vic a écrit : ↑03 févr.25, 01:48
Qui parle de logique formelle ?
La logique informelle peut tout autant être rigoureuse .
Si elle est transposable en une logique formelle, oui, mais uniquement à cette condition.
vic a écrit : ↑03 févr.25, 01:48
je n'ai jamais dit que j'utilisais la logique formelle uniquement , j'utilise aussi la logique informelle , comme le bouddhisme par exemple qui est un mélange des deux .
Une "logique informelle" qui ne serait pas transposable en une logique formelle classique, constructiviste (intuitionniste), paraconsistante (paracohérente), modale ou autre, n'est pas à proprement parler une logique.
Tu dis utiliser une logique informelle, mais cela ne te dispense pas de produire des raisonnements logiquement consistants, autrement dit : qui ne mènent pas à des contradictions.
Par ailleurs, je vais peut-être te surprendre, mais les logiques paraconsitantes sont des logiques formelles également.
vic a écrit : ↑03 févr.25, 01:48
Il est bien évident qu'utiliser la logique formelle uniquement pour parler de l'ensemble de tous les ensemble serait problématique puisque "tout ce qui existe" dépasse la notion forme . Ce tout n'est pas précisément un objet ou une forme spéciale . D'où la limite de la logique classique et de la logique formelle pour uniquement l'appréhender .
Tu n'y es pas du tout vic...
On parle de logique formelle dans le sens où elle est formaliste, autrement dit dans le sens où elle repose sur un système rigoureux de symboles, règles d'inférence et d'axiomes. Elle assure la validité des raisonnements par la seule structure des propositions, sans dépendre du langage naturel. Une logique est dite formelle si elle est axiomatisée, décidée (au moins partiellement) et suit des règles de syntaxe et de déduction bien définies.
Exemples : logique propositionnelle, logique du premier ordre, logiques modales, etc.
Toute logique rigoureuse doit être transposable dans un cadre logique formel pour garantir sa cohérence et son objectivité.
Donc quand tu écris que ta définition de l'univers comme étant
"tout ce qui existe" dépasse la notion forme, non seulement du énonces une contradiction, mais qui plus est : tu fais un gros contresens.
De quelle forme parles-tu ici ?
Ta définition est une "forme" qui ne peut donc pas dépasser la forme. Et sa "forme" n'est pas logique, quelle que soit la logique invoquée.
Tout ça pour dire que si tu affirmes quelque chose qui n'est pas valide lorsqu'il est transposé dans le cadre formel d'une logique ou d'une autre, classique ou non, constructiviste, paraconsistante, modale ou autre, c'est juste très mal barré vic.
Pour le reste, relativement aux textes générés par IA que tu as cités, je répondrai ceci :
A. Sur la logique informelle :
1. Fausse affirmation : la rigueur indépendante de la formalité :
L'IA que tu as consulté répond que la rigueur ne dépend pas de la formalité. C'est vrai en un sens : la rigueur consiste en une application méthodique de principes rationnels, qu'ils soient formels ou non. Cependant, dans une logique véritablement rigoureuse, les règles doivent être clairement définies. Or, une logique informelle repose sur des jugements subjectifs et des critères flous (pertinence, force des prémisses, cohérence contextuelle). Cela rend son évaluation moins objective et systématique que celle que permet une logique formelle.
2. Problème de définition de la "logique informelle" :
Ton IA présente la logique informelle comme une alternative sérieuse à la logique formelle, mais sans bien définir en quoi elle constitue une logique. Une logique, au sens strict, est un système de règles d'inférence bien défini. La "logique informelle" décrite ici semble plutôt relever du raisonnement approximatif, de l'argumentation verbale et de la rhétorique, qui, bien qu'importants, ne constituent pas une logique au sens technique.
3. Mauvaise application du théorème d'incomplétude de Gödel :
Gödel est invoqué pour justifier que la logique formelle a des limites et qu'il faut donc adopter une approche plus large. Or, le théorème de Gödel dit qu'il existe des vérités arithmétiques indécidables dans un système formel suffisamment puissant. Il ne dit pas que toute formalisation est vouée à l'échec, ni que les systèmes informels sont une alternative. De plus, l'incomplétude ne signifie pas qu'un raisonnement non formel puisse combler ces lacunes de manière rigoureuse.
4. Mauvaise généralisation sur l'existence et la définition :
Le texte affirme que l'incapacité à bien définir une chose ne prouve pas son inexistence. C'est vrai, mais hors sujet : en logique, pour qu'un concept soit utilisable dans un raisonnement rigoureux, il doit être bien défini. Dire qu'une chose peut exister sans être défini ne permet pas d'en tirer des conclusions logiques valides.
