oecuménisme...

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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Aubépine

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oecuménisme...

Ecrit le 20 janv.06, 04:25

Message par Aubépine »

Je reprends la discussion commencée dans le fil sur l'embryon et qui part vers l'oecuménisme. Les voies du Seigneur sont impénétrables...tous les chemins mènent à...
L'oecuménisme donc.
Ahasverus, je ne manquerai pas de lui demander si j'en ai l'occasion. Les précisions de bsm sont très intétressantes et j'aurai certainement une réponse du même genre.
Avec cette notion de transsubstantiation (je l'ai recopié sans copié/collé, j'espère que je ne me suis pas trompé :oops: ), il m'apparaît qu'il est peut-être plus facile pour un catholique d'aller communier dans une église anglicane ou protestante que l'inverse.
Ceci dit, je partage totalement l'idée de bsm. Tant que la volonté est d'aimer son prochain, quelque soit sa religion, on est sûr de ne pas se tromper.
Vouloir absolument ériger les uns contre les autres ne peut être une attitude louable (que cette attitude vienne de catholiques, d'anciens catholiques ou de qui que soit...)

bsm15

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Ecrit le 20 janv.06, 04:58

Message par bsm15 »

Eh là ! Je n'ai pas dit que tant que la volonté est d'aimer son prochain, on est sûr de ne pas se tromper ! Ce qui compte ce n'est pas la volonté mais les actes d'amour. Le catholicisme ce n'est pas "c'est l'intention qui compte" ! (Même si c'est très bien de vouloir aimer son prochain :D ! Mais la vie nous montre tous les jours - ou presque, heureusement - que même en voulant aimer son prochain il est possible de le blesser et de lui nuire... Voilà, c'était la grande phrase du jour sur le sens de la vie 8-) !

Concernant l'oecuménisme, je voulais dire que le propos était de comprendre que ce qui nous unit est plus important que ce qui nous sépare, à savoir que nous partageons beaucoup de choses et que c'est sur ce fond commun qu'il faut que nous insistions et que que nous discutions. Parce que s'engueuler avec un protestant pendant des heures sur la transsubstantiation, d'après ma jeune expérience cela ne fait guère avancer le schmilblick. Ce n'est qu'après avoir approfondi ce que nous partageons, après nous être mutuellement enrichi de nos différences de point de vue que nous pouvons en arriver aux points de désaccord, qu'il ne faut pas masquer.

Par exemple, après une longue discussion sur le sens de l'Eucharistie, un protestant pourra se rendre compte que chez les catholiques l'Eucharistie ce n'est pas que la transsubstantiation, mais aussi le mémorial, la commémoration, et le catholique pourra se rendre compte que chez les protestants la transsubstantiation reste souvent en filigrane du sacrifice eucharistique (il demeure par exemple chez beaucoup de protestants - les réformés si je me souviens bien - la notion de conssubstantiation). Ainsi l'un comme l'autre pourront revaloriser chacun de leur côté les angles de vue sur le sacrement qu'ils avaient pu négliger, cela enrichira leur foi, le catholique cessera de traiter le protestant d'hérétique et le protestant cessera de traiter le catholique de cannibale (hélas, cela arrive encore...).

Après cela et après cela seulement pourra se poser la difficile question de l'unité. Sur ce point précis par exemple, je crois que l'Eglise catholique a déjà revalorisé la vision de l'Eucharistie comme mémorial au concile Vatican II, et les protestants pourraient faire un pas sur le plan de la transsubstantiation (tout cela venant bien après le dialogue, et dans une perspective très lointaine, ne rêvons pas). Mais sur d'autres plans, ce pourrait être à l'Eglise catholique de faire le pas, par exemple en ayant une vision plus "dialoguante" des dogmes mariaux, tandis que les protestants (et les témoins de Jéhovah, n'est-ce-pas Brainstorm) arrêteraient de nous accuser de diviniser la Vierge Marie...
Etant bien entendu que nous n'avons pas à être d'accord sur tout. Il peut et doit subsister des espaces de dialogue - et il en reste d'ailleurs plus que veulent bien nous le faire croire certains théologiens interdits d'enseignement par l'Eglise qui se posent en victimes alors qu'ils ont - un peu, mais trop - joué la provocation.

