Bonjour Giovanni.
Je vous rappel mon but: qui est de démontrer que l’interprétation Catholique de ce verset — Mt 16, 18a — est justifiée et raisonnable.
Giovanni a écrit :
« Jesus n'a pas fondée son église sur Pierre et sa confession de foi. Mais seulement sur la confession. »
Comme je l’ai montré, une chose est certaine c’est qu’en Mt 16, 18 Jésus s’adresse
particulièrement à Pierre et
à lui seul. Est-ce qu’il répond à sa profession de foi ? Certes,
mais plus encore, car il fonde
aussi sur
sa personne son Église.
Maintenant Giovanni — si vous permettez — nous allons faire une petite analyse de l’environnent où l’on retrouve le
« Tu es Pierre et sur cette pierre ... ». Je crois que vous serez d’accord, qu’avant d’affirmer une interprétation sur un passage biblique, il est
important de bien le situer dans son contexte.

Durant mes nombreuses correspondances avec mes frères Protestants, ceux-ci mon souvent dit la grande important de tenir compte du contexte. Alors c’est ce que je fais !

Bien sûr comme vous le verrai je n’ai pas fais cela n’importe comment mais avec minutie et détail et à cause de cela, hé bien c’est un peu long. Excusez mon petit coté méthodique, mais ce passage controversé le mérite amplement.
1.0 - Délimitation du contexte de Mt 16, 18a = Mt 16, 13-20
a) Je crois que l’on peut s’entendre pour dire qu’il débute au verset 13 et se termine au verset 20
b) Cette épisode se divise en deux enseignements de la part de Jésus.
1- Qui est Jésus = versets 13 à 17 et 20
2- Le futur rôle de Pierre pour l’Église de Christ = versets 18-19
2.0 - Description
2.1 - Au verset 13 :
a) L’auteur nous introduit à l’endroit où se déroule cette épisode : Césarée de Philippe.
- Je sais qu’il y a quelque chose qui peut aider à la compréhension mais je ne trouve pas le texte.
2.2 - Au verset 14 :
a) Jésus ici s’adresse
à l’ensemble de ses disciples :
« Au dire des gens, qu’est le Fils de l’homme ? »
-
Certains répondent à la question de Jésus selon ce qu’ils ont entendu dire de lui.
2.3 - Au verset 15 :
a) Jésus pose une autre question
à l’ensemble de ses disciples :
« Mais pour vous, leur dit-il, qui suis-je ? »
2.4 - Au verset 16 :
a) Ici
c’est un disciple Simon-Pierre qui prend la parole et déclare :
« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. »
2.5 - Au verset 17 :
a) Maintenant à partir du verset 17 et ce jusqu’à la fin du 18e « l’action » se passe
entre Jésus et Simon-Pierre. Les autres disciples devaient être très attentifs à ce que Jésus disait à Simon-Pierre. Personne ne parla et n’osa interrompe ce qui se passa sous leur yeux et leur oreilles !
b) En réponse à la déclaration de Simon Pierre Jésus qui regarda certainement Simon Pierre ( tout comme il l’avait fait quand il l’appela pour la première fois : voir Jean 1, 42 ) va s’adresser à lui
en le nommant à sept reprises et
ce par le TU. Aucun doute ici, il s’agit de 3 versets où Jésus à un contact très particulier avec l’un de ses apôtres. Je ne crois pas que dans tous le N.T. que l’on retrouve pareille insistance de la part de Jésus vis-à-vis l’un de ses apôtres. Voici le verset 17 avec
les deux premiers TU :
" En réponse, Jésus lui dit:
«TU es bienheureux, Simon fils de Jonas,
car cette révélation T’EST venue, non de la chair et du sang,
mais de mon Père qui est dans les cieux.»
c) La première chose que Jésus dit à Simon c’est qu’il est bienheureux, suivit du fait que cette révélation lui viens non pas de lui-même mais du Père céleste.
d) En
rouge j’ai fait ressortir les deux expressions sémitique qui laisse transparaître de façon parfaitement nette, à travers la forme grecque que lui a donnée la tradition,
un original sémitique (
araméen langue que Jésus s’exprima).
e) Ainsi le patronyme
Barjonas ( que la traduction de Darby à gardé tel quelle ) et la tournure
« chair et sang » sont nettement sémitiques. Cela confirme —en quelques sortes — l’origine venant de la bouche de Jésus.
