ronronladouceur a écrit : ↑05 févr.25, 05:55
Si le mot 'ensemble' pose problème (dans un certain cadre), je prendrais le mot totalité, ou 'réalité' et la définirais comme ''ce qui est''...
Le problème demeure si ces mots restent indéfinis, renvoient au même paradoxe que l'ensemble de tous les ensembles, comme c'est le cas si l'on parle de "totalité", ou sont mal définis.
Et tout ce que l'on dit, tout ce dont on parle, se fait toujours dans un cadre logique et sémantique, qui n'est jamais absolu.
Tu racontes donc n'importe quoi ronron.
ronronladouceur a écrit : ↑05 févr.25, 05:55
Ce qui en soi ne serait pas un objet, mais un concept ne souffrant aucune exception (pas même le paradoxe de Russell

)...
Parce que ronron le décrète et que face à ronron, Russell ne fait pas le poids...
Mdr...
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J'm'interroge a écrit :Mais non, puisque tu affirmes des trucs en définissant l'univers comme tu le fais.
Ah moins que tu nommes "sans appuis" le fait que tes affirmations ne sont en rien fondées ?
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
Je nomme sans appui, le fait que les points de vue sont subjectifs dans leur fondement , y compris ceux des mathémtiques ( voit théorème d'incomplétude de Goedel) .
Les mathématiques ne seraient qu'un point de vue maintenant... C'est vraiment n'importe quoi vic !
Qu'y aurait-il de subjectif dans les propriétés d'un carré ou dans les décimales de π ?
Le théorème d'incomplétude de Gödel ne dit absolument pas que les mathématiques sont subjectives. Il a établi qu'un système formel suffisamment puissant ne peut pas prouver sa propre consistance, mais cela n'implique en rien que les mathématiques dépendent d'un point de vue subjectif.
Les propriétés d'un carré ou les décimales de π ne dépendent ni de l'opinion d'un individu, ni d'une culture. Si les mathématiques étaient subjectives, alors leurs résultats variaient d'un individu à l'autre, ce qui est manifestement faux.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
Parler de l'ensemble de tous les ensemble est une manière de parler , de suggérer un horizon plutôt que de définir au sens strict .
Quand on parle d'univers couramment , c'est de cette façon là qu'on le fait .
Les imbéciles uniquement.
C'est comme parler d'un cercle carré. Cela n'a juste aucun sens : c'est parler de quelque chose qui n'existe qu'en tant que construction verbale creuse, une construction qui ne veut rien dire et qui ne désigne rien.
Parler de "l'ensemble de tous les ensembles" n'est pas juste une manière de parler, c'est une construction incohérente, mathématiquement et logiquement. Ce concept mène directement au paradoxe de Russell, ce qui signifie qu'il est impossible de lui donner une définition rigoureuse sans contradictions.
Ce qui n'est pas le cas de la définition que propose Markus Gabriel.
Et si ton but est seulement de "suggérer un horizon", alors il ne s'agit plus d'une définition mais d'une métaphore vague, ce qui ne permet aucune analyse rigoureuse. Une théorie scientifique a besoin d'une définition claire et opératoire, comme celle de Markus Gabriel, qui évite ce genre d'incohérences.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
Quand on monte du doigt , ça n'est pas le doigt qu'on doit regarder .
Si tu te fixes sur le doigt , évidemment tu vas en arriver à la conclusion que tu donnes .
Arrêtez vos conneries. Tu ne montres rien ainsi, si ce n'est ta bêtise.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
je note que tu n'as pas répondu à ma question pour savoir quelle définition tu donnes toi à l'univers .
J'en donne la même que Markus Gabriel. Elle est très bien, car elle définit objectivement l'univers, l'univers n'étant pas un tout qui contiendrait tout, ce qui n'existe pas.
En effet, il n'y a de sens qu'à parler de "touts", mais pas d'un "grand Tout" qui les contiendrait tous.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
je vois plein de petits bouts de choses façon patchworks qui ne veulent rien dire en guise de réponse .
Oui, je le constate : tu ne comprends pas du tout l'intérêt de cette définition, ni ce qu'elle permet, malgré les explications données.
Selon cette définition, l'univers est un tout, mais qui n'est pas le Tout, lequel n'existe pas. Il existe d'autres domaines d'objets que lui, chacun d'entre eux contenant sa catégorie déterminée d'objets, selon des règles établies qui dépendent [des relations entre] ces objets.
