour le roi, demande-t-on qu'il devienne l'habitation des bons esprits, et qu'un démon de bonheur et de sainteté pénètre dans son corps, pour lui assurer par sa présence toutes sortes de prospérités et le préserver de maladie.
Les incantations se récitaient sur les personnes qui en étaient l'objet, à seule fin de les délivrer de la possession diabolique ou de certaines maladies, comme celles que l'on appelle « la maladie de la tête » et la peste.
Les possédés étaient, paraît-il, nombreux à Babylone et en Assyrie. Quand il s'agit de chasser les démons, la formule d'exorcisme prend parfois un caractère dramatique. Après avoir décrit les ravages causés par le malin esprit, elle suppose que, la plainte a été entendue par Silik-mulu-hi. Mais son pouvoir et sa science ne vont pas jusqu'à vaincre les démons trop puissants dont il faut conjurer l'action. Alors, Silik-mulu-hi s'adresse à son père Ea, l'intelligence divine qui pénètre l'univers, le maître des secrets éternels, le dieu qui préside à l'action théurgique, et celui-ci lui révèle le rite mystérieux, la formule ou le nom tout-puissant et caché qui brisera l'effort des plus formidables puissances de l'abîme.
Les formules de conjuration contre les esprits malfaisants sont très monotones, comme, du reste, toute la littérature sacrée des Chaldéens. On commence par énumérer les démons que doit vaincre le charme, par qualifier leur pouvoir et en décrire les effets. Vient ensuite le voeu de les voir repoussés ou d'en être préservé, lequel est souvent présenté sous une forme affirmative. Enfin, la formule se termine par
l'invocation mystérieuse qui lui donnera son efficacité :
« Rappelle-toi le serment du ciel! Rappelle-foi le serment de la terre! »
« Le tyran redoutable qui fauche la totalité des êtres, c'est l'Utuq méchant, le perturbateur du ciel,
c'est Namtar, fils du majestueux Bel, enfanté par Belit. En haut, ils détruisent; en bas, ils renversent les murs; ils sont l'oeuvre de l'enfer;
en haut, ils vocifèrent; en bas, ils poussent des hurlements;
ils sont le venin même de la bile des dieux;
ce sont eux qui, lors du grand jour, se sont élancés du ciel; ils sont les hiboux qui crient dans la ville. Eux qui bouleversent les cieux, sont les fils de la Terre;
ils ébranlent comme des roseaux les poutres les plus larges; ils passent de maison en maison;
la porte ne les arrête pas, le verrou ne les empêche pas d'avancer, ils se glissent sous la porte comme des serpents;
ils sifflent comme le vent contre les gonds;
ils arrachent l'épouse du sein de son mari; ils enlèvent l'enfant des genoux de son père;
ils chassent l'homme libre de sa chambre nuptiale;
ce sont eux qui attachent aux pas de l'homme une voix sinistre.
...
Dieu de l'humanité, Seigneur, sois l'appui et le soutien de i'homrne que son dieu a saisi par le vêtement ;
Que la cause de sa maladie soit le roi des Lamassi (démons colosses), que ce soit le roi des Labassi (feuxfollets);
que ce soit le roi des Aharri (démons ronfleurs);...
que ce soit un Utuq méchant;
que ce soient les quatre régions du monde
que ce soit le jour obscurci par un nuage du sud:
que ce soit le jour obscurci par un nuage du nord
que ce soit le jour obscurci par un nuage de l'orient ;
que ce soit le jour obscurci par un nuage de l'occident;
...
O Asak (démon des maladies), je t'adjure par le serment des Anouns (génies de l'abîme);
O Asak malfaisant, je t'adjure par le serment des Anouns!
O Asak, toi qui presses fortement, qui oppresses le malade,
O Asak, rappelle-toi le serment du ciel, rappelle-toi le serment de la terre!
Rappelle-toi le serment du seigneur des terres! rappelle-toi le serment de la dame des terres! Rappelle-toi le serment du seigneur des étoiles Rappelle-toi le serment de la dame ries étoiles!.... Rappelle-toi le serment du seigneur de la colline sacrée! Rappelle-toi le serment de la dame de la colline sacrée! Rappelle-toi le serment du seigneur du jour de la vie! Rappelle-toi le serment de la dame du jour de la vie!...
Rappelle-toi le serment de Sin (la lune) dont le fleuve est parcouru par la barque du soleil
couchant !
Rappelle-toi le serment de Shamash (le Soleil) souverain arbitre des dieux! Rappelle-toi le serment d'lshtar, à la parole de qui les Anouns ne résistent jamais!
...
L'homme, fils de son dieu, alors, reviendra à lui; à l'instant il revivra; On lui donnera du pain à manger, on lui donnera de l'eau à boire; on lui mettra dans la main un vase d'eau... de Bel; avec de l'eau de mer, l'eau de Sin, l'eau du Tigre, l'eau de l'Euphrate, l'eau de puits, l'eau de rivière on le lavera.
il se tiendra debout et il n'aura aucune crainte;
il s'assoira par terre et il ne sera pas molesté;
l'homme fils de son dieu s'approchera ou s'éloignera à son gré. Tel est l'exorcisme contre l'Utuq méchant. »
Souvent, il s'agissait non seulement de délivrer un possédé de l'obsession diabolique, mais en outre, de faire pénétrer dans son corps un esprit bon et favorable :
c'était la meilleure garantie contre le retour des mauvais démons :
« Que les démons mauvais sortent! dit un texte qu'ils se saisissent entre eux! Le démon favorable et le colosse favorable, qu'ils pénètrent clans son corps! »
Cette possession inverse était souhaitée comme le plus grand des bonheurs, et comme l'un des plus heureux effets surnaturels de la magie; c'était, s'il nous est permis de recourir à une pareille comparaison, comme la grâce divine ou comme une odeur de sainteté remplaçant l'état de péché et de consécration au diable. Aussi, dans une prière pour le roi, demande-t-on qu'il devienne l'habitation des bons esprits, et qu'un démon de bonheur et de sainteté pénètre dans son corps, pour lui assurer par sa présence toutes sortes de prospérités et le préserver de maladie.
- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 21:23La religion assyro-baylonienne
Dans la croyance mésopotamienne, toutes les maladies sont l'oeuvre des mauvais démons. De là ce fait que nous avons déjà signalé, qu'il n'y eut jamais à Ninive et à Babylone de médecins proprement dits ce sont les devins et les enchanteurs qui opèrent et guérissent en chassant le démon du mal.
Parmi les incantations contre les maladies, les plus multipliées sont celles qui ont pour objet la guérison de la peste, de la fièvre et de la maladie de la tête. Celle-ci, d'après les indications que l'on donne sur ses symptômes et ses effets, parait avoir été une sorte d'érysipèle ou de maladie cutanée. Il s'agit évidemment de cette affection de la peau, affection analogue au bouton d'Alep et à l'éléphantiasis de Damiette. On croyait s'en guérir par les conjurations, parce qu'elle était censée l'oeuvre des génies infernaux.
« La maladie de la tête réside dans l'homme; la folie, l'ulcération. douloureuse du front, réside dans l'homme; la maladie de la tête enserre tout autour comme une couronne, la maladie de la tête, du lever au coucher du soleil ... Ouvre largement tes oreilles, ô fils d'Eridu (Marduk); La maladie de la tête tourne tout autour comme un taureau; la maladie de la tête resserre tout autour, comme le spasme du coeur. La maladie de la tête, comme des colombes vers leur nid, comme des corbeaux vers le haut du ciel, comme des oiseaux vers le vaste espace, qu'elle s'enlève! Aux mains propices de son dieu, que le malade soit confié. »
Cette description poétique de la maladie convient bien à l'affection endémique produite, même de nos jours par les marais des bords de l'Euphrate. Voici comment un autre texte magique la conjure :
« La maladie de la tête circule dans le désert; comme un vent elle souffle violemment; elle a éclaté comme l'éclair; en haut et en bas elle s'est précipitée. Celui qui n'honore pas son dieu est déchiré comme un roseau; son ulcère l'opprime comme une entrave; celui qui n'a pas sa déesse pour gardienne, ses chairs sont meurtries; comme une étoile du ciel il disparaît, comme la rosée nocturne il s'évanouit. Envers l'homme passager sur la terre, la maladie agit hostilement; elle le dessèche comme la chaleur du jour; cet homme, elle l'a frappé mortellement; il est oppressé comme par le spasme du coeur; il est mis hors de lui comme si elle arrachait son coeur, il s'agite comme un objet présenté devant le feu; comme ceux d'un onagre du désert en rut, ses deux yeux sont remplis de nuages; il se dévore dans sa propre vie, il est attaché à la mort. La folie est comme un orage violent : personne ne connaît sa venue; son destin complet, ce à quoi il est attaché, personne ne le connaît. »
Quelques-uns des rites pratiqués pour les incantations nous sont révélés par le document qu'on va lire; il se divise en deux parties bien distinctes: la première où le malade est désigné à la troisième personne, que devait par conséquent réciter sûr lui le prêtre magicien, la seconde où il parle à la première personne et qu'il devait, par suite, prononcer lui-même en accomplissant un certain nombre d'actes rituels, auxquels se rapportent les différentes strophes de celte seconde partie. Les deux ne sont pas rédigées dans le même idiome, circonstance fort instructive et digne de remarque; le magicien se sert de la langue liturgique, le suméro-akkadien, qui dès lors avait cessé d'être un idiome parlé, était devenu inintelligible pour le vulgaire et dont la connaissance était un des principaux objets de l'enseignement dans les écoles sacerdotales; le malade emploie l'assyrien, sa langue usuelle, à laquelle on n'attachait aucune idée sacrée et aucune, vertu mystérieuse.
I. - Formule de l'enchanteur
L'imprécation de malice agit sur l'homme, comme un méchant démon;
la voix qui maudit existe sur lui;
la voix mauvaise existe sur lui;
l'imprécation de malice est le moyen de maléfice qui produit la folie,
Cet homme, l'imprécation de malice l'égorge comme un agneau;
son dieu sort de son corps;
sa déesse avec satisfaction se fixe ailleurs :
la voix qui maudit, l'enveloppe comme un voile et le charge de son poids.
Marduk (Silik-mulu-hi) l'a pris en grâce, et
auprès de son père Êa, dans la demeure il est entré et il a dit :
« Mon père, l'imprécation de malice existe sur l'homme comme un méchant démon. »
Pour la seconde fois, il lui a dit encore :
« Comment il a fait, cet homme ne le sait pas, ni à quoi il est soumis. »
Ea a répondu à son fils Marduk :
« Mon fils, comment ne sais-tu pas? comment faut-il que je t'instruise?
Marduk, comment ne sais-tu pas? comment faut-il que je t'instruise
Ce que je sais, toi, tu le sais aussi,
Viens, mon fils Marduk.
Du haut de ta demeure étincelante, accueille-le,
dissipe son mauvais sort, délivre-le de son mauvais sort que le mal qui bouleverse son corps soit une malédiction de son père, une malédiction de sa mère, une malédiction de son frère aîné ou l'imprécation de colère d'un homme inconnu. » Le sort hostile, par l'enchantement d'Ea, qu'il soit dépouillé comme un oignon! qu'il soit mis en pièces comme une datte! qu'il soit dénoué comme un noeud! le sort hostile, esprit des cieux, conjure-le! esprit de la terre, conjure-le.
Dans la croyance mésopotamienne, toutes les maladies sont l'oeuvre des mauvais démons. De là ce fait que nous avons déjà signalé, qu'il n'y eut jamais à Ninive et à Babylone de médecins proprement dits ce sont les devins et les enchanteurs qui opèrent et guérissent en chassant le démon du mal.
Parmi les incantations contre les maladies, les plus multipliées sont celles qui ont pour objet la guérison de la peste, de la fièvre et de la maladie de la tête. Celle-ci, d'après les indications que l'on donne sur ses symptômes et ses effets, parait avoir été une sorte d'érysipèle ou de maladie cutanée. Il s'agit évidemment de cette affection de la peau, affection analogue au bouton d'Alep et à l'éléphantiasis de Damiette. On croyait s'en guérir par les conjurations, parce qu'elle était censée l'oeuvre des génies infernaux.