Conclusion : Peut-on parler de "logique informelle" ?
Non, au sens strict. La logique implique un cadre rigoureux et des règles d'inférence bien définies. Ce que le texte appelle « logique informelle » relève davantage de la rhétorique et du raisonnement argumentatif, mais ne constituant pas une logique au sens technique, s'il ne sont pas transposables dans une logiques formelles et valides lorsqu'ainsi transposés.
B.
vic a écrit : ↑03 févr.25, 01:48
1. La Voie Médiane (Madhyamaka)
Ni Existence Ni Non-Existence : Le concept de la voie médiane, tel qu'il est exposé dans le Madhyamaka, propose que les phénomènes ne sont ni existants ni non existants. Cela signifie qu'ils ne possèdent pas de nature intrinsèque ou de substance propre (svabhāva). Ils sont vides (śūnyatā) de toute essence indépendante.
Dépendance Mutuelle : Les phénomènes existent en dépendance mutuelle (pratītya-samutpāda), ce qui signifie qu'ils n'ont pas d'existence indépendante mais dépendent de causes et de conditions. Cette interdépendance est une forme de non-dualité, où les distinctions binaires (existence/non-existence) sont transcendées.
La Voie Médiane du Madhyamaka rejette les dualismes classiques (existence/non-existence) en insistant sur la vacuité et l'interdépendance des phénomènes. Cependant, affirmer qu'un phénomène n'est « ni existant ni non existant » pose un problème logique : cela semble violer le principe du tiers exclu (une proposition est soit vraie, soit fausse). Si l'on entend cette affirmation de manière non contradictoire, il faut la reformuler en termes modaux ou relationnels, par exemple : « l'existence est conventionnelle et dépendante, non absolue. » Sans cette précision, la position risque d'être incohérente ou ininterprétable dans un cadre logique rigoureux.
Si l'on accepte une logique paraconsistante, il devient possible de tolérer des contradictions comme « un phénomène est à la fois existant et non existant », mais l'affirmation « ni existant ni non existant » reste problématique. Elle ne crée pas une contradiction exploitable, mais une absence totale de détermination, ce qui la rend ininterprétable même dans ces cadres logiques. Pour donner du sens à cette idée, il faut reformuler la notion d'existence en termes relationnels ou contextuels, par exemple en insistant sur l'idée que l'existence est dépendante des conditions et ne peut être affirmée de manière absolue.
Si l'on rejette le tiers exclu (comme en logique intuitionniste), l'affirmation devient plus techniquement défendable, mais pas en ces termes, elle doit pour cela être formulée autrement ou précisée. En logique intuitionniste, une proposition est vraie seulement si elle est prouvable. Dire qu'un phénomène n'est « ni existant ni non existant » pourrait alors signifier que nous ne pouvons prouver ni l'un ni l'autre, et non qu'il est absolument indéterminé. Toutefois, sans une reformulation modale ou relationnelle du concept d'existence, une telle affirmation reste floue et difficilement exploitable dans un raisonnement rigoureux.
vic a écrit : ↑03 févr.25, 01:48
2. Logique Non Classique et Bouddhisme
Logique Paracohérente : Bien que le bouddhisme ne soit pas une logique formelle, son approche peut être rapprochée de la logique paracohérente. La logique paracohérente permet de manipuler des contradictions sans que tout devienne trivial. Dans le bouddhisme, les contradictions apparentes (comme ni existence ni non-existence) sont vues comme des aspects naturels de la réalité interdépendante.
Logique Intuitionniste : Le bouddhisme peut également être rapproché de la logique intuitionniste, qui refuse le principe du tiers exclu. En refusant de dire que les phénomènes sont soit existants soit non existants, le bouddhisme adopte une approche qui transcende les distinctions binaires rigides.
Rapprocher l'approche bouddhiste et la logique paracohérente ou intuitionniste est discutable. Une logique formelle possède des règles précises d'inférence, tandis que l'approche bouddhiste pas vraiment. En logique paracohérente, une contradiction est gérée au sein d'un système structuré, alors que dans le Madhyamaka, les contradictions servent davantage à déconstruire des concepts qu'à établir un raisonnement formel. De même, le rejet du tiers exclu en logique intuitionniste est fondé sur des critères constructifs, alors que dans le bouddhisme, il relève d'un rejet des raisonnements portant sur des affirmations ontologiques. Chercher une correspondance stricte entre ces cadres reste donc problématique.
vic a écrit : ↑03 févr.25, 01:48
3. Exemples Philosophiques
Nāgārjuna : Nāgārjuna, un des principaux philosophes du Madhyamaka, utilise des arguments dialectiques pour montrer que les concepts d'existence et de non-existence sont insatisfaisants. Il propose que la réalité ultime est vide de toute essence indépendante, ce qui permet de transcender les distinctions binaires.