Avec cette définition, l'on n'est pas dans le flou artistique d'un univers indéfini, comme celui qui serait montré du doigt.
D'ailleurs, "qu'est-ce qui serait montré du doigt ?", j'aurais envie de te demander. Ou "mes fesses !", j'aurais envie de te dire.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
On ne peut pas définir l'univers à mon sens directement .
Si tu as du mal à définir ce que tu entends par le mot "univers", c'est que tu n'y entends pas grand-chose.
Je rappelle qu'il s'agit dans ce topic de parler d'une théorie scientifique que l'on oppose à une explication religieuse. Mais toi et ronron partez dans des confusions et approximations tout aussi infondées que celles des créationnistes les moins affûtés.
Si tu prétends que l'univers ne peut pas être défini, alors sur quelle base affirmes-tu quoi que ce soit à son sujet ? Toute discussion sur un concept présuppose une définition, même implicite.
De plus, dire que l'univers "échappe à toute définition" est auto-contradictoire, car cette phrase même fait une affirmation sur l'univers.
Une définition claire, comme celle de Gabriel, permet d'éviter les paradoxes et les confusions.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
On ne peut que suggérer ce qu'il est comme on montre du doigt l'horizon .
Et la choucroute ?
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
La meilleur analogie c'est de dire que l'univers est l'ensemble de tout ce qui existe , ou la totalité c'est pas mal aussi .
Au contraire, il n'y a pas plus idiot.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
L'univers effectivement au sens strict échappe à toute définition .
Mdr...
"L'univers au sens strict échappe à toute définition." (Signé Vic.)
Ce ne serait pas un peu contradictoire ?
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
Du reste une définition arithmétique inclurait telle celle de la poésie ?
Il s'agit de deux choses complètement différentes, Vic.
La poésie n'a pas pour vocation de permettre une compréhension objective, d'établir ce qui est vrai ou faux, ou objectif ou non.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
j'ai toujours été sidéré par les gens qui cherchent à penser le monde à travers des équations comme seule réalité vraie et qui passent leur temps à penser que c'est le doigt qu'il faut quantifier et que l'horizon n'existe guère , ni les émotions ou la poésie .
En quoi le fait d'établir des rapports entre les choses par une mise en formules logiques ou mathématiques et de tenter de comprendre des choses s'opposerait-il à une approche poétique ?
Je ne connais personne parmi les plus rigoureuses qui fassent ce que tu dis.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
En voulant oublier la logique informelle , celle qui prend acte de nos émotions , de la beauté , de l'art , de la musique , on crée une réalité complètement qui se pense être plus réaliste , mais qui ne l'est pas du tout ni dans sa méthode ni dans sa description objective de la réalité .
Tout ce qu'une logique informelle peut faire, une logique formelle le peut également, sans les biais cognitifs ni les raccourcis douteux.
Tu crées un faux dilemme. Comprendre le monde à travers la logique formelle n'exclut en rien l'existence des émotions, de la beauté ou de l'art. Ce qui permet la logique formelle, c'est d'éviter les erreurs de raisonnement et les contradictions.
De plus, si une "logique informelle" pouvait mieux exprimer ces phénomènes, alors tu devrais expliquer en quoi elle le fait mieux qu'une approche rigoureuse.
Le fait est que toute structure cohérente du langage peut être formalisée, ce qui entraîne que les émotions et la poésie ne sont pas hors de portée de la logique.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
La poésie, en revanche, explore des dimensions de l'expérience humaine qui échappent à la quantification et à la formalisation logique.
Dans le cadre de la discussion sur la définition de l'univers et les théories des univers multiples, ce propos est hors sujet ou mal formulé.
D’abord, cela constitue un glissement de sujet. La discussion porte sur une question scientifique et logique : la nature de l'univers et les implications des univers multiples face aux réglages fins. Parler de poésie n'apporte pas de réponse pertinente.
Ensuite, il y a une erreur de catégorie. Les théories en rapport à l'hypothèse d'un univers multiple ou des univers multiples relèvent de la physique et de la cosmologie, alors que la poésie n'est qu'un mode d'expression artistique. Les mettre en opposition crée un faux contraste.
Si tu veux critiquer une approche trop formaliste, il faut expliquer pourquoi certains aspects de la réalité échappaient essentiellement à toute modélisation scientifique. Sinon, ta proposition peut sembler être une rhétorique d'évasion plutôt qu'un argument logique rigoureux.
