Le problème de Marie et l'Assomption

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Brainstorm

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Le problème de Marie et l'Assomption

Ecrit le 15 avr.05, 05:57

Message par Brainstorm »

Marie est-elle restée vierge?

Mat. 13:53-56, Jé: “Quand Jésus eut achevé ces paraboles, (...) il partit de là; et s’étant rendu dans sa patrie, il enseignait les gens dans leur synagogue, de telle façon qu’ils étaient frappés et disaient: ‘D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles? Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier? N’a-t-il pas pour mère la nommée Marie, et pour frères [grec adélphoï] Jacques, Joseph, Simon et Jude? Et ses sœurs [grec adélphaï] ne sont-elles pas toutes chez nous?’” (À quelle conclusion la lecture de ce texte vous amène-t-elle: Que Jésus était le fils unique de Marie, ou bien que celle-ci a eu d’autres fils et des filles?)

À propos des mots grecs adélphoï et adélphaï utilisés en Matthieu 13:55, 56, la New Catholic Encyclopedia (1967, tome IX, p. 337) admet que, “pour les contemporains de l’évangéliste qui parlaient le grec, [ces mots] avaient le sens de véritables frères et sœurs du même sang et étaient compris ainsi par ses lecteurs. Vers la fin du IVe siècle (aux environs de 380), Helvidius, dans une œuvre aujourd’hui perdue, insistait sur ce fait pour montrer que Marie avait eu d’autres enfants en dehors de Jésus, afin de la donner en exemple aux mères de familles nombreuses. Saint Jérôme, mû par la foi traditionnelle de l’Église en la virginité perpétuelle de Marie, rédigea un pamphlet dirigé contre Helvidius (en 383), dans lequel il développait des arguments (...) qui sont toujours en vogue parmi les exégètes catholiques”.

Marc 3:31-35, Jé: “Sa mère et ses frères arrivent et, se tenant dehors, ils le firent appeler. Il y avait une foule assise autour de lui et on lui dit: ‘Voilà que ta mère et tes frères et tes sœurs sont là dehors qui te cherchent.’ Il leur répond: ‘Qui est ma mère? et mes frères?’ Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit: ‘Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère.’” (Jésus fait ici une nette distinction entre ses frères charnels et ses frères spirituels, c’est-à-dire ses disciples. Nul ne prétend que la désignation “ta mère” ne s’applique pas à Marie, mais à quelqu’un d’autre . Dès lors, est-ce se montrer conséquent que de soutenir qu’il ne s’agissait pas des frères charnels de Jésus, mais peut-être de ses cousins? Lorsque les Évangiles veulent désigner non pas des frères, mais des parents, ils utilisent un autre terme grec [suggénôn], comme en Luc 21:16.

Marie est-elle la mère de Dieu?

En lui annonçant qu’elle donnerait miraculeusement naissance à un fils, l’ange n’a pas précisé que celui-ci serait Dieu. Il a déclaré: “Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. (...) l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.” — Luc 1:31-35, Jé; c’est nous qui soulignons.

Héb. 2:14, 17, Jé: “Puis donc que les enfants avaient en commun le sang et la chair, lui aussi [Jésus] y participa pareillement. (...) il a dû devenir en tout semblable à ses frères.” (Serait-il ‘devenu en tout semblable à ses frères’ s’il avait été un homme-Dieu?)

La New Catholic Encyclopedia explique ce qui suit: “Pour que Marie soit vraiment la mère de Dieu, il faut que les deux conditions suivantes soient réunies: qu’elle soit réellement la mère de Jésus et que Jésus soit réellement Dieu.” (1967, tome X, p. 21). Les Écritures disent bien que Marie était la mère de Jésus, mais Jésus est-il Dieu? C’est au IVe siècle, longtemps après la fin de la rédaction de la Bible, que l’Église a formulé le dogme de la Trinité (New Catholic Encyclopedia, 1967, tome XIV, p. 295; voir page 412, à l’article “Trinité”). À la même époque, dans le symbole de Nicée, l’Église appliquait à Jésus l’expression “vrai Dieu”. Puis, au concile d’Éphèse, en 431, elle proclamait Marie théotokos, terme qui signifie “qui enfante Dieu” ou “mère de Dieu”. Toutefois, ni cette expression ni l’idée qu’elle exprime n’apparaissent dans une quelconque traduction de la Bible. (Voir pages 205 à 209, à l’article “Jésus Christ”.)

Marie elle-même a-t-elle été préservée du péché originel, comme le soutient la croyance à l’Immaculée Conception?

À propos de l’origine de cette croyance, voici ce que reconnaît l’encyclopédie précitée: “L’Écriture n’enseigne pas directement l’Immaculée Conception. (...) Les premiers Pères de l’Église considéraient Marie comme sainte, mais non absolument sans péché. (...) Il est impossible de fixer avec précision le moment où cette croyance est devenue article de foi, mais il semble qu’elle était couramment acceptée au VIIIe ou au IXe siècle. (...) [En 1854, le pape Pie IX définissait le dogme] ‘selon lequel la très bienheureuse vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, préservée intacte de toute souillure de la faute originelle’.” (New Catholic Encyclopedia, 1967, tome VII, pp. 378-381). Le concile Vatican II (1962-1965) a confirmé cette croyance. — Les Actes du Concile Vatican II (Paris, 1967), p. 97.

