On nous dit: "Jésus est la clé de la connaissance de Dieu".
Mais ce n'est qu'une affirmation.
Peu importe "Jésus", un Homme, ou un Être vivant quelconque, peut-il être "la clé de la connaissance de Dieu" ?
Le prétendu Dieu est-il impuissant, au point de devoir dépendre statutairement, et pour l'éternité, d'un Être vivant qui serait le seul moyen, pour Lui, de se faire entendre et comprendre ?
Car il n'y a pas trente-six hypothèses, mais deux seulement, dans ce cas :
Première hypothèse: ce sont les Trinitaires qui auraient raison.
Dans ce cas, l'anomalie se résoudrait facilement.
Le Messie ne serait en fait que l'un des aspects de Dieu Lui-même.
C'est le même Dieu qui aurait besoin de se faire découvrir et comprendre, et qui se ferait comprendre par le moyen de Lui-même et de sa propre expression, mais présentée sous un angle spécial, plus accessible à l'intelligence et à la sensibilité des Hommes.
Le Messie serait ainsi bel et bien "la Parole de Dieu", son expression complète et adaptée à la situation.
Seulement, cette première anomalie ainsi apparemment résolue, engendre alors de nouvelles anomalies.
En effet, les Écritures qualifient la "Parole" du titre de: "Témoin fidèle" (Révélation 1: 5).
Or, précisément, dans cette configuration hypothétique des choses, la Parole de Dieu étant la bouche de Dieu Lui-même, ne peut avoir qualité de "témoin".
On n'est pas témoin pour soi-même et, dans tous les cas, ce témoignage est invalide, car échappant à toute neutralité. Et la neutralité est la qualité première attendue d'un témoin.
La "Parole", accusée d'absence de neutralité, et donc d'être partiale, est alors condamnée à la stérilité et à l'inefficacité, par absence de crédibilité.
Si un prétendu Dieu avait choisi ce moyen, par avance condamné à ne rien pouvoir débloquer, alors ce Dieu serait un bien piètre stratège.
Il ne serait tout simplement pas Dieu.
Donc, soit il y a bien un "Messie" dans le cadre de la "Trinité", et ce Messie ne peut être le "Témoin" attendu, la Parole qui, incontestable, elle, règle le différend qui subsiste entre Dieu et les Hommes.
Soit il n'y a pas de "Messie".
Dans les deux cas, la Théologie trinitaire fonctionne sur un schéma totalement faux et illusoire.
Deuxième hypothèse: les Trinitaires ont tort et les Unitariens, comme les Témoins de Jéhovah, ont raison.
Dans ce cas, la Parole en question serait apparue sous les traits d'un Être particulier, autonome, et donc "séparé de Dieu", peu importe qu'on le décrive alors comme un "Homme" à part entière, comme les Juifs imaginaient leur Messie à venir, ou comme un "Ange" provisoirement présenté en
corps d'Homme, comme le font les Témoins de Jéhovah.
Dès lors, tout en prêchant la "toute-puissance" de Dieu, que l'on prétend d'ailleurs souligner en refusant au Messie l'égalité avec Dieu - celle que lui prêtent les Trinitaires -, on aboutit à faire du Messie, en réalité, un Être placé au-dessus même de Dieu, puisque capable de réaliser, lui, Messie, ce que Dieu n'aurait jamais pu réaliser par Lui-même, puisqu'il Lui fallait un Messie pour l'obtenir !
En effet, selon la christologie des anti-trinitaires, le Messie (identifié par eux à Jésus de Nazareth rebaptisé Jésus-Christ) aurait réussi tout ce que Dieu n'aurait pu réussir tout seul, à savoir :
a) la Création de tout ce qui existe (le Dieu-Créateur n'ayant en réalité rien créé du tout, tandis que c'est le Messie qui aurait tout créé, dans la pratique),
b) l'expression et la communication à propos de tout cela (le Dieu créateur n'ayant pu, en réalité, s'exprimer directement et distinctement sur rien du tout, puisqu'à chaque déclaration "de Dieu", ce serait en réalité le Messie "Parole de Dieu", qui aurait parlé),
c) la réparation des échecs de Dieu, puisque, vaincu en Éden par un simple Serpent et deux végétariens nudistes, Dieu ne pourrait obtenir son éventuel "repêchage", un jour à venir, que grâce à la bonne volonté de son Messie,
d) le versement du prix à payer pour cette réparation (puisque c'est le Messie lui-même qui aurait servi, par son "sacrifice", de prix pour sauver - peut-être !- ce qui aurait à l'être), et
e) même la "guerre" nécessaire pour imposer in fine la défaite des "rebelles", serait en réalité menée par le Messie, Dieu Lui-même restant, selon cette Théologie, scotché sur son nuage préféré !

Inutile de préciser - mais faisons-le tout de même - que, dans cette lecture des choses et des Écritures, nous avons, au final, d'un côté, une potiche appelée "Dieu", et, de l'autre côté, un vrai Dieu et super-héros, nommé Jésus-le-Messie !
Et d'un coup d'un seul, nous découvrons ce qui se cache, en réalité, derrière cette "Théologie" messianiste...
C'est, en réalité, une vaste opération visant à dévaloriser, discréditer, infantiliser, rejeter et neutraliser le Dieu même que l'on prétendait faire adorer, par ailleurs.
Mais comme, depuis longtemps, il ne donnait rien de plus aux Juifs , il fallait inventer un nouveau Dieu qui vienne se superposer à l'image de l'Ancien Dieu quelque peu écornée et jaunie par son absence obstinée, en créant ainsi une nouvelle image en laquelle des Hommes placent leur confiance, ce qui permettrait de continuer à les manipuler tranquillement.
Si un tel Messie existait, il ne pourrait se prévaloir de quelqu'autre titre que celui de: "Satan", car il se trouverait en position de neutraliser Dieu en tout, et même de le subtiliser, de le cacher aux regards des autres Vivants, lui seul, le "Messie", pouvant se faire voir des Hommes, tandis que
Dieu serait, Lui, confiné dans une invisibilité obligatoire, c'est-à-dire, pour parler clair, dans une prison, dans un "cachot" (c'est le sens même de ce mot)...
En acceptant sa "mission" de Messie, celui-ci ferait de Dieu un moins que rien, et son obligé.
Il aurait pris la place de Dieu, tout simplement, quoi que lui, ou d'autres de ses complices, en disent.
Jésus ne serait plus le Messie, mais le nouveau Dieu - et c'est bien ainsi que la plupart des Chrétiens voient Jésus, au final...
Mais, à l'inverse, s'il refuse, par respect pour le Dieu qu'il prétend servir, une telle mission de "Messie", le Messie attendu... ne serait donc pas le "Messie".
Dans aucun cas de figure, il ne peut donc exister un individu qui serait dans la position d'un Messie, servant un Vrai Dieu, et, par quelque bout qu'on aborde le problème, c'est impossible.
Tout est donc à reprendre à zéro, et il est évident que les textes des Écritures, soit disent n'importe quoi, soit n'ont pas encore été compris et doivent l'être selon une lecture absolument nouvelle.
La Théologie "trinitaire" est absurde et impossible à justifier et la Théologie anti-trinitaire ne se révèle être qu'une Théologie anti-Dieu.