La prajnaparamita et le sutra du coeur

Croyances issu des enseignements de Siddhartha Gautama, considéré comme le Bouddha historique.
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Le bouddhisme est une pratique, une philosophie de vie fondée par un sage de l'inde antique vers -600 avant JC, ce sage appelé "Bouddha" ce qui veut dire Éveillé, atteint l'Éveil vers 40 ans puis il enseigna durant toute sa vie, il mourut vers 80 ans en ayant établi une communauté de sa doctrine.
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komyo

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La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 25 sept.16, 20:47

Message par komyo »

Dans un autre post, il était question du bodhisattva avalokiteshvara et CDL faisait remarquer à juste titre, que ce bodhisattva transmettait aussi le sutra de la prajna paramita qui traite de la sagesse transcendantale dans le bouddhisme. La sagesse transcendantale est un concept complexe assez spécifique de la voie bouddhiste, qui est a mon avis assez bien expliquée ci dessous. J'ai mis le sutra du coeur à la suite du commentaire, et ensuite une vidéo sur la façon dont elle est répétée au japon par différents écoles bouddhistes, zen, tendai, etc. (Elle existe aussi en chinois, tibétain, vietnamien)


La Prajñaparamita.
Un commentaire du Hridaya Sutra.

Le Soûtra du Cœur ou Hridaya sutra est ainsi nommé parce qu'il constitue le cœur ou l'essence de la Prajñaparamita, nous donnant sous une forme extrêmement condensée la signification essentielle de tous les soûtras de la Perfection de la Sagesse. Il n'est pas étonnant que dans tous les pays orientaux du bouddhisme Mahayana il soit si souvent récité et chanté. Si nous connaissons le Soûtra du Cœur nous connaissons - en un sens - tout.

Il y a en sanskrit originel deux versions du Hridaya sutra, ou Soûtra du Cœur, la seule différence entre les deux étant que la plus longue contient, au début et à la fin, un récit des circonstances dans lesquelles il a été prononcé. Nous utilisons la version la plus courte et la plus répandue, et j'ai choisi la traduction du Dr Conze, avec de légères modifications de mon cru, car c'est la plus littérale.

Concernant le texte lui-même je vais faire une suggestion qui, à ma connaissance, n'a pas été faite auparavant. Je suggère que dans le Soûtra du Cœur, la forme et le contenu, la forme littéraire et le contenu spirituel, sont d'importance égale. La forme du soûtra fait en réalité partie du contenu. Nous pourrions même dire que, dans le cas du Soûtra du Cœur, « le véhicule est le message », le cadre fait réellement partie de l'image.

Ce cadre, ce véhicule, prend la forme d'une pièce de théâtre. Le soûtra est une sorte de dialogue entre Avalokiteshvara et Shariputra. Si nous comprenons qui sont ces deux personnages et ce qu'ils représentent, nous aurons bien avancé dans notre compréhension de la signification du soûtra.

Avalokiteshvara est un des grands bodhisattvas. Dans le sens le plus élevé, un bodhisattva est l'incarnation d'un aspect particulier de la bouddhéité, et l'aspect qu'Avalokiteshvara représente dans ce contexte est la Sagesse Parfaite. Ceci peut sembler surprenant : il incarne d'habitude la compassion, tandis que c'est Mañjusri qui représente la sagesse. Mais, en tant qu'être Éveillé, en tant qu'émanation du dharmakaya, tout bodhisattva peut tout faire. Ce renversement de notre attente sert peut-être à nous rappeler qu'un bodhisattva n'est pas limité à l'expression d'une qualité particulière. D'un autre côté, il se peut qu'Avalokiteshvara ait été un bodhisattva si populaire qu'il ait joué un rôle prédominant, même dans les situations dans lesquelles son association avec la compassion ne lui donnait pas particulièrement qualité pour intervenir.

De façon ultime, bien sûr, la sagesse et la compassion sont inséparables. Par la sagesse, on connaît la réalité ; par la compassion, on la fait connaître aux autres. L'insistance sur la sagesse vient ici du contenu du texte, et l'insistance sur la compassion du symbolisme des personnages prenant part au dialogue. Le nom Avalokiteshvara signifie « le Seigneur qui regarde en bas », et au début du soûtra, des profondeurs de sa Sagesse Parfaite, il regarde le monde, et plus particulièrement Shariputra, avec compassion.

Historiquement, Shariputra est un des deux principaux disciples du Bouddha, l'autre étant Maha-Maudgalyayana. Alors que Maha-Maudgalyayana était célèbre pour ses pouvoirs psychiques, Shariputra était célèbre pour sa sagesse. Mais comme, selon la tradition, Shariputra fut le fondateur de l'Abhidharma, il représente dans le contexte du Soûtra du Cœur la sagesse dans un sens limité, dans le sens du Hinayana.

Dès le début, donc, on a un indice de la signification de tout le texte. C'est un dialogue entre la sagesse d'une part et la Sagesse Parfaite d'autre part. Mais ne n'est pas qu'un dialogue : c'est une tension, voire un affrontement. Mais comment se fait-il qu'il y ait une tension ou un affrontement entre ce qui peut sembler être plus ou moins la même qualité ? Nous pouvons commencer à comprendre cela si nous l'abordons à un niveau moins élevé, considérant la tension comme étant une tension entre la vision pénétrante spirituelle représentée par Avalokiteshvara et le type de compréhension plus intellectuel représenté par Shariputra (même si, comme nous le verrons, nous ne pouvons pas nous appuyer trop fortement sur cette interprétation).

Il y a de plus quelque chose d'assez inhabituel et significatif au sujet de ce dialogue ou de cette confrontation, au moins dans la version la plus courte du Soûtra du Cœur. C'est que Shariputra ne dit pas un mot. En d'autres termes, dans le contexte du Soûtra du Cœur, l'intellect ne répond pas comme il le fait habituellement. Il a atteint un point où il est capable de se transcender lui-même. Il y a une phrase provenant de la tradition mystique chrétienne : « La raison meurt en donnant naissance à l'extase. » Nous pouvons dire ici que la sagesse meurt en donnant naissance à la Sagesse Parfaite.

D'une certaine façon, on trouve ici, représentée par le Soûtra du Cœur, la situation centrale de la vie spirituelle : la sagesse devenant la Sagesse Parfaite, les dharmas en cours de dissolution dans la shunyata, la compréhension intellectuelle en cours de transformation en vision pénétrante spirituelle. Quand nous lisons le soûtra, quand nous le récitons, quand nous y réfléchissons, nous nous attaquons à une situation, à un dialogue qui ne prend pas du tout place hors de nous. Shariputra est en nous, Avalokiteshvara est aussi en nous. Le Shariputra qui est en nous doit apprendre à écouter l'Avalokiteshvara qui est en nous.

De cette façon, la forme du soûtra dit de façon dramatique ce que le contenu dit de façon didactique. La forme littéraire parle en termes d'images et est dirigée vers l'inconscient. Le contenu, lui, utilise des concepts, et s'adresse à l'esprit conscient. Ce contenu conceptuel est principalement fait de six grandes assertions prononcées par Avalokiteshvara, six coups de tonnerre qui ruinent progressivement tous les préjugés de Shariputra, détruisant la sagesse la moins élevée et révélant la sagesse supérieure.

« Avalokita, le Saint Seigneur et Bodhisattva, se mouvait dans le cours profond de la Sagesse qui est allée au-delà. De là-haut, il regarda en bas ; il ne vit que cinq amas, et il vit que dans leur être-propre ils étaient vides. »

« Ici, Ô Shariputra, la forme est vacuité et la vacuité elle-même est forme ; la vacuité ne diffère pas de la forme, la forme ne diffère pas de la vacuité ; tout ce qui est forme est vacuité, tout ce qui est vacuité est forme ; il en est de même des sensations, des perceptions, des volitions et de la conscience.»

La première assertion d'Avalokiteshvara est que les cinq skandhas sont vides. Cette affirmation représente un point commun entre lui-même et Shariputra ; le Hinayana et le Mahayana partent tous deux de ce point. Selon cet enseignement bouddhique fondamental, la totalité des phénomènes existants peut être réduite à cinq groupes ou agrégats : la forme matérielle, les sensations (plaisantes, douloureuses ou neutres), les perceptions, les volitions et la conscience. Que l'on traite de choses ou de personnes, on peut en parler de façon complète et exhaustive à l'aide de ces cinq catégories. Il n'est pas nécessaire d'inclure une catégorie séparée ou indépendante telle qu'un soi ou qu'une âme. Ce que l'on appelle « le soi » n'est pas une chose indépendante des skandhas ; ce n'est pas une chose séparée de la forme, des sensations, des perceptions, des volitions ou de la conscience. Le « soi » n'est qu'une étiquette pour les skandhas pris collectivement. Cette première grande assertion est que les cinq skandhas font le tour de la totalité de l'existence, et qu'il n'y a rien au-delà d'eux. En même temps, ils sont dépourvus de tout soi, de toute âme.