« La maladie de la tête réside dans l'homme; la folie, l'ulcération. douloureuse du front, réside dans l'homme; la maladie de la tête enserre tout autour comme une couronne, la maladie de la tête, du lever au coucher du soleil ... Ouvre largement tes oreilles, ô fils d'Eridu (Marduk); La maladie de la tête tourne tout autour comme un taureau; la maladie de la tête resserre tout autour, comme le spasme du coeur. La maladie de la tête, comme des colombes vers leur nid, comme des corbeaux vers le haut du ciel, comme des oiseaux vers le vaste espace, qu'elle s'enlève! Aux mains propices de son dieu, que le malade soit confié. »
Cette description poétique de la maladie convient bien à l'affection endémique produite, même de nos jours par les marais des bords de l'Euphrate. Voici comment un autre texte magique la conjure :
« La maladie de la tête circule dans le désert; comme un vent elle souffle violemment; elle a éclaté comme l'éclair; en haut et en bas elle s'est précipitée. Celui qui n'honore pas son dieu est déchiré comme un roseau; son ulcère l'opprime comme une entrave; celui qui n'a pas sa déesse pour gardienne, ses chairs sont meurtries; comme une étoile du ciel il disparaît, comme la rosée nocturne il s'évanouit. Envers l'homme passager sur la terre, la maladie agit hostilement; elle le dessèche comme la chaleur du jour; cet homme, elle l'a frappé mortellement; il est oppressé comme par le spasme du coeur; il est mis hors de lui comme si elle arrachait son coeur, il s'agite comme un objet présenté devant le feu; comme ceux d'un onagre du désert en rut, ses deux yeux sont remplis de nuages; il se dévore dans sa propre vie, il est attaché à la mort. La folie est comme un orage violent : personne ne connaît sa venue; son destin complet, ce à quoi il est attaché, personne ne le connaît. »
Quelques-uns des rites pratiqués pour les incantations nous sont révélés par le document qu'on va lire; il se divise en deux parties bien distinctes: la première où le malade est désigné à la troisième personne, que devait par conséquent réciter sûr lui le prêtre magicien, la seconde où il parle à la première personne et qu'il devait, par suite, prononcer lui-même en accomplissant un certain nombre d'actes rituels, auxquels se rapportent les différentes strophes de celte seconde partie. Les deux ne sont pas rédigées dans le même idiome, circonstance fort instructive et digne de remarque; le magicien se sert de la langue liturgique, le suméro-akkadien, qui dès lors avait cessé d'être un idiome parlé, était devenu inintelligible pour le vulgaire et dont la connaissance était un des principaux objets de l'enseignement dans les écoles sacerdotales; le malade emploie l'assyrien, sa langue usuelle, à laquelle on n'attachait aucune idée sacrée et aucune, vertu mystérieuse.
I. - Formule de l'enchanteur
L'imprécation de malice agit sur l'homme, comme un méchant démon;
la voix qui maudit existe sur lui;
la voix mauvaise existe sur lui;
l'imprécation de malice est le moyen de maléfice qui produit la folie,
Cet homme, l'imprécation de malice l'égorge comme un agneau;
son dieu sort de son corps;
sa déesse avec satisfaction se fixe ailleurs :
la voix qui maudit, l'enveloppe comme un voile et le charge de son poids.
Marduk (Silik-mulu-hi) l'a pris en grâce, et
auprès de son père Êa, dans la demeure il est entré et il a dit :
« Mon père, l'imprécation de malice existe sur l'homme comme un méchant démon. »
Pour la seconde fois, il lui a dit encore :
« Comment il a fait, cet homme ne le sait pas, ni à quoi il est soumis. »
Ea a répondu à son fils Marduk :
« Mon fils, comment ne sais-tu pas? comment faut-il que je t'instruise?
Marduk, comment ne sais-tu pas? comment faut-il que je t'instruise
Ce que je sais, toi, tu le sais aussi,
Viens, mon fils Marduk.
Du haut de ta demeure étincelante, accueille-le,
dissipe son mauvais sort, délivre-le de son mauvais sort que le mal qui bouleverse son corps soit une malédiction de son père, une malédiction de sa mère, une malédiction de son frère aîné ou l'imprécation de colère d'un homme inconnu. » Le sort hostile, par l'enchantement d'Ea, qu'il soit dépouillé comme un oignon! qu'il soit mis en pièces comme une datte! qu'il soit dénoué comme un noeud! le sort hostile, esprit des cieux, conjure-le! esprit de la terre, conjure-le.
- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 21:29La religion assyro-baylonienne
II. - Formules du malade.
1. - Incantation.
Comme cet oignon est dépouillé, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant le brûlera,
on ne le plantera plus en lignes...
le sol ne recevra pas sa racine,
sa tête ne contiendra pas de graines et le soleil n'en prendra pas soin, on ne le présentera pas à la fête d'un dieu ou d'un roi.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps; dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit dépouillé comme cet oignon, et
qu'en ce jour le feu brûlant le brûle!
Que le mauvais sort s'en aille, et que, moi, je reçoive la lumière!
2. - Incantation.
Comme cette datte est mise en pièces, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant la brûlera,
elle ne retournera pas au rameau dont elle est détachée,
on ne la présentera pas sur les plats d'un dieu ou d'un roi.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit mis en pièces comme cette datte, et
qui en ce jour le feu brûlant le brûle!
Que le mauvais sort s'en aille, et que, moi, je revoie la lumière!
3. - Incantation.
Comme ce noeud est dénoué, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant le brûlera,
ses fils ne retourneront pas au tronc qui les a produits,
on ne l'emploiera pas à l'ornement d'un voeu.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit dénoué comme ce noeud, et
qu'en ce jour le feu brûlant le brûle;
Que le mauvais sort s'en aille et que, moi, je revoie la lumière!
4. - Incantation.
Comme cette laine est déchirée, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant la brûlera,
elle ne retournera pas sur le dos de son mouton,
elle ne sera pas présentée pour le vêtement d'un dieu ou d'un roi.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit déchiré comme cette laine, et
qu'en ce jour le feu brûlaut le brûle
Que le mauvais sort s'en aille, et que moi, je revoie la lumière!
5. - Incantation.
Comme ce poil de chèvre est déchiré, ainsi eu sera-t-il du maléfic Le feu brûlant le brûlera,
il ne retournera pas sur le dos de si chèvre,
on ne l'emploiera pas à l'ornement d'un voeu.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit déchiré comme ce poil de chèvre, et
qu'en ce jour le feu brûlant le brûle!
Que le mauvais sort s'en aille, et que moi, je revoie la lumière!
6. - incantation.
Comme cette étoffe est foulée et déchirée, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant la brûlera,
le fils du foulon ne la teindra pas pour en faire une couverture,
elle ne sera pas présentée pour le vêtement d'un dieu ou d'un roi. L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit déchiré comme cette étoffe foulée, et
qu'en ce jour le feu brûlant la brûle!
Que le mauvais sort s'en aille, et que moi, je revoie la lumière!
On voit ainsi que des actes de purification et des rites mystérieux accompagnaient les incantations dont ils augmentaient la puissance et l'efficacité. Au nombre de ces rites il faut compter l'emploi, pour guérir les maladies, de certaines boissons enchantées et sans doute contenant des drogues réellement médicinales, puis celui des nœuds magiques, à l'efficacité desquels on croyait encore si fermement au Moyen âge.
Voici, en effet, le remède qu'une formule suppose prescrit par Ea contre la maladie de la tête-:
« Noue à droite et arrange à plat en bandeau régulier, sur la gauche, un diadème de femme; divise-le deux fois en sept bandelettes;.. ceins-en la tête du malade; ceins-en le front du malade; ceins-en le siège de sa, vie ; ceins ses pieds et ses mains; assieds-le sur son lit; répands sur lui des eaux enchantées. Que la maladie de sa tête soit emportée dans les cieux comme un veut violent; qu'elle soit engloutie dans la terre comme des eaux... passagères. »
Plus puissantes encore que les incantations sont les conjurations par la vertu des nombres. C'est à tel point que le secret suprême que Ea enseigne à son fils Silik-mulu-hi ou Marduk, quand il recourt à lui dans sou embarras, est toujours appelé « le nombre », en akkadien ana, en assyrien minu. Le nombre sept joue dans ces conjurations un rôle exceptionnel : on répète sept fois sept formules et les esprits qu'on invoque sont souvent au nombre de sept.
II. - Formules du malade.
1. - Incantation.
Comme cet oignon est dépouillé, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant le brûlera,
on ne le plantera plus en lignes...
le sol ne recevra pas sa racine,
sa tête ne contiendra pas de graines et le soleil n'en prendra pas soin, on ne le présentera pas à la fête d'un dieu ou d'un roi.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps; dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit dépouillé comme cet oignon, et
qu'en ce jour le feu brûlant le brûle!
Que le mauvais sort s'en aille, et que, moi, je reçoive la lumière!
2. - Incantation.
Comme cette datte est mise en pièces, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant la brûlera,
elle ne retournera pas au rameau dont elle est détachée,
on ne la présentera pas sur les plats d'un dieu ou d'un roi.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit mis en pièces comme cette datte, et
qui en ce jour le feu brûlant le brûle!
Que le mauvais sort s'en aille, et que, moi, je revoie la lumière!
3. - Incantation.
Comme ce noeud est dénoué, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant le brûlera,
ses fils ne retourneront pas au tronc qui les a produits,
on ne l'emploiera pas à l'ornement d'un voeu.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit dénoué comme ce noeud, et
qu'en ce jour le feu brûlant le brûle;
Que le mauvais sort s'en aille et que, moi, je revoie la lumière!
4. - Incantation.
Comme cette laine est déchirée, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant la brûlera,
elle ne retournera pas sur le dos de son mouton,
elle ne sera pas présentée pour le vêtement d'un dieu ou d'un roi.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit déchiré comme cette laine, et
qu'en ce jour le feu brûlaut le brûle
Que le mauvais sort s'en aille, et que moi, je revoie la lumière!
5. - Incantation.
Comme ce poil de chèvre est déchiré, ainsi eu sera-t-il du maléfic Le feu brûlant le brûlera,
il ne retournera pas sur le dos de si chèvre,
on ne l'emploiera pas à l'ornement d'un voeu.
L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit déchiré comme ce poil de chèvre, et
qu'en ce jour le feu brûlant le brûle!
Que le mauvais sort s'en aille, et que moi, je revoie la lumière!
6. - incantation.
Comme cette étoffe est foulée et déchirée, ainsi en sera-t-il du maléfice. Le feu brûlant la brûlera,
le fils du foulon ne la teindra pas pour en faire une couverture,
elle ne sera pas présentée pour le vêtement d'un dieu ou d'un roi. L'homme qui a jeté le mauvais sort, son fils aîné, sa femme,
le maléfice, les lamentations, les transgressions, les sortilèges par écrit, les blasphèmes, les péchés,
le mal qui est dans mon corps, dans mes chairs, dans mes ulcères, que tout cela soit déchiré comme cette étoffe foulée, et
qu'en ce jour le feu brûlant la brûle!
Que le mauvais sort s'en aille, et que moi, je revoie la lumière!
On voit ainsi que des actes de purification et des rites mystérieux accompagnaient les incantations dont ils augmentaient la puissance et l'efficacité. Au nombre de ces rites il faut compter l'emploi, pour guérir les maladies, de certaines boissons enchantées et sans doute contenant des drogues réellement médicinales, puis celui des nœuds magiques, à l'efficacité desquels on croyait encore si fermement au Moyen âge.