Sur un autre plan, ton affirmation que la poésie explore des dimensions de l'expérience humaine qui échappent totalement à la quantification et à la formalisation logique est trop absolue.
D'une part, la poésie utilise des structures formelles (mètres, rimes, figures de style), qui peuvent être analysées logiquement et mathématiquement. Par exemple, les vers en alexandrins suivent des règles précises de syllabation.
D'autre part, même si la poésie exprime des émotions subjectives, cela ne signifie pas qu'elle échappe entièrement à toute logique. On peut formaliser des aspects de son sens à travers la linguistique, la sémantique formelle ou l'analyse algorithmique du langage.
Si tu veux défendre cette idée, il faudra préciser en quoi exactement certaines dimensions de la poésie résistent à toute formalisation possible. Et pour cela ce ne sont pas des tournures ou figures de style poétiques qui t'aideront.
vic a écrit : ↑05 févr.25, 09:51
Oui, mais voilà , la poésie est fausse , parce qu'elle mène à une contradiction non résolvable par l'arithmétique , donc elle n'existe pas .
Tu fais une erreur de caricature d'argument (homme de paille). À aucun moment, sur la base d’une contradiction arithmétique explicitée, il n’a été affirmé que la poésie serait fausse ou n’existerait pas.
Premièrement, une contradiction logique dans un domaine particulier (ex. arithmétique) n'implique pas l'inexistence d'un objet dans un autre cadre. La poésie n'a pas besoin d'être arithmétiquement cohérente pour exister en tant que phénomène linguistique et culturel.
Deuxièmement, ton raisonnement repose sur une fausse implication : même si un système formel ne peut pas capturer pleinement un phénomène, cela ne signifie pas que ce phénomène est inexistant ou faux.
En résumé, tu déformes l'argument pour le rendre absurde, au lieu de répondre au véritable point soulevé.
Et il y a aussi que tout ce que la poésie peut formuler, la logique le peut aussi, mais sans les biais cognitifs ni les raccourcis douteux.
Premièrement, la poésie repose souvent sur des associations subjectives, des métaphores et des ambiguïtés, ce qui lui permet d'évoquer des expériences riches mais parfois ambivalentes (et non forcément contradictoires). Or, la logique formelle peut analyser ces mêmes structures de manière rigoureuse, sans perdre en expressivité, s'il s'agit d'exprimer une compréhension.
Deuxièmement, si l'argument est que la poésie permet d'explorer des réalités non formalisables, comme je l'ai dit un peu plus haut : tu devrais montrer en quoi la logique en serait incapable. Or, les avancées en logique floue, en sémantique formelle ou en modélisation cognitive montrent que même les idées complexes et nuancées peuvent être représentées sans contradiction.
En somme, l'opposition entre poésie et logique est un faux dilemme : la logique peut tout formuler, mais avec précision et cohérence.
Pour finir, si quelque chose échappe à toute formulation logique, alors la poésie se trouve dans la même impasse.
d'abord, la poésie utilise le langage, tout comme la logique. Si un concept est totalement informulable, alors il ne peut être exprimé ni en logique ni en poésie, puisque les deux reposent sur des structures linguistiques et symboliques.
Deuxièmement, si l'argument est que la poésie capte des aspects ineffables de l'expérience humaine, alors elle ne peut pas non plus les transmettre complètement, mais seulement les suggérer. Cela signifie qu'elle est soumise aux mêmes limites que toute autre tentative d'expression, logique ou non.
En conclusion, toute distinction qui poserait la poésie comme un moyen d'accès privilégié à l'"inexprimable" échoue , car elle ne surmonte pas la difficulté fondamentale d'exprimer ce qui, par définition, échappe à l'expression.
Voilà ce que l'on peut dire quand on est un peu plus nuancé vic.
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ronronladouceur a écrit : ↑05 févr.25, 10:36
C'est en ce sens, je dirais, que la définition que donne Gabriel de l'univers, est partielle, voire erronée puisqu'il la restreint aux sciences de la nature : "L'univers c'est le domaine d'objets* des sciences de la nature expérimentalement déductibles."
(Markus Gabriel)
Tu affirmes que la définition de Gabriel est partielle, voire erronée , car elle restreint l'univers aux sciences de la nature. Mais cette critique repose sur une confusion entre définition et exhaustivité.
