Zouzouspetals a écrit :Paul n'écrivait pas des devinettes, il ne parsemait pas son texte d'indices ténus : "Tiens, je vais leur dire au verset 9 que Jésus est Seigneur et puis je vais parler au verset 12 de Dieu, que je ne vais plus appeler Dieu mais Seigneur, et pour que mes lecteurs sachent de quel "nouveau" Seigneur je parle, je vais leur dire que ce "Seigneur" est "riche", et ils comprendront de qui je parle parce que, 22 versets auparavant, je leur ai mentionné la "richesse" de Dieu. Et puis je vais leur dire que s'ils confessent Jésus comme Seigneur, alors ils seront sauvés, car le prophète a dit "Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé", et là ils comprendront que je fais allusion au "Seigneur Dieu" et pas au "Seigneur Jésus" et donc ils sauront qu'en fait, ils doivent invoquer יהוה (dont je n'écrirais pas le nom en hébreu mais que j'appellerai "Seigneur") et non pas Jésus pour être sauvé.
Logos a écrit :Zouzouspetals, je tiens vraiment à vous dire que j'ai adoré ce passage de votre message. Peut-être l'avez vous écrit par ironie, et c'est manifestement de cette façon qu'il a été perçu par Buddycanonix, mais sachez que personnellement ce n'est pas mon cas. Au contraire, l'argument que vous avez présenté ici avec beaucoup de talent me semble aussi pertinent que les explications textuelles qui ont déjà été fournies, voire même davantage. Pourquoi ? Parce qu'il touche à la manière-même dont un lecteur de la Bible doit aborder le Texte Sacré. Doit-il y voir des espèces de "devinettes" comme vous disiez, un peu à la manière du Da Vinci Code ? Ou bien doit-il plutôt humblement se laisser pénétrer de la pensée que l'esprit saint à couchée par écrit à l'intention de pêcheurs, de bergers, de cultivateurs...
C'est une question primordiale sur laquelle vous avez mis le doigt, et je vous en remercie infiniment.

C'est comme une nouvelle écaille qui tombe de mes yeux.
Bien à vous.
Merci pour votre appréciation, Logos. C'est un point peu souvent discuté mais qui ne cesse de m'indigner, en tant qu'amoureuse de la lecture et des textes : la tendance de la société Watchtower et de ses fidèles à utiliser le texte biblique comme
prétexte à leurs idées, faisant fi, souvent, du sens réel.
Les exemples abondent, dans les pages des ouvrages watchtowériens, de ces explications qui vont à l'encontre du passage cité.
Je pense notamment à la parabole de Jésus en Mat. 24:45-51, qui, selon les TJ, ne pourrait pas se comprendre avant 1919 (et encore ne l'ont-ils "compris" qu'en 2013, après près d'un siècle à proclamer une autre interprétation que l'actuelle). Sachant que l'interprétation en vigueur aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec la parabole d'un esclave à qui son maître confie le soin de sa maisonnée pendant sa longue absence, avant de constater, à son retour, si son homme de confiance s'est acquitté fidèlement de sa tâche ou a, au contraire, profité d'être seul maître à bord pour jouer les "petits chefs".
La première fois, je crois, que cette attitude m'a frappée, c'était lors de l'examen, dans une TG, d'un psaume attribué à Moïse, qui encourageait à trouver protection auprès de Dieu, comparé à une forteresse dans laquelle on ne serait touché ni par la peste, ni par les traits enflammés. La société WT avait expliqué ce passage en affirmant que "la peste", c'était le nationalisme (sur la base d'une citation contemporaine selon laquelle "le nationalisme, c'est la peste") [au passage, inversion fort (métaphysico-theologo-cosmolonigo-)logique de la citation, du style "puisque le pouce est un doigt, tout doigt est un pouce"