Voici, en effet, le remède qu'une formule suppose prescrit par Ea contre la maladie de la tête-:
« Noue à droite et arrange à plat en bandeau régulier, sur la gauche, un diadème de femme; divise-le deux fois en sept bandelettes;.. ceins-en la tête du malade; ceins-en le front du malade; ceins-en le siège de sa, vie ; ceins ses pieds et ses mains; assieds-le sur son lit; répands sur lui des eaux enchantées. Que la maladie de sa tête soit emportée dans les cieux comme un veut violent; qu'elle soit engloutie dans la terre comme des eaux... passagères. »
Plus puissantes encore que les incantations sont les conjurations par la vertu des nombres. C'est à tel point que le secret suprême que Ea enseigne à son fils Silik-mulu-hi ou Marduk, quand il recourt à lui dans sou embarras, est toujours appelé « le nombre », en akkadien ana, en assyrien minu. Le nombre sept joue dans ces conjurations un rôle exceptionnel : on répète sept fois sept formules et les esprits qu'on invoque sont souvent au nombre de sept.
- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 21:44La religion assyro-baylonienne
Les livres sacrés des Mésopotamiens parlent fréquemment des sorciers et de leurs pratiques de magie noire. Tantôt les sortilèges sont mentionnés avec les démons et les maladies dans les énumérations de fléaux conjurés, tantôt des incantations spéciales les combattent. Telle est celle qui maudit le sorcier en l'appelant « le méchant malfaisant, cet homme malfaisant, cet homme entre les hommes malfaisants, cet homme mauvais, » et qui parle de « la terreur qu'il répand », du « lieu de ses agressions violentes et de sa méchanceté, » de « ses sortilèges qui sont repoussés loin des hommes ». Le sorcier déchaîne les démons contre celui à qui il veut nuire; il jette des mauvais sorts contre les individus ou les pays, provoque la possession, envoie la maladie. Il peut même donner la mort par ses sortilèges et ses imprécations, ou bien par les poisons qu'il a appris à connaître et qu'il mêle à ses breuvages.
Une incantation énumère les diverses opérations employés par les sorciers de la Babylonie :
« Le charmeur m'a charmé par le charme, m'a charmé par son charme; la charmeuse m'a charmé par le charme, m'a charmé par son charme; le sorcier m'a ensorcelé par le sortilège; m'a ensorcelé par son sortilège; la sorcière m'a ensorcelé par le sortilège, m'a ensorcelé par son sortilège; le jeteur de sorts a tiré et a imposé son fardeau de peine; le faiseur de philtres a percé, s'est avancé et s'est mis en embuscade en cueillant son herbe; que le dieu Feu, le héros, dissipe leurs enchantements. »
Une autre formule détourne l'effet de « l'image qui dresse sa tête » et que l'on combat par des eaux purifiées et enchantées, de « celui qui par la puissance de ses desseins fait venir la maladie », du philtre qui se répand dans le corps, de « l'enchantement incorporé dans le philtre », enfin de « la lèvre qui prononce l'enchantement. » Nous avons donc ici l'enchantement par des paroles que récite le sorcier, carmen (d'où est venu notre mot charme), l'emploi d'« oeuvres », de pratiques mystérieuses et d'objets ensorcelés qui produisent un effet irrésistible, pratiques dont une des principales est l'envoûtement ou l'ensorcellement.
Si nous manquons de renseignements directs et originaux sur les pratiques d'envoûtement chez les anciens Babyloniens, un auteur arabe du XIVe siècle, lbn Khaldoun, nous permet de suppléer à cette lacune par la description qu'il fait d'une scène d'euvoûtement pratiquée sous ses yeux par les sorciers nabatéens du bas Euphrate :
« Nous avons vu, dit-il, de nos propres yeux, un de ces individus fabriquer l'image d'une personne qu'il voulait ensorceler. Ces images se composent' de choses dont les qualités ont un certain rapport avec les intentions et les projets de l'opérateur et qui représentent symboliquement, et dans le but d'unir et de désunir, les noms et les qualités de celui qui doit être sa victime. Le magicien prononce ensuite quelques paroles sur l'image qu'il vient de poser devant lui et qui offre la représentation réelle ou symbolique de la personne qu'il veut ensorceler; puis il souffle et lance hors de sa bouche une portion de salive qui s'y était ramassée et fait vibrer en même temps les organes qui servent à énoncer les lettres de celte formule malfaisante ; alors il tend au-dessus de cette image symbolique une corde qu'il a apprêtée pour cet objet, et y met un noeud; pour signifier qu'il agit avec résolution et persistance, qu'il fait un pacte avec le démon qui était son associé dans l'opération, au moment où il crachait, et pour montrer qu'il agit avec l'intention bien arrêtée de consolider le charme. A ces procédés et à ces paroles malfaisantes est attaché un mauvais esprit qui, enveloppé de salive, sort ce la bouche de l'opérateur. Plusieurs mauvais esprits en descendent alors, et le résultat en est que le magicien fait tomber sur sa victime le mal qu'il lui souhaite. » (Prolégomènes, Ibn Khaldoun).
Pour détourner l'effet des incantations des sorciers et échapper à l'action des mauvais esprits, on avait souvent recours aux talismans et aux amulettes sacrées. Il y en avait de diverses espèces. C'étaient des bandes d'étoffe portant des formules écrites, que l'on fixait sur les vêtements ou même sur les meublés, comme les phylactères des Juifs; des statuettes de divinités qu'on portait suspendues au cou; des cylindres de pierre dure. La plupart des cylindres-cachets qui servaient à sceller les actes étaient en même temps des amulettes. Quelquefois aussi, c'étaient des pierres consacrées ou des gâteaux de terre cuite avec des formules conjuratoires, qu'on déposait dans les fondations des maisons, qu'on cachait dans les champs, on qu'on mettait de quelque manière en contact avec les objets qu'on voulait protéger.
Une formule raconte le cérémonial usité pour déposer un talisman préservateur dans la maison d'un malade, afin d'en expulser le démon de la fièvre :
« Pour la cérémonie de l'élévation de vos mains je me suis couvert d'un voile bleu sombre, J'ai remis dans vos mains un vêtement d'étoffe bariolée, j'ai disposé un barreau de bois pris dans le coeur du tronc de l'arbre, J'ai complété la barrière, je l'ai lavée, je vous ai remis à vous... (Lacune de quatre versets). Deux images du héros des décisions, à la figure complètement formée, qui empale les gallu mauvais placez-les à droite et à gauche, à la tête du malade. L'image du roi de puissance (Nergal), qui n'a pas de rival, placez-la fixée à la clôture de la maison. L'image du dieu se manifestant dans la vaillance, qui n'a pas de rival, Et l'image du dieu Narudi, seigneur des grands dieux, Placez-les en bas du lit, Afin que rien de mauvais n'approche, placez les dieux Mulu-lal et Latarak à la porte; Afin de repousser tout mal, placez-les en épouvantail, en face de la porte; Le héros combattant, placez-le,... à l'intérieur de la porte; Le héros combattant, qui oppose sa main aux mauvaises influences, placez-le au seuil de la porte, Placez-le à droite et à gauche. L'image gardienne du seigneur de la terre (Ea) et de Silik-muleuhi (Marduk) placez-la à droite et à gauche... O vous, issus de l'Océan, brillants enfants du seigneur de la terre (Ea), Mangez le bon aliment, buvez le breuvage miellé ! Que garce à votre garde, rien de mauvais ne puisse entrer! » L'effet miraculeux du talisman est encore consigné dans le document qui-suit : « Talisman, talisman, borne qu'on n'enlève pas, borne posée par les dieux, que l'on ne franchit pas. borne immuable du ciel et de la terre, qu'on ne déplace pas, seul dieu qui n'est jamais abaissé; ni dieu ni homme ne peuvent dissiper ta puissance; piège qu'on n'enlève pas, disposé contre le maléfice, cimeterre qui ne s'en va pas, opposé au maléfice! - Que ce soit un utuk mauvais, un alu mauvais, un ekim mauvais, un rabiç mauvais, Un fantôme, un spectre, un vampire, Un incube, un succube, un servant femelle nocturne, Ou bien la peste malfaisante, la consomption douloureuse on une maladie mauvaise - qui résiste aux eaux d'Ea, répandues par aspersion, Que le piège d'Êa le prenne! - Qui s'attaque aux greniers de Nirba, Que le cimeterre de Nirba le taille en pièces! - Qui franchisse la borne de la maison, Que la borne des dieux, borne du ciel et de la terre, ne le laisse plus échapper! ... - qui revienne sur la maison, Qu'ils le fassent tomber dans les rets, dans la maison! - qui circule ailleurs, qu'ils le rejettent ailleurs, dans les lieux stériles!
- qui soit arrêté dehors, par la porte de la maison, qu'ils l'enferment dans la maison, dans un lieu d'où l'on ne sort pas - qui s'applique à la porte et au verrou, que la porte et le verrou l'enferment dans un lieu qui ne s'ouvre plus! - qui souffle dans les chéneaux et sur le toit, qui pousse avec effort sur le sceau de la porte et les gonds, qu'ils le fassent écouler comme des eaux! qu'ils le brisent comme une cruche de terre! qu'ils le broient comme du fard d'antimoine! - oui franchisse la charpente, qu'ils lui coupent les ailes ! - qui présente son cou par la fenêtre, qu'ils lui coupent la gorge! »
Sous le pavé du seuil des portes du palais de Sargon, à Khorsabad, on a découvert une quantité d'objets talismaniques :
ce sont des images assez grossières de divinités : Bel, à la tiare garnie de plusieurs rangées de cornes de taureau; Nergal, à la tête de lion, Nabu, portant le sceptre. Le roi chaldéen Nergal-sar-ussur (Neriglissor) raconte qu'il fit placer dans les fondations de la grande pyramide, « huit figures talismaniques de bronze, pour éloigner les méchants et les ennemis par la terreur de la mort. »
Quelques-fines de ces figures talismaniques, sont inspirées par une idée singulièrement originale. Les Babyloniens se représentaient les démons sous des traits tellement hideux qu'ils croyaient qu'il suffisait de leur montrer leur propre image pour les faire fuir épouvantés. C'est l'application de ce principe que nous trouvons dans une incantation contre la peste.
« Le Namtar (la peste) douloureux brûle le pays comme le feu; comme la fièvre il se rue sur lhomme; comme une inondation, il s'étend sur la plaine; comme un ennemi il tend à l'homme ses pièges; comme une flamme il embrase l'homme. Il n'a pas de main; il n'a pas de pied : il vient comme la rosée de la nuit; comme une planche il dessèche l'homme;... Le docteur dit : Assieds-toi, et pétris une pâte d'aromates, et fais-en l'image de sa ressemblance (du Namtar). Applique-la sur la chair de son ventre (du malade); tourne la face (de cette image) vers le coucher du soleil. Alors, la force du mal s'échappera en même temps. »
Le musée du Louvre possède l'image d'un horrible démon debout, au corps de chien, aux pieds d'aigle, aux bras armés de griffes de lion, avec une queue de scorpion, la tête d'un squelette à demi décharné, gardant encore ses yeux et munie de cornes de chèvre, enfin quatre grandes ailes ouvertes. Un anneau placé derrière la tête servait à suspendre cette figure. Dans le dos est tracée une inscription en langue suméro-akkadienne qui apprend que ce personnage est le démon du vent du Sud-Ouest, et que l'image devait être placée à la porte ou à la fenêtre pour éloigner son action funeste. En effet, en Basse-Mésopotamie, le vent du Sud-Ouest est celui qui vient des déserts de l'Arabie et dont l'haleine brûlante, desséchant tout, produit. les mêmes ravages que le hamsin en Syrie et le simoun en Afrique du Nord.
Les collections des musées renferment beaucoup d'autres de ces figures de démons. L'un a une tête de bélier portée sur un cou d'une longueur démesurée; un autre présente une tête de hyène, à la gueule énorme et ouverte, portée sur un corps d'ours avec des pattes de lion.
