Bonjour,
Cette discussion est assez difficile : est-ce la Parole de Dieu qui éclaire nos idées, … ou bien est-ce nous qui voulons éclairer la Parole de Dieu par nos idées ? Ainsi, que le lecteur se fasse son idée en mettant la Parole au dessus de toutes choses.
Vous avez parlé de ce que Jésus est un dieu, mais pas Dieu. Et pour cela, vous avez fait référence à quelques passages qui emploie le mots ‘dieu’ dans un sens disons réducteur :
Ps 8.5 : Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, et tu l’as couronné de gloire et d’honneur.
Jn 10.34-36 : Jésus leur répondit: N’est -il pas écrit dans votre loi: J’ai dit: Vous êtes des dieux (=> Ps 82.6). Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l’Ecriture ne peut être anéantie, celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites: Tu blasphèmes! Et cela parce que j’ai dit: Je suis le Fils de Dieu.
2 Cor 4.4 : pour les incrédules dont le dieu de ce siècle (satan) a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne vissent pas briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu.
Ces passages sont tout à fait vrais. Vous demandez s’il n’est pas aussi approprié d’utiliser ‘dieu’ dans ce sens ‘réduit’ concernant Jésus. Non, évidemment : tout ce que l’on peut dire, c’est que sachant qu’il y a cet emploi, il faut regarder s’il en est de même pour Jésus, ou non. A ce stade, ce n’est rien de plus qu’une hypothèse à prendre en compte, certes, mais pas une certitude (sinon, pourquoi ne pas l’appliquer aussi à Dieu lui-même !). Il faut donc trouver ce qui permet de trancher afin de savoir si dieu doit être utilisé dans un sens ‘fort’ ou ‘faible’, pour Jésus.
Le mot ‘dieu’ est employé pour des anges ? Bien. Mais, Paul dit, ‘auquel des anges Dieu a-t-il dit … (Heb 1). Ici, de toute évidence, Dieu parle du Fils, comme justement il ne le fait pas pour les anges. Ce n’est pas le registre des anges : Paul s’ingénie précisément à montrer que Dieu parle du Fils de façon bien plus élevée que des anges. Il faut lire le chapitre entier, et voir même que certains passages sont directement tirés de l’Ancien Testament où ils sont employés pour Dieu lui-même, sans ambiguïté (v. 10+). Voici, entre autres ce que le Tout-puissant déclare, celui qui est sage (Es 43.10 : Vous êtes mes témoins, dit YHVH, vous, et mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous le sachiez, que vous me croyiez et compreniez que c’est moi: avant moi il n’a point été formé de Dieu, et après moi il n’y en aura point. C’est moi, moi qui suis YHVH, et hors moi il n’y a point de sauveur).
- « Ton trône, ô Dieu, est éternel » (v. 8 ).
- « Tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains (Heb 1.10) » (Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre). Ce verset vient de Ps 102.25-28, où là il s’applique à Dieu lui-même, tandis qu’ici il concerne le Fils. Cela colle bien avec ce que j’ai dit sur le Logos, sorti de Dieu au commencement, par lequel Dieu fait toutes choses, et qui est Dieu, puis qui s’est lui-même anéanti, pour devenir un homme, et qui bien que s’étant ainsi abaissé a été élevé par Dieu : quoique Dieu fasse, il reste Dieu. Mais si Jésus, n’est qu’une créature de Dieu, dans lequel, certes habite sa Parole ; s’il est une personne différente du Créateur, comment peut-il avoir au commencement fondé la terre ? Ou bien avons-nous 2 créateurs ?
- « Que tous les anges de Dieu l’adorent! ». Eh bien, si ça ce n’est pas un attribut spécifiquement divin ! A moins, que maintenant, les anges (qui sont restés fidèles) adorent 2 personnes et soient devenus polythéistes.
- dieu, et non Dieu pour Jésus ? Comme pour les anges ! Mais ces derniers ne reçoivent pas l’adoration. Apoc 22.8-9 : Et quand j’eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l’ange qui me les montrait, pour l’adorer. Mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu.