« Ici, Ô Shariputra, tous les dharmas sont marqués par la vacuité ; ils ne sont pas produits ou arrêtés, pas souillés ou immaculés, pas déficients ou complets. »
La deuxième grande assertion d'Avalokiteshvara va un peu plus loin. Tous les dharmas, dit-il maintenant, sont vides. Nous commençons ici à nous aventurer en eau profonde. L'ancienne classification bouddhique de la totalité de l'existence sous la dénomination des cinq skandhas fut rejetée par la tradition de l'Abhidharma, dont Shariputra est le fondateur présumé. On pourrait dire que cela n'était pas assez scientifique pour l'Abhidharma. Il remplaça donc la classification originelle en cinq skandhas par une classification en quatre catégories : forme, pensée, événements concomitants mentaux, et divers, chacune de ces catégories étant elle-même subdivisée un certain nombre de fois. Les subdivisions ultimes de ces quatre catégories, les éléments irréductibles au-delà desquels l'analyse ne peut aller furent appelés des dharmas.

Le Sarvastivada, qui a peut-être été l'école la plus importante du Hinayana, distingua soixante-douze de ces dharmas, ces éléments irréductibles en lesquels la totalité de l'existence phénoménale et conditionnée peut être réduite. Ils sont appelés « dharmas conditionnés », afin de pouvoir les distinguer d'une liste beaucoup plus courte de trois « dharmas Inconditionnés », faite de l'espace et de deux sortes de nirvana (ces dharmas Inconditionnés étaient considérés comme éternels, et comme n'apparaissant pas par le biais de cause et d'effet, comme le faisaient les dharmas conditionnés). Tous ensemble, ils forment les soixante-quinze dharmas du Sarvastivada. La philosophie est une forme de réalisme pluraliste.

Les premiers philosophes de l'Abhidharma s'amusèrent beaucoup à classer et à cataloguer leurs dharmas, de nombreuses façons différentes. Ils séparèrent les dharmas conditionnés des dharmas Inconditionnés. Ils distinguèrent les dharmas qui étaient « souillés » par l'avidité, la haine et l'illusion des dharmas « non souillés », et les dharmas qui étaient limités ou incomplets des dharmas qui étaient infinis ou complets. Ils remarquèrent comment tout dharma conditionné était produit et arrêté, alors que les dharmas Inconditionnés n'étaient caractérisés que par le nirodha, l'arrêt. Un très grand nombre de types différents de relations entre les dharmas furent élaborés, donnant naissance à des dizaines de milliers de permutations et formant une structure extrêmement élaborée. Il est difficile de simplement concevoir combien élaborée était cette structure, mais les résultats remplissent des livres et des livres d'analyse et de coordination des dharmas.

Avalokiteshvara affirme que tous ces dharmas sont vides. Ils ne sont pas ultimement réels. Avec cette, assertion il rejette tout l'appareil scolastique de l'Abhidharma. Tout l'édifice est vide. C'est bien jusqu'à un certain point - cela nous emmène au-delà de l'illusion brute que les choses sont des choses et les personnes des personnes - mais en tant que système d'analyse et de classification c'est un produit de l'activité subtile de l'esprit, et en tant que tel cela représente une illusion subtile qui doit ultimement être transcendée.

La Sagesse Parfaite, représentée par Avalokiteshvara, détruit non seulement l'Abhidharma mais aussi toutes les tentatives, philosophiques autant que scientifiques, de présenter une description intellectuelle systématique de la réalité. La seule façon que vous ayez d'atteindre la réalité est de détruire vos idées au sujet de la réalité, aussi subtiles, aussi sophistiquées, aussi convaincantes soient-elles. Ils ne peuvent jamais être valides qu'en première approche. Tous les dharmas, donc, sont vides.

« Donc, Ô Shariputra, dans la vacuité il n'y a pas de forme, pas de sensation, pas de perception, pas de volition, pas de consience ; pas d'œil, d'oreille, de nez, de langue, de corps, d'esprit ; pas de formes, de sons, d'odeurs, de saveurs, de touchers et d'objets de l'esprit ; pas d'élément de l'organe de la vue, » et ainsi de suite jusqu'à ce que l'on arrive à : « pas d'élément de la conscience de l'esprit. «

Troisième assertion : dans la shunyata, aucun dharma n'existe. C'est le corollaire ou, si vous préférez, la contrepartie plus positive de l'assertion précédente. Elle suggère que la réalité est très nue, très pure, dépourvue de toutes nos constructions intellectuelles, de toutes nos philosophies, de tous nos concepts. Ces idées sont les nôtres. Elles n'appartiennent pas à la réalité, car la réalité ne connaît rien d'elles. Pour faire un peu d'anthropomorphisme, la réalité rejette toutes nos pensées. Dans la shunyata il n'y a absolument aucune distinction entre les dharmas conditionnés et les dharmas Inconditionnés, ou entre les dharmas souillés et les dharmas purs. Tous les dualismes de ce type sont transcendés. C'est, pour utiliser une image favorite du Mahayana, comme un ciel sans nuages. Les nuages peuvent être très beaux, mais ils masquent l'éclat nu du ciel lui-même. La réalité dans son état véritable, au-dessus et au-delà de tous nos systèmes de pensée la concernant, est comme le ciel clair et sans nuages. Dans la shunyata, aucun dharma n'existe.

« Il n'y a pas d'ignorance, pas d'extinction de l'ignorance, » et ainsi de suite jusqu'à ce que l'on arrive à : « il n'y a pas de vieillissement et de mort, pas d'extinction du vieillissement et de la mort. Il n'y a pas de souffrance, pas d'origine, pas de cessation, pas de chemin. Il n'y a pas de connaissance, pas d'accomplissement, pas de non-accomplissement. »

On s'est débarrassé de la philosophie, y compris de la philosophie bouddhique. Imaginons-nous, donc, que la religion - y compris le bouddhisme lui-même - en échappe ? La quatrième grande assertion d'Avalokiteshvara nous dit qu'il n'y a rien de tel que le bouddhisme. Je paraphrase un petit peu - et cette quatrième assertion est vraiment une version plus étendue et plus universelle de la troisième - mais c'est ce à quoi cela revient. Avalokiteshvara élimine la religion considérée comme une fin en soi. Il n'y a rien d'absolu ou d'ultime au sujet de la religion. Dans cette partie du soûtra, donc, diverses catégories bien connues de la pensée bouddhique sont énumérées : les cinq skandhas, les six organes des sens, les dix-huit éléments, les douze liens de la chaîne des origines interdépendantes, les Quatre nobles vérités, la connaissance elle-même, l'accomplissement, et même le non-accomplissement. Les deux derniers points, prapti et aprapti, diffèrent du reste en ce sens que ce sont des termes qui ne se trouvent pas dans le canon pâli. Ils ont été introduits par les Sarvastivadins en tant que catégorie des samskaras, et en tant que tels ils représentent un exemple extrême de réification de concepts abstraits.

Avalokiteshvara déclare que toutes ces catégories religieuses philosophiques et même pratiques, toutes ces bases d'action de la vie religieuse, y compris l'idée de coproduction conditionnée, y compris même l'idée d'Éveil, sont shunya, sont vides, sont sans validité ultime. Il dit que si vous voulez vous développer, si votre but est la Sagesse Parfaite, eh bien, vous devez aller au-delà du bouddhisme. En réalité, vous devez réaliser qu'il n'y a pas de chose telle que le bouddhisme. Le bouddhisme n'est qu'un radeau pour vous emporter à la rive opposée ; il doit ensuite être abandonné. Ce n'est qu'un doigt montrant la lune.

Ici, le lien du Zen avec le Soûtra du Cœur - ou, plutôt, la façon dont le Soûtra du Cœur se résout pratiquement en termes de Zen - ne peut pas être manqué. Le maître zen qui répondit à la question : « Si en chemin je rencontre le Bouddha, que dois-je faire ? » par l'instruction brusque : « le tuer » disait à son élève qu'il devait laisser le bouddhisme derrière lui. Si vous êtes réellement en chemin vers l'Éveil, ne laissez pas le concept de Bouddha se mettre en travers de votre chemin. Il n'y a rien qui vous retienne autant dans votre recherche de la réalité que ce qui est là pour vous aider, à savoir la religion. Ce qui devrait être un moyen pour atteindre un but est trop facilement pris comme un but en soi.

Le bouddhisme est probablement unique dans sa vision si lucide de cela. Il va jusqu'à écarter du chemin de l'Éveil le bouddhisme lui-même. Sans aucun doute, vous avez besoin du bouddhisme pendant longtemps. Vous avez besoin de vos mantras et de vos méditations, de vos chants et de vos écritures, vous avez besoin d'écouter des discours, vous avez besoin de vos retraites et de vos séminaires, et vous avez besoin d'utiliser des termes et des idées bouddhiques. Mais, finalement, vous avez besoin d'aller au-delà des limites de leurs conseils, les écartant complètement pour rencontrer la réalité seule.