] et que les traits enflammés, c'était... le bavardage malfaisant.
L'explication était tellement tirée par les cheveux que, ce jour-là, à moi aussi, une écaille est tombée des yeux. D'autant que l'image employée par le psalmiste et disséquée à mort par la Watch était particulièrement forte : une forteresse divine qui, comme toute forteresse humaine, protège des ennemis du dehors mais qui, en outre, contrairement à toute forteresse humaine, exempte des dangers d'un siège. Voilà où résidait l'incomparabilité de la protection divine, loin d'un nationalisme et surtout d'un bavardage malfaisant qui n'étaient certainement pas dans les préoccupations, même lointaines, de Moïse.
Ensuite, quand l'esprit est alerté par un fait, il se met à repérer ses semblables.
Dans un ouvrage style "Evolution ou création", un chapitre discutait des 4 forces fondamentales de l'univers. Bien évidemment, les forces nucléaires forte et faible comme l'interaction électro-magnétique ne figurent pas dans le texte biblique ; pas plus que la gravitation. Sauf que, dans le cas de cette dernière, un petit malin à la WT a dû penser qu'il suffisait de trouver diverses occurrences de "tomber" dans la Bible pour faire du sujet du chapitre en question une partie d'une étude biblique. Aussi était-il cité les paroles de Jésus sur les cheveux ou les moineaux qui "tombent" à terre... et la défenestration de Jézabel, bouffée par les chiens. On ne peut plus morbide comme exemple pour illustrer la gravitation, alors que la pomme de Newton est tellement plus parlante, et jolie (elle a juste le tort, pour un TJ, de ne pas être "biblique").
Une TG s'attardait, il y a quelques années, sur les techniques d'enseignement de Jésus ; parmi elles, l'utilisation d'exemples, de paraboles. Pour faire le lien avec Dieu (parce que même à propos de l'enseignement de Jésus, il faut forcément, pour un TJ, ramener cela à Jéhovah), l'article commençait par citer un prophète selon lequel "il n'enseignera pas sans exemples". Et le rédacteur de poursuivre : "N’est-il pas remarquable que, des centaines d’années à l’avance, Jéhovah ait prévu que son Fils enseignerait en prenant des exemples ? Jéhovah attache
indubitablement du prix à cette méthode d’enseignement."
Comme si, l'important dans la prophétie était l'utilisation d'exemples, et non pas un indice supplémentaire permettant de reconnaître le Fils ! D'ailleurs, n''est-il pas remarquable que, des centaines d'années à l'avance, Jéhovah ait prévu que son Fils serait trahi pour 30 pièces d'argent. Jéhovah attache indubitablement du prix à cette somme d'argent (à moins que ce ne soit à la trahison). Et l'on pourrait appliquer la même "logique" à chaque détail prophétique annonçant le Fils (le vêtement tiré au sort, la sépulture parmi les riches, le percement au côté...), autant de choses auxquelles Jéhovah attacherait indubitablement du prix selon la rhétorique watchowérienne.
J'en passe et des meilleures :
- l'identification de la "chose immonde qui cause la désolation", qui, dans une étude synchronique de la prophétie de Daniel devient l'ONU en 1945, alors que Jésus l'a identifiée aux armées romaines campant devant Jérusalem en 70 de notre ère ;
- la 4e raison, selon la WT, pour laquelle les 3 jeunes Hébreux ont refusé de manger les mets délicats du roi ("parce que manger de la viande tous les jours n'est pas très sain", raison diététique contemporaine qui n'a certainement jamais effleuré les 3 jeunes hommes puisque le texte nous dit au contraire que tous estimaient ce régime végétarien moins bon pour la santé, sauf miracle divin qui les montrerait mieux portants, en mangeant des légumes, que leurs collègues carnivores) ;
- la question de savoir si Jéhovah a utilisé un ovule de Marie pour donner naissance à Jésus (et la réponse assurée et positive de la WT, parce que c'était le seul moyen pour que Jésus soit "vraiment le le fils de Marie, à part entière". Ben oui, dans la mesure où rares ont dû être ceux qui ont assisté à la naissance et vu le petit enfant sortir du ventre de sa mère, une étude ADN était forcément nécessaire pour confirmer que Jésus était bien le fils de sa mère. Dieu, dans sa grande prévoyance, avait pensé à tout. Au fait, cet ovule de Marie, par quoi aurait-il été fécondé ?

) ;
- la comparaison de Salomon, qui exhorte à rechercher la connaissance de Dieu comme les trésors de la terre, complètement dévoyée par le rédacteur qui conclut que l'or n'a qu'une valeur "artificielle et arbitraire"...
Face à ces "perles", il vaut mieux rire que pleurer, d'autant que les écrits de la WT sécrètent leur propre contre-poison : plus vous les lisez, plus vous êtes confrontés à leurs erreurs, contresens, prétextes, interprétations hasardeuses, contradictions... Nul ne sait lequel sera le déclencheur, car la tendance est bien ancrée à minimiser, repousser, excuser chaque erreur individuellement. Mais je suis persuadée que, pour celui qui est intellectuellement honnête, arrive toujours l'erreur de trop, celle qui fait déborder la coupe et lui ouvre la porte de la réalisation que la plupart des interprétations watchowériennes sont en fait du grand n'importe quoi.
Ne réponds pas à un homme stupide selon sa sottise, de peur que tu ne deviennes pareil à lui, toi aussi.
Réponds à un homme stupide selon sa sottise, de peur qu’il ne devienne un sage à ses yeux.
(Proverbes 26:4,5, TMN)