La Bible elle-même déclare: “Voilà pourquoi, de même que par un seul homme [Adam] le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé en tous les hommes, du fait que tous ont péché.” (Rom. 5:12, Jé; c’est nous qui soulignons). Cela concerne-t-il aussi Marie? Le récit biblique nous apprend que conformément aux exigences de la loi mosaïque, 40 jours après la naissance de Jésus Marie a offert au temple de Jérusalem une offrande pour le péché afin d’être purifiée de son impureté. Elle aussi avait donc hérité d’Adam le péché et l’imperfection. — Luc 2:22-24; Lév. 12:1-8.

Marie est-elle montée au ciel avec son corps de chair?

Commentant la proclamation par laquelle le pape Pie XII a fait de ce dogme, en 1950, un article de la foi catholique, la New Catholic Encyclopedia (1967, tome I, p. 972) dit: “Il n’est pas fait directement mention de l’Assomption dans la Bible; cependant, le pape insiste dans le décret de promulgation sur le fait que les Écritures sont le fondement de cette vérité.”

De son côté, la Bible déclare: “La chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu, ni la corruption hériter de l’incorruptibilité.” (I Cor. 15:50, Jé). Jésus a affirmé que “Dieu est Esprit”. Depuis sa résurrection Jésus est lui aussi un esprit, un “esprit vivifiant”. Les anges sont également des esprits (Jean 4:24; I Cor. 15:45; Héb. 1:13, 14; Jé). Sur quelle base biblique peut-on affirmer que quelqu’un est au ciel dans un corps qui a besoin pour survivre de l’environnement physique de notre planète? (Voir pages 322 à 324, à l’article “Résurrection”.)

Convient-il de prier Marie d’intercéder en notre faveur?

Jésus Christ a dit: “Voici comment vous devez prier. Dites: ‘Notre Père des cieux...’” Il a également déclaré: “Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Personne ne va vers le Père autrement que par moi. (...) Oui, si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.” — Mat. 6:9; Jean 14:6, 14; PB; c’est nous qui soulignons.

Les prières adressées au Père par l’intermédiaire de Jésus Christ sont-elles reçues avec autant de compréhension et de compassion qu’elles le seraient si elles lui étaient présentées par l’intermédiaire de quelqu’un qui a mené l’existence d’une femme? À propos du Père, la Bible nous dit: “Comme est la tendresse d’un père pour ses fils, tendre est Yahvé pour qui le craint; il sait de quoi nous sommes pétris, il se souvient que poussière nous sommes.” Il est un “Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité”. (Ps. 103:13, 14; Ex. 34:6; Jé.) Et au sujet du Christ, il est écrit: “Nous n’avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à l’exception du péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le trône de la grâce afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour une aide opportune.” — Héb. 4:15, 16, Jé.

Le culte marial est-il en harmonie avec le christianisme de la Bible?
Le concile Vatican II (1962-1965) a fortement encouragé le culte de Marie. “Le saint Concile (...) avertit tous les fils de l’Église d’avoir à pratiquer généreusement le culte surtout liturgique, envers la Bienheureuse Vierge, à faire grand cas des pratiques et exercices envers elle qui ont été au cours des siècles recommandés par le Magistère, et à observer religieusement ce qui a été décrété autrefois sur le culte des images du Christ, de la Vierge Marie et des saints.” — Les Actes du Concile Vatican II, p. 102.

Rendait-on un honneur spécial à Marie dans la congrégation du Ier siècle?

L’apôtre Pierre ne fait mention de Marie dans aucun de ses écrits inspirés. L’apôtre Paul ne la désigne jamais par son nom dans ses lettres, mais seulement par l’expression “une femme”. — Gal. 4:4.

De quelle façon Jésus lui-même considérait-il sa mère?

Jean 2:3, 4, Jé: “Or il n’y avait plus de vin [lors d’un repas de mariage, à Cana], car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit: ‘Ils n’ont pas de vin.’ Jésus lui dit: ‘Que me veux-tu, femme [“Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme”, Da]? Mon heure n’est pas encore arrivée.’” (Lorsque Jésus était enfant, il était soumis à sa mère et à son père adoptif. Mais maintenant qu’il était adulte, il repoussait aimablement mais fermement les instructions de Marie. Elle a accepté humblement la correction.)

Luc 11:27, 28, Jé: “Or il advint, comme il [Jésus] parlait ainsi, qu’une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit: ‘Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les seins que tu as sucés!’ Mais il dit: ‘Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent!’” (Jésus avait là, de toute évidence, une excellente occasion d’accorder un honneur particulier à sa mère, s’il convenait d’agir ainsi. Mais il ne l’a pas fait.)

Quelles sont les origines historiques du culte marial?

Le prêtre catholique Andrew Greeley a fait cette déclaration: “Marie est l’un des symboles religieux les plus puissants dans l’histoire de l’Occident. (...) Le symbole marial est le trait d’union entre le christianisme et les religions anciennes des déesses mères.” — The Making of the Popes 1978 (USA, 1979), p. 227.

Dans quelle ville la croyance qui veut que Marie soit la mère de Dieu a-t-elle été officiellement adoptée? “Le concile d’Éphèse se réunit dans la basilique de la Théotokos en 431. Là, justement, dans la ville si fameuse pour la dévotion qu’elle vouait à Artémis (Diane pour les Romains), où l’image de cette déesse serait tombée du ciel, dans les murs du grand temple qui était dédié depuis 330 avant notre ère à la Magna Mater et qui contenait, selon la tradition, une résidence temporaire de Marie, le titre de ‘mère de Dieu’ pouvait difficilement manquer de lui être attribué.” — The Cult of the Mother-Goddess (New York, 1959) de E. James, p. 207.

pastoral hide & seek

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Ecrit le 17 avr.05, 01:06

Message par pastoral hide & seek »

Comme on ne pose jamais les bonnes questions
Pourquoi aurait-on un jour les bonnes réponses ?