« Donc, Ô Shariputra, c'est à cause de son indifférence à toute sorte d'accomplissement personnel, et en prenant appui sur la Perfection de la Sagesse, qu'un bodhisattva demeure sans couvertures de la pensée. En l'absence de couvertures de la pensée il ne tremble pas, il a dépassé ce qui peut toubler, et il finit par atteindre le Nirvana. »
Cinquième grande assertion : le bodhisattva n'atteint l'Éveil et ne devient un bouddha qu'en prenant appui sur la Perfection de la Sagesse. Il n'y a pas d'autre façon de faire. Vous ne pouvez pas devenir Éveillé sans développer la Perfection de la Sagesse. Vous pouvez être un grand savant, vous pouvez être tout à fait versé dans les techniques de concentration et de méditation, vous pouvez être très dévoué, pieux et avoir une grande foi, vous pouvez sans cesse faire de bonnes œuvres, allant jusqu'à donner votre vie pour le bien des autres mais, de façon ultime, aucune de ces valables réalisations n'est d'aucun secours. Seule la Perfection de la Sagesse, dans le sens d'une connaissance directe de la réalité, face à face, au-delà du bouddhisme lui-même, vous conférera l'Éveil.

« Tous ceux qui apparaissent comme Bouddhas dans les trois périodes du temps, s'éveillent complètement au suprême, juste et parfait éveil, car ils ont pris appui sur la perfection de la sagesse. »
La sixième et dernière assertion est que tous les bouddhas du passé, du présent et du futur atteignent l'Éveil par le développement de la Perfection de la Sagesse. Il n'y a pas d'exception. Toute personne Éveillée du passé, du présent ou du futur n'est devenue (ou ne va devenir) Éveillée que grâce au développement de la Perfection de la Sagesse. Ici, le Soûtra du Cœur est absolument et impitoyablement sans ambiguïté.

Ces six assertions représentent le contenu principal du Soûtra du Cœur. Il y a juste une autre chose. Le soûtra conclut avec le mantra de la Perfection de la Sagesse. Et tout comme le soûtra condense la littérature de la Prajñaparamita, le mantra condense le soûtra lui-même. Conze traduit mantra par « formule », mais ceci induit complètement en erreur. Un mantra est une sorte de parole sacrée : on ne peut pas vraiment donner plus d'explication que cela.

Le mantra de la Perfection de la Sagesse est gate gate paragate parasamgate bodhi svaha. Les mantras ne peuvent pas vraiment être traduits, mais selon la traduction de Conze on peut rendre celui-ci par « Allé, allé, allé au-delà, allé complètement au-delà, Ô quel Éveil, acclamons-le tous ! » La simple signification des mots ne nous aide cependant pas beaucoup. Le premier gate signifie : allé du conditionné, allé du monde phénoménal, du monde tel que nous le connaissons. Le deuxième gate signifie : allé de l'Inconditionné même, du nirvana même - c'est-à-dire allé au-delà du concept selon lequel le nirvana ou l'Éveil sont distincts de ce monde et de cet état. Il ne suffit pas d'aller au-delà du conditionné ; vous devez aller au-delà de l'Inconditionné. On pourrait dire qu'il n'est pas suffisant de vaincre Satan ; il faut aussi vaincre Dieu. Puis, paragate signifie « allé au-delà » : allé au-delà de la distinction entre conditionné et Inconditionné, entre samsara et nirvana, entre ce monde-ci et ce monde-là, entre souillé et non-souillé ; allé au-delà de toutes les distinctions dualistes, quelles qu'elles soient. Parasamgate, « allé complètement au-delà », signifie que l'on va au-delà de la conception même de shunyata. Quand on laisse derrière soi le concept même de réalité, alors on est allé complètement au-delà.

Le mot suivant, bodhi, n'est pas du tout une assertion. Il veut dire Éveil, bouddhéité, connaissance de l'ultime. Mais le mantra ne dit pas : « Et, alors, vous réalisez la bodhi. » Il ne dit pas réellement non plus : « Ô quel éveil ! » Ce n'est pas une mauvaise traduction, mais cela n'a pas de la force du seul mot bodhi, « éveil ». Enfin, svaha est intraduisible, mais sa signification générale dans la littérature indienne est « tout est bien », « tout est favorable », « bénédiction ». Quand vous vous êtes éveillé, quand vous êtes un bouddha, alors tout est complètement favorable, tout est bien.

Voici donc le cœur ou l'essence du Soûtra du Cœur, qui est lui-même une distillation de la signification de la totalité des écritures de la Perfection de la Sagesse. « Allé, allé, allé au-delà, allé complètement au-delà. Éveil, tout est bien. » En récitant constamment ce mantra, en méditant constamment sur lui, on finit par assimiler sa signification profonde.

Dans le cas de la sadhana, de la pratique de visualisation de la Prajñaparamita, le mantra est différent. Dans ce contexte, c'est om ah dhih hum svaha, qui invoque le bodhisattva Prajñaparamita. Mais gate gate paragate parasamgate bodhi svaha est le mantra de la sagesse elle-même, une sorte de mantra impersonnel, si l'on peut dire. Si vous ne voulez pas méditer sur une forme particulière de bodhisattva, vous pouvez prendre ce mantra, aussi bien que n'importe quel vers ou passage de la littérature de la Perfection de la Sagesse (les comparaisons de la fin du Soûtra du Cœur iraient très bien) et réfléchir à leur signification. En faisant cela, vous faites venir à votre esprit des vers ou des mantras qui incarnent oralement la Perfection de la Sagesse, au lieu d'en évoquer une incarnation visuelle ou formelle.

Le Soûtra du Cœur dans sa totalité est suffisamment compact pour que l'on puisse régulièrement le réciter ou y réfléchir. Tel que je l'ai démontré, le soûtra représente un chemin de pas réguliers, mais ce ne serait pas une mauvaise idée de découper ces six étapes en un certain nombre d'étapes plus petites. Vous n'avez, par exemple, pas besoin de vous lancer tête baissée dans les cinq skandhas. Vous pourriez peut-être commencer par la division de la « personne » en nama et rupa. Puis vous pourriez diviser nama en ses quatre parties constitutives, pour ainsi dire, pour arriver aux cinq skandhas (rupa étant le cinquième). De là vous pourriez continuer en passant aux douze ayatanas (les six sens et leur objet respectif) et aux dix-huit dhatus (les douze ayatanas plus la conscience qui apparaît en dépendance du contact de chaque sens avec son objet). Il n'y a pas besoin de commencer à spéculer sur les pourquoi de ces diverses classifications. A l'origine, elles n'étaient pas destinées à être une présentation de doctrine épistémologique, mais simplement un cadre pour la méditation. L'idée est que, sur la base d'un état méditatif profondément concentré et positif, vous tournez simplement votre attention vers votre propre être, et en l'analysant ainsi commencez à vous voir comme un processus complexe et non comme un soi.

En allant plus loin, vous pouvez aborder les dharmas plus systématiquement en distinguant entre les samskrita dharmas et les asamskrita dharmas (les dharmas composés et les dharmas non-composés), puis passer à la classification de type Abhidharma en cittas (consciences) et caitasikas (événements concomitants mentaux). Enfin, vous faites le lien entre chacun des gate successifs du mantra et un niveau différent de shunyata, ainsi que je l'ai souligné.

D'une certaine façon, on doit récapituler l'avancée de Shariputra. On doit être Shariputra, complètement, avant de pouvoir commencer à écouter Avalokiteshvara. Les assertions d'Avalokiteshvara ne représentent pas la mise en pièces d'une erreur ou la dissipation d'une mauvaise compréhension, mais l'approfondissement d'une compréhension limitée. Si, tout au début, cette compréhension limitée n'est pas là, elle ne peut être approfondie. Quelques individus exceptionnels peuvent faire le saut dans la Perfection de la Sagesse en partant de nulle part, mais ils sont très rares, et l'on ne peut pas faire l'hypothèse que, soi-même, on fasse partie de ces gens-là.

Avalokiteshvara parle à quelqu'un qui a atteint un niveau de compréhension certain. Mais de quel niveau parlons-nous réellement ? Il doit être clair, pour commencer, que le Shariputra dont nous parlons est celui du mythe mahayaniste et non le Shariputra historique. Il faut être juste avec le mythe, qui ne suggère pas que Shariputra représente une compréhension simplement intellectuelle du Dharma car, après tout, l'Abhidharma lui-même fait la distinction entre la sruta-mayi-prajña, la sagesse basée sur l'apprentissage par les livres, et la bhavana-mayi-prajña, la sagesse basée sur l'expérience méditative directe. Pour peu, cependant, que nous abordions le Soûtra du Cœur, nous devons accepter, à un certain niveau, la distinction que fait le Mahayana entre la vue pénétrante limitée d'un Arhat et la vue pénétrante plus profonde de la Prajñaparamita, même si, en fin de compte, la distinction ne résiste pas à un examen approfondi.

Il vaut probablement mieux considérer Shariputra comme représentant l'aspect de l'esprit qui tend à prendre les choses littéralement, et Avalokiteshvara comme l'aspect qui va au cœur des choses. Pour les besoins de la communication, bien sûr, vous avez autant besoin de la lettre de l'enseignement que de son esprit. C'est vrai, autant pour la Perfection de la Sagesse que pour l'Abhidharma. Le Mahayana nous met en garde de ne pas prendre la shunyata comme une chose mais comme un concept de fonctionnement, sans quoi nous y trouverions une autre demeure pour notre ego. Cependant, même les éléments psychophysiques « ultimes » de l'Abhidharma étaient à l'origine des concepts de fonctionnement. Ce qui est important n'est pas tant la profondeur de notre analyse que l'esprit dans lequel nous prenons ses résultats. Après tout, quoiqu'il y ait une conscience explicite des limites des formulations conceptuelles dans le monde bouddhiste Mahayana, ce n'est pas une assurance absolue contre une solidification spirituelle des artères et un déclin vers la littéralité.