Et dans Es 40.25 : A qui me comparerez -vous, pour que je lui ressemble? Dit le Saint. Dans Apoc. 1.17, Jésus dit : Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J’étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Alors que dans Es 48.12, nous lisons : Ecoute-moi, Jacob ! Et toi, Israël, que j’ai appelé ! C’est moi, moi qui suis le premier, C’est aussi moi qui suis le dernier (puis par ailleurs : Ma main a fondé la terre, Et ma droite a étendu les cieux).
Apoc 1.8 : Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant. Et il s’agit non de la révélation de Dieu, mais de Jésus-Christ. Aussi, dans Apoc 22.13, il est dit : Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. (au commencement était le Logos). D’après le verset 16, c’est Jésus qui parle.
Il y a également ces passages où un singulier est ‘curieusement’ employé là où un pluriel devrait y figuré, si l’on parlait de 2 personnes différentes, et comme l’exigerait simplement la grammaire (car il s’agit là d’une règle de grammaire) :
2 Th 2.16 : Or que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et notre Dieu et Père, qui nous a aimés et nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce, CONSOLE vos cœurs et vous AFFERMISSE en toute bonne oeuvre et en toute bonne parole (en latin il y a le singulier, en grec, je ne sais pas le retrouver, comme j’ai pu pour ‘écrit’ ci-dessous).
Apoc 11.15 : Et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient: Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ; et IL régnera aux siècles des siècles.
Apoc 14.1 : Je regardai, et voici, l’agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui 144000 personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père ECRIT sur leurs fronts (les traductions mettent souvent ici un pluriel, mais après vérification, le latin, comme le grec sont bien singulier : scriptum et gegrammenon).
Apoc 22.3-4 : Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la ville; ses serviteurs LE serviront, et verront SA face, et SON nom sera sur leurs fronts.
Néanmoins, Jésus, est un homme. En s’incarnant, Dieu s’est abaissé, anéanti (phi 2.7). Ces mots doivent avoir un sens. C’est pourquoi, en effet, Dieu est plus grand que le Fils, Christ a un Chef, Dieu, qui l’a choisi, l’a envoyé, etc. Dieu est son Père. Il est un homme.
Vous dites que la Parole (Logos) a habité en Jésus. Il est plutôt dit qu’elle a été faite chair, et a habité parmi nous (Jn 1.14). Jean, dont le souci ici est d’exposer les choses, ne précise pas que la Parole a habité en Jésus, mais parmi les hommes. Est-ce un oubli ? L’Esprit a habité en Jésus. Je trouve également ceci :
1 Tim 3.16 : Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand, Dieu a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru au monde, a été élevé dans la gloire. Ici Paul pointe directement sur l’origine : c’est bien Dieu lui-même qui a été manifesté en chair.
1 Jn 4.2 : Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu, … Jésus-Christ est une personne (au delà du nom). Celui qui a écrit cela, a aussi écrit Jn 1, dans lequel il est dit que le Logos a été fait chair. Cela est aussi conforme au texte pré-cité (1 Tim 3.16) où là, il est parlé directement de Dieu : il a été manifesté en chair. C’est le mystère de la piété, et il est grand. C’est bien là aussi ce que dit la parole, Jésus-Christ (une personne, pas simplement une pensée) est devenu semblable aux hommes (Phi 2.7).