Les taureaux ailés a tête humaine, qui flanquent les portes d'entrée des palais, sont, au contraire, des génies bienfaisants qui exercent une garde réelle et qu'on enchaîne pour toujours à ce poste d'honneur. Auprès d'une des entrées du palais de Nimrud était un bas-relief colossal, aujourd'hui à Londres; on y voit Raman, le dieu de l'atmosphère et des tempêtes, la tête surmontée de la tiare royale armée de cornes de taureau, les épaules munies de quatre grandes ailes, chassant devant lui et poursuivant de sa foudre un esprit malin qui a le corps, la tête et les pattes de devant d'un lion, les ailes, la queue et les pattes de derrière d'un aigle, avec l'encolure garnie de plumes au lieu de crinière. Sculpter ce groupe sur la muraille était assurer, aussi bien que par une conjuration, que le dieu chasserait toujours de même le démon s'il essayait de pénétrer dans le palais.
A Koyoundjik, au palais d'Assurbanipal, on voit en plusieurs endroits, des séries de figures monstrueuses, au corps d'homme surmonté d'une tête de lion, avec des pieds d'aigle. Il sont groupés deux à deux, se combattant à coups de poignard et de masse d'armes. Ce sont encore des démons, et la représentation sculpturale n'est qu'une traduction plastique de la formule que nous avons rencontrée dans plusieurs incantations :
« Que les démons mauvais sortent! Qu'ils se saisissent réciproquement. »
Les livres sacrés des Mésopotamiens parlent fréquemment des sorciers et de leurs pratiques de magie noire. Tantôt les sortilèges sont mentionnés avec les démons et les maladies dans les énumérations de fléaux conjurés, tantôt des incantations spéciales les combattent. Telle est celle qui maudit le sorcier en l'appelant « le méchant malfaisant, cet homme malfaisant, cet homme entre les hommes malfaisants, cet homme mauvais, » et qui parle de « la terreur qu'il répand », du « lieu de ses agressions violentes et de sa méchanceté, » de « ses sortilèges qui sont repoussés loin des hommes ». Le sorcier déchaîne les démons contre celui à qui il veut nuire; il jette des mauvais sorts contre les individus ou les pays, provoque la possession, envoie la maladie. Il peut même donner la mort par ses sortilèges et ses imprécations, ou bien par les poisons qu'il a appris à connaître et qu'il mêle à ses breuvages.
Une incantation énumère les diverses opérations employés par les sorciers de la Babylonie :
« Le charmeur m'a charmé par le charme, m'a charmé par son charme; la charmeuse m'a charmé par le charme, m'a charmé par son charme; le sorcier m'a ensorcelé par le sortilège; m'a ensorcelé par son sortilège; la sorcière m'a ensorcelé par le sortilège, m'a ensorcelé par son sortilège; le jeteur de sorts a tiré et a imposé son fardeau de peine; le faiseur de philtres a percé, s'est avancé et s'est mis en embuscade en cueillant son herbe; que le dieu Feu, le héros, dissipe leurs enchantements. »
Une autre formule détourne l'effet de « l'image qui dresse sa tête » et que l'on combat par des eaux purifiées et enchantées, de « celui qui par la puissance de ses desseins fait venir la maladie », du philtre qui se répand dans le corps, de « l'enchantement incorporé dans le philtre », enfin de « la lèvre qui prononce l'enchantement. » Nous avons donc ici l'enchantement par des paroles que récite le sorcier, carmen (d'où est venu notre mot charme), l'emploi d'« oeuvres », de pratiques mystérieuses et d'objets ensorcelés qui produisent un effet irrésistible, pratiques dont une des principales est l'envoûtement ou l'ensorcellement.
Si nous manquons de renseignements directs et originaux sur les pratiques d'envoûtement chez les anciens Babyloniens, un auteur arabe du XIVe siècle, lbn Khaldoun, nous permet de suppléer à cette lacune par la description qu'il fait d'une scène d'euvoûtement pratiquée sous ses yeux par les sorciers nabatéens du bas Euphrate :
« Nous avons vu, dit-il, de nos propres yeux, un de ces individus fabriquer l'image d'une personne qu'il voulait ensorceler. Ces images se composent' de choses dont les qualités ont un certain rapport avec les intentions et les projets de l'opérateur et qui représentent symboliquement, et dans le but d'unir et de désunir, les noms et les qualités de celui qui doit être sa victime. Le magicien prononce ensuite quelques paroles sur l'image qu'il vient de poser devant lui et qui offre la représentation réelle ou symbolique de la personne qu'il veut ensorceler; puis il souffle et lance hors de sa bouche une portion de salive qui s'y était ramassée et fait vibrer en même temps les organes qui servent à énoncer les lettres de celte formule malfaisante ; alors il tend au-dessus de cette image symbolique une corde qu'il a apprêtée pour cet objet, et y met un noeud; pour signifier qu'il agit avec résolution et persistance, qu'il fait un pacte avec le démon qui était son associé dans l'opération, au moment où il crachait, et pour montrer qu'il agit avec l'intention bien arrêtée de consolider le charme. A ces procédés et à ces paroles malfaisantes est attaché un mauvais esprit qui, enveloppé de salive, sort ce la bouche de l'opérateur. Plusieurs mauvais esprits en descendent alors, et le résultat en est que le magicien fait tomber sur sa victime le mal qu'il lui souhaite. » (Prolégomènes, Ibn Khaldoun).
Pour détourner l'effet des incantations des sorciers et échapper à l'action des mauvais esprits, on avait souvent recours aux talismans et aux amulettes sacrées. Il y en avait de diverses espèces. C'étaient des bandes d'étoffe portant des formules écrites, que l'on fixait sur les vêtements ou même sur les meublés, comme les phylactères des Juifs; des statuettes de divinités qu'on portait suspendues au cou; des cylindres de pierre dure. La plupart des cylindres-cachets qui servaient à sceller les actes étaient en même temps des amulettes. Quelquefois aussi, c'étaient des pierres consacrées ou des gâteaux de terre cuite avec des formules conjuratoires, qu'on déposait dans les fondations des maisons, qu'on cachait dans les champs, on qu'on mettait de quelque manière en contact avec les objets qu'on voulait protéger.
Une formule raconte le cérémonial usité pour déposer un talisman préservateur dans la maison d'un malade, afin d'en expulser le démon de la fièvre :
« Pour la cérémonie de l'élévation de vos mains je me suis couvert d'un voile bleu sombre, J'ai remis dans vos mains un vêtement d'étoffe bariolée, j'ai disposé un barreau de bois pris dans le coeur du tronc de l'arbre, J'ai complété la barrière, je l'ai lavée, je vous ai remis à vous... (Lacune de quatre versets). Deux images du héros des décisions, à la figure complètement formée, qui empale les gallu mauvais placez-les à droite et à gauche, à la tête du malade. L'image du roi de puissance (Nergal), qui n'a pas de rival, placez-la fixée à la clôture de la maison. L'image du dieu se manifestant dans la vaillance, qui n'a pas de rival, Et l'image du dieu Narudi, seigneur des grands dieux, Placez-les en bas du lit, Afin que rien de mauvais n'approche, placez les dieux Mulu-lal et Latarak à la porte; Afin de repousser tout mal, placez-les en épouvantail, en face de la porte; Le héros combattant, placez-le,... à l'intérieur de la porte; Le héros combattant, qui oppose sa main aux mauvaises influences, placez-le au seuil de la porte, Placez-le à droite et à gauche. L'image gardienne du seigneur de la terre (Ea) et de Silik-muleuhi (Marduk) placez-la à droite et à gauche... O vous, issus de l'Océan, brillants enfants du seigneur de la terre (Ea), Mangez le bon aliment, buvez le breuvage miellé ! Que garce à votre garde, rien de mauvais ne puisse entrer! » L'effet miraculeux du talisman est encore consigné dans le document qui-suit : « Talisman, talisman, borne qu'on n'enlève pas, borne posée par les dieux, que l'on ne franchit pas. borne immuable du ciel et de la terre, qu'on ne déplace pas, seul dieu qui n'est jamais abaissé; ni dieu ni homme ne peuvent dissiper ta puissance; piège qu'on n'enlève pas, disposé contre le maléfice, cimeterre qui ne s'en va pas, opposé au maléfice! - Que ce soit un utuk mauvais, un alu mauvais, un ekim mauvais, un rabiç mauvais, Un fantôme, un spectre, un vampire, Un incube, un succube, un servant femelle nocturne, Ou bien la peste malfaisante, la consomption douloureuse on une maladie mauvaise - qui résiste aux eaux d'Ea, répandues par aspersion, Que le piège d'Êa le prenne! - Qui s'attaque aux greniers de Nirba, Que le cimeterre de Nirba le taille en pièces! - Qui franchisse la borne de la maison, Que la borne des dieux, borne du ciel et de la terre, ne le laisse plus échapper! ... - qui revienne sur la maison, Qu'ils le fassent tomber dans les rets, dans la maison! - qui circule ailleurs, qu'ils le rejettent ailleurs, dans les lieux stériles!
- qui soit arrêté dehors, par la porte de la maison, qu'ils l'enferment dans la maison, dans un lieu d'où l'on ne sort pas - qui s'applique à la porte et au verrou, que la porte et le verrou l'enferment dans un lieu qui ne s'ouvre plus! - qui souffle dans les chéneaux et sur le toit, qui pousse avec effort sur le sceau de la porte et les gonds, qu'ils le fassent écouler comme des eaux! qu'ils le brisent comme une cruche de terre! qu'ils le broient comme du fard d'antimoine! - oui franchisse la charpente, qu'ils lui coupent les ailes ! - qui présente son cou par la fenêtre, qu'ils lui coupent la gorge! »
Sous le pavé du seuil des portes du palais de Sargon, à Khorsabad, on a découvert une quantité d'objets talismaniques :
ce sont des images assez grossières de divinités : Bel, à la tiare garnie de plusieurs rangées de cornes de taureau; Nergal, à la tête de lion, Nabu, portant le sceptre. Le roi chaldéen Nergal-sar-ussur (Neriglissor) raconte qu'il fit placer dans les fondations de la grande pyramide, « huit figures talismaniques de bronze, pour éloigner les méchants et les ennemis par la terreur de la mort. »
Quelques-fines de ces figures talismaniques, sont inspirées par une idée singulièrement originale. Les Babyloniens se représentaient les démons sous des traits tellement hideux qu'ils croyaient qu'il suffisait de leur montrer leur propre image pour les faire fuir épouvantés. C'est l'application de ce principe que nous trouvons dans une incantation contre la peste.
« Le Namtar (la peste) douloureux brûle le pays comme le feu; comme la fièvre il se rue sur lhomme; comme une inondation, il s'étend sur la plaine; comme un ennemi il tend à l'homme ses pièges; comme une flamme il embrase l'homme. Il n'a pas de main; il n'a pas de pied : il vient comme la rosée de la nuit; comme une planche il dessèche l'homme;... Le docteur dit : Assieds-toi, et pétris une pâte d'aromates, et fais-en l'image de sa ressemblance (du Namtar). Applique-la sur la chair de son ventre (du malade); tourne la face (de cette image) vers le coucher du soleil. Alors, la force du mal s'échappera en même temps. »
Le musée du Louvre possède l'image d'un horrible démon debout, au corps de chien, aux pieds d'aigle, aux bras armés de griffes de lion, avec une queue de scorpion, la tête d'un squelette à demi décharné, gardant encore ses yeux et munie de cornes de chèvre, enfin quatre grandes ailes ouvertes. Un anneau placé derrière la tête servait à suspendre cette figure. Dans le dos est tracée une inscription en langue suméro-akkadienne qui apprend que ce personnage est le démon du vent du Sud-Ouest, et que l'image devait être placée à la porte ou à la fenêtre pour éloigner son action funeste. En effet, en Basse-Mésopotamie, le vent du Sud-Ouest est celui qui vient des déserts de l'Arabie et dont l'haleine brûlante, desséchant tout, produit. les mêmes ravages que le hamsin en Syrie et le simoun en Afrique du Nord.
Les collections des musées renferment beaucoup d'autres de ces figures de démons. L'un a une tête de bélier portée sur un cou d'une longueur démesurée; un autre présente une tête de hyène, à la gueule énorme et ouverte, portée sur un corps d'ours avec des pattes de lion.