Aucune copie du texte sanskrit du Soûtra du Cœur n'a jamais été trouvée en Inde, mais à la fin du dix-neuvième siècle un manuscrit indien original, sur feuille de palmier, a été découvert dans un temple japonais. Ce n'était pas un temple zen, mais ceci n'est pas très surprenant car on récite et médite sur le Soûtra du Cœur dans de nombreuses écoles différentes de bouddhisme japonais. Il y est généralement chanté en japonais, assez rapidement et rythmiquement, tout comme au Tibet il est chanté en tibétain, et comme en Angleterre et aux États-Unis il est dit en anglais (et aussi, parfois, chanté en sanskrit originel).

La tradition de la Perfection de la Sagesse a eu une grande influence tant sur le bouddhisme tibétain que sur le Zen. L'approche tibétaine est plus dialectique (les bouddhistes tibétains tendent à être plutôt intellectuels) et l'approche zen plus intuitive, plus poétique, mais dans les deux écoles le Soûtra du Cœur est très estimé, tout comme l'est le Soûtra du Diamant. Un des plus grands maîtres du Zen (ou, plus exactement, du Tch'an), Han Shan, écrivit des commentaires particulièrement beaux de ces deux textes, commentaires qui ont maintenant été publiés en anglais dans une traduction très éclairante de Charles Luk.

Nous pouvons aller jusqu'à dire qu'avec le Soûtra du Diamant, le Soûtra du Cœur forme l'ossature spirituelle du bouddhisme de Chine, du Japon, de Mongolie, du Tibet, de Corée et du Viêt-nam. La santé de l'ossature ne garantit pas en elle-même, bien sûr, la santé de tout le corps de la tradition spirituelle de l'Extrême-Orient. Les Tibétains et ceux qui pratiquent le Zen risquent autant d'avoir des vues étroites, d'être dogmatiques ou sectaires, ou de prendre les choses au pied de la lettre que n'importe quel Theravadin. Il y a dans toutes les écoles du bouddhisme une tendance vers la littéralité, parce que c'est une tendance de l'esprit humain lui-même.

Il est peut-être temps d'avoir un nouveau soûtra, dans lequel la place de Shariputra est prise par Avalokiteshvara - un Avalokiteshvara qui a pris les catégories du Mahayana littéralement et qui a besoin d'avoir la véritable signification de shunyata révélée par un être plus élevé. En attendant, nous pouvons continuer cette tradition en Occident non pas en regardant simplement les mots sur une page, mais en apprenant à écouter la voix d'Avalokiteshvara dans notre propre cœur, en attendant que s'y ouvre la fleur de la Perfection de la Sagesse.

© 'Wisdom beyond words' Sangharakshita, Windhorse Publications 1993, traduction © Christian Richard 2003.



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Ainsi ai-je entendu. Un temps le Bhagavan se trouvait à Rajagriha, sur le Pic des Vautours, entouré d'une grande congrégation de moines et d'une grande assemblée de Bodhisattvas. À ce moment-là, le Bhagavan était absorbé en la concentration sur les catégories de phénomènes, appelée "Perception Profonde".

Au même moment, le Bodhisattva Mahâsattva ârya Avalokiteshvara contempla la pratique même de la profonde perfection de la sagesse et il vit que les cinq agrégats également étaient vides de nature propre.

Puis, par le pouvoir du Bouddha, le vénérable Sharipoutra s'adressa en ces termes au bodhisattva Mahâsattva ârya Avalokiteshvara :

"Les fils et les filles de la lignée désireux de pratiquer la profonde perfection de la sagesse, comment doivent-ils s'y prendre ?"

Le Bodhisattva mahâsattva ârya Avalokiteshvara répondit alors au vénérable Sharadvatiputra : "Shariputra, les fils ou les filles de la lignée qui désirent pratiquer la profonde perfection de la sagesse doivent la considérer de la manière suivante : ils doivent contempler, correctement et à maintes reprises, le fait que les cinq agrégats, eux aussi, sont vides de nature propre.

La forme est vide. La vacuité est la forme. La vacuité n'est pas autre que la forme et la forme n'est pas autre que la vacuité. De même, la sensation, l'identification, les facteurs composés et la conscience sont-ils vides.

Shariputra, ainsi tous les phénomènes sont-ils vacuité ; ils sont sans caractéristique ; ils ne naissent ni ne cessent ; ne sont ni souillés ni non souillés ; ni déficients; ni parfaits.

En conséquence, Shariputra, dans la vacuité il n'y a ni forme, ni sensation, ni identification, ni facteurs composés, ni conscience ; ni œil, ni oreille, ni nez, ni langue, ni corps, ni mental ; ni forme, ni son, ni odeur, ni saveur, ni objet du toucher, ni phénomène mental. De l'élément de l'œil et ainsi de suite, jusqu'à l'élément de la conscience du mental, il n'y a pas d'élément. Il n'y a ni ignorance ni élimination de l'ignorance et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il n'y ait ni vieillissement et mort, ni élimination du vieillissement et de la mort. Et à l'avenant[pas clair], il n'y a ni souffrance, ni origine de la souffrance, ni cessation, ni voie ; il n'y a ni sagesse transcendante, ni obtention, ni non-obtention.

Shariputra, ainsi, puisqu'il n'y a pas d'obtention, les bodhisattvas se fondent-ils sur la perfection de la sagesse et ils demeurent en elle, l'esprit sans voile et sans peur. Et comme ils sont passés bien au-delà de toute erreur, ils parviennent au stade final du Nirvāṇa. C'est en s'appuyant sur la perfection de la sagesse que tous les bouddhas des trois temps eux aussi font naître pleinement l'insurpassable éveil parfaitement accompli.

Aussi le mantra de la perfection de la sagesse, le mantra de la grande connaissance, le mantra auquel rien n'est supérieur, le mantra égal à l'inégalable, le mantra qui apaise à jamais toute souffrance, doit être reconnu comme véridique car il ne trompe pas. Et voici le mantra de la perfection de la sagesse :

Tadyathā [oṃ] gate gate pāragate pārasaṃgate bodhi svāhā (aller, aller, aller au-delà, au-delà du par delà, que l'éveil soit réalisé!)


Sharipoutra, c'est ainsi qu'un bodhisattva Mahâsattva doit s'exercer à la profonde perfection de la sagesse."

Ne pas railler, ne pas déplorer ni maudire, mais comprendre. Baruch Spinoza

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Re: La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 27 sept.16, 12:38

Message par IDRVDC »

Bonjour et Paix,

Tout d'abord, Merci pour ce Partage.

Ensuite, bien qu’ Empruntant la Voie de la Perfection de la Sagesse au plus Juste de Mes Capacités, Je résiste assez mal à vous "taquiner" un peu au regard de quelques de vos contradictions dogmatiques illusoires - semblables à celles de Cœur de Lion et sans doute d’autres bouddhistes rencontrés au cours de Nos Tribulations - selon lesquelles Jésus ne correspond pas du tout au Boddhisattva Avalokiteshvara et le Christ au Bouddha Amitabha ou au "Saint Seigneur Qui Regarde en bas" … sous prétexte que vous l’auriez (autoritairement) décidé, sans entrer plus avant dans la quête de Vérité, sans vivre pleinement dans l'Acceptation de l’ Ainsité … alors que c'est bien ainsi qu'il en est !

Vous citez par exemple :
komyo a écrit : « Avalokita, le Saint Seigneur et Bodhisattva, se mouvait dans le cours profond de la Sagesse qui est allée au-delà. De là-haut, il regarda en bas. »
Mais vous ne souhait(i ?)ez pas Voir le Parallèle entre Prophétie et Accomplissement avec ce qu'a Réellement Vécu un Être de Lumière ainsi Formulé :
« Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. » Marc 16:19

Libre à vous de Nier l' Évidence ( Ce Qui Est ) ! C'est votre droit de manquer d'objectivité ! :(
Cependant rassurez-Nous un peu, Komyo ! Vous êtes tout de même d'accord pour Reconnaître que le Ciel, c'est en haut !
:wink:

Et que c'est "de là-haut" que Celui qui est Appelé le "Saint Seigneur" par le Bouddha Historique "Considère les voix du monde" et y Répond !

Tiens ! Et bien Justement, Jésus a Dit : " je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. » Matthieu 26:64

Ainsi que : " et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils." Jean 14:13


Alors, si Le nom Avalokiteshvara signifie « le Seigneur qui regarde en bas », Jésus n'a-t-il pas Dit :

« Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. » Matthieu 24:30

Car Vous Conviendrez aussi (et peut-être enfin ! ?), selon ce que Vous-même Nous Rapportez, que Tout Éveillé ne devient Éveillé que grâce au Développement de la Perfection de la Sagesse Ici-Bas !
komyo a écrit : « Tous ceux qui apparaissent comme Bouddhas dans les trois périodes du temps, s'éveillent complètement au suprême, juste et parfait éveil, car ils ont pris appui sur la perfection de la sagesse. »
La sixième et dernière assertion est que tous les bouddhas du passé, du présent et du futur atteignent l'Éveil par le développement de la Perfection de la Sagesse. Il n'y a pas d'exception. Toute personne Éveillée du passé, du présent ou du futur n'est devenue (ou ne va devenir) Éveillée que grâce au développement de la Perfection de la Sagesse. Ici, le Soûtra du Cœur est absolument et impitoyablement sans ambiguïté.