Pour revenir, à Michée 5.2 : vous avez parlé de pré-existence. Je crois en la prédestination, car Dieu nous a connu d’avance. Paul en parle dans Rom 8.30. J’ai aussi lu dans Rom 4.17, que Dieu appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient. Certes. Dieu avant de faire quoi que ce soit connaît toutes choses, concernant la création, la chute, le salut, les hommes, Jésus, tout. En sage architecte, avant d’agir, il a ‘réfléchi’ à ce qu’il allait faire. Je suis d’accord. Cela dit, votre explication ressemble à un artifice destiné à donner un sens à un verset conformément à votre idée. Pour moi, je pense qu’il suffit de lire comme c’est écrit, c’est assez clair. Dans Es 23.7, quand Dieu dit que l’origine de Tyr est antique, il ne parle pas d’une pré-existence, mais bien de ce que cette ville existait réellement depuis un certain temps. De votre point de vue, les origines de toutes choses sont d’ancienneté, dès les jours éternels, puisque toutes choses pré-existent (vous-même par exemple) ! Ce verset concerne laquelle des personnes sorties de Bethléem ? Ou alors, pourquoi préciser une évidence (tout le monde est dans ce cas) ? Non, c’est bien par particularité que cette précision est donnée, et c’est pour nous montrer de qui il s’agit. Ou alors, Dieu a parlé pour ne rien dire puisque de tout on pourrait parler ainsi des origines. Il n’est pas dit que sa pré-existence est d’ancienneté. Dieu doit savoir pourquoi il a préféré le mot ‘origines’. Sur les origines de Jésus, il déclare lui-même dans Jn 8.57 : Avant qu’Abraham fut, je suis (le même Je suis que dans Ex 3.14). Je suis ne signifie pas, je pré-existe, mais Je suis.
Pour Rom 9.5, je vois encore moins bien comment votre explication s’y applique. Il est dit que Christ est Dieu bénit éternellement, mais cela devient : Christ n’est pas Dieu, pas plus qu’éternel. Je suis un peu méfiant lorsqu’un raisonnement fini par faire dire le contraire de ce qu’un verset affirme : à quoi sert-il alors de les écrire ?
Voici le contexte de Rom 9.5 : Sur la route de Damas, Paul (un pharisien) rencontre quelqu’un. Saul était un zélé de la religion juive et pourchassait fermement les chrétiens. Si Saul disait ‘Seigneur’, ce n’est certainement pas à Jésus qu’il l’aurait dit, mais à Dieu en personne : Saul était très strict (même s’il se trompait concernant, les chrétiens). Mais là une colonne de feu lui apparaît. Saul connaît le livre de l’Exode, et il n’a pas du mettre très longtemps à comprendre que cette colonne de feu, ça devait être Dieu. Sur le champ, il se retrouve par terre, et demande à qui il a à faire. Peut-on imaginer, que Jésus, glorifié, n’est pas compris ce que Paul lui disait, ou bien qu’il ait laissé chacun (lui et Saul) s’engager dans un dialogue, l’un parlant d’une chose, l’autre d’une autre (alors que Jésus est là pour se révéler à lui justement). Jésus savait dialoguer, il sait être sur la même longueur d’onde que son interlocuteur, il sait comprendre ce qu’il dit et pense. Si besoin était, il aurait corrigé. Or que dit Saul : Qui es-tu, Seigneur ? Jésus répond : Je suis Jésus que tu persécutes. Le choix de la manière de Jésus de se présenter (il n’a pas fait ça au hasard), l’interrogation de Paul et la réponse de Jésus, non pas à l’encontre de cette interrogation, mais dans sa continuité, est sans ambiguïté. De là découle l’affirmation de Paul : Christ est Dieu béni éternellement. Et c’est ainsi, que Saul est passé de l’ancien au nouveau testament.
Sur l’image de Dieu. Jésus est l’image du Dieu invisible. On trouve également des versets où il est dit que le fils le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance (de Dieu) (Heb 1.3). Si le Père et le Fils sont 2 personnes différentes, je ne vois pas pourquoi Jésus s’offusque lorsque Philippe lui demande de leur montrer le Père : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père ? (Jn 14.8-9). Apparemment, Jésus ne pouvait pas faire plus. Ou encore, dans Es 9.5, il est dit du Fils : On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. Cela contredit, je pense la théorie de la trinité, selon laquelle le Père et le Fils sont 2 personnes différentes, mais affirme néanmoins qui il est. Encore, dans 1 Jn 5.20 est-il écrit : Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu’il nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Dans apocalypse, Jésus dicte des lettres pour des églises, ce sont aussi des prophéties. On lit dans Apoc 3.7, c’est Jésus qui parle : ainsi parle le Saint, le Véritable …
Cordialement.