Les taureaux ailés a tête humaine, qui flanquent les portes d'entrée des palais, sont, au contraire, des génies bienfaisants qui exercent une garde réelle et qu'on enchaîne pour toujours à ce poste d'honneur. Auprès d'une des entrées du palais de Nimrud était un bas-relief colossal, aujourd'hui à Londres; on y voit Raman, le dieu de l'atmosphère et des tempêtes, la tête surmontée de la tiare royale armée de cornes de taureau, les épaules munies de quatre grandes ailes, chassant devant lui et poursuivant de sa foudre un esprit malin qui a le corps, la tête et les pattes de devant d'un lion, les ailes, la queue et les pattes de derrière d'un aigle, avec l'encolure garnie de plumes au lieu de crinière. Sculpter ce groupe sur la muraille était assurer, aussi bien que par une conjuration, que le dieu chasserait toujours de même le démon s'il essayait de pénétrer dans le palais.
A Koyoundjik, au palais d'Assurbanipal, on voit en plusieurs endroits, des séries de figures monstrueuses, au corps d'homme surmonté d'une tête de lion, avec des pieds d'aigle. Il sont groupés deux à deux, se combattant à coups de poignard et de masse d'armes. Ce sont encore des démons, et la représentation sculpturale n'est qu'une traduction plastique de la formule que nous avons rencontrée dans plusieurs incantations :
« Que les démons mauvais sortent! Qu'ils se saisissent réciproquement. »
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Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 21:45Bonjour Ptitech,Ptitech a écrit :tu crois sérieusement qu'on va lire tout ces pavés ? Tu n'aurais pas un peu plus condensé ?
Aller au fond des choses, cela a du bon parfois et, en matière religieuse, vu que la Bible et l'histoire nous montre que tout part de Babylone, cela vaut le coup d'y consacrer quelques instants !
Evidemment, c'est moins intéressant que les rituelles bagarres qu'on voit ici mais personne n'est obligé de s'arrêter ici et si une personne lit ce fil, le but d'Arlitto sera atteint, il aura partagé ce qui est pour moi l'essentiel.
Bonne journée,
Pierre
- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 22:15La divination
La divination en Mésopotamie
La divination fut mésopotamienne avant d'être adoptée par les Grecs, et jusqu'au bout les Chaldéens (entendons par ce terme les savants de toute la Mésopotamie et pas seulement de la Chaldée) conservèrent leur réputation dans ce domaine. Les sciences divinatoires sont d'origine chaldéenne, et c'est dans le milieu babylonien, où s'élaborèrent les plus hautes théories scientifiques, que furent conçues les principales méthodes pour l'investigation de l'avenir. La distinction que nous avons établie, à l'exemple des Grecs, entre le surnaturel et les conséquences rationnelles des lois physiques, n'est pas primordiale. La notion même de loi est très abstraite, et ces prêtres chaldéens, qui fondèrent les sciences mathématiques, s'occupèrent avec autant de passion de magie et de divination. Dans l'astrologie, ils restèrent sans rivaux, mais ils employèrent bien d'autres moyens pour sonder l'avenir, et la distinction peut dire artificielle que nous établissons entre l'étude des lois permanentes qui règlent les conditions générales de tout avenir et l'étude du devenir de tel être particulier, cette distinction entre la science et la divination, les Chaldéens ne la comprirent pas comme nous. Leur curiosité scientifique s'exerça de préférence dans la divination, dont les applications pratiques étaient immédiates.
La divination ou mantique repose sur la croyance à une révélation permanente que les dieux font aux humains au sujet des événements passés ou à venir. Elle régularise ces révélations en précisant les méthodes selon lesquelles on peut interpréter la volonté des dieux ou les interroger, les personnes et les lieux avec qui ils entrent le plus volontiers en communication. La foi à la divination est un élément essentiel des anciennes religions. Nul État, nul humain presque n'aurait osé entreprendre quelque chose d'important sans consulter les dieux. Cette croyance a fait la force principale des religions de l'antiquité classique.
« Sans la divination, les religions gréco-italiques, soutenues par le seul effort de l'imagination qui les avait enfantées, se seraient de bonne heure affaissées dans le vide de leurs doctrines; elles auraient subi le sort des théories qui éveillent ses besoins sans les satisfaire, et qui succombent sous le poids de leur inutilité pratique. La divination constituait le bénéfice le plus net que pussent tirer de leur religion des peuples énergiques et fiers comme les Grecs et les Romains. Ceux-là ne plaçaient point en dehors de l'existence terrestre le but de la vie humaine et n'entendaient point s'endormir dans la résignation paresseuse des races amollies qui demandent à leurs dieux d'agir à leur place. Rien, par conséquent, ne répondait mieux à leurs désirs qu'une source toujours ouverte de renseignements applicables à la conduite de la vie, de conseils qui ne dégénéraient point en ordres et ne supprimaient point l'initiative personnelle.
La divination repose sur les mêmes principes que la prière; elle est comme celle-ci une demande d'assistance adressée à la divinité, mais elle laisse une plus grande place à l'activité humaine, car elle ne demande qu'un conseil, un renseignement que l'humain voudra ensuite utiliser.
Les Hébreux.
Il est parlé dans la Bible de neuf espèces de divinations. La première avait lieu par l'inspection des étoiles, des planètes et des nuées; c'est l'astrologie judiciaire ou apotélesmatique, ce que Moïse nomme Meonen. La seconde est désignée sous le nom de Menakhesch, que la Vulgate et la plupart des interprètes ont rendue par augures. La troisième y est appelée Mekascheph, que les Septante et la Vulgate traduisent par maléfices, ou pratiques occultes et superstitieuses. La quatrième est appelée Khabarim, enchantements. La cinquième consistait à interroger les esprits pythons. La sixième, que Moïse appelle Iddeoni, était proprement le sortilège et la magie. La septième s'exécutait par l'évocation et l'interrogation des morts; c'était par conséquent la nécromancie. La huitième était la rhabdomancie, ou sort par la baguette ou les bâtons, dont il est question dans Osée; à cette huitième espèce on peut rapporter la bélomancie qu'Ezéchiel a connue. La neuvième et dernière était l'hépatoscopie ou inspection du foie. Le même livre fait encore mention des diseurs de bonne aventure, des interprètes des songes, des divinations par l'eau, par le feu, par l'air, par le vol des oiseaux, par leur chant, par les foudres, par les éclairs, et en général par les météores, par la terre, par des points, par des lignes, par des serpents, etc.
Les Grecs et les Romains.
La divination était une partie considérable de la théologie grecque et romaine; elle était même autorisée par les lois, particulièrement chez les Romains. Cicéron, dans son Traité sur la Divination, examine d'abord s'il est vrai qu'il puisse y en avoir, et dit que les philosophes avaient à ce sujet trois opinions. Les uns soutenaient que, dès qu'on admettait des dieux, il fallait nécessairement admettre la divination; les autres prétendaient qu'il pouvait y avoir des dieux sans qu'il y eût de divination; d'autres, enfin , étaient persuadés que, quand même il n'y aurait point de dieux, la divination pouvait exister.
Les Romains distinguaient la divination en artificielle et en naturelle. Ils appelaient divination artificielle, un pronostic ou une induction fondée sur des signes extérieurs, liés avec des événements à venir; et divination naturelle, celle, qui présageait les choses par un mouvement purement intérieur et une impulsion de l'esprit, indépendamment d'aucun signe extérieur. Ils subdivisaient celle-ci en deux espèces, l'innée et l'infuse. L'innée avait pour base la supposition que l'âme, circonscrite en elle-même, et commandant aux différents organes du corps, sans y être présente par son étendue, avait essentiellement des notions confuses de l'avenir, comme on s'en convainc, disaient-ils, par les songes, les extases, et ce qui arrive à quelques malades aux approches de la mort, et à la plupart des autres humains, lorsqu'ils sont menacés d'un péril imminent. L'infuse était appuyée sur l'hypothèse que l'âme, semblable à un miroir, était éclairée sur les événements qui l'intéressaient par une lumière réfléchie de Dieu, ou des esprits.
Ils divisaient aussi la divination artificielle en deux espèces : l'une expérimentale, tirée des causes naturelles, telles que les prédictions que les astronomes font des éclipses, etc., ou les jugements que portent les médecins sur la terminaison des maladies, ou les conjectures que forment les politiques sur les révolutions des Etats; l'autre consistant en pratiques capricieuses, fondées sur des jugements accréditées par la superstition. Cette dernière branche mettait en oeuvre la terre, l'eau, l'air, le feu, les oiseaux, les entrailles des animaux, les songes, la physionomie, les lignes de la main, les points amenés au hasard, les noms, les mouvements d'un anneau, d'un sas, et les ouvrages de quelques auteurs; d'où vinrent les sorts appelés Prénestins, Virgiliens , Homériques.
La divination en Mésopotamie
La divination fut mésopotamienne avant d'être adoptée par les Grecs, et jusqu'au bout les Chaldéens (entendons par ce terme les savants de toute la Mésopotamie et pas seulement de la Chaldée) conservèrent leur réputation dans ce domaine. Les sciences divinatoires sont d'origine chaldéenne, et c'est dans le milieu babylonien, où s'élaborèrent les plus hautes théories scientifiques, que furent conçues les principales méthodes pour l'investigation de l'avenir. La distinction que nous avons établie, à l'exemple des Grecs, entre le surnaturel et les conséquences rationnelles des lois physiques, n'est pas primordiale. La notion même de loi est très abstraite, et ces prêtres chaldéens, qui fondèrent les sciences mathématiques, s'occupèrent avec autant de passion de magie et de divination. Dans l'astrologie, ils restèrent sans rivaux, mais ils employèrent bien d'autres moyens pour sonder l'avenir, et la distinction peut dire artificielle que nous établissons entre l'étude des lois permanentes qui règlent les conditions générales de tout avenir et l'étude du devenir de tel être particulier, cette distinction entre la science et la divination, les Chaldéens ne la comprirent pas comme nous. Leur curiosité scientifique s'exerça de préférence dans la divination, dont les applications pratiques étaient immédiates.
La divination ou mantique repose sur la croyance à une révélation permanente que les dieux font aux humains au sujet des événements passés ou à venir. Elle régularise ces révélations en précisant les méthodes selon lesquelles on peut interpréter la volonté des dieux ou les interroger, les personnes et les lieux avec qui ils entrent le plus volontiers en communication. La foi à la divination est un élément essentiel des anciennes religions. Nul État, nul humain presque n'aurait osé entreprendre quelque chose d'important sans consulter les dieux. Cette croyance a fait la force principale des religions de l'antiquité classique.
« Sans la divination, les religions gréco-italiques, soutenues par le seul effort de l'imagination qui les avait enfantées, se seraient de bonne heure affaissées dans le vide de leurs doctrines; elles auraient subi le sort des théories qui éveillent ses besoins sans les satisfaire, et qui succombent sous le poids de leur inutilité pratique. La divination constituait le bénéfice le plus net que pussent tirer de leur religion des peuples énergiques et fiers comme les Grecs et les Romains. Ceux-là ne plaçaient point en dehors de l'existence terrestre le but de la vie humaine et n'entendaient point s'endormir dans la résignation paresseuse des races amollies qui demandent à leurs dieux d'agir à leur place. Rien, par conséquent, ne répondait mieux à leurs désirs qu'une source toujours ouverte de renseignements applicables à la conduite de la vie, de conseils qui ne dégénéraient point en ordres et ne supprimaient point l'initiative personnelle.
La divination repose sur les mêmes principes que la prière; elle est comme celle-ci une demande d'assistance adressée à la divinité, mais elle laisse une plus grande place à l'activité humaine, car elle ne demande qu'un conseil, un renseignement que l'humain voudra ensuite utiliser.
Les Hébreux.