Ne pas Rejoindre l' Ainisté (sans même Parler de La Dépasser), c'est ne pas Admettre que le Bouddha Shakyamuni Nous Faisait Part d'une Prophétie Eschatologique aux travers des différents Soutras que Nous Évoquons d'une part, et d'autre part, c'est ne pas Admettre que Ces Prophéties - tout comme l'Accomplissement d'un état de Bouddha - sont des Réalités Qui s’ Accomplissent (dès) ici-bas !


Ensuite, Vous évoquez le Fait de "Dépasser" l'Enseignement du Bouddha, mais Comment Acceptez-vous le fait qu'un Enfant d'Israël ait pu Parvenir à des Notions d'Unicité de Dieu Acquises dans la Contemplation (dans l'Adoration Complète au Tout et la Soumission Éclairée à la Sagesse et à l'Acceptation de ce Qui est) tout en suivant et Pratiquent les Enseignements du Bouddha !

Réfléchissez-Y !


Amicalement !

G à D


Le Présent Ainsi - Venu.

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Re: La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 27 sept.16, 21:52

Message par komyo »

IDRVDC a écrit :Bonjour et Paix,

Je résiste assez mal à vous "taquiner" un peu au regard de quelques de vos contradictions dogmatiques illusoires - semblables à celles de Cœur de Lion et sans doute d’autres bouddhistes rencontrés au cours de Nos Tribulations - selon lesquelles Jésus ne correspond pas du tout au Boddhisattva Avalokiteshvara et le Christ au Bouddha Amitabha ou au "Saint Seigneur Qui Regarde en bas" … sous prétexte que vous l’auriez (autoritairement) décidé, sans entrer plus avant dans la quête de Vérité, sans vivre pleinement dans l'Acceptation de l’ Ainsité … alors que c'est bien ainsi qu'il en est !

Le Présent Ainsi - Venu.
Amen
IDRVDC a écrit :
Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu. » Marc 16:19

Libre à vous de Nier l' Évidence ( Ce Qui Est ) ! C'est votre droit de manquer d'objectivité
! :(
Amen
IDRVDC a écrit : Et que c'est "de là-haut" que Celui qui est Appelé le "Saint Seigneur" par le Bouddha Historique "Considère les voix du monde" et y Répond !

Tiens ! Et bien Justement, Jésus a Dit[/color] : " je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. » Matthieu 26:64

Ainsi que : " et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils." Jean 14:13
amen
IDRVDC a écrit : Alors, si Le nom Avalokiteshvara signifie « le Seigneur qui regarde en bas », Jésus n'a-t-il pas Dit :
« Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire.» Matthieu 24:30

Car Vous Conviendrez aussi (et peut-être enfin ! ?), selon ce que Vous-même Nous Rapportez, que Tout Éveillé ne devient Éveillé que grâce au Développement de la Perfection de la Sagesse Ici-Bas !
Amen
IDRVDC a écrit : Ne pas Rejoindre l' Ainisté (sans même Parler de La Dépasser), c'est ne pas Admettre que le Bouddha Shakyamuni Nous Faisait Part d'une Prophétie Eschatologique aux travers des différents Soutras que Nous Évoquons d'une part, et d'autre part, c'est ne pas Admettre que Ces Prophéties - tout comme l'Accomplissement d'un état de Bouddha - sont des Réalités Qui s’ Accomplissent (dès) ici-bas !
Amen
IDRVDC a écrit : Ensuite, Vous évoquez le Fait de "Dépasser" l'Enseignement du Bouddha, mais Comment Acceptez-vous le fait qu'un Enfant d'Israël ait pu Parvenir à des Notions d'Unicité de Dieu Acquises dans la Contemplation (dans l'Adoration Complète au Tout et la Soumission Éclairée à la Sagesse et à l'Acceptation de ce Qui est) tout en suivant et Pratiquent les Enseignements du Bouddha !

Réfléchissez-Y !
et re re re amen


Cher IDRVDC répondre a vos affirmations en argumentant ne servant probablement a rien, je préfère souscrire a toutes vos propositions et qu'on en reste là ! :Bye:
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Re: La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 28 sept.16, 01:57

Message par vic »

Komyo a dit :Cher IDRVDC répondre a vos affirmations en argumentant ne servant probablement a rien, je préfère souscrire a toutes vos propositions et qu'on en reste là !
IDRVDC et Mahrmonie , deux pseudos pour une même personne ?
ON se demande si une même personne n'aurait pas jurée d'essayer de troller le forum bouddhisme .
Ce dieu par sa transcendance ne peut être vu . Et ce qui ne peut être vu ne peut être qu'imaginé . je ne vois guère de différence entre cette histoire de dieu et l'imagination qui tourne en rond dans son bocal .Même si ce dieu existait , ça n'y changerait rien du tout au fond du problème .

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Re: La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 28 sept.16, 18:05

Message par Yvon »

Dans le genre Troll on peut y ajouter Zenon qui n'est pas mal dans le genre .
:priere: "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."

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Re: La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 28 sept.16, 23:27

Message par Coeur de Loi »

Cet être d'éveil est exeptionnel pour que le Bouddha dise qu'on doit lui porter un culte.

Lotus 24 :
"Pourquoi, ô Bienheureux, Considérant-les-Voix-du-Monde porte-t-il ce nom ?"

C'est l' être d'éveil de la compassion qui écoute nos voix et qui nous délivre des dangers.

« Avalokita, le Saint Seigneur et Bodhisattva, se mouvait dans le cours profond de la Sagesse qui est allée au-delà. De là-haut, il regarda en bas. »

C'est le seul je crois qui porte aussi le titre de seigneur = chef des Bodhisattvas.

---

Le soutra du coeur est un résumé de la perfection de la sagesse : Le vide est forme et la forme est vide

« Ici, Ô Shariputra, la forme est vacuité et la vacuité elle-même est forme ; la vacuité ne diffère pas de la forme, la forme ne diffère pas de la vacuité ; tout ce qui est forme est vacuité, tout ce qui est vacuité est forme ; il en est de même des sensations, des perceptions, des volitions et de la conscience.»

Ce qui veut dire que les choses sont vides de soi mais que le vide n'est pas rien, il est ce qui se manifeste par les choses.
- S'il n'y avait absolument rien, il n'y aura rien du tout !
- Le vide est plein de la réalité qui permet les choses réelles qui nous connaissons !

C'est un soutra qui a un mantra :
"Aller, Aller, Aller au-delà, Aller complètement au-delà, de la profondeur de l'Éveil"
(Tadyatha ôm gaté gaté paragaté parasamgaté bodhi svaha)

Ce qui veut dire qu'il faut aller jusqu'à la vérité absolue et non pas s'arreter en route.
La vérité = la réalité

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Re: La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 29 sept.16, 09:57

Message par IDRVDC »

Bonjour et Paix,
Coeur de Loi a écrit :Cet être d'éveil est exeptionnel pour que le Bouddha dise qu'on doit lui porter un culte.

.../...

Ce qui veut dire qu'il faut aller jusqu'à la vérité absolue et non pas s'arreter en route.
Alors Continuons !

Estimez-Vous donc, Coeur de Loi, que Jésus Devenu Christ n'est pas un être d'éveil exceptionnel ou qu'Il l'est ?

G à D

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Re: La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 29 sept.16, 22:41

Message par Coeur de Loi »

Je ne mélange pas les 2, le christianisme est une religion, le Bouddhisme est une philosophie.

Il n'y a pas de lien directe, je les pratique donc à part. Sinon il y a de grand risque de faire du new age ! :scare:
La vérité = la réalité

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Re: La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 30 sept.16, 11:29

Message par IDRVDC »

Bonjour et Paix,
Coeur de Loi a écrit :Je ne mélange pas les 2, le christianisme est une religion, le Bouddhisme est une philosophie.

Il n'y a pas de lien directe, je les pratique donc à part. Sinon il y a de grand risque de faire du new age ! :scare:
Ce "new-age" dont vous parlez (sans pour autant Nous en donner une quelconque définition) est donc l'Aversion qui vous domine et vous détermine !
Or, c'est l'un des 3 "Poisons" ! Cf : http://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_Poisons

Ce qui est découle, c'est que bien que vous sachiez que le Soutra du Lotus est un des plus importants des Enseignements du Bouddha, vous manquez d'Objectivité pour Accepter l' Eclairage Vous permettant de Comprendre pourquoi c'est un Soutra importantissime !
Demeurer dans l'Ignorance, c'est aussi être "Victime" d'un des 3 poisons !


C'est précisément le Soutra par excellence de Reconnaissance du Bodhisattva Messianique, d'abord par Jésus Lui-Même, puis par Son Principal Avatar et par tous les Elus Qui sauront Comprendre et Accepter le Lien Direct Qui s' Y Trouve !
Tout s' Accomplit, Grâce à Dieu ...


" Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. " Matthieu 18.18

Nous Vous Souhaitons de Rentrer dans la Lumière ...

G à D

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Re:

Ecrit le 30 sept.16, 11:36

Message par vic »

IDRVDC a dit :Estimez-Vous donc, Coeur de Loi, que Jésus Devenu Christ n'est pas un être d'éveil exceptionnel ou qu'Il l'est ?
On n'est pas sur un sujet sur jésus christ ici ,le sujet est " La prajnaparamita et le sutra du coeur" alors arrêtez de troller le forum ouvertement merci .
Le forum chrétien ça n'est pas ici .
IDRVDC a dit :C'est précisément le Soutra par excellence de Reconnaissance du Bodhisattva Messianique, d'abord par Jésus Lui-Même, puis par Son Principal Avatar et par tous les Elus Qui sauront Comprendre et Accepter le Lien Direct Qui s' Y Trouve !
Marmhonie , si tu pouvais arrêter ton trollage du forum bouddhisme .
Prendre un autre pseudo pour jouer la ruse , ne fait pas de toi une personne plus maligne pour autant .
Prendre un autre pseudo te couvre parce que ton trollage sous ton vrai pseudo marmhonie commençait un peu à trop se voir sur le forum bouddhisme et que c'est ton pseudo de modérateur , mais je trouve que tu es un ignoble personnage de jouer ce jeu là .
Je dirais même que tu es un personnage sombre et machiavélique dans ton style , à ce stade c'est une sérieuse pathologie mentale .
IDRVDC a dit :Ce qui est découle, c'est que bien que vous sachiez que le Soutra du Lotus est un des plus importants des Enseignements du Bouddha, vous manquez d'Objectivité pour Accepter l' Eclairage Vous permettant de Comprendre pourquoi c'est un Soutra importantissime !
Demeurer dans l'Ignorance, c'est aussi être "Victime" d'un des 3 poisons !
Ce qui demeure dans l'un des 3 poison c'est la foi fanatique et aveugle sans relier cela à quoi que ce soit de tangible en matière de preuve ni d'expérience empirique .ON troouve cette façon de procéder du moutonage dans christianisme , qui est la religion des moutons .
Pour le christianisme on est des moutons , des brebis égarées , mais le bouddhisme ne prend pas les gens pour des moutons .
La preuve par l'expérience empirique est la clé de voute du bouddhisme , on ne retrouve cela nullement dans les religions abrahamiques où il est demandé de croire aveuglément ce qu'on nous dit . Si vous ne comprenez rien au bouddhisme c'est que vous essayez de le réduire à votre moutonage que vous tirez de la religion chrétienne dont vous vous revendiquez et qui est tout à fait à l'image de la naïveté et de la bassesse de vos interventions .Un modérateur qui prend un 2è me pseudo pour essayer de troller un forum ça n'est pas très glorieux , il n'y a qu'un esprit vile et faible pour faire ça .


"O moines et hommes sages, comme on éprouve l'or en le frottant, le coupant et le fondant, ainsi jugez de ma parole : et si vous l'acceptez, que ce ne soit pas par simple respect."
Bouddha Shakyamuni
Ce dieu par sa transcendance ne peut être vu . Et ce qui ne peut être vu ne peut être qu'imaginé . je ne vois guère de différence entre cette histoire de dieu et l'imagination qui tourne en rond dans son bocal .Même si ce dieu existait , ça n'y changerait rien du tout au fond du problème .

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Re: La prajnaparamita et le sutra du coeur

Ecrit le 14 oct.16, 01:36

Message par komyo »

lu sur Sangha Forum


Le Sûtra du Coeur


Mise par écrit d'un commentaire/interview vidéo réalisé en 2004 par le japonais Kozo Otani.

Le Sûtra du Cœur

Commentaire du Dalaï-lama

« Le Sûtra dit que la forme n'est que vacuité. La forme est bien là. Puisque la forme existe alors elle ne peut être que vide ».


Se contenter de réciter le Sûtra du Cœur peut-il être bénéfique ?


De quelque nationalité que l'on soit, japonaise, tibétaine, chinoise, thaïlandaise ou autre et quelle que soit notre religion, qu'on soit chrétien, hindou, jaïn ou musulman, si on ne connaît pas le sens du texte, du texte sacré, se contenter de réciter le sûtra n'est pas vraiment utile. Ce n'est pas vraiment efficace.

Bien sûr, si on le récite avec piété, avec un respect sincère en tant que bouddhiste et qu'on respecte le Bouddha, même si on ne comprend pas le sens de ce qu'on récite, oui, bien sûr, il peut y avoir du mérite. Mais ce n'est pas suffisant.

Par conséquent, je crois profondément que partager avec les autres ce qu'on sait de sa religion ou au moins l'essence de sa propre religion, c'est essentiel.

En ce qui concerne le bouddhisme, surtout dans la tradition tibétaine, nous considérons qu'étudier est très important. C'est essentiel et nécessaire.


Quel est l’intérêt de continuer à recopier et à réciter le Sûtra du Cœur ?


Ça n'a pas énormément d’intérêt de simplement l'écrire ou le réciter, mais cela ne signifie pas que ça n'apporte rien du tout, que c'est sans valeur. Ce n'est pas ça. Au moins, cela montre qu'on porte de l’intérêt au Sûtra, que ce soit en le récitant ou simplement en le recopiant.

Mais il faut dépasser ce niveau et essayer d'apprendre. Par exemple, en ce qui me concerne, quand j'ai commencé à apprendre par cœur quelques uns de ces textes fondamentaux ardus tels que le Sûtra du Cœur, je n'en comprenais pas encore le sens. Lorsque je les récitais, c'était presque pour moi une langue inconnue.

Puis j'ai finis par apprendre mot par mot. C'est la seule manière. Ainsi, je pense que réciter le Sûtra du Cœur et le recopier peut être bénéfique pour ne pas oublier, ou.. pour garder à l'esprit une certaine proximité avec le Sûtra du Cœur. Cela peut accroître l'envie d'étudier.


Plusieurs interprétations du Sûtra du Cœur.


Ce n'est pas seulement la lecture des lettres qui peut soulever plusieurs interprétations. Les mots tels que « vide », « acuité », ou « altruisme »… dans la tradition bouddhiste… au sein même de l'école de pensée bouddhiste, ces mots ont un sens différent.
Pas simplement une autre interprétation, mais un sens différent.

Le Bouddha lui-même l'a confirmé, alors qu'il enseignait à ses disciples, en différents endroits, à différents moments et devant différents publics. Le Bouddha à délibérément… donné des sens différents à la vacuité, ou a l'altruisme, tout en utilisant le même mot.

Ainsi dans notre tradition, cette caractéristique transparaît notamment dans les commentaires sur le Sûtra du Cœur, écrits par de grands maîtres de l'université de Nalanda, tel que Nagarjuna. Entre le commentaire de Nagarjuna sur le Prajñaparamita sûtra, et le commentaire écrit par Arya Asanga, on note des différences.
Parmi les grands disciples de Nagarjuna, on compte entre autre Bhavaviveka, qui commenta ses écrits et … Buddhapalita, qui écrivit également un commentaire sur le même texte. Leur maître était le même, Nagarjuna, mais l'interprétation qu'avançaient ces deux disciples n'étaient pas du tout la même.

Ainsi il est essentiel d'étudier les commentaires d'un même sûtra écrits par différents maîtres indiens. C'est extrêmement important.

Dans notre tradition, la tradition tibétaine, en général… chaque maître à son interprétation. Par exemple, Buddhapalita va interpréter la vacuité d'une façon et Arya Asanga va interpréter la vacuité d'une autre façon.
En général nous expliquons clairement les différences existant entre les interprétations des différents maîtres. Mais il existe toujours le risque de se tromper d'interprétation. Pas seulement au niveau de la lecture des mots, mais au niveau du sens des mots lui même, car il existe de grandes différences. Ainsi, lorsqu'on entreprend de pratiquer les enseignements du Bouddha il faut savoir qu'au niveau… théorique, il existe de nombreux concepts différents. Il est nécessaire de les étudier. Il faut se livrer à des études comparatives des interprétations de plusieurs maîtres de l'université de Nalanda.

Je n'ai pas d'information précises sur le nombre de commentaires écrits sur le Sûtra du Cœur par d'anciens érudits ou maîtres japonais. Je ne connais pas non plus leur nombre en langue chinoise. Il en existe certainement. Quoi qu'il en soit, si il existe des commentaires sur les sûtras, comme ceux sur le Sûtra du Cœur il faut les étudier et les comparer.


L'enseignement du mantra


Je crois qu'il existe différentes interprétations, différents sens, selon les écoles, les pratiques, selon que l'on suive le Sutrayana ou le Tantrayana. Plusieurs maîtres ont écrit des commentaires sur le Sûtra du Cœur. L'un d'eux a traduit ce mantra ainsi :

« Gate, gate » : « aller, aller ».
« Paragate » : « aller au-delà ».
« Parasamgate » : aller complètement au-delà ».