Brainstorm

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Ecrit le 17 avr.05, 01:18

Message par Brainstorm »

Haha !
Belle tentative d'éviter le dialogue et d'éviter d'avoir à argumenter !
Excuse moi, mais je mets les traditions et les dogmes des religions à l'épreuve de la Bible.
Le culte de Marie me PARAIT A PRIORI absurde. Que fais-je ?
Je ne le rejette pas sans l'avoir vérifié dans la Bible. Alors je me pose les questions ....
MArie est elle restée vierge ? LA Bible répond.
Marie doit elle etre l'objet d'un culte ? LA Bible répond.
Marie doit elle etre intercesseur entre les hommes et Dieu ? La Bible répond.

Mais si tu trouve çà choquant, je t'en prie alors pose les "bonnes questions" ... j'essaierai d'y répondre, ou d'y réfléchir tout du moins ...

pastoral hide & seek

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Ecrit le 17 avr.05, 01:41

Message par pastoral hide & seek »

Alors voila ma question en bonne et dûe forme :

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lugh

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Ecrit le 17 avr.05, 04:08

Message par lugh »

Je ne le rejette pas sans l'avoir vérifié dans la Bible.
Oui, mais encore ne faut-il pas lire la Bible de façon trop orientée.
Ainsi tu cites :
Jean 2:3, 4, Jé: “Or il n’y avait plus de vin [lors d’un repas de mariage, à Cana], car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit: ‘Ils n’ont pas de vin.’ Jésus lui dit: ‘Que me veux-tu, femme [“Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme”, Da]? Mon heure n’est pas encore arrivée.’”


en omettant de préciser que Jésus va effectivement faire le miracle que sa mère lui demande. Ce qui change quand même sérieusement l'interprétation que tu fais du texte, tu ne crois pas?

L'autre exemple est pas mal aussi :
Luc 11:27, 28, Jé: “Or il advint, comme il [Jésus] parlait ainsi, qu’une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit: ‘Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les seins que tu as sucés!’ Mais il dit: ‘Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent!’”
Pour toi, ce serait une ingratitude de Jésus vis-à-vis de sa mère ???
Non, Jésus remet les choses en place en soulignat que ce qui vaut à Marie d'être bienheureuse c'est d'avoir su être la servante du seigneur et d'accepter son rôle de mère du Christ. Il la glorife non parceque sa chair l'a porté mais parcequ'elle a fait la volonté de Dieu.


Evidemment si on reste dans le superficiel ...

Brainstorm

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le dogme

Ecrit le 17 avr.05, 07:46

Message par Brainstorm »

ne crois tu pas que c'est toi qui interprète à partir de tes croyances ?

moi je soutient mon point de vue par des dizaines de textes bibliques, et toi tu veux me réfuter rien qu'en reprenant 2 ???
C'est trop facile.
Un véritable dogme devrait être infailliblement biblique, or celui de la divinité de MArie et de l'Assomption, que même Thomas d'Aquin ne reconnaissait pas, n'est pas du tout biblique.

Il faut savoir lire les évangiles à la lumières de la société juive de l'époque, pas avec ces oeillères que sont les dogmes ULTERIEUR à la rédaction de la Bible.

Jésus a instauré un nouveau culte complètement. Nulle part il ne dit qu'il faut prier Marie , encore moins lui rendre un culte ... Et Paul, quant à lui, ne parle JAMAIS de Marie que sous le nom " une femme", ce qui fait d'elle définitivement une humaine, certes approuvée par DIeu mais en aucun cas une divinité à honorer d'un culte ...

pastoral hide & seek

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Ecrit le 17 avr.05, 08:15

Message par pastoral hide & seek »

La plénitude initiale de grâces en Marie



par le P. Reg. Garrigou-Lagrange, O. P.

La vie spirituelle n° 253, mai 1941



La grâce habituelle, que reçut la bienheureuse Vierge à l’instant même de la création de sa sainte âme, fut une plénitude, en laquelle se vérifiait déjà ce que l’ange devait dire le jour de l’Annonciation : « Je vous salue, pleine de grâce ». C’est ce qu’affirme avec la tradition Pie IX en définissant le dogme de l’immaculée Conception. Il dit même que Marie, dès le premier instant « a été aimée par Dieu plus que toutes les créatures « præ creaturis universis », qu’il s’est pleinement complu en elle et qu’il l’a comblée admirablement de toutes ses grâces, beaucoup plus que tous les esprits angéliques et que tous les saints. »[1]



Perfection de cette plénitude initiale



On pourrait citer ici sur ce point de nombreux témoignages de la tradition[2]. Nous insisterons surtout sur les raisons théologiques communément invoquées par les Pères et les théologiens.

Saint Thomas[3] explique la raison de cette plénitude initiale de grâce, lorsqu’il dit : « Plus on approche d’un principe (de vérité et de vie), plus on participe à ses effets. C’est pourquoi Denys affirme (De cœlesti hierarchia, c. 4) que les anges, qui sont plus près de Dieu que les hommes, participent davantage à ses bontés. Or le Christ est le principe de la vie de la grâce ; comme Dieu, il en est la cause principale, et comme homme (après nous l’avoir méritée) il nous la transmet, car son humanité est comme un instrument toujours uni à la divinité : « la grâce et la vérité nous sont venues par lui » (Jean I, 17). La bienheureuse Vierge Marie, étant plus près du Christ que personne, puisqu’il a pris en elle son humanité, a donc reçu de lui une plénitude de grâce qui dépasse celle des autres créatures ».

