Eux te l'expliquent mieux que moi
http://www.dominicains.be/Rixensart/credo/09.html
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9. Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu
Dire que Jésus est né de Dieu, et qu’il est lumière, c’est, comme presque tout notre discours sur Dieu, de l’ordre de la métaphore, mais de la métaphore profonde et révélatrice. On peut dire que, dans un certain sens poétique, nous sommes tous nés de Dieu. Dieu est la source de notre existence comme la mère est la source de ses enfants; nous sommes faits à l’image de Dieu comme un fils peut être l’image de son père. Quand nous disons que Jésus est né de Dieu, c’est aussi un peu poétique, puisque Dieu n’est ni mère ni père biologiquement. Mais Jésus a un lien beaucoup plus intime avec son ‘père’ que nous. Nous sommes des créatures de Dieu, créées à partir du néant. Nous sommes autres que Dieu comme une œuvre d’art est autre que l’artiste et, comme un tableau de Picasso n’a pas la même nature que Picasso, nous n’avons pas la même nature que Dieu, nous ne sommes pas Dieu. Jésus, par contre, n’est pas une créature. Il n’est pas autre que Dieu, il a la même nature que Dieu, il est Dieu.
Il est de la nature de la flamme de répandre de la lumière, qui est ‘née’ de la flamme. La lampe et sa lumière sont inséparables: dire que la lampe illumine est la même chose que dire que sa lumière illumine. La lumière répandue a deux aspects: c’est par cette lumière que nous voyons le monde dans lequel nous vivons, c’est par cette même lumière que nous voyons la flamme qui est son origine. La tradition chrétienne dit que, de même, Dieu est la lampe qui éclaire la vie humaine, qui nous permet de voir clair et de trouver notre chemin: « auprès de toi est la source de la vie; par ta lumière nous voyons la lumière » (Psaume 36 (35):9). Jésus, dit le Credo, est la lumière répandue par cette lampe. Dieu et Jésus sont inséparables. Dire que Dieu nous éclaire, c’est dire que Jésus nous éclaire. C’est par Jésus que nous voyons clair dans le monde, c’est aussi par Jésus que nous voyons Dieu: « Celui qui m'a vu a vu le Père » dit-il (Jean 14:9).
Nous avons besoin de cette lumière parce que nous avons tendance à nous perdre, à suivre de fausses pistes, de faux dieux. Jésus est la vraie lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu. Le Credo nous dit effectivement: quand vous lisez l’Évangile de Jésus, lisez attentivement, car c’est là que vous trouverez la vraie lumière qui vous est nécessaire dans la vie; regardez bien, car c’est là que vous verrez le vrai Dieu!
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CREDO
10. Engendré, non pas créé
Dire de Jésus-Christ qu’il est engendré, non pas créé, se comprend dans la logique de l’article précédent : il est lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu. Né du Père —c’est ce qu’engendré signifie— il est de même nature que lui. Bref, il est le créateur et non pas une créature. Le monde a été créé à partir de rien, et il basculerait à nouveau dans le néant si Dieu ne lui donnait l’être et la vie à chaque instant. Dieu est la vie. L’univers participe de sa vie. Jésus est la vie elle-même (Jn 1,4) et l’homme y participe. « Comme le Père possède la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils de posséder la vie en lui-même » (Jn 5,26). C’est pour cela que le Nouveau Testament parle de Jésus comme l’Ancien parlait du Dieu créateur. Saint Jean affirme ainsi que « tout a été fait par lui et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui » (Jn 1,3). Saint Paul dit lui aussi que le Christ est « l’image du Dieu invisible, en lui tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles comme les invisibles » (Phil 1,15-16), « par lui, il a créé les mondes » (Hé 1,2). Dans les évangiles, Jésus fait parfois allusion à son origine mystérieuse au sein de la divinité. Lorsque les pharisiens lui disent qu’il se rend témoignage à lui-même et que ses paroles ne sont donc pas recevable, Jésus ne le nie pas. Il leur répond « il est vrai que je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est recevable, parce que je sais d’où je viens et où je vais ; tandis que vous ne savez ni d’où je viens ni où je vais, vous jugez de façon purement humaine » (Jn 8,14). Seul, il connaît le Père car, seul, il est né de lui, alors qu’aucun homme ne voir Dieu et vivre (Ex 33,20 ; Jn 1,18). Il est plus qu’un homme. Lorsque Pilate lui pose la question « D’où es-tu, toi ? » Jésus ne lui fit aucun réponse. Engendré par le Père, sa naissance est inexprimable.
Dieu s’était fait connaître à Moïse du milieu du buisson en feu comme : « CELUI QUI EST. Tu parlera ainsi aux fils d’Israël : JE SUIS m’a envoyé vers vous » (Ex 4,14). Et Jésus dit de lui-même : « c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens, c’est lui qui m’a envoyé …en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, JE SUIS » (Jn 8,42.58). Il s’attribue le nom même que Dieu avait révélé à Moïse. C’est pour cette affirmation qu’il sera condamné à mort ; il se déclare Fils de Dieu, l’égal de Dieu. « Lorsque vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous comprendrez que JE SUIS. »