Il est parlé dans la Bible de neuf espèces de divinations. La première avait lieu par l'inspection des étoiles, des planètes et des nuées; c'est l'astrologie judiciaire ou apotélesmatique, ce que Moïse nomme Meonen. La seconde est désignée sous le nom de Menakhesch, que la Vulgate et la plupart des interprètes ont rendue par augures. La troisième y est appelée Mekascheph, que les Septante et la Vulgate traduisent par maléfices, ou pratiques occultes et superstitieuses. La quatrième est appelée Khabarim, enchantements. La cinquième consistait à interroger les esprits pythons. La sixième, que Moïse appelle Iddeoni, était proprement le sortilège et la magie. La septième s'exécutait par l'évocation et l'interrogation des morts; c'était par conséquent la nécromancie. La huitième était la rhabdomancie, ou sort par la baguette ou les bâtons, dont il est question dans Osée; à cette huitième espèce on peut rapporter la bélomancie qu'Ezéchiel a connue. La neuvième et dernière était l'hépatoscopie ou inspection du foie. Le même livre fait encore mention des diseurs de bonne aventure, des interprètes des songes, des divinations par l'eau, par le feu, par l'air, par le vol des oiseaux, par leur chant, par les foudres, par les éclairs, et en général par les météores, par la terre, par des points, par des lignes, par des serpents, etc.
Les Grecs et les Romains.
La divination était une partie considérable de la théologie grecque et romaine; elle était même autorisée par les lois, particulièrement chez les Romains. Cicéron, dans son Traité sur la Divination, examine d'abord s'il est vrai qu'il puisse y en avoir, et dit que les philosophes avaient à ce sujet trois opinions. Les uns soutenaient que, dès qu'on admettait des dieux, il fallait nécessairement admettre la divination; les autres prétendaient qu'il pouvait y avoir des dieux sans qu'il y eût de divination; d'autres, enfin , étaient persuadés que, quand même il n'y aurait point de dieux, la divination pouvait exister.
Les Romains distinguaient la divination en artificielle et en naturelle. Ils appelaient divination artificielle, un pronostic ou une induction fondée sur des signes extérieurs, liés avec des événements à venir; et divination naturelle, celle, qui présageait les choses par un mouvement purement intérieur et une impulsion de l'esprit, indépendamment d'aucun signe extérieur. Ils subdivisaient celle-ci en deux espèces, l'innée et l'infuse. L'innée avait pour base la supposition que l'âme, circonscrite en elle-même, et commandant aux différents organes du corps, sans y être présente par son étendue, avait essentiellement des notions confuses de l'avenir, comme on s'en convainc, disaient-ils, par les songes, les extases, et ce qui arrive à quelques malades aux approches de la mort, et à la plupart des autres humains, lorsqu'ils sont menacés d'un péril imminent. L'infuse était appuyée sur l'hypothèse que l'âme, semblable à un miroir, était éclairée sur les événements qui l'intéressaient par une lumière réfléchie de Dieu, ou des esprits.
Ils divisaient aussi la divination artificielle en deux espèces : l'une expérimentale, tirée des causes naturelles, telles que les prédictions que les astronomes font des éclipses, etc., ou les jugements que portent les médecins sur la terminaison des maladies, ou les conjectures que forment les politiques sur les révolutions des Etats; l'autre consistant en pratiques capricieuses, fondées sur des jugements accréditées par la superstition. Cette dernière branche mettait en oeuvre la terre, l'eau, l'air, le feu, les oiseaux, les entrailles des animaux, les songes, la physionomie, les lignes de la main, les points amenés au hasard, les noms, les mouvements d'un anneau, d'un sas, et les ouvrages de quelques auteurs; d'où vinrent les sorts appelés Prénestins, Virgiliens , Homériques.
- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 22:24La divination
Le Moyen âge.
Au Moyen âge, on retrouve en Orient et en Occident un grand nombre des méthodes de divination communes dans l'Antiquité. Chrétiens et musulmans ont conservé pour les prophètes le respect que leur ont transmis les juifs. Dans l'Orient, ou la divination se complique constamment de magie, la méthode la plus appréciée, celle qui tend à absorber toutes les autres, est l'astrologie.
Germains, Celtes, Latins.
En Occident, les populations germaniques et celtiques avaient aussi pratiqué la divination en mêlant des rites et des pratiques de conjuration. L'extase prophétique des femmes se retrouve dans toutes ces religions depuis la Bretagne jusqu'à la Scandinavie. Les Celtes et les Germains ont interrogé les sources, le bruit du vent dans les arbres, le vol des oiseaux, les entrailles des, victimes, les songes, Parmi les présages fortuits, on attacha toujours une grande importance à la première rencontre qu'on faisait en sortant de chez soi. Dans un autre ordre d'idées, le jugement de Dieu, les ordalies se rapprochent de la divination. Le christianisme conserva cette pratique, bien qu'il ait pourchassé la plupart des autres qui finirent par se confondre avec la sorcellerie. Il ne put proscrire la chiromancie et fit usage de la stichomancie, divination par des vers ou phrases isolées en l'appliquant à la Bible. L'astrologie fut, en Europe comme en Asie, la méthode caractéristique de la divination du Moyen âge. Complètement ruinée par les progrès de la science, elle a laissé une place vide. Mais les Tsiganes ont apporté un grand renfort à la mantique, par une série de pratiques qui se rattachent à la divination sidérale.
Les Slaves.
Les Slaves avaient plusieurs modes de divination. Le premier s'exécutait de la manière suivante : On jetait en l'air des disques de bois appelés kroujcki, blancs d'un côté, noirs de l'autre. Lorsque le côté blanc se trouvait en dessus, le présage était heureux, et sinistre, si le noir prévalait. Lorsque l'un montrait le côté blanc et l'autre le côté noir, le succès devait être médiocre. La deuxième divination se faisait par le moyen du cheval Swetowid. La troisième se tirait des évolutions que décrivait le vol des oiseaux; la quatrième, des cris des animaux et de leur rencontre; la cinquième, des ondulations de la flamme et de la fumée; la sixième, du cours des eaux et des différentes formes que prenaient les flots et l'écume; la septième se faisait en mêlant ensemble des branches d'osier, et en les retirant ensuite l'une après l'autre, à un temps marqué, et en prononçant des paroles consacrées.
Pour découvrir les voleurs, le Tchèques employaient le moyen suivant. Ils supposaient dix directions correspondantes aux dix doigts des mains; et après s'être enivrés de fumée de tabac, si l'un de leurs doigts venait à trembler, ils déclaraient que le voleur s'était dirigé de ce côté.
Les musulmans.
La loi musulmane proscrivait la divination cependant la confiance qu'y avaient les peuples était si puissamment enracinée, que Mahomet lui-même le destructeur du culte des idoles, ne put jamais détruire les illusions de la magie, de l'astrologie, des augures, des songes , etc. Malgré la prohibition sévère qu'en fait la loi, non seulement elles ont toujours régné en Arabie, mais elles se sont encore propagées dans toutes les contrées où les premiers Arabes musulmans ont imprimé, le sabre à la main, le caractère de l'islam et celui de leurs superstitions.
On voit, dans l'histoire de ces peuples, combien celles-ci ont influé sur les projets des monarques, sur les opérations politiques , sur les révolutions des Etats, sur la destinée des nations, comme sur le sort particulier des familles et des simples individus.
Les cheikhs, ou supérieurs des communautés de derviches, exercent ostensiblement la divination, et ils sont à cet égard fort accrédités auprès des grands comme auprès du simple peuple.
La divination moderne.
La foi à la divination est encore très vivace de nos jours, ayant survécu aussi bien que la religion à tous les progrès des sciences.
Sauf dans les cas exceptionnels où la religion accepte des manifestations de l'extase prophétique, dont la crédulité populaire impose l'acceptation aux chefs de l'Eglise, elle est pratiquée seulement par des devins libres jouissant d'une considération médiocre. Les principales méthodes sont dérivées de l'astrologie; la plus usuelle est la cartomancie; la divination par le marc de café, le blanc d'oeuf, etc., sont également astrologiques dans leurs origines. L'oniromancie a conservé de nombreux adeptes et le bagage sans cesse accru des interprétations traditionnelles permet de consacrer aux Clefs des songes de véritables volumes. La chiromancie est également pratiquée. Enfin la divination ominale, l'interprétation des présages fortuits a encore une grande action sur l'imagination populaire, et l'on sait que dans les pays du Midi elle est encore souvent utilisée par ceux qui prennent des numéros de loterie. Ajoutons-y les idées sur la double vue, appliquées par les somnambules.
Les Chinois.
En Chine, quand il s'agissait de fonder une ville, ou de décider quelque affaire importante, on consultait les sorts; ce qui se fait de deux manières : ou par une certaine plante appelée chi, ou par l'écaille de la tortue. On ne sait pas bien comment se pratiquait dans les anciens temps la divination par la plante chi. A l'époque moderne, on pose à droite et à gauche un paquet de feuilles de cette plante; on récite des paroles mystérieuses, et, en prenant une poignée de feuilles dans chaque paquet, on augure d'après leur nombre. On prend une tige sèche de cette plante, on la fend et on la coupe en forme de baguettes minces, d'un pied de longueur. On devine au moyen du livre sacré, appelé Yi-King. La divination par la tortue se faisait en posant du feu sur une écaille de tortue, et en augurant d'après la direction des stries que la chaleur y formait. Dans le Chi-King, nous voyons l'ancien chef Tan-Fou placer le feu sur l'écaille de la tortue; avant de se fixer avec sa tribu au pied du mont Khi. Des officiers âgés avaient la charge d'interpréter les songes de l'empereur. Des devins expliquaient aussi les songes des hommes puissants. La vue d'une pie était de bon augure; il était au contraire fâcheux de voir un corbeau noir ou un renard roux.
Lord Macartney nous apprend que, dans toutes leurs entreprises importantes, les Chinois de l'époque impériale cherchent à en connaître l'issue, soit en consultant leurs divinités, soit en mettant en oeuvre différentes pratiques superstitieuses. Quelques-uns mettent dans le creux d'un bambou plusieurs petits bâtons consacrés, marqués et numérotés. Le consultant, à genoux devant l'autel, secoue le bambou, jusqu'à ce qu'un des bâtons tombe à terre. On en examine la marque, et celle qui y correspond dans un livre que le prêtre tient ouvert, répond à la question proposée. Quelquefois les réponses se trouvent écrites sur une feuille de papier collée dans l'intérieur du temple. D'autres jettent en l'air un polygone de bois dont chaque face a sa marque particulière; et quand il tombe, le signe qui se trouve au-dessus est celui qui indique la réponse. Si cette réponse est favorable, celui qu'elle concerne se prosterne avec reconnaissance, et entreprend avec confiance l'affaire qui l'intéresse; sinon, il jette en l'air le même bois, une seconde et une troisième fois, et la dernière décide irrévocablement ce qu'il doit faire.
Les Tibétains.
A Lhassa, capitale du Tibet, il y a diverses méthodes de divination. Quelquefois les lamas devinent en traçant sur une feuille les huit figures appelées Koua et certains mots tibétains. Ils figurent aussi ces huit koua avec des grains d'orge grise, et arrachent les fils de différentes couleurs. Ils devinent également en comptant les grains de leur chapelet, en traçant des raies sur la terre, ou en brûlant des os de mouton. Quelquefois ils regardent dans une jatte d'eau et voient ce qui doit arriver. Les femmes pratiquent également cet art. Une autre manière de deviner consiste en ce que le devin ouvre son livre sacré, le présente à celui qui l'interroge, et celui-ci y reconnaît clairement le bonheur ou le malheur futur. Ce moyen de deviner a quelque analogie avec les sorts sacrés employés en Chine.
Les Muysca.
Chez les Muyscas, peuple du plateau de Bogota, en Colombie, quand un enfant venait au monde, pour savoir s'il serait heureux ou malheureux, on prenait un peu de coton que l'on mouillait avec du lait de la mère, et qu'on enveloppait ensuite avec des joncs, de manière à en faire une boule, que l'on jetait dans le fleuve. Six jeunes gens, bons nageurs, se précipitaient aussitôt : si le courant entraînait la boule avant qu'ils pussent l'atteindre, on croyait que l'enfant serait malheureux; dans le cas contraire, ils la rapportaient en triomphe comme l'indice d'un bonheur certain. On célébrait alors une fête; puis chaque jeune garçon s'approchait du nouveau-né et lui coupait une mèche de cheveux, jusqu'à ce qu'il ne lui en restât plus. On jetait ces cheveux dans le fleuve, et on y baignait ensuite l'enfant.