Saint Jean-Baptiste et Jérémie furent aussi, selon les témoignages de l’Ecriture, sanctifiés dans le sein de leur mère, mais sans être préservés du péché originel ; Marie dès le premier instant reçut la grâce sanctifiante à un degré très supérieur à eux, avec le privilège spécial d’être préservée à l’avenir de toute faute même vénielle, ce qui n’est affirmé d’aucun saint[4].

Dans son explication de l’Ave Maria[5], saint Thomas décrit la plénitude de grâce en Marie (ce qui se vérifie déjà dans la plénitude initiale) de la façon suivante.

Tandis que les anges ne manifestent pas leur respect aux hommes, parce qu’ils leur sont supérieurs, comme esprits purs et comme vivant surnaturellement dans la sainte familiarité de Dieu, l’archange Gabriel en saluant Marie, se montra plein de respect et de vénération pour elle, car il comprit qu’elle le dépassait par la plénitude de grâce, par l’intimité divine avec le Très Haut et par une parfaite pureté.

Elle avait reçu en effet la plénitude de grâce à un triple point de vue : pour éviter tout péché, si léger soit-il, et pratiquer éminemment toutes les vertus ; pour que cette plénitude débordât de son âme sur son corps et qu’elle conçut le Fils de Dieu fait homme ; pour que cette plénitude débordât de son âme aussi sur tous les hommes[6] et pour qu’elle nous aidât dans la pratique de toutes les vertus.

De plus elle dépassait les anges par sa sainte familiarité avec le Très Haut, c’est pourquoi l’archange Gabriel en la saluant lui dit : « Le Seigneur est avec vous », comme s’il lui disait : vous êtes plus intime que moi avec Dieu, car il va devenir votre Fils, tandis que je ne suis que son serviteur. De fait, comme Mère de Dieu, Marie a une intimité plus étroite que les anges avec le Père, le Fils et l’Esprit-Saint.

Enfin elle dépassait les anges par sa pureté, bien qu’ils soient purs esprits, car elle n’était pas seulement très pure en elle-même, mais elle donnait déjà la pureté aux autres. Non seulement elle était exempte du péché originel[7] et de toute faute soit mortelle, soit vénielle, mais aussi de la malédiction due au péché : « tu enfanteras dans la douleur… et tu retourneras en poussière » (Gen. III, 16, 19). Elle concevra le Fils de Dieu sans perdre la virginité, elle le portera dans un saint recueillement, elle l’enfantera dans la joie, elle sera préservée de la corruption du tombeau et associée par l’Assomption à l’Ascension du Sauveur.

Elle est déjà bénie entre toutes les femmes, parce qu’elle seule, avec son Fils et par lui, enlèvera la malédiction qui pesait sur la race humaine, et elle nous portera la bénédiction en nous ouvrant les portes du ciel. C’est pourquoi elle est appelée l’Etoile de la mer qui dirige les chrétiens vers le port de l’éternité.

L’ange lui dira : Le fruit de vos entrailles est béni. Tandis que en effet le pécheur cherche dans ce qu’il désire ce qu’il ne peut pas y trouver, le juste trouve tout en ce qu’il désire saintement. A ce point de vue le fruit des entrailles de Marie sera trois fois béni.

Eve a désiré le fruit défendu, pour avoir « la science du bien et du mal » et savoir se conduire seule, sans avoir besoin d’obéir ; elle a été séduite par le mensonge : « Vous serez comme des dieux » ; et loin de devenir semblable à Dieu, elle s’est éloignée et détournée de lui. Au contraire Marie trouvera tout dans le fruit béni de ses entrailles ; en lui elle trouvera Dieu même et nous le fera trouver.

Eve, en cédant a la tentation, a désiré la délectation, et a trouvé la douleur. Au contraire Marie trouve et nous fait trouver la joie et le salut en son divin Fils.

Enfin le fruit désiré par Eve n’avait qu’une beauté sensible, tandis que le fruit des entrailles de Marie est la splendeur de la gloire spirituelle et éternelle du Père. La Vierge elle-même est bénie. mais plus encore son Fils qui apporte à tous les hommes la bénédiction et le salut.

Ainsi parle suint Thomas de la plénitude de grâce en Marie en son Commentaire de l’Ave Maria ; il vise surtout la plénitude réalisée le jour de l’Annonciation, mais cela s’applique déjà dans une mesure à la plénitude initiale, comme ce qui est dit du fleuve s’applique à la source dont il procède.



Comparaison de la grâce initiale de Marie à celle des saints



On s’est demandé si la grâce initiale de Marie fut plus grande que la grâce finale de chacun des anges et des hommes, et même que la grâce finale de tous les anges et de tous les saints pris ensemble. Et l’on a généralement entendu cette question non pas précisément de la grâce consommée du ciel, mais de celle qui précède immédiatement l’entrée au ciel[8].

A la première partie de cette question les théologiens répondent communément d’une façon affirmative ; c’est en particulier l’avis de saint Jean Damascène[9], de Suarez[10], de Justin de Miéchow, O. P.[11], de Ch. Vega[12], de Contenson[13], de saint, Alphonse[14], du P. Terrien[15], Godts, Hugon, Merkelbach, etc.

Aujourd’hui tous les ouvrages de Mariologie sont unanimes sur ce point et considèrent la chose comme certaine ; c’est même exprimé par Pie IX dans la Bulle Ineffabilis Deus au passage que nous venons de citer un peu plus haut.

La raison principale est prise de la Maternité divine, motif de tous les privilèges de Marie, et cette raison se présente sous deux aspects, suivant qu’on considère la fin à laquelle la première grâce fut ordonnée en elle, ou l’amour divin qui en a été la cause.

