
Deglet nour. Deux mots qui sont familiers aux amateurs de dattes qui savent qu’il s’agit du must en la matière. Ce joyau, c’est le Sahara algérien qui l’abrite. La production de dattes en Algérie est estimée à 200 000 tonnes et la majorité est consommée par les Algériens eux-mêmes.
L’Algérie, le pays aux multiples trésors. La formule peut paraître légèrement flatteuse, mais certainement pas pour les aficionados de la datte, ce célèbre fruit du désert. Le deglet nour est le nec plus ultra en matière de datte et l’authentique ne se trouve qu’en Algérie. De fait, cette catégorie se retrouve également en Tunisie, qui ne faisait autrefois qu’un avec l’Algérie, et quelques milliers de plants ont émigré, pendant la colonisation française, en Californie (Etats-Unis) et en Israël. Malheureusement, n’est pas deglet nour made in Algérie qui veut. « Fine, blonde, elle dégage une bonne odeur », explique Mohamed Salah Haddoud, le président-directeur général de la Société de dattes et des produits agro-alimentaires (Sodapal), dont le siège se trouve à Tolga (nord du pays). L’entreprise est chargée de la protection, du suivi des récoltes, de la sélection, de la transformation, du conditionnement et de l’exportation des fruits du palmier dattier, qui pousse dans le Sahara algérien.
Septième producteur mondial de dattes, l’Algérie exporte 15 000 tonnes chaque année dans tous les pays du monde via la France. C’est en effet là, selon le responsable de la Sodapal, qu’est acheminée 90% de la production algérienne pour être, entre autres, réexportée. Pourtant ce sont les Algériens qui sont les véritables consommateurs d’une production annuelle, toutes variétés confondues, estimée à 200 000 tonnes. Un dattier, qui donne ses premiers fruits entre l’âge de 7 et 10 ans est capable d’en produire jusqu’à 200 ans, voire beaucoup plus, fournit environ 35 kg de dattes par an. « Dans les années 60, l’Algérie exportait 30 000 tonnes, mais aujourd’hui la consommation nationale a triplé, sans compter les fuites aux frontières que l’on pourrait estimer à près de 10 000 tonnes », explique M. Haddoud. Aux frontières du Niger ou du Mali, par exemple, la datte sert encore de monnaie d’échange entre les populations qui la troque contre le bétail. Le troc va également bon train avec Lybie, la Tunisie ou encore le Maroc.