Le Moyen âge.
Au Moyen âge, on retrouve en Orient et en Occident un grand nombre des méthodes de divination communes dans l'Antiquité. Chrétiens et musulmans ont conservé pour les prophètes le respect que leur ont transmis les juifs. Dans l'Orient, ou la divination se complique constamment de magie, la méthode la plus appréciée, celle qui tend à absorber toutes les autres, est l'astrologie.
Germains, Celtes, Latins.
En Occident, les populations germaniques et celtiques avaient aussi pratiqué la divination en mêlant des rites et des pratiques de conjuration. L'extase prophétique des femmes se retrouve dans toutes ces religions depuis la Bretagne jusqu'à la Scandinavie. Les Celtes et les Germains ont interrogé les sources, le bruit du vent dans les arbres, le vol des oiseaux, les entrailles des, victimes, les songes, Parmi les présages fortuits, on attacha toujours une grande importance à la première rencontre qu'on faisait en sortant de chez soi. Dans un autre ordre d'idées, le jugement de Dieu, les ordalies se rapprochent de la divination. Le christianisme conserva cette pratique, bien qu'il ait pourchassé la plupart des autres qui finirent par se confondre avec la sorcellerie. Il ne put proscrire la chiromancie et fit usage de la stichomancie, divination par des vers ou phrases isolées en l'appliquant à la Bible. L'astrologie fut, en Europe comme en Asie, la méthode caractéristique de la divination du Moyen âge. Complètement ruinée par les progrès de la science, elle a laissé une place vide. Mais les Tsiganes ont apporté un grand renfort à la mantique, par une série de pratiques qui se rattachent à la divination sidérale.
Les Slaves.
Les Slaves avaient plusieurs modes de divination. Le premier s'exécutait de la manière suivante : On jetait en l'air des disques de bois appelés kroujcki, blancs d'un côté, noirs de l'autre. Lorsque le côté blanc se trouvait en dessus, le présage était heureux, et sinistre, si le noir prévalait. Lorsque l'un montrait le côté blanc et l'autre le côté noir, le succès devait être médiocre. La deuxième divination se faisait par le moyen du cheval Swetowid. La troisième se tirait des évolutions que décrivait le vol des oiseaux; la quatrième, des cris des animaux et de leur rencontre; la cinquième, des ondulations de la flamme et de la fumée; la sixième, du cours des eaux et des différentes formes que prenaient les flots et l'écume; la septième se faisait en mêlant ensemble des branches d'osier, et en les retirant ensuite l'une après l'autre, à un temps marqué, et en prononçant des paroles consacrées.
Pour découvrir les voleurs, le Tchèques employaient le moyen suivant. Ils supposaient dix directions correspondantes aux dix doigts des mains; et après s'être enivrés de fumée de tabac, si l'un de leurs doigts venait à trembler, ils déclaraient que le voleur s'était dirigé de ce côté.
Les musulmans.
La loi musulmane proscrivait la divination cependant la confiance qu'y avaient les peuples était si puissamment enracinée, que Mahomet lui-même le destructeur du culte des idoles, ne put jamais détruire les illusions de la magie, de l'astrologie, des augures, des songes , etc. Malgré la prohibition sévère qu'en fait la loi, non seulement elles ont toujours régné en Arabie, mais elles se sont encore propagées dans toutes les contrées où les premiers Arabes musulmans ont imprimé, le sabre à la main, le caractère de l'islam et celui de leurs superstitions.
On voit, dans l'histoire de ces peuples, combien celles-ci ont influé sur les projets des monarques, sur les opérations politiques , sur les révolutions des Etats, sur la destinée des nations, comme sur le sort particulier des familles et des simples individus.
Les cheikhs, ou supérieurs des communautés de derviches, exercent ostensiblement la divination, et ils sont à cet égard fort accrédités auprès des grands comme auprès du simple peuple.
La divination moderne.
La foi à la divination est encore très vivace de nos jours, ayant survécu aussi bien que la religion à tous les progrès des sciences.
Sauf dans les cas exceptionnels où la religion accepte des manifestations de l'extase prophétique, dont la crédulité populaire impose l'acceptation aux chefs de l'Eglise, elle est pratiquée seulement par des devins libres jouissant d'une considération médiocre. Les principales méthodes sont dérivées de l'astrologie; la plus usuelle est la cartomancie; la divination par le marc de café, le blanc d'oeuf, etc., sont également astrologiques dans leurs origines. L'oniromancie a conservé de nombreux adeptes et le bagage sans cesse accru des interprétations traditionnelles permet de consacrer aux Clefs des songes de véritables volumes. La chiromancie est également pratiquée. Enfin la divination ominale, l'interprétation des présages fortuits a encore une grande action sur l'imagination populaire, et l'on sait que dans les pays du Midi elle est encore souvent utilisée par ceux qui prennent des numéros de loterie. Ajoutons-y les idées sur la double vue, appliquées par les somnambules.
Les Chinois.
En Chine, quand il s'agissait de fonder une ville, ou de décider quelque affaire importante, on consultait les sorts; ce qui se fait de deux manières : ou par une certaine plante appelée chi, ou par l'écaille de la tortue. On ne sait pas bien comment se pratiquait dans les anciens temps la divination par la plante chi. A l'époque moderne, on pose à droite et à gauche un paquet de feuilles de cette plante; on récite des paroles mystérieuses, et, en prenant une poignée de feuilles dans chaque paquet, on augure d'après leur nombre. On prend une tige sèche de cette plante, on la fend et on la coupe en forme de baguettes minces, d'un pied de longueur. On devine au moyen du livre sacré, appelé Yi-King. La divination par la tortue se faisait en posant du feu sur une écaille de tortue, et en augurant d'après la direction des stries que la chaleur y formait. Dans le Chi-King, nous voyons l'ancien chef Tan-Fou placer le feu sur l'écaille de la tortue; avant de se fixer avec sa tribu au pied du mont Khi. Des officiers âgés avaient la charge d'interpréter les songes de l'empereur. Des devins expliquaient aussi les songes des hommes puissants. La vue d'une pie était de bon augure; il était au contraire fâcheux de voir un corbeau noir ou un renard roux.
Lord Macartney nous apprend que, dans toutes leurs entreprises importantes, les Chinois de l'époque impériale cherchent à en connaître l'issue, soit en consultant leurs divinités, soit en mettant en oeuvre différentes pratiques superstitieuses. Quelques-uns mettent dans le creux d'un bambou plusieurs petits bâtons consacrés, marqués et numérotés. Le consultant, à genoux devant l'autel, secoue le bambou, jusqu'à ce qu'un des bâtons tombe à terre. On en examine la marque, et celle qui y correspond dans un livre que le prêtre tient ouvert, répond à la question proposée. Quelquefois les réponses se trouvent écrites sur une feuille de papier collée dans l'intérieur du temple. D'autres jettent en l'air un polygone de bois dont chaque face a sa marque particulière; et quand il tombe, le signe qui se trouve au-dessus est celui qui indique la réponse. Si cette réponse est favorable, celui qu'elle concerne se prosterne avec reconnaissance, et entreprend avec confiance l'affaire qui l'intéresse; sinon, il jette en l'air le même bois, une seconde et une troisième fois, et la dernière décide irrévocablement ce qu'il doit faire.
Les Tibétains.
A Lhassa, capitale du Tibet, il y a diverses méthodes de divination. Quelquefois les lamas devinent en traçant sur une feuille les huit figures appelées Koua et certains mots tibétains. Ils figurent aussi ces huit koua avec des grains d'orge grise, et arrachent les fils de différentes couleurs. Ils devinent également en comptant les grains de leur chapelet, en traçant des raies sur la terre, ou en brûlant des os de mouton. Quelquefois ils regardent dans une jatte d'eau et voient ce qui doit arriver. Les femmes pratiquent également cet art. Une autre manière de deviner consiste en ce que le devin ouvre son livre sacré, le présente à celui qui l'interroge, et celui-ci y reconnaît clairement le bonheur ou le malheur futur. Ce moyen de deviner a quelque analogie avec les sorts sacrés employés en Chine.
Les Muysca.
Chez les Muyscas, peuple du plateau de Bogota, en Colombie, quand un enfant venait au monde, pour savoir s'il serait heureux ou malheureux, on prenait un peu de coton que l'on mouillait avec du lait de la mère, et qu'on enveloppait ensuite avec des joncs, de manière à en faire une boule, que l'on jetait dans le fleuve. Six jeunes gens, bons nageurs, se précipitaient aussitôt : si le courant entraînait la boule avant qu'ils pussent l'atteindre, on croyait que l'enfant serait malheureux; dans le cas contraire, ils la rapportaient en triomphe comme l'indice d'un bonheur certain. On célébrait alors une fête; puis chaque jeune garçon s'approchait du nouveau-né et lui coupait une mèche de cheveux, jusqu'à ce qu'il ne lui en restât plus. On jetait ces cheveux dans le fleuve, et on y baignait ensuite l'enfant.
- inconnu
Re: Babylone la Grande.
Ecrit le 14 sept.14, 22:37La divination
Nous possédons sur la divination chaldéenne des renseignements étendus; les auteurs grecs nous en donnent beaucoup, et on a retrouvé des tablettes cunéiformes formant de véritables ouvrages sur cette matière. Diodore de Sicile constate quatre méthodes principales de divination mésopotamiennes : l'ornithomancie ou divination basée sur l'observation du vol des oiseaux; l'haruspicine, qui étudie les entrailles des victimes immolées aux dieux; la tératoscopie, étude des prodiges et des monstres; l'oniromancie, interprétation des songes. La littérature divinatoire était évidemment une partie considérable de la littérature mésopotamienne nous en avons retrouvé quelques écrits sur les briques déterrées dans les ruines de Ninive et de Babylone. Lenormant a cité, dans son ouvrage sur la Divination et la Science des présages chez les Chaldéens, une série de vingt-cinq tablettes représentant la table des matières d'un traité de la divination; quatorze chapitres sont consacrés aux présages terrestres, bons ou mauvais, et onze aux présages célestes; on étudie les signes formés par la pluie, l'orage, le vent, les oiseaux, les murmures de l'eau courante, du vent dans les arbres. Il est très regrettable que le texte de ce traité ne nous soit pas parvenu. L'ornithoscopie était très développée en Assyrie et en Chaldée. Le point de départ était venu de l'observation réelle; on savait que les oiseaux émigrent à certaines saisons, qu'ils annoncent des changements atmosphériques par leurs cris et la nature de leur vol; on leur avait donc prêté une valeur prophétique et on avait fondé sur ces observations réelles toute une science en partie chimérique. De même, le bruissement des feuilles et des rameaux des arbres était interprété.
Babylone
Babylone. - Ancienne ville de Mésopotamie (Irak), sur l'Euphrate à 93 kilomètres au Sud de la ville actuelle de Bagdad et dans le voisinage d'Hillah, capitale de ce que les historiens modernes ont appelé la Babylonie. A l'époque de sa splendeur, elle avait, nous disent les anciens auteurs, plus de 40 kilomètres de circonférence; on y admirait de superbes quais, 100 portes de bronze, des murailles très hautes, d'une largeur extraordinaire, et flanquées de 250 tours; on vantait ses jardins suspendus, que l'on comptait parmi les merveilles du monde, un temple de Marduk , l'Esagil, la grande ziggurat, l'Etemenanki; beaucoup de palais, etc.
Il ne reste de cette ville immense que des ruines, parmi lesquelles on remarque le Kasr ou palais et le Birs Nemrod ou tour de Nemrod.
D'occupation très ancienne (présences d'outils en pierre taillée), le site de Babylone n'était encore occupé que par une modeste bourgade, à l'époque où Sargon fondait Akkad, au XXIVe siècle avant notre ère. Et, au XXIe siècle, au temps de la troisième dynastie d'Ur, la cité n'était tout au plus qu'une capitale provinciale. Tout a changé à partir de l'établissement de la première dynastie amorrite (amorhéenne).