La première grâce a été en effet accordée à Marie comme une digne préparation à la maternité divine, ou pour la préparer à être la digne Mère du Sauveur, dit saint Thomas (q, 27, a. 5, ad. 2). Or la grâce même consommée des autres saints ne serait pas encore une digne préparation à la maternité divine, qui appartient à l’ordre hypostatique ou d’union au Verbe. La première grâce en Marie dépasse donc déjà la grâce consommée des autres saints.

Aussi de pieux auteurs expriment cette vérité en accommodant ces paroles du Psaume 86 : « Fundamenta ejus in montibus sanctis » et ils l’entendent ainsi : ce qui est le sommet de la perfection des autres saints n’est pas encore le commencement de la sainteté de Marie.

Cette même raison apparaît sous un autre aspect en considérant l’amour incréé de Dieu pour la Sainte Vierge : comme la grâce est l’effet de l’amour acte de Dieu qui nous rend ainsi aimables à ses yeux, tels des enfants adoptifs, une personne reçoit la grâce d’autant plus abondamment qu’elle est plus aimée par Dieu. Or Marie dès le premier instant, en sa qualité de future Mère de Dieu, est plus aimée de lui que n’importe quel saint même parvenu au terme de sa vie, et plus qu’aucun ange. Elle a donc reçu dès le premier instant une grâce supérieure.

Cela ne fait aucun doute et n’est plus discuté aujourd’hui.



*

* *



La première grâce en Marie fut-elle supérieure à la grâce finale de tous les saints et anges pris ensemble ?

Quelques théologiens l’ont nié, parmi les anciens et parmi les modernes[16].



Cependant il est au moins très probable, sinon certain[17], selon la grande majorité des théologiens qu’il faut répondre affirmativement avec Ch. Vega, Contenson, saint Alphonse, Godts, Monsabré, Tanquerey, Billot, Sinibaldi, Hugon, L. Janssens, Merkelbach, etc.



Il y a d’abord un argument d’autorité

Pie IX, dans la bulle Ineffabilis Deus, favorise très manifestement cette doctrine lorsqu’il dit, dans le passage déjà cité : « Deus ab initio,… Unigenito Filio suo Matrem… elegit atque ordinavit, tantoque prae creaturis universis est prosecutus amore, ut in illa una sibi propensissima voluntate complacuerit. Quapropter, illam longe ante omnes angelicos Spiritus, cunctosque sanctos caelestium omnium charismatum copia de thesauro Divinitatis deprompta ita mirifice cumulavit, ut… eam innocentiae et sanctitatis plenitudinem prae se ferret, et quae major sub Deo nullatenus intelligitur, et quam praeter Deum nemo assequi cogitando potest. »[18]

Selon le sens obvie, toutes ces expressions, spécialement celle-ci : « cunctos sanctos », signifient que la grâce en Marie, dès le premier instant dont il est parlé à cet endroit, dépassait celle de tous les saints ensemble ; si Pie IX avait voulu dire que la grâce en Marie dépassait celle de chacun des saints, il aurait écrit « longe ante quemlibet angelum et sanctum » et non pas « longe ante omnes angelicos spiritus, cunctosque sanctus ». Il n’aurait pas dit non plus que Dieu a aimé, Marie plus que toutes les créatures « prae creaturis universis » et qu’il s’est plus complu en elle seule « ut in illa una sibi propensissima voluntate complacuerit ».

On ne peut pas dire qu’il ne s’agit pas du premier instant, car Pie IX, sitôt après le passage cité, dit : « Decebat omnino ut Beatissima Virgo Maria perfectissimae sanctitatis splendoribus semper ornata fulgeret ».

Un peu plus loin dans la même bulle il est dit que, selon les Pères, Marie est supérieure par la grâce aux chérubins, aux séraphins et à toute l’armée des anges « omni exercitu angelorum », c’est-à-dire à tous les anges réunis. C’est concédé par tous s’il s’agit de Marie au ciel, mais il faut se rappeler que le degré de gloire céleste est proportionné au degré de charité au moment de la mort, et que celui-ci en Marie était proportionné lui-même à la dignité de Mère de Dieu, à laquelle la Sainte Vierge fut préparée dès le premier instant.

A cet argument d’autorité tiré de la bulle Ineffabilis Deus, il faut ajouter deux raisons théologiques qui précisent celles que nous avons exposées un peu plus haut, et qui sont prises de la maternité divine, suivant qu’on considère la fin à laquelle la première grâce fut ordonnée ou l’amour incréé qui en a été la cause.

Pour bien entendre ces deux raisons théologiques, il faut d’abord remarquer que, bien que la grâce soit de l’ordre de la qualité et non pas de celui de la quantité, du fait que la plénitude initiale en Marie dépasse la grâce consommée du plus grand des saints, il n’est pas immédiatement évident pour tous qu’elle dépasse celle de tous les saints réunis. La vue de l’aigle comme qualité ou puissance dépasse celle de l’homme qui a les meilleurs yeux, mais elle ne lui permet cependant pas de voir ce que voient l’ensemble des hommes répandus à la surface de la terre. Il est vrai qu’il se mêle ici une question de quantité ou d’étendue et de distance, ce qui n’arrive pas lorsqu’il s’agit d’une pure qualité immatérielle. Il convient pourtant d’ajouter ici une précision nouvelle ; et cette précision peut conduire non seulement à une probabilité, mais à la certitude.