Cela veut dire, cela fait référence au fait que l'on puisse, dans les enseignements du Bouddha, mesurer le progrès des expériences spirituelles intérieures. Afin de s'y retrouver plus facilement, le Bouddha a définit 5 niveau ou états différents :

Le premier niveau sur notre échelle se trouve ici (montre l'auriculaire de sa main). Puis on passe à ce niveau (montre l'annulaire). « Aller au-delà » signifie qu'au atteint le troisième niveau (montre le majeur). A cette étape, on aborde la compréhension de shunya, la vacuité, telle qu'elle est expliquée dans le Sûtra du Cœur. La vacuité est désormais directement appréhendée à ce niveau. Mais le mantra dit : « d'aller au-delà ».
Alors on va encore plus loin (montre l'index) on avance encore à la quatrième étape. Cela signifie qu'on appréhende pas seulement directement, comme on peut appréhender directement la vacuité, mais aussi qu'on développe de plus en plus notre savoir.

« Aller complètement au-delà » fait référence à une connaissance plus profonde permettant d'accéder à un nouvel état. Au bout du compte l'ignorance, l'origine du Samsara et de la souffrance, disparaît complètement de notre esprit, car la sagesse, la compréhension de shunya, révélatrice de sagesse, à été atteinte.

Il faut donc « aller au-delà ». A partir de là, le niveau suivant est celui qu'on appelle généralement la Moksha ou le Nirvana. Le Salut. L'ignorance, tout ignorance disparaît complètement, elle est éliminée. C'est l'étage du Nirvana.
A ce niveau, on est désormais éclairé, car l'ignorance, émotion perturbatrice, a quitté notre esprit. Ainsi, notre esprit devient parfait, éclairé . Ceci est les cinquième et dernier niveau.

Je vous ai exposé les différentes étapes du développement spirituel intérieur. Au premier, «aller », cela signifie qu'on ne voit pas nécessairement, on ne comprend pas forcément shunya. Ensuite le second niveau, sans la prise de conscience de shunya, ne peut être atteint. Pour atteindre cette deuxième étape, une des qualités que doit avoir le pratiquant, c'est développer les expérience spirituelles intérieures du yogi, et coupler les méditation vipassana et samadhi en se concentrant sur shunya.

Alors ce niveau est atteint (le 2). Mais à ce stade là, on appréhende pas encore directement shunya.

Il faut donc travailler davantage, pratiquer, puis, dés qu'on a réussit à combiner samadhi et vipassana, et qu'on se concentre sur shunya, c'est à dire la vacuité, on l’appréhende enfin directement. Dés qu'on accède à ce genre d'expérience, c'est qu'on a atteint le troisième niveau.

Tayata signifie « comme suit », « de cette façon ». C'est ce que signifie tayata. Puis « aller, aller au-delà », « aller complètement au-delà » et entrer en lumière, s'établir dans l’éveil.


Le Niveau spirituel intérieur d'une personne.


Donc, le Sûtra du Cœur commence ainsi :

« La forme n'est que vacuité, la vacuité n'est que forme ».

Ce passage explique avant tout le sens de la vacuité, selon la vérité. La vérité ultime.
Puis, après cette explication de shunya selon la vérité, le mantra explique ce qui va découler de cette compréhension de shunya et comment la transformation va avoir lieu. Cette explication est apportée par le mantra « Gate, gate, paragate, parasamgate bodhi svaha ».

En d'autres termes, le début du Sûtra explique ce qui doit être médité. Ensuite, la méditation sur shunya va amener une transformation, évoquée dans le mantra : « Tayata gate gate paragate parasamgate bodhi svaha ».

Ce mantra est également une façon d'examiner son état mental, son état spirituel. Par exemple, même si mes connaissances sont très limitées sur un sujet, je peux trouver des explications. De même, quand je médite, je comprends des choses, je ressens des choses, et ceci est le résultat d'efforts de plusieurs dizaines d'années, au moins 40 ou 50 ans.
Mais si je me dis :
« Maintenant, je comprends shunya, j'ai peut être atteint un très haut niveau » alors je médite et je récite le mantra :
« Gate, gate, paragate, parasamgate bodhi svaha ». Et je vois que mon niveau spirituel est en fait très bas. C'est donc important.
Car parfois, nous n'avons acquis que peu de connaissances, mais nous pensons que nous sommes très loin dans notre parcours spirituel. Ça peut être dangereux. Il est donc très utile d'avoir une méthode pour savoir ou en est notre niveau spirituel. Un moyen de connaître notre véritable niveau spirituel.

Tant que ma compréhension de shunya se fait sans perception directe, sans prise de conscience directe, cela signifie qu'il n'y a aucun signe, aucun espoir, rien qui puisse justifier que j'ai atteint ce niveau. En ce qui concerne samadhi, je sais que ne n'y suis pas encore arrivé. Je sais que je n'ai pas encore atteint ce troisième palier. Car pour avoir les compétence de ce troisième niveau, il faut réussir à coupler samadhi et vipassana, en se concentrant sur shunya.
Puisque je ne suis pas encore entré en samadhi, il est clair que je n'ai pas encore atteint ce stade. Mon seul espoir est donc d'avoir commencé à me rapprocher de ce niveau là (montre son auriculaire). Si je m'exerce davantage et que j'y consacre plus de temps, alors j'ai l'espoir d'atteindre ce palier (montre l'annulaire).


Tout être sensible est capable de devenir bouddha.


Il existe un sûtra qui s'appelle le Tathagatagarbha Sûtra ou Sugatagarbha Sûtra, en référence à « l'embryon de bouddha », la nature de bouddha. Le Tathagatagarbha Sûtra ou Sugatagarbha Sûtra.
Ce Sûtra aborde un thème précis. Il y est principalement question de l'embryon de bouddha.
Lorsqu'on étudie, lorsqu'on réfléchit à la nature même de l'esprit, on discerne sa pureté naturelle. Pour simplifier, l'un des aspects du Tathagatagharba, ou Sugatagharba Sûtra autrement dit la « nature de bouddha » est que la pureté participe de la nature ultime de l'esprit. Alors pour nous, tout esprit, tout être sensible est pur. La nature ultime de l'esprit est pure. Les émotions conflictuelles peuvent être complètement écartées de l'esprit, si d'autres forces, des forces opposées, surgissent.

En fait, toutes ces émotions destructrices naissent de l'ignorance. Il y a plusieurs types d'ignorance. Celle dont on parle ici nous empêche de bien percevoir la réalité, nous induit en erreur dans notre discernement de la réalité. C'est le type d'ignorance le plus fréquent.
Cette fausse perception et la prise de conscience de la réalité sont deux phénomènes à l'opposé l'un de l'autre, qu'on pourrait presque comparer à l’obscurité et à la lumière. Dés que la lumière entre, l'obscurité s'en va. De la même façon dés qu'on accède à cette conscience de la réalité ultime et par la même à shunya, alors cette fausse perception de la réalité disparaît.
Lorsque la prise de conscience de la réalité est complète, lorsqu'on a finalement atteint ce niveau, alors les visions erronées se dissipent totalement. C'est ainsi que le bouddhisme explique ce potentiel, l'embryon de bouddha (bodhicitta).
De ce fait, tout être sensible est capable de devenir bouddha. C'est la vision bouddhiste.
Il est donc utile d'étudier ces 2 sûtras : le Sûtra du Cœur qui fait partie du Prajñaparamita Sûtra, un recueil de sûtras plus complexes… et le Sugatagarbha Sûtra. Compléter ces 2 sûtras est très efficace.


Que signifie shunya ?


« Essence ultime », ou en d'autres termes… shunya est le mot sanskrit qui signifie «vide », « vacuité ».
Pour mieux comprendre ce que la vacuité… je vais donner un exemple. Ici, cet endroit, il n'y a pas d'éléphant. Il y a donc absence d'éléphant. On est capable de comprendre, de percevoir, de sentir l'absence d'éléphant. Pour percevoir cette absence d'éléphant, il faut d'abord au moins mentalement, avoir une idée de ce qu'est un éléphant. Si on a en tête, on conçoit l'absence d'éléphant, on peut avancer.
Pour quelqu'un qui n'a aucune idée de ce qu'est un éléphant, l'absence d'éléphant dans son esprit, reste quelque chose d'impénétrable/incompréhensible. De la même façon, « vide » signifie « absence d'existence indépendante ».
Le véritable sens de ce mot n'est pas le néant. Sur ce point, Nagarjuna et surtout Buddhapalita ont été très clairs, en précisant que la vacuité signifie l'interdépendance. Tout est interdépendant. Cela signifie donc que la vacuité n'est pas le néant, mais plutôt interdépendance. Interdépendant. Interdépendant signifie qu'il y a quelque chose. Quelque chose existe, de nature interdépendante. Ainsi tout ce qui est interdépendant est là, existe.
Nagarjuna, ainsi que Buddhapalita et Chandrakirti ont expliqué que la vacuité signifie l'interdépendance. L'interdépendance signifie qu'il n'y a pas d'indépendance absolue. L'absence d'indépendance est ce qui définit shunya. De l'absence d'indépendance découle l'interdépendance de toute chose.