Tétralemme : Le bouddhisme utilise également le tétralemme (catuskoti), une méthode dialectique qui examine quatre possibilités : existence, non-existence, à la fois existence et non-existence, et ni existence ni non-existence. Cette méthode permet de transcender les distinctions binaires et de montrer que les concepts d'existence et de non-existence sont insatisfaisants.
Nāgārjuna utilise des arguments dialectiques pour déconstruire les concepts d'existence et de non-existence, mais cela ne signifie pas qu'il établit un cadre logique formel ou informel. Le tétralemme (catuskoti) ne fonctionne pas comme une logique au sens strict, car il vise à exposer les limites du langage et de la conceptualisation plutôt qu'à établir un système de déduction rigoureuse. Dire qu'il permet de « transcender les distinctions binaires » est exagéré : il critique ces distinctions mais ne propose pas de cadre logique alternatif structuré. Son approche est davantage une stratégie philosophique négative qu'un système logique formel exploitable.
Par ailleurs, lorsque Nāgārjuna utilise des raisonnements par l'absurde (ou reductio ad absurdum), il fait implicitement appel au principe du tiers exclu, qui stipule qu'une proposition est soit vraie, soit fausse, sans troisième option. Par exemple, lorsqu'il conclut au caractère interdépendant de toutes choses, sa démonstration repose sur les incohérences logiques qu'entraîne l'idée d'une existence indépendante. Ce raisonnement repose sur l'idée qu'une affirmation doit être soit valide, soit invalide, et donc qu'une affirmation est valide du moment que sa négation mène à une contradiction. C'est l'application directe du principe du tiers exclu.
vic a écrit : ↑03 févr.25, 01:48
Conclusion
Le bouddhisme, en particulier dans le Madhyamaka, utilise une approche philosophique qui peut être rapprochée de certaines logiques non classiques, comme la logique paracohérente et la logique intuitionniste. En proposant que les phénomènes sont ni existants ni non existants, le bouddhisme transcende les distinctions binaires rigides et offre une vision de la réalité qui est interdépendante et vide de toute essence indépendante. Cette approche a des applications pratiques importantes dans la méditation et la sagesse, et peut réduire le stress mental lié aux contradictions et aux paradoxes.
Le bouddhisme, en particulier le Madhyamaka, rejette les distinctions catégoriques strictes, mais l'analogie avec les logiques non classiques reste problématique. Dans la logique paracohérente, les contradictions sont manipulées dans un cadre strictement défini, tandis qu'en Madhyamaka, les contradictions sont utilisées pour déconstruire les concepts plutôt que pour établir un raisonnement formel. En ce qui concerne le tétralemme, il sert à exposer l'insaisissabilité de la réalité par une approche catégorielle, mais il ne s'agit pas d'une logique permettant formellement de dériver des conclusions validées de manière systématique. Cette approche, bien qu'intellectuellement stimulante, ne se soumet pas aux règles strictes de la logique formelle.
vic a écrit : ↑03 févr.25, 01:48
En résumé, le bouddhisme utilise une approche philosophique qui peut être rapprochée de certaines logiques non classiques pour transcender les distinctions binaires et offrir une vision de la réalité qui est interdépendante et vide de toute essence indépendante. Cette approche a des applications pratiques importantes dans la méditation et la sagesse, et peut réduire le stress mental lié aux contradictions et aux paradoxes".
Le bouddhisme propose une vision de la réalité interdépendante et vide de toute essence indépendante, mais l'analogie avec les logiques non classiques est limitée. Si certaines idées bouddhistes peuvent sembler proches de concepts comme ceux de la logique paracohérente ou intuitionniste, le bouddhisme ne suit pas un cadre formel rigoureux pour gérer ces idées. Il offre plutôt une méthode pratique visant à transcender les distinctions binaires à travers une méditation et une sagesse qui diminue effectivement le stress mental, sans chercher à systématiser les paradoxes dans une logique structurée.
Donc non vic.
Pour revenir au sujet :
Conclusions :
1. Tu auras beau qualifier de "logiques" tes raisonnements informels, si tu ne leur apportes pas une justification formelle, invoquer une logique non classique ou "informelle" pour défendre une contradiction, est une pétition de principe et non un argument rigoureux.
2. Tu parles de logiques non classiques ou "informelles" comme si elles rendaient possible ce concept d'ensemble de tous les ensembles ou de tout ce qui existe. Ce n'est juste pas le cas.
3. Quelle que soit la logique considérée, un ensemble contenant strictement tout sans contradiction n'existe pas.
.
- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit sont lot d'expériences vécues.
Sagesse !