1° La première grâce en Marie, puisqu’elle la préparait à être la digne Mère de Dieu, devait être déjà proportionnée au moins de façon éloignée à la maternité divine. Or la grâce finale de tous les saints, même pris ensemble, n’est pas encore proportionnée â la dignité de Mère de Dieu, qui est d’ordre hypostatique, comme nous l’avons vu. Et donc la grâce finale de tous les saints même pris ensemble est inférieure à la première grâce reçue par Marie.

Cet argument parait être en lui-même certain, quoique quelques théologiens n’aient pas saisi toute sa portée.

On a objecté : la première grâce en Marie n’est pas encore une préparation prochaine à la maternité divine ; aussi la preuve n’est-elle pas concluante.

Beaucoup de théologiens ont répondu ; quoique la première grâce en Marie ne soit pas une préparation prochaine à la maternité divine, elle en est cependant une préparation digne et proportionnée, selon l’expression de saint Thomas, IIIa., q. 27, a. 5 ad 2m : « prima quidem (perfectio gratiae) quasi dispositiva, per quam B. Maria Virgo reddebatur idonea ad hoc quod esset mater Christi ». Or la grâce consommée de tous les saints ensemble n’était pas encore proportionnée à la maternité divine qui est un privilège unique au monde et d’ordre hypostatique. La preuve conserve donc sa valeur.



2° La personne qui est plus aimée par Dieu que tentes les créatures ensemble reçoit une plus grande grâce que toutes ces créatures réunies, car la grâce est l’effet de l’amour incréé et lui est proportionnée. Comme le dit saint Thomas Ia. q. 20, a. 4 : « Dieu aime plus celui-ci que celui-là, en tant qu’il lui veut un bien supérieur, car la volonté divine est cause du bien qui est, dans les créatures ». Or de toute éternité Dieu a aimé Marie plus que toutes les créatures ensemble comme celle qu’il devait préparer dès le premier instant de sa conception à être la digne Mère du Sauveur. Selon l’expression de Bossuet : « Il a toujours aimé Marie comme mère, il l’a considérée comme telle dès le premier moment qu’elle fut conçue ».

Cela n’exclut pas d’ailleurs en Marie le progrès de la sainteté ou l’augmentation de la grâce, car celle-ci, étant une participation de la nature divine, peut toujours augmenter et reste toujours finie ; même la plénitude finale de grâce en Marie est limitée, quoiqu’elle déborde sur toutes les âmes.

A ces deux raisons théologiques relatives à la maternité divine s’ajoute une confirmation importante qui apparaîtra de plus en plus en parlant de la médiation universelle de Marie. Elle pouvait, en effet, dès ici-bas et dès qu’elle a pu mériter et prier, plus obtenir par ses mérites et ses prières que tous les saints ensemble, car ils n’obtiennent rien sans la médiation universelle de la Sainte Vierge, qui est comme l’aqueduc des grâces ou dans le corps mystique comme le cou par lequel les membres sont unis à la tête. Bref, Marie, dès qu’elle put mériter et prier, pouvait sans les saints obtenir plus que tous les saints ensemble sans elle. Or le degré du mérité correspond au degré de la charité et de la grâce sanctifiante. Marie a donc reçu dès le début de sa vie un degré de grâce supérieur à celui que possédaient immédiatement avant leur entrée au ciel,tous les saints et tous les anges réunis.



Il y a d’autres confirmations indirectes ou des analogies plus ou moins éloignées : une pierre précieuse comme le diamant vaut plus que la quantité d’autres pierres réunies. De même dans l’ordre spirituel, un saint comme le Curé d’Ars pouvait plus par sa prière et ses mérites que tous ses paroissiens pris ensemble. Un fondateur d’ordre comme un Saint Benoît vaut plus à lui seul par la grâce divine qu’il a reçue pour cette œuvre que tous ses premiers compagnons, car tous réunis ils n’auraient pu faire cette fondation sans lui, tandis que lui aurait pu trouver d’autres frères comme ceux venus à lui dans la suite. On a donné aussi d’autres analogies : l’intelligence d’un archange dépasse celle de tous les anges inférieurs à lui pris ensemble. La valeur intellectuelle d’un saint Thomas dépasse celle de tous ses commentateurs réunis. La puissance d’un roi est supérieure non seulement à celle de son premier ministre, mais à celle de tous ses ministres ensemble.

Si les anciens théologiens n’ont pas explicitement traité cette question, c’est très probablement parce que la solution leur paraissait évidente. Ils disaient par exemple à la fin du traité de la grâce, pour en montrer la dignité : tandis qu’une pièce de dix francs ne vaut pas plus que dix d’un franc, une grâce ou une charité de dix talents vaut beaucoup plus que dix charités d’un seul talent[19] ; c’est pourquoi le démon, cherche à maintenir dans la médiocrité des âmes qui, par la vocation sacerdotale ou religieuse, sont appelées très haut ; il veut empêcher ce plein développement de la charité, qui ferait beaucoup plus de bien qu’une charité inférieure simplement multipliée à son degré très commun où elle s’accompagne de tiédeur.

Il faut faire ici attention à l’ordre de la pure qualité immatérielle qui est celui de la grâce sanctifiante. Si la vue de l’aigle ne dépasse pas celle de tous les hommes réunis, c’est qu’il se mêle ici une question de quantité ou de distance locale, du fait que les hommes répandus en différentes régions à la surface de la terre peuvent voir ce que l’aigle, placé sur un sommet des Alpes, ne peut atteindre. Il en est autrement dans l’ordre de la pure qualité.

Si cela est vrai, il n’est pas douteux que Marie, par la première grâce qui la disposait déjà à la maternité divine, valait plus aux yeux de Dieu que tous les apôtres, les martyrs, les confesseurs et les vierges réunis, qui se sont succédés et se succéderont dans l’Eglise, plus que toutes âmes et que tous les anges créés depuis l’origine du monde.

