Rien que le terme "en psychanalyse" est problématique. Pour les raisons que j'ai déjà évoquées plus haut. Et puis parce qu'il est impossible d'en dire quoi que ce soit hors contexte.psycha a écrit :mais c très formulé... c quoi dieu en psychanalyse... tu veux quoi de plus ?!
Maintenant, il est possible de dessiner à gros traits l'entité psychique qu'il représente telle qu'elle émerge de la somme des travaux d'investigation des psychanalystes qui se sont penchés sur la question.
Si l'on se réfère à Freud, par exemple, dans Das Unbehagen in der Kultur(1), il envisage non pas dieu comme une réalité mais comme un artéfact de l'image parentale combinée à d'autres représentations et émotions, notamment ce fameux sentiment océanique, issu de la pensée syncrétique primitive.
Le problème c'est que contraindre la question au champ psychanalytique est très restrictif. Cela ne pourra permettre d'envisager que la relation de tel individu à telle manifestation de son psychisme qu'on appellera "dieu".
Dans ta démonstration se confondent plusieurs entités et mécanismes que tu regroupes artificiellement sous l'étiquette "dieu".psycha a écrit :dieu est la finalité des désirs... [...]
Je suis d'accord avec toi pour dire que le bébé est nantis de schémas psychiques (animés entre autres par le besoin de satisfaction de ce que les psychanalystes appellent les pulsions) propres à entrer plus tard en résonance avec la représentation transmissible de dieu, mais je ne suis pas d'accord pour qualifier l'ensemble de ces schémas comme un champ conceptuel solidaire, et encore moins pour l'identifier à l'idée de dieu telle qu'elle est théologiquement circonscrite.
Encore une fois, un bébé n'est pas contaminé par une croyance à sa naissance. Certes certains de ses schémas neuronaux (conformant des systèmes d'inférences) le rendent vulnérable assez tôt à une infection par une croyance. Élevez-le chez des Fang, il sera dès huit ans persuadé que les Ancêtres sont réels. Élevez-le dans une famille qui croit aux fées, ce sera également son cas. Mais préservez-le de toute croyance, sont esprit demeurera sain, c'est-à-dire en particulier athée.
Mais je suis également là pour m'instruire. Peux-tu citer un auteur en neuropsychiatrie qui apporte des preuves scientifiques de faits qui étayent ta position (que j'aimerais que tu reprécises, car j'avoue qu'elle est toujours un peu floue pour moi).psycha a écrit :[...] parceque curieusement la neuropscyhbaitrie ne dit pas ta posture, calquée sur des des lectures... dont j'aurais aimé voir les passages...
Quant aux passages que tu réclames, il n'y a aucun problème. À condition que tu cites le point précis au sujet duquel tu émets des doutes, bien entendu.
Si tu faisais une démonstration pas à pas, en partant de faits vérifiables et en reliant chacune de tes étapes aux précédentes par des inférences, peut-être que je pourrais m'exprimer sur ce point que tu évoques et que je ne vois pour l'instant toujours pas comment tu le relies au reste.psycha a écrit :c marrant que tu t'exprimes pas à ce sujet... ni sur le foeutus... et son narcisisme primaire... héhéhéhéhéhé
Quant aux signaux parasites ("héhéhé"), je t'invite à les éviter. Non seulement ils me donnent l'impression que tu me prends vraiment pour un garçon intellectuellement limité, mais en plus ils opacifient encore plus ton propos.
Dieu est un agent surnaturel comme les autres. Il prend différentes formes selon les cultures.psycha a écrit :donc dire dieu n'existe pas pour le bébé, c'est un peu s'avancer rapidement...
Un agent surnaturel est provoqué par la combinaison de plusieurs systèmes d'inférences différents (notamment le système de détection d'agents, les systèmes interpersonnels et le système de physique intuitive).
Je reformulerais donc ainsi ta phrase :
Dire que des agents surnaturels ne peuvent pas polluer l'esprit d'un bébé dès son plus jeune âge (au prétexte, par exemple, que ses systèmes d'inférences sont encore un peu primitifs), c'est s'avancer un peu rapidement.
Ce avec quoi je serais entièrement d'accord, mais à quoi j'ajouterais ceci :
Il est évident que des agents surnaturels, des événements surnaturels, et plus généralement une pensée magique peuplent l'esprit d'un enfant tout au cours de son développement. Mais dans un environnement intellectuellement sain, il parvient à faire la distinction entre ses intuitions erronées et ses intuitions justes et acquiert progressivement des connaissances de plus en plus fines, de plus en plus fiables (et donc de plus en plus dépouillées de schémas magiques) sur son environnement. Mais lorsqu'une personne de confiance (la confiance est importante pour le jeune enfant, puisque l'un de ses systèmes d'inférences le poussent à accepter plus facilement les informations provenant de ses proches — aptitude qui a procuré à notre espèce un avantage évolutif certain, mais qui du coup rend plus vulnérable à des infections contagieuses comme les croyances) lui affirme que ses pensées surnaturelles sont exactes, on l'empêche d'exercer son filtre rationnel encore en développement et on le contamine avec une croyance.
Comment alors définir l'état d'athée ? Selon l'acception que j'en donne, elle ne signifie pas que la pensée magique et l'imagination d'agents surnaturels ne peuple pas le cerveau du sujet, mais qu'il n'a pas encore classé d'agent surnaturel comme appartenant de manière certaine à la réalité.
Dans l'exemple que tu donnes du parent sublimé, nous sommes en présence d'une représentation approximative, évolutive, amendable, du monde. Dans la croyance en dieu, nous sommes en présence d'une représentation parasite, se voulant exacte, définitive et non amendable. On ne peut donc parler, en ce sens, de croyance chez le bébé.
Pourquoi pleures-tu ?psycha a écrit :bouuuuuuu [...]
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(1) Dernier ouvrage de Freud (1929-30) , dans lequel il remet en question et en perspective critique beaucoup de ses précédentes conclusions. L'ouvrage a longtemps été traduit (sous le titre Malaise dans la civilisation) de manière insatisfaisante, mais la nouvelle traduction au PUF (sous le titre Le Malaise dans la culture) semble plus fidèle au texte original.