Comment l'expliquer ? Si les choses existaient de manière absolument indépendante, alors en s'interrogeant sur la nature de l'existence, tout deviendrait de plus en plus clair. Par exemple le papier… oui… Bien sûr, nous appelons cela du papier. C'est vrai. On peut écrire dessus, l'utiliser. C'est un fait. Tout être reconnaît son existence, même les animaux, ou les mouches. Elles ne peuvent pas le nommer mais elles ont conscience que le papier existe et qu'elles peuvent s'y poser. Mais lorsqu'on pousse son investigation, au-delà de la simple perception, de la simple acceptation du papier, lorsqu'on se questionne : quelle est la réalité du papier ? Sa couleur, sa forme, sa substance, ses particules atomiques, ou même ses particules subatomiques ? On ne peut pas trouver/expliquer l'essence du papier.
Sans passer par l'investigation on accepte simplement que c'est du papier.
Mais si on se questionne, on ne peut rien expliquer/trouver. Sur toutes choses, en particulier sur le concept du « moi »… Je suis ici, je suis tibétain, je suis un moine bouddhiste. Personne n'en doute. Mais si je me demande ou se trouve mon « moi »… Est-il dans ma tête, dans mon cœur, dans mon dos, ici ou là ?

Mon moi se trouve ici (désigne la paume de sa main) et parfois là, il n'y a pas vraiment de réponse. Si on interroge son esprit pour savoir si il est « je » ou « moi », quelque chose ne va pas. Dans ce cas, on ne peut pas employer les mots « mon esprit ». « Mon esprit »… tout le monde est d'accord, lorsque je dis « mon esprit ». Cela signifie que c'est « je », que c'est le moi qui possède l'esprit. On peut donc parler de « mon esprit », « ma pensée ». Cela veut dire essentiellement que la pensée et le moi sont deux entités séparées. Mais au-delà du corps, au-delà de l'esprit, le moi n'existe pas. Le moi est là ; mais si on s'interroge davantage, le moi n'a pas plus d'existence propre que le papier.

Cela nous amène à conclure que l'existence des choses dépend de nombreux autres facteurs. Elles n'ont pas d'existence propre, nous en concluons donc que les choses sont là, sans existence absolue. Ainsi, la nature de l'existence est forcément interdépendante et non indépendante. Et puisque l'existence des choses dépend d'autres facteurs tout est dépendant et non indépendant. Ainsi indépendant et dépendant sont deux opposés absolus. Il n 'y a pas de troisième alternative. C'est indépendant ou c'est dépendant.

Puisque notre investigation montre qu'il n'y a pas d'indépendance, la seule explication est que les choses existent, fonctionnent, sans existence propre. La seule alternative est la dépendance. Puisque la nature de l'existence est dépendante, l'indépendance est impossible à accepter. Ainsi la réalité de l'existence n'intervient qu'a la faveur d'autres facteurs et est dépendante par nature.
Dépendances et indépendance s'opposent. C'est indépendant ou c'est dépendant. Tout est dépendant. Il y a donc absence d'indépendance.

L'absence d'indépendance est ce qui définit shunya. C'est l'absence d'indépendance. Le sûtra dit que la forme n'est que vacuité. La forme est bien là. Puisque la forme existe, alors elle ne peut être que vide. Donc la forme n'est que vacuité. La vacuité n'est que forme de par l'absence d'indépendance, donc la dépendance est la seule possibilité. Et la dépendance signifie que d'autres facteurs entrent en jeu. Les raisons, les causes et les conditions ont alors réellement lieu d'être.

Si tout était indépendant, les causes et les conditions seraient inappropriées, elles n'auraient pas lieu d'être. Mais puisqu'il y a absence d'indépendance, alors les causes et les conditions deviennent réelles, elles entrent en jeu. La vacuité n'est donc que forme.


La vacuité du Bouddha, la vacuité de la vacuité.


Selon la tradition bouddhiste, il y a deux sortes de méditations. La première est basée sur la concentration sans investigation. On médite par exemple sur notre esprit, on se concentre uniquement sur notre esprit, sans se questionner davantage. On peut aussi méditer sur une représentation du Bouddha. Pas sur une statue, mais sur l'image du Bouddha que garde notre esprit. Notre représentation intérieure du Bouddha (désigne sa tempe).
Notre esprit se concentre dessus. Cette méditation demande de se concentrer sur une seule chose.
Pour comprendre l'autre forme de méditation, prenons un exemple. Le Bouddha est à cet instant dans notre esprit. Maintenant interrogez-vous sur ce qu'est le Bouddha. Est-il un corps ? Un esprit éclairé ? On a pas la réponse. C'est la même chose qu'avec le « moi ». Sans investigation, oui il y a un « moi », un « je ». Il y a bien une personne ici. Mais quand on interroge, elle disparaît.
C'est la même chose avec le Bouddha. Sans investigation le Bouddha est bien là. Notre professeur, notre maître. Mais si on s'interroge sur le Bouddha, il n'y a plus d'existence propre. Il y a donc vacuité du Bouddha. Et de la vacuité elle-même. Si on s'interroge sur ce qu'est la vacuité, on a pas la réponse.

Ainsi, le Sûtra du Cœur, ou plutôt le Prajñaparamita Sûtra, parle de la « vacuité de la vacuité ». Il y a donc deux vacuités, puis quatre vacuités, puis seize vacuité, puis dix-huit vacuité, puis vingt vacuité et ainsi de suite. La même chose s'applique à shunya, et nous avons vu que c'est applicable à l'infini. La vacuité de la vacuité ne fait donc pas exception.

Toute chose, y compris le Bouddha et la vacuité, tout est vide (vacuité). Mais les faits restent les faits. Nous connaissons la possession, le plaisir, toutes sortes de choses.



Y a t-il de l'espoir dans l'avenir de la race humaine ?


Non seulement les Japonais, mais de nombreux autres peuples, certains disent parfois « le monde entier », doivent faire face à une certaine instabilité et connaissent des problèmes . Y compris des problèmes économiques. Et ça ne concerne pas que les Japonais. Vous n'êtes pas seuls. Il y a beaucoup de gens comme vous. La question est : est-ce que l'humanité, le monde, sont condamnés ? Ou pas ? Je ne le crois pas.
L'humanité… à souffert dans le passé. Pendant plusieurs milliers d'années, plusieurs siècles. C'est vrai. Il y a toujours eu des problèmes dans l'histoire de l'humanité, des désastres, mais nous avons survécu.
Aujourd'hui, la seule menace est l'holocauste nucléaire. Si des fous déclenchaient un holocauste nucléaire, dans ce cas ce serait différent.

On ne peut pas nier qu'il y a des problèmes, de vrais problèmes, des tragédies, mais l'humanité survivra. Non seulement elle survivra, mais j'ai… des raisons de croire que ce siècle, le XXIème siècle, sera plus pacifique, plus harmonieux, plus fraternel. C'est mon sentiment, mon espoir. Parce qu'au XXème siècle, l'humanité a progressé. A appris. Les hommes sont passés par des épreuves très diverses, dont la guerre. En fait je pense que déjà depuis la fin du XXème siècle, l'humanité est plus mature. Cette plus grande maturité se traduit par des discussions sérieuses sur la non-violence, sur la préservation de l'environnement et de notre planète.
Des discussions sur les droits de l'homme, sur l'écologie, sur la liberté et la démocratie. Ce sont les signes d'une plus grande maturité des êtres humains.
Par exemple, parmi les Japonais comme parmi tous les peuples, le désir de paix, le désir… de voir disparaître l'arme nucléaire grandit partout. Partout également il y a un intérêt grandissant pour l'environnement.
Ces préoccupations prennent de plus en plus d'ampleur. Le concept de l'ahimsa, qui prône la non-violence, se développe également. Par conséquent, si nous, êtres humains, utilisons correctement notre intelligence, avec du cœur et une certaine ouverture d'esprit, je crois que rien n'empêche d'être optimiste quant à l'avenir de l'humanité.
Les quelques siècles à venir au moins, continueront dans cette direction. Dans plus de 1000 ans, je ne sais pas. C'est trop loin.
Il est très important de rester déterminé et confiant, d'associer l'intelligence humaine et le cœur. Les 2 doivent s'unirent.


Vivre avec le Sûtra du Cœur


Si on acquière de l'expérience grâce à une compréhension plus profonde et à une meilleure connaissance des concepts de vacuité et d'interdépendance, notre vision, notre esprit critique s’élargiront forcément.
Alors, dans la vie de tous les jours, lorsqu'on rencontrera un problème, l'ouverture de notre état d'esprit nous permettra d'en avoir une vision globale. Par conséquent, nous aurons beaucoup moins d'émotions perturbatrices.
Si notre esprit est trop étroit, le moindre petit élément peut le perturber. Donc avoir connaissance de shunya, de la relativité, de l'interdépendance, peut apporter beaucoup. De plus, un des messages clés du Bouddha, une des pratiques clés du bouddha-dharma est la compassion, karuna. Un altruisme sans limite.

Ainsi, associer un profond altruisme, un altruisme infini et la prise de conscience de shunya, c'est utile, c'est la clé.
http://sangha.leforum.eu/t5536-Le-S-tra ... htm#p34492
Ne pas railler, ne pas déplorer ni maudire, mais comprendre. Baruch Spinoza

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