Si l’art humain fait des merveilles de précision et de beauté, que ne peut faire l’art divin dans la créature de prédilection, dont il est dit : « Elegit eam Deus et præelegit eam » et qui a été élevée, dit la liturgie, au-dessus de tous les chœurs des anges. La première grâce reçue par elle était déjà une digne préparation à sa maternité divine et à sa gloire exceptionnelle qui vient immédiatement au-dessous de celle de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Elle a souffert du reste, comme lui, à proportion, car elle devait être victime avec lui, pour être victorieuse aussi avec lui et par lui.

Ces raisons théologiques nous permettent d’entrevoir déjà toute l’élévation et la richesse de la plénitude initiale de grâce en Marie. Si les chefs-d’œuvre de la littérature classique, grecque, latine ou française, contiennent. beaucoup plus de beautés qu’on ne le croirait à première lecture lorsqu’on les lit entre quinze et vingt ans, si ces beautés ne nous apparaissent que lorsque nous reprenons la lecture de ces œuvres à un âge plus avancé ; s’il en est de même des écrits d’un saint Augustin ou d’un saint Thomas, que penser des beautés cachées dans les chefs-d’œuvre de Dieu même, dans ceux composés immédiatement par lui, et en particulier, dans le chef-d’œuvre spirituel, de nature et de grâce, qu’est la très sainte âme de Marie, Mère de Dieu. On est porté d’abord à affirmer la richesse de la plénitude initiale de grâce en elle à raison de sa beauté entrevue ; il arrive ensuite qu’on se demande si l’on n’a pas forcé la note, en transformant une probabilité en certitude ; finalement une étude approfondie nous ramène à la première affirmation, mais en connaissance de cause, non plus seulement parce que c’est beau, mais parce que c’est vrai, et parce qu’il y a là des convenances non seulement théoriques, mais des convenances qui ont effectivement motivé le choix divin, et dans lesquels s’est reposé le bon plaisir de Dieu.



Fr. Réginald Garrigou-Lagrange, O. P.

Brainstorm

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Ecrit le 17 avr.05, 20:49

Message par Brainstorm »

Ce qui est extraordinaire dans ce raisonnement c'est l'absence de fondement biblique.
Moi je crois dans la Bible, pas dans des paroles d'hommes.
Ces raisonnements sont bien beaux, mais çà n'a rien à voir avec la Bible.
Il va de soi que ceux qui croient dans la divinité de Jésus font de Marie la Mère de DIeu.
La Bible ne dit jamais que Jésus est DIeu ni que Marie est une divinité, ni même qu'elle est exempte du péché originel. SI elle l'était, les évangélistes auraient eu soin de signaler une chose aussi importante ! Mais ils ne le font pas, ni Paul après eux !!!!!!!!!!!!!!!!
Dès lors, vos beaux raisonnement n'ont aucune valeur face à l'absence de fondement biblique de ce dogme héritée des religions païennes et des cultes des déesses Mères et des Trinités.

Nova

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Ecrit le 17 avr.05, 21:49

Message par Nova »

Brainstorm a écrit :Moi je crois dans la Bible, pas dans des paroles d'hommes.
:lol: :lol: :lol:

Seul le Christ est Parole de Dieu.

Depuis quand la Bible est paroles de Dieu :shock: ? Qu'elle soit ou non inspirée par Dieu, elle n'en reste pas moins paroles d'hommes

pastoral hide & seek

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Ecrit le 17 avr.05, 22:56

Message par pastoral hide & seek »

"Celui qui me voit, voit le Père." C'était, dans l'évangile selon Saint Jean, avant l'arrestation de Jésus, dans le long entretien qu'il eut avec ses disciples, lors du repas de la Cène. Judas était sorti. Jésus dit : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père sinon par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père." Philippe lui dit : " Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit." Jésus lui dit : "Voilà si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? "

A question très claire de philippe, réponse très claire de Jésus : "Qui m'a vu a vu le père !"
Quand Abraham entend la voix de dieu, dieu aurait une voix, et cela ne choque personne !
personne pour remettre en cause que c'est la voix de dieu !
Alors ne pourrait-on pas imaginer que dieu puisse aussi avoir un corps, une vie, une vue ? une humanité ? Qu'est-ce qui vous dérange dans tout ça ?

C'est somme toute assez simple a comprendre, regardez comment répond jésus, il répond par une assertion : qui m'a vu a vu le père, mais il ne s'arrête pas la, pour lui c'est une évidence alors il va plus loin que la simple assertion, pour souligner cette évidence (la ou pour philippe il n'y en a pas) il formule une question qui ne demande aucune réponse : Comment peux-tu dire : montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ?


Si vous ne comprenez pas cela, il y a toute une dimension qui vous échappe : Dieu s'est fait homme pour que l'homme soit fait Dieu.

Pour ce qui est de Marie et de la déesse mère, j'ai déjà abordé la chose pour l'anniversaire du dogme de l'immaculée conception, marie n'a rien a voir avec le mythe de la déesse mère, ou de la déesse de la fécondité, il suffit juste de se plonger dans la particularité catholique pour le comprendre, avec Marie il s'agit de donner naissance à dieu, et cela une bonne fois pour toute.

Sinon dans le même genre, petite collection :
Quelqu'un me dit : "Je croirais volontiers en Dieu, mais je ne comprends rien à la Trinité" Ou encore : "Jésus, oui, un type plutôt sympathique, mais la Vierge là, je cale, je trouve çà plutôt glauque, assez dégoutant." Ou encore : "L'incarnation, peut-être, et encore, mais la Résurrection, là , franchement, non." Ou encore (c'est la version la plus comique) : "Mais enfin, pourquoi dieu n'aurait-il pas engendré une fille ?" En effet, il semble avoir eu un autre projet.