Premièrement, une définition n'a pas besoin d'être totale pour être valide. Gabriel ne prétend pas que son univers inclut tout ce qui existe, mais qu'il est un domaine d'objets spécifiques : celui des sciences naturelles. Dire qu'une définition est "partielle" ne prouve pas qu'elle est fausse, seulement qu'elle est circonscrite à un cadre précis.
Deuxièmement, si tu considères cette définition erronée, tu pourrais argumenter un minimum en expliquant en quoi un domaine d'objets non physiques devrait être inclus sous le terme "univers". Or, c'est justement ce que Gabriel refuse pour éviter le paradoxe d'un "tout englobant".
Ta critique repose donc sur une mauvaise compréhension de son intention .
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La discussion a rencontré en évidence un flou conceptuel dans les arguments de Vic.
D'abord, affirmer que l'univers échappe à toute définition tout en proposant une est une contradiction flagrante. Soit l'univers peut être défini (même partiellement), soit il ne peut pas, mais il faut choisir une position cohérente.
Ensuite, l'analogie du doigt et de l'horizon est rhétorique mais non démonstrative. Elle ne prouve pas que l'univers ne peut être défini, mais sert plutôt à éviter une discussion rigoureuse. Une définition comme celle de Markus Gabriel à l'avantage d'être précis et opératoire.
Enfin, l’opposition entre logique formelle et « logique informelle » est un faux dilemme. La logique formelle ne nie pas l'existence des émotions, de la poésie ou de l'art, mais elle permet une analyse plus rigoureuse des concepts et des faits.
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J'm'interroge a écrit : ↑06 févr.25, 09:44
Le problème demeure si ces mots restent indéfinis, renvoient au même paradoxe que l'ensemble de tous les ensembles, comme c'est le cas si l'on parle de "totalité", ou sont mal définis.
ronronladouceur a écrit : ↑06 févr.25, 12:35
J'aurais dit que pour régler le paradoxe de Russell, il suffisait de considérer « l'ensemble » des ensembles comme une exception vu le paradoxe.
Oui, mais, ronron, même dans ce cas, ça poserait problème, car il y a quelque chose qui ne va pas dans le concept d'ensemble tel que formulé. Le cas particulier et paradoxal de l’ensemble de tous les ensembles ne fait que manifester un problème de cohérence conceptuelle plus large.
Et ce n'est pas tout, il y a d'autres problèmes moins connus liés au concept d'ensemble, notamment le fait qu'il existe
de nombreuses manières de regrouper des éléments, dont certaines sont inconciliables. (Voir les problèmes liés à l'axiome du choix.)
Mais suivons ton idée. Si seul l'ensemble de tous les ensembles posait problème, il suffirait de le rejeter et de faire comme si de rien n'était, en conservant le concept d'ensemble tel que formulé pour tous les autres ensembles. Nous n'aurions alors que des ensembles et des ensembles d'ensembles, mais pas d'ensemble de tous les ensembles. Ce serait déjà un peu moins de problématique, mais cela ne résoudrait pas pour autant le problème de cohérence.
ronronladouceur a écrit : ↑06 févr.25, 12:35
On aurait au moins sauvegarder l'esprit de ce que ça voulait dire... D'ailleurs pour décrire l'idée du tout, comment la formulerait Russell, vu que « l'ensemble » des ensembles pour lui ne règle pas la question.
Le problème que pose l'ensemble de tous les ensembles, la notion du "Tout" vue comme "Le grand Tout" qui contiendrait tout ou le concept de "Totalité toute englobante" défini comme "La Totalité", le pose également.
La conclusion qui en découle est simple et sans appel :
Il y a des touts (les domaines de Markus Gabriel, dont l'univers tel qu'il le définit)
mais pas un Tout.
ronronladouceur a écrit : ↑06 févr.25, 12:35
Le mot 'totalité' rend tout aussi bien l'idée, vu qu'en plus, le mot ne s'inscrit pas dans un cadre mathématique au même titre que le mot ensemble (du moins à ma connaissance)...
Non, c’est le même problème. Le concept d'une totalité toute englobante, ce concept du Tout, pose exactement les mêmes paradoxes insolubles.
ronronladouceur a écrit : ↑06 févr.25, 12:35
On a d'ailleurs trouvé une solution pour sortir du paradoxe par la compartimentation.