2.6 - Au verset 18a :
a) Ici apparaît le deuxième sommet du passage et c’est la déclaration solennelle que Jésus fait à l’endroit de Simon :
« Eh bien! moi je TE dis: TU es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, ... »
b) Les 3e et 4e
« TU » sont dit dans ce passage. Je trouve intéressant le commentaire que fait le professeur du N.T.
Craig L. Blomberg ( de l’église Baptiste et professeur du Nouveau Testament, au séminaire de Denver. ) au sujet de ce passage :
« ... La déclaration de Jésus, "Tu es Pierre," et le parallèle de la confession de Pierre, "Tu es le Christ," comme s’il disait, "puisque tu peut me dire qui je suis, je te dirai qui tu es." ... »
c) Avec ce commentaire on peux admettre qu’avec tout ce que les spécialistes de la Bible tant Catholiques que Protestants ( j’ai plusieurs citations — 17 à 25 — de biblistes Protestants de renom à cet effet qui vont dans le même sens... ) qu’il est raisonnable de penser que Jésus a fondé son Église sur Pierre. Admettre cela ne signifie pas nécessairement admettre la succession de Pierre et l’autorité du Pape.
d) Ce passage du
« Tu es Pierre et sur cette pierre ... » me rappel
les fondations d’une maison:
- Premièrement, comme le roc est profond dans ma région on pose tout d’abord un premier fondement et
c’est l’assise ( en anglais footing ) à env. 1.25 m. de profondeur. Elle a 61 cm de large par 25 cm d’épaisseur. Je me suis dis « tiens cette assise est
comparable à Christ qui est la pierre d’angle. »
- Deuxièmement sur l’assise on coule en ciment
le solage. Je me suis dis « cette fois c’est le solage est
comparable à Pierre. » Si le solage ne casse pas c’est à cause qu’il est
supporté par une bonne assise ( Christ ).
- Troisièmement : la maison — disons préfabriqué — est déposé sur le solage ( Pierre ). Je me suis dis « cette fois le bâtiment est
comparable à l’Église. »
- Quatrièmement : On pourrait dire, que si le bâtiment était
fait de pierres, chacune de ses pierres pourraient être
comparable à chacun d’entre nous, parce que comme le dit justement Pierre :
« Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel, ... » ( 1P 2, 5 )
- Quand le solage est mise en place on remblais tout son pourtour et l’assise ( Christ )
disparaît de notre regard (
et pourtant il est bien là ). Le solage ( Pierre ) lui est
visible. Si le bâtiment garde sa stabilité ce n’est pas à cause du solage ( Pierre ) mais bien à cause de son assise ( Christ ). Mais une fois l’assise bien en place et enterré, ce qu’on voit c’est le solage soutenir le bâtiment ( l’Église ) qui est tout de même nécessaire pour supporter la maison qu’est l’Église.
- Il en est ainsi pour Pierre il est le fondement ( solage ) sur qui Jésus pose ( bâtit/fonde ) son Église. Après son ascension Christ disparaît de notre regard, mais il est bien là. Et il nous a laissé Pierre qui soutient de façon
visible l’Église. Encore une fois le solage ( Pierre ) ne peux se passer de l’assise ( Christ ). Je dirais qu’il « travail en équipe ». C’est comme cela parce que je crois que l’architecte ( Dieu/Christ/Esprit-Saint ) l’a voulu ainsi ( Mt 16, 18a ).
Bon vous me direz que
ce n’est qu’une comparaison bien imparfaite, mais qui j’espère vous auras permit de comprendre un peu mieux mon point de vue.
—> Alors Giovanni que pensez-vous de tout ceci ?
Après vos commentaires, nous aborderons
le sens réel du surnom « Céphas » donné à Simon par Jésus.
Sur ce,
je vous salue en Jésus le Christ notre Seigneur.
Bertrand
Source principale : Encyclopédie de la foi, article « Pierre », par J. Schmid, tome 3, 1965, p.451-457.