Brainstorm

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Ecrit le 18 avr.05, 01:11

Message par Brainstorm »

Jésus ne dit pas " Je suis Dieu" , il dit "qui me voit voit Mon Père".
Il se distingue radicalement de son Dieu et Père.

cela est expliqué par un autre verset :
“ Personne ne sait qui est le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler. ” (Luc 10:22).
Dieu a choisit sa première créature, son Fils unique-engendré, afin de le représenter sur Terre, c'est tout à fait logique ... et c'est en accord avec toute la Bible :

jean 14 : 10 Ne crois-tu pas que je suis en union avec le Père et que le Père est en union avec moi ? Les choses que je vous dis, je ne les dis pas en tirant [ce que j’annonce] de mon propre fonds ; mais le Père qui demeure en union avec moi fait ses œuvres.

S'il tirait son message de son père et non de lui, c'est qu'il est distinct de son Père.

Jean 5 : 36 Mais moi, j’ai le témoignage qui est plus grand que celui de Jean, car les œuvres mêmes que mon Père m’a assignées pour que je les accomplisse, ces œuvres mêmes que je fais, témoignent à mon sujet que c’est le Père qui m’a envoyé. 37 De plus, le Père qui m’a envoyé a lui-même témoigné à mon sujet. Vous n’avez jamais entendu sa voix et vous n’avez pas non plus vu sa forme ; 38 et sa parole, vous ne l’avez pas qui demeure en vous, parce que celui-là même qu’il a envoyé, vous, vous ne le croyez pas.

Mat. 26:39, Jé: “Étant allé un peu plus loin, il [Jésus Christ] tomba face contre terre en faisant cette prière: ‘Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux.’” (Si le Père et le Fils n’étaient pas deux personnes distinctes, cette prière n’aurait pas de sens. Jésus se la serait adressée à lui-même, et sa volonté aurait nécessairement été celle de son Père.)

Jean 8:17, 18, Jé: “[Jésus répondit aux Pharisiens:] il est écrit dans votre Loi que le témoignage de deux personnes est valable. Je suis à moi-même mon propre témoin, et pour moi témoigne le Père qui m’a envoyé.” (Jésus établit donc une nette distinction entre lui et le Père.)

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Ecrit le 18 avr.05, 02:21

Message par pastoral hide & seek »

S'il tirait son message de son père et non de lui, c'est qu'il est distinct de son Père.
Alors pourquoi utilise-t-il cette double inclusion :
Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ?

Brainstorm

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Ecrit le 18 avr.05, 03:00

Message par Brainstorm »

ta traduction n'est pas très bonne :

(Jean 10:38) Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres, afin que vous sachiez et que vous continuiez à savoir que le Père est en union avec moi et que je suis en union avec le Père. ”

(Jean 14:10) Ne crois-tu pas que je suis en union avec le Père et que le Père est en union avec moi ? Les choses que je vous dis, je ne les dis pas en tirant [ce que j’annonce] de mon propre fonds ; mais le Père qui demeure en union avec moi fait ses œuvres.

Jean 17 : 20 “ Je fais une demande, non pas seulement au sujet de ceux-ci, mais aussi au sujet de ceux qui ont foi en moi grâce à leur parole ; 21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en union avec moi et moi je suis en union avec toi, pour qu’eux aussi soient en union avec nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé.

L'union concerne Jésus avec Dieu, mais aussi Jésus et Dieu avec les hommes.
En outre, cette expression : "en union avec" est éclairée avec d'autres passages :

Jean 6 : 54 Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour ; 55 car ma chair est vraie nourriture et mon sang est vraie boisson. 56 Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang demeure en union avec moi, et moi en union avec lui

--------> Nous sommes en union avec Jésus mais nous ne sommes pas Jésus ...
De même en Ephésiens 1 : 3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, car il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en union avec Christ, 4 tout comme il nous a choisis en union avec lui avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans tache devant lui dans l’amour.

Nous sommes FIls de Dieu sur le modèle de Jésus, qui avait une relation parfaite avec son Père. Il était LE FIls, nous devons suivre son exemple, non en voulant être Dieu, tout comme Jésus n'a pas cherché à être Dieu, mais , tout comme son FIls, en étant EN UNION avec Lui.

VexillumRegis

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Ecrit le 18 avr.05, 04:55

Message par VexillumRegis »

Pour Brainstorm,

L'Eglise est la source de la foi, non pas la Bible, qui n'est qu'un instrument dont l'autorité dérive de la seule Eglise, qui en a fixé le canon ; la Bible n'est que la Tradition mise par écrit, elle est fragmentaire ; la Tradition reçue dans l'Eglise complète l'Ecriture ; elle ne lui est point inférieure en autorité.

:wink:

- VR -

VexillumRegis

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Ecrit le 18 avr.05, 04:58

Message par VexillumRegis »

Les TJ comme les évangéliques partent d'un principe erroné, à savoir que la Bible est l'autorité suprême en matière de foi. Or cela est faux. Le Christ n'a pas confié le dépôt de la foi à un livre - sinon il l'aurait lui-même rédigé, comme Mahomet -, mais au collège des apôtres, c'est-à-dire à l'Eglise, qui est la "colonne et le fondement de la vérité" (1 Tim. III, 15). C'est l'Eglise qui a discerné quels étaient les livres inspirés ; c'est à elle que revient en définitive de trancher quant à l'interprétation des passages discutés.

- VR -

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