Bonjour BenFis.
BenFis a écrit :
« Bonjour Bertrand et merci pour ta réponse »
Bienvenu, et c’est toujours un plaisir d’échanger avec vous.
Mes excuses — encore une fois ! — pour cette longue preuve que S. Justin croyait bel et bien en l’immortalité de l’âme. Tout cela pour bien vous démonter que le christianisme historique croyait en cette immortalité, et dire que les TJ’s disent le contraire !
Vous pouvez toujours lire en diagonale juste pour vous puissiez constater que non seulement Justin y croyait mais aussi les Juifs et au surplus les rabbins !
BenFis a écrit :
« Au sujet du concept de l'immortalité de l'âme attribué à Satan par les TJ, je pense effectivement que tu as réfuté cette idée. »
Merci pour cette confirmation qui me donne un peu plus d’objectivité et de crédibilité si je puis dire …
BenFis a écrit :
« Ceci dit, les croyances des 1ers Chrétiens, ne sont pas unanimes en ce qui concerne l'immortalité de l'âme.
Par ex. St Justin (100-165) nous présente une version sur la nature de l'âme: »
À ma connaissance les 1ers chrétiens étaient
unanimes pour croire en l’immortalité de l’âme !
C’est le cas pour :
1- implicitement pour : La didaché, S. Clément de Rome, S. Ignace d’Antioche,
2-
explicitement pour : S. Justin, S. Polycarpe, S. Athénagore et S. Irénée de Lyon.
BenFis a écrit en citant S. Justin :
« 2 … et SI Dieu cessait de le vouloir, elle cesserait d'exister, car la vie n'appartient pas en propre à l'âme comme elle appartient à Dieu. "Qui ne sait pas que l'homme n'existe pas toujours, que l'âme n'est pas toujours unie au corps, qu'elle l'abandonne quand leur union doit cesser, et qu'alors l'homme n'est plus? Hé bien! de même SI Dieu veut que l'âme finisse, le souffle vital se retire d'elle, elle s'éteint, elle retombe dans le néant d'où elle est sortie." »
J’ai repris votre citation de S. Justin mais
en ajoutant la phrase précédente. Remarquez les mots
SI mit en caractère gras que j’ai souligné. Je fais ici l’analyse de ce passage — ainsi que d’autre de Justin — selon mon habitude :
BenFis, peut être n’avez-vous pas prit en considération ces deux petits mots — répétés deux fois — forts important et qui est :
SI. On parle ici au conditionnel et non à l’affirmatif. Exemple :
Il dit :
SI Dieu veut que l'âme finisse
et non
Il dit : Dieu veut que l’âme finisse
Tryphon le vieux Juif —c’est lui qui parle — rappelle ainsi que l’âme
pourrait finir et retourner au néant
SI Dieu le voulait car elle est crée et périssable et non incréée et indestructible, alors que pour les philosophes, l’âme était considérée immortelle de par sa nature divine.
Mais qu’en est-il
au juste de la foi en l’immortalité de l’âme après la mort du « corps biologique » ?
Quelle était la foi de notre « vieux Juif » en ce domaine ?
Pour notre vieillard,
pas de doute l’âme ne meurt pas avec le « corps biologique ». Au chapitre V paragraphe 3 il écrit :
Chap. V
« 3. Ce n'est pas, reprit le vieillard, que je prétende qu'une seule âme périsse, car tout l'avantage serait pour les méchants. Que vous dirai-je? Les âmes des justes sont appelées
À une meilleure vie, et celles des méchantes envoyées dans un lieu de souffrances, où elles attendent le Jour du jugement. Celles que Dieu juge dignes de le voir ne meurent point, et les autres sont punies aussi longtemps qu'il plaît à Dieu qu'elles vivent et qu'elles soient punies. »
Tryphon qui était un rabbin
confirme S. Justin en disant
lui aussi que les âmes ne meurent pas avec le corps biologique et qu’elles auront à répondre de leur actes après la mort.
Maintenant qu’en est-il exactement de S. Justin ?
Lui aussi croit que l’âme est créée par Dieu et appelée à l’immortalité soit pour la félicité éternelle ou pour la damnation éternelle. Dans l’un de ses écrits — la
« Première apologie adressée à Antonin-le-pieux, en faveur des chrétiens » — il écrit à ce sujet au paragraphe 8 :
« 8. Tous nos désirs tendent à cette existence, éternelle, incorruptible, au sein de Dieu le père et le créateur de l'univers; (... ). … nous [chrétiens], nous disons cela du Christ; mais, selon nous, le jugement frappera les coupables en corps et en âme, et le supplice durera, non pas seulement une période de mille années, comme le disait Platon, mais l'éternité tout entière. »
Ici il fait bien une distinction entre le corps et l’âme et ce qui attends les coupables qui ne ce seront pas repentit …
« 18. Tous les prestiges de la nécromancie, l'inspection du cadavre palpitant d'un enfant, l'évocation des âmes humaines, le ministère de tous ceux que les magiciens appellent les dispensateurs et les satellites des songes, les opérations de ces adeptes, en est-ce assez pour vous faire croire que l'âme après la mort conserve sa sensibilité ? »
N’ayez crainte S. Justin rejette ses pratiques. Ici il donne cet exemple pour démontrer qu’après la mort l’âme garde sa sensibilité et ce pour recevoir ses conséquences soit en bien ou en mal ( le ciel ou la coupure éternelle d’avec Dieu ).
« 19. Croire que les âmes des méchants conservent la sensibilité après la mort, et qu'elles sont châtiées pour leurs crimes, tandis que celles des justes évitent les supplices et jouissent de la félicité, ce n'est que partager le sentiment des poètes et des philosophes. »
S. Justin confirme que la doctrine chrétienne est similaire aux poètes et aux philosophes. Évidemment similaire, pas en tout et pas à tout les poètes et philosophes.
S. Justin dans son
« Dialogue avec Tryphon » écrit aussi :
Chap. I
« 4- ... D'autres [ des philosophes ], partant de l'idée que l'âme est spirituelle et immortelle de sa nature, pensent qu'ils n'ont rien à craindre après cette vie, s'ils ont fait le mal ; parce que d’après leurs principes un être immatériel est impassible, et qu'on peut se passer de Dieu puisque l'on ne peut mourir. »
Chap. XL
« 1- ... Car cette figure d'argile, je veux dire ce corps d'Adam, que Dieu façonna, est la demeure de l'âme que le souffle de Dieu y fit descendre, ainsi que vous le comprenez sans peine. »
Justin ici interprète l’anthropologie hébraïque selon
le développement qu’elle a vécut depuis 1000 ans. Si le souffle de Dieu fait d’Adam une âme vivante, Justin
distingue quand même un « élément » qui anime ( c’est l’âme ) et qui « demeure » « dans » le corps d’agile d’Adam.
Voilà grosso modo ce qu’est l’âme pour S. Justin. Quand il fait son échange avec le rabbin juif Tryphon celui-ci va dans le même sens que son interlocuteur. Nous avons ainsi un rabbin représentant du judaïsme des années 150 pour qui l’âme survit à la mort de son corps.
Tel était la foi de
ce vieux Juif, de celle de
S. Justin et de
l’Église entière au 2 e siècle.
Bref, j’espère vous avoir suffisamment démontré que S. Justin croyait en l’immortalité de l’âme !
Sur ce,
je vous salue fraternellement.
Bertrand