Je ne connaissais pas cette solution à laquelle tu fais référence. Celles que je connais récusent totalement l'ensemble de tous les ensembles, et c'est sans appel, même Grothendieck l'a dit.
(Grothendieck a introduit les univers pour éviter les paradoxes liés à l’ensemble de tous les ensembles. Un univers de Grothendieck est un ensemble transfiniment grand, stable par certaines opérations. Plutôt qu’un seul univers absolu, il a préféré une hiérarchie d’univers imbriqués, permettant d’étendre les constructions mathématiques sans contradiction. Cette approche assure que les objets manipulés restent bien définis tout en offrant une souplesse pour la formalisation des mathématiques, notamment en théorie des catégories et en géométrie algébrique.)
J'm'interroge a écrit : ↑06 févr.25, 09:44
J'en donne la même que Markus Gabriel. Elle est très bien, car elle définit objectivement l'univers, l'univers n'étant pas un tout qui contiendrait tout, ce qui n'existe pas.
ronronladouceur a écrit : ↑06 févr.25, 12:35
Gabriel ne définit pas l'univers... Il en emprunte simplement sa caractéristique de domaine dans lequel se retrouve son truc.
Relis ce que j'ai expliqué dans mon post précédent. Certaines explications ont dû t'échapper.
J'm'interroge a écrit : ↑06 févr.25, 09:44
Selon cette définition, l'univers est un tout, mais qui n'est pas le Tout, lequel n'existe pas. Il existe d'autres domaines d'objets que lui, chacun d'eux contenant sa catégorie déterminée d'objets, selon des règles établies qui dépendent [des relations entre] ces objets entre eux.
Oui, Markus Gabriel parle de domaines d'objets. L'univers, tel qu'il le définit, en est un, mais il en existe de nombreux autres, dont certains regroupent des choses ordinaires comme les tables, les étoiles ou les nombres entiers. Pour Markus Gabriel, chaque domaine d'objets constitue un système indépendant des autres, tout en restant articulable à d'autres.
Contrairement à une vision unifiée du monde, il rejette l'idée d'un seul "univers" englobant tout. Son concept de Nouveau Réalisme affirme qu'il existe une infinité de domaines où les objets apparaissent selon des règles spécifiques. Ainsi, un domaine comme celui des pensées fonctionne différemment de celui des objets matériels. L'« univers » n'est donc qu'un domaine parmi d'autres, et il n'existe pas de totalité englobante.
ronronladouceur a écrit : ↑06 févr.25, 12:35
Et quelle distinction faites-vous entre 'un tout' quant à l'univers et 'le tout'? Et en plus qui n'existerait pas?
Il n'y a rien qui corresponde au concept du "Tout".
Comme je l'ai dit :
Il y a des touts (les domaines de Markus Gabriel, dont l'univers tel qu'il le définit)
mais pas un Tout.
C'est peut-être contre-intuitif, mais c'est ainsi.
J'm'interroge a écrit : ↑06 févr.25, 09:44
Deuxièmement, ton raisonnement repose sur une fausse implication : même si un système formel ne peut pas capturer pleinement un phénomène, cela ne signifie pas que ce phénomène est inexistant ou faux.
ronronladouceur a écrit : ↑06 févr.25, 12:35
J'ai pourtant cru comprendre que vous disiez que tout était formalisable? Je me trompe?
Tout n'est pas formalisable, non. Mais tout ce qu'une « logique informelle » ou l'art poétique peut formuler de sensé, une logique formelle peut le faire également, sans les biais cognitifs ni les raccourcis douteux. C'est de cela qu'il était question. Désolé si je n'ai pas été clair dans mon propos.
J'm'interroge a écrit : ↑06 févr.25, 09:44
Tu affirmes que la définition de Gabriel est partielle, voire erronée , car elle restreint l'univers aux sciences de la nature. Mais cette critique repose sur une confusion entre définition et exhaustivité.
ronronladouceur a écrit : ↑06 févr.25, 12:35
La confusion réside dans le fait de la mauvaise compréhension du mot univers qui est pris par Gabriel dans le sens de domaine et non en tant que tout ce qui est...
Au contraire, je trouve que la compréhension qu'il en a est très pertinente, elle présente l'avantage d'être claire, rigoureuse, précise, non paradoxale et objective.
En effet, cette définition objective de l'univers implique qu'il n'est ni une totalité englobant tout (une telle totalité n'existe pas), ni une entité vague et indéfinissable, et donc non identifiable, qui ne se distinguerait de rien de particulier sans être quoi que ce soit de spécifique.
