Le Conseil de sécurité condamne à l’unanimité le tir de missile de Pyongyang
L’exécutif onusien s’est réuni en urgence, au lendemain d’un nouveau lancement nord-coréen. Il a menacé de « prendre des mesures significatives » contre le pays.

A l’unanimité, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné, lundi 13 février, le tir de missile effectué, la veille, par la Corée du Nord. Les quinze membres de l’exécutif onusien, y compris la Chine, principale alliée de Pyongyang, ont approuvé le texte proposé par les Etats-Unis affirmant que ce lancement constituait une « grave violation » des résolutions de l’ONU. « Il est temps que la Corée du Nord rende des comptes, non en mots mais en actes », a estimé le Conseil, qui a menacé de « prendre de nouvelles mesures significatives » contre le pays.
Le Conseil de sécurité s’était réuni d’urgence à la demande des Etats-Unis, du Japon et de la Corée du Sud, au lendemain d’un nouveau tir de missile balistique par Pyongyang destiné, selon Séoul, à tester la réaction du nouveau président américain Donald Trump. « La Corée du Nord est bien sûr un gros, gros problème. Nous nous en occuperons très fortement », a déclaré le républicain lors d’une conférence de presse conjointe à la Maison Blanche avec le premier ministre canadien Justin Trudeau.
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La Corée du Nord, menace nucléaire suprême en 2017 ?
Dans son discours de Nouvel An, le dirigeant de la RPDC, Kim Jong-un, a assuré que son pays en était aux préparatifs finaux avant le premier test d’un missile balistique intercontinental.

Comme à chaque début d’année, il s’est livré à ses rodomontades guerrières. Dans un discours prononcé dimanche, à l’occasion du passage en 2017, le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong-un, a annoncé que son pays « en était aux préparatifs finaux avant le premier test d’un missile balistique intercontinental ». CNN, The Wall Street JournalBien que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ait mené cinq essais nucléaires au cours de la décennie écoulée (octobre 2006, mai 2009, février 2013, janvier et septembre 2016) et procédé à plus de 20 tests de missile balistique rien qu’en 2016, jamais elle n’est parvenue à lancer un tel engin, d’une portée supérieure à 5 500 kilomètres, souligne The New York Times.Faisant litière des résolutions de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui, à maintes reprises, lui a enjoint de renoncer à son programme nucléaire, l’héritier des Kim, au pouvoir depuis décembre 2011, a affirmé avec une forfanterie mâtinée de mépris que la Corée du Nord était désormais « une puissance militaire de l’Orient que même le plus puissant des ennemis ne pourr[ait] toucher ». The Huffington PostLe chef suprême de la RPDC a également insisté sur le fait qu’il continuerait à étoffer son arsenal tant que les Etats-Unis demeureraient hostiles et poursuivraient leurs manœuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud – pays avec lequel Pyongyang est toujours techniquement en guerre depuis l’armistice de Panmunjom, signé le 27 juillet 1953. The IndependentPour Steve Evans, correspondant de la BBC à Séoul, les propos de Kim Jong-un s’adressent tout autant aux Nord-Coréens qu’à la communauté internationale, et en particulier à Washington. Dans les deux cas, il s’agit de mettre en exergue la force de la RPDC, ce qui est dans son intérêt s’il veut que son règne se pérennise.Les analystes de la région sont convaincus que le moment choisi pour de telles déclarations n’est pas fortuit : aux Etats-Unis, en effet, Barack Obama s’apprête à passer la main le 20 janvier à Donald Trump – lequel a assuré lundi soir qu’aucun missile nord-coréen n’atteindrait jamais le sol américain – tandis qu’en Corée du Sud, la présidente Park Geun-hye est affaiblie par une procédure de destitution.Dans un éditorial teinté d’appréhension, The Korea Herald s’inquiète du voile d’incertitude qui entoure 2017. Sa principale crainte ? Le caractère imprévisible du futur propriétaire à la Maison Blanche.
Avec son tir de missile, la Corée du Nord teste la Maison Blanche
Pour Washington, la Corée du Nord reste une « menace sérieuse » qui légitime toujours la mise en place d’un bouclier antimissile.

Le tir par la Corée du Nord, dimanche 12 février, d’un missile de moyenne portée, qui s’est abîmé en mer du Japon, vise à tester la politique que le président Trump entend mener à l’égard de la péninsule coréenne. Ce missile balistique de type Musudan amélioré (Pukguksong-2 selon KCNA, l’agence de presse nord-coréenne) a une portée allant jusqu’à 4 000 km. Lancé d’un site du nord-ouest du pays, à Kusong, proche de la frontière chinoise, il a parcouru 500 kilomètres. Ce tir, réussi selon Pyongyang, n’est qu’une piqûre de rappel : il ne s’agit pas d’un missile intercontinental capable d’atteindre les Etats-Unis, dont le dirigeant Kim Jong-un a annoncé, dans son message du Nouvel An, que sa mise au point était entrée dans sa phase finale.
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