Hammourabi (XVIIIe siècle) lui donne toute son importance. La puissance politique de Babylone qui s'étend alors sur toute la partie méridionale de la Mésopotamie (Babylonie), ne durera sans doute pas. Mais la prospérité acquise pendant cette période se maintient, ainsi que le rôle de capitale religieuse que devait endosser durablement la ville, grâce à la promotion qu'elle sut imposer au sommet du panthéon mésopotamien de son dieu local, Marduk
Babylone. - Ancienne ville de Mésopotamie (Irak), sur l'Euphrate à 93 kilomètres au Sud de la ville actuelle de Bagdad et dans le voisinage d'Hillah, capitale de ce que les historiens modernes ont appelé la Babylonie. A l'époque de sa splendeur, elle avait, nous disent les anciens auteurs, plus de 40 kilomètres de circonférence; on y admirait de superbes quais, 100 portes de bronze, des murailles très hautes, d'une largeur extraordinaire, et flanquées de 250 tours; on vantait ses jardins suspendus, que l'on comptait parmi les merveilles du monde, un temple de Marduk , l'Esagil, la grande ziggurat, l'Etemenanki; beaucoup de palais, etc. Il ne reste de cette ville immense que des ruines, parmi lesquelles on remarque le Kasr ou palais et le Birs Nemrod ou tour de Nemrod.
D'occupation très ancienne (présences d'outils en pierre taillée), le site de Babylone n'était encore occupé que par une modeste bourgade, à l'époque où Sargon fondait Akkad, au XXIVe siècle avant notre ère. Et, au XXIe siècle, au temps de la troisième dynastie d'Ur, la cité n'était tout au plus qu'une capitale provinciale. Tout a changé à partir de l'établissement de la première dynastie amorrite (amorhéenne). Hammourabi (XVIIIe siècle) lui donne toute son importance. La puissance politique de Babylone qui s'étend alors sur toute la partie méridionale de la Mésopotamie (Babylonie), ne durera sans doute pas. Mais la prospérité acquise pendant cette période se maintient, ainsi que le rôle de capitale religieuse que devait endosser durablement la ville, grâce à la promotion qu'elle sut imposer au sommet du panthéon mésopotamien de son dieu local, Marduk.
Babylone a eu a subir plusieurs sièges, et a été plusieurs fois dévastée, notamment par les Hittites (1595), par Sennachérib (689). Elle se releva chaque fois, et s'agrandit même à l'époque d'Assurbanipal et de ses prédécesseurs immédiats (668-648). La chute de l'empire assyrien lui offre une nouvelle opportunité à partir de 625.
Babylone devient ainsi la capitale pendant presque un siècle, de ce que l'on a appelé l'empire Néo-Babylonien. Quand, elle se donna à Cyrus, en 539, cette ville, où les Juifs avaient été 70 ans captifs (605-536?), était encore, au temps d'Hérodote, la première ville du monde. Babylone déclina ensuite jusqu'au temps d'Alexandre (331). Ce conquérant l'avait choisie pour en faire la capitale de son empire en Asie, et il voulait la rendre plus magnifique qu'elle n'avait jamais été; mais sa prompte mort et la fondation de Séleucie en précipitèrent la décadence. Babylone existait encore, mais petite et presque vide, lors de la conquête du 2e empire perse par les Arabes.
Les ruines de Babylone ont été explorées et décrites en 1851 et au cours des années suivantes par Fresnel, Thomas et Oppert, qui les ont examinées de manière à mettre de l'ordre dans les données jusqu'alors très confuses. De 1899 à 1917, une nouvelle campagne de fouilles, menée, cette fois de façon très approfondie, a été conduite par R. Koldewey. Par la suite plusieurs opérations de restauration de Babylone ont été engagées à l'initiative des autorités irakiennes, d'abord à la fin des années 1930, plus régulièrement après 1958, et surtout après 1978. Il y a encore eu une dernière campagne de fouilles en 1986, mais celle-ci s'est heurtée à la volonté du régime irakien de reconstruire sur les anciennes ruines une nouvelle Babylone à la gloire du président Saddam Hussein. Un nouveau palais a même été construit après la Première Guerre du Golfe (1991). Après l'invasion américaine de l'Irak (2003), le site a encore subi de nouveaux outrages : construction d'un héliport, dommages importants causés à la Porte d'Ishtar, vandalisme, etc.

L'Égypte avait aussi une Babylone, bâtie sur la rive droite du Nil, au point où ce fleuve reçoit le canal de Trajan. On croit que c'est aujourd'hui le Vieux Caire ou Baboul.
Nous possédons sur la divination chaldéenne des renseignements étendus; les auteurs grecs nous en donnent beaucoup, et on a retrouvé des tablettes cunéiformes formant de véritables ouvrages sur cette matière. Diodore de Sicile constate quatre méthodes principales de divination mésopotamiennes : l'ornithomancie ou divination basée sur l'observation du vol des oiseaux; l'haruspicine, qui étudie les entrailles des victimes immolées aux dieux; la tératoscopie, étude des prodiges et des monstres; l'oniromancie, interprétation des songes. La littérature divinatoire était évidemment une partie considérable de la littérature mésopotamienne nous en avons retrouvé quelques écrits sur les briques déterrées dans les ruines de Ninive et de Babylone. Lenormant a cité, dans son ouvrage sur la Divination et la Science des présages chez les Chaldéens, une série de vingt-cinq tablettes représentant la table des matières d'un traité de la divination; quatorze chapitres sont consacrés aux présages terrestres, bons ou mauvais, et onze aux présages célestes; on étudie les signes formés par la pluie, l'orage, le vent, les oiseaux, les murmures de l'eau courante, du vent dans les arbres. Il est très regrettable que le texte de ce traité ne nous soit pas parvenu. L'ornithoscopie était très développée en Assyrie et en Chaldée. Le point de départ était venu de l'observation réelle; on savait que les oiseaux émigrent à certaines saisons, qu'ils annoncent des changements atmosphériques par leurs cris et la nature de leur vol; on leur avait donc prêté une valeur prophétique et on avait fondé sur ces observations réelles toute une science en partie chimérique. De même, le bruissement des feuilles et des rameaux des arbres était interprété.
Babylone
Babylone. - Ancienne ville de Mésopotamie (Irak), sur l'Euphrate à 93 kilomètres au Sud de la ville actuelle de Bagdad et dans le voisinage d'Hillah, capitale de ce que les historiens modernes ont appelé la Babylonie. A l'époque de sa splendeur, elle avait, nous disent les anciens auteurs, plus de 40 kilomètres de circonférence; on y admirait de superbes quais, 100 portes de bronze, des murailles très hautes, d'une largeur extraordinaire, et flanquées de 250 tours; on vantait ses jardins suspendus, que l'on comptait parmi les merveilles du monde, un temple de Marduk , l'Esagil, la grande ziggurat, l'Etemenanki; beaucoup de palais, etc.
Il ne reste de cette ville immense que des ruines, parmi lesquelles on remarque le Kasr ou palais et le Birs Nemrod ou tour de Nemrod.
D'occupation très ancienne (présences d'outils en pierre taillée), le site de Babylone n'était encore occupé que par une modeste bourgade, à l'époque où Sargon fondait Akkad, au XXIVe siècle avant notre ère. Et, au XXIe siècle, au temps de la troisième dynastie d'Ur, la cité n'était tout au plus qu'une capitale provinciale. Tout a changé à partir de l'établissement de la première dynastie amorrite (amorhéenne).
Hammourabi (XVIIIe siècle) lui donne toute son importance. La puissance politique de Babylone qui s'étend alors sur toute la partie méridionale de la Mésopotamie (Babylonie), ne durera sans doute pas. Mais la prospérité acquise pendant cette période se maintient, ainsi que le rôle de capitale religieuse que devait endosser durablement la ville, grâce à la promotion qu'elle sut imposer au sommet du panthéon mésopotamien de son dieu local, Marduk
Babylone. - Ancienne ville de Mésopotamie (Irak), sur l'Euphrate à 93 kilomètres au Sud de la ville actuelle de Bagdad et dans le voisinage d'Hillah, capitale de ce que les historiens modernes ont appelé la Babylonie. A l'époque de sa splendeur, elle avait, nous disent les anciens auteurs, plus de 40 kilomètres de circonférence; on y admirait de superbes quais, 100 portes de bronze, des murailles très hautes, d'une largeur extraordinaire, et flanquées de 250 tours; on vantait ses jardins suspendus, que l'on comptait parmi les merveilles du monde, un temple de Marduk , l'Esagil, la grande ziggurat, l'Etemenanki; beaucoup de palais, etc. Il ne reste de cette ville immense que des ruines, parmi lesquelles on remarque le Kasr ou palais et le Birs Nemrod ou tour de Nemrod.
D'occupation très ancienne (présences d'outils en pierre taillée), le site de Babylone n'était encore occupé que par une modeste bourgade, à l'époque où Sargon fondait Akkad, au XXIVe siècle avant notre ère. Et, au XXIe siècle, au temps de la troisième dynastie d'Ur, la cité n'était tout au plus qu'une capitale provinciale. Tout a changé à partir de l'établissement de la première dynastie amorrite (amorhéenne). Hammourabi (XVIIIe siècle) lui donne toute son importance. La puissance politique de Babylone qui s'étend alors sur toute la partie méridionale de la Mésopotamie (Babylonie), ne durera sans doute pas. Mais la prospérité acquise pendant cette période se maintient, ainsi que le rôle de capitale religieuse que devait endosser durablement la ville, grâce à la promotion qu'elle sut imposer au sommet du panthéon mésopotamien de son dieu local, Marduk.
Babylone a eu a subir plusieurs sièges, et a été plusieurs fois dévastée, notamment par les Hittites (1595), par Sennachérib (689). Elle se releva chaque fois, et s'agrandit même à l'époque d'Assurbanipal et de ses prédécesseurs immédiats (668-648). La chute de l'empire assyrien lui offre une nouvelle opportunité à partir de 625.
Babylone devient ainsi la capitale pendant presque un siècle, de ce que l'on a appelé l'empire Néo-Babylonien. Quand, elle se donna à Cyrus, en 539, cette ville, où les Juifs avaient été 70 ans captifs (605-536?), était encore, au temps d'Hérodote, la première ville du monde. Babylone déclina ensuite jusqu'au temps d'Alexandre (331). Ce conquérant l'avait choisie pour en faire la capitale de son empire en Asie, et il voulait la rendre plus magnifique qu'elle n'avait jamais été; mais sa prompte mort et la fondation de Séleucie en précipitèrent la décadence. Babylone existait encore, mais petite et presque vide, lors de la conquête du 2e empire perse par les Arabes.
Les ruines de Babylone ont été explorées et décrites en 1851 et au cours des années suivantes par Fresnel, Thomas et Oppert, qui les ont examinées de manière à mettre de l'ordre dans les données jusqu'alors très confuses. De 1899 à 1917, une nouvelle campagne de fouilles, menée, cette fois de façon très approfondie, a été conduite par R. Koldewey. Par la suite plusieurs opérations de restauration de Babylone ont été engagées à l'initiative des autorités irakiennes, d'abord à la fin des années 1930, plus régulièrement après 1958, et surtout après 1978. Il y a encore eu une dernière campagne de fouilles en 1986, mais celle-ci s'est heurtée à la volonté du régime irakien de reconstruire sur les anciennes ruines une nouvelle Babylone à la gloire du président Saddam Hussein. Un nouveau palais a même été construit après la Première Guerre du Golfe (1991). Après l'invasion américaine de l'Irak (2003), le site a encore subi de nouveaux outrages : construction d'un héliport, dommages importants causés à la Porte d'Ishtar, vandalisme, etc.

L'Égypte avait aussi une Babylone, bâtie sur la rive droite du Nil, au point où ce fleuve reçoit le canal de Trajan. On croit que c'est aujourd'hui le Vieux Caire ou Baboul.
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