Selon cette définition, l'univers est un tout, mais qui n'est pas le Tout, lequel n'existe pas. Il existe d'autres domaines d'objets que lui, chacun d'entre eux contenant sa catégorie déterminée d'objets, selon des règles établies qui dépendent des relations entre ces objets.
Avec cette définition, l'on n'est pas dans le flou artistique d'un univers indéfini, comme celui qui serait montré du doigt.
D'ailleurs, "qu'est-ce qui serait montré du doigt ?", j'aurais envie de te demander. Ou "mes fesses !", j'aurais envie de te dire.
J'm'interroge a écrit : ↑06 févr.25, 09:44
''Or, les avancées en logique floue, en sémantique formelle ou en modélisation cognitive montrent que même les idées complexes et nuancées peuvent être représentées sans contradiction.
En somme, l'opposition entre poésie et logique est un faux dilemme : la logique peut tout formuler, mais avec précision et cohérence.''
Je veux dire que tout ce qu'une "logique informelle" ou l'art poétique peut formuler de sensé, une logique formelle peut le faire également, sans les biais cognitifs ni les raccourcis douteux d'une "logique informelle", et avec bien plus de précision et de cohérence que les tournures poétiques notamment, et je dirais même avec bien plus de beauté. Mais, pour ce qui est de la beauté, c'est sans doute un peu une affaire de goût.
Et je veux dire aussi, par conséquent, qu'opposer logiques formelles et "logiques informelles" ou poésie est un faux dilemme.
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Markus Gabriel propose une ontologie pluraliste fondée sur la notion de domaines d’objets, qui remet en question le présupposé métaphysique selon lequel il existerait une réalité unique et englobante. Dans son Nouveau Réalisme, il affirme que l’univers lui-même n’est qu’un domaine parmi d’autres et qu’aucune totalité ne peut contenir l’ensemble des objets existants.
1. La critique de l’ontologie unifiée
Traditionnellement, la métaphysique a cherché à définir un cadre unique pour l’existence, souvent en postulant un univers englobant tout ce qui est réel. Gabriel rejette cette approche en montrant que la notion d’un "monde total" est incohérente : si un monde unique existait, il devrait inclure non seulement les objets, mais aussi les conditions de leur apparition, ce qui mènerait à une contradiction auto-référentielle. En d’autres termes, un monde totalisant se contiendrait lui-même, ce qui est logiquement impossible.
2. La théorie des domaines d’objets
Plutôt qu’un unique cadre ontologique, Gabriel propose une multiplicité de domaines, chacun définissant ses propres critères d’apparition des objets. Un domaine d’objets n’est pas simplement un regroupement d’entités similaires, mais une structure normative qui établit quelles entités peuvent apparaître et comment elles sont perçues. Par exemple :
- Le domaine des objets matériels inclut des entités comme les tables, les planètes ou les organismes vivants, définies par des lois physiques.
- Le domaine des objets mathématiques contient des entités abstraites comme les nombres, qui existent indépendamment des objets matériels et selon des règles logiques.
- Le domaine des pensées régit les phénomènes mentaux et subjectifs, qui ne peuvent être réduits ni aux objets matériels ni aux entités mathématiques.
3. L’irréductibilité et la non-totalisation
Ces domaines sont irréductibles les uns aux autres : un objet mathématique ne devient pas un objet matériel, et un objet mental ne se réduit ni à l’un ni à l’autre. De plus, il est impossible de les réunir sous une seule catégorie exhaustive, car il n’existe pas de critère universel d’appartenance qui s’applique à tous les objets possibles.
4. Conséquences philosophiques : le Nouveau Réalisme
Cette vision entraîne un rejet du relativisme postmoderne et du réductionnisme scientifique. Gabriel ne nie pas la réalité des sciences ou des mathématiques, mais il affirme qu’aucune discipline ne peut fournir une explication ultime englobant tous les domaines. Son Nouveau Réalisme repose ainsi sur une pluralité ontologique qui ne peut être ramenée à une unité totale.
En conclusion, Markus Gabriel remplace la notion d’un "monde" unique par une infinité de domaines d’objets, chacun étant une structure autonome d’apparition de l’être. Cette approche offre une alternative au monisme traditionnel et propose une métaphysique plus souple, adaptée à la diversité des réalités que nous expérimentons.