Bon, tout ça peut faire un peu "I had a dream", mais je reste convaincu que nous sommes actuellement sur la bonne voie (c'est-à-dire une voie lente et difficile) et que Benoît XVI va clouer le bec à tous les prophètes du déclin de l'Eglise universelle, qui ont existé à toutes les époques et se sont toujours trompés.

Aubépine

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Ecrit le 20 janv.06, 07:17

Message par Aubépine »

bsm15 a écrit :Eh là ! Je n'ai pas dit que tant que la volonté est d'aimer son prochain, on est sûr de ne pas se tromper ! Ce qui compte ce n'est pas la volonté mais les actes d'amour. Le catholicisme ce n'est pas "c'est l'intention qui compte" !
Ah ! Enfin une occasion d'arrêter de louer tes propos ! :lol:
Tu me "chipottes" sur une phrase qui n'a pas lieu d'être reprise ! Il va de soi que la volonté d'aimer son prochain ne peut que se traduire par des actes et non pas rester à l'état de voeu pieux.
Pour le reste, comme d'hab...
Ce serait bien d'avoir l'avis de représentants d'autres religions !

Aubépine

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Ecrit le 20 janv.06, 21:01

Message par Aubépine »

Autant continuer ici le débat sur l'oecuménisme Ahasverus.
Ahasverus a écrit :Si tu veux mon avis, a moins d'un miracle, toute les bonnes intentions d'union vont voller en eclat.
Tu n'y crois pas, toi, aux miracles ?
En ce qui concerne l'avis de Pie XII sur Adam, j'avoue que je ne le connaissais pas. S'il est bien tel que tu le présentes, au jour d'aujourd'hui, je m'assoie dessus !
Je dois bientôt me pencher sur la Genèse. Je te tiendrai éventuellement au courant...

septour

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Ecrit le 20 janv.06, 23:05

Message par septour »

l'oeucuménisme est est une belle et bonne chose en soi,mais impossible a realiser sans laisser tomber ttes nos croyances au sujet de dieu et surtout sans laisser aller ttes nos religions,leurs dogmes,leurs regles.
c'est cependant un début,si la volonté d'unifier les humains autour de dieu persiste et s'amplifie,des choses extraordinaires peuvent arriver. :lol:

ahasverus

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Ecrit le 20 janv.06, 23:55

Message par ahasverus »

Aubépine a écrit :Autant continuer ici le débat sur l'oecuménisme Ahasverus. Tu n'y crois pas, toi, aux miracles ?
En ce qui concerne l'avis de Pie XII sur Adam, j'avoue que je ne le connaissais pas. S'il est bien tel que tu le présentes, au jour d'aujourd'hui, je m'assoie dessus !
Je dois bientôt me pencher sur la Genèse. Je te tiendrai éventuellement au courant...
Et toi tu as besoin de miracle pour croire?

Pour ceux qui n'ont pas suivi la conversation dans un autre fil :
Les eglises protestantes ordonnent des femmes et des homosexuels.
C'est un fait que l'Eglise de Rome a grandes peines a digerer.

Il n'est donc pas inpossible dans un avenir plus ou moins lointain de voir un jour a la tete d'une de ces denomination protestantes le cauchemar absolu : Une lesbienne pratiquante qui a un enfant par inseminatation artificielle.
Comme les chefs des eglises "Parralleles" sont acceuillis a Rome avec les termes "Mon cher frere", le pape de l'epoque va t'il les aceuillir avec les termes "Ma chere Soeur, ma chere belle soeur et ma chere petite niece" :lol:
Rigolez pas trop vite, vu la conjecture actuelle, c'est pas "Si", mais "Quand".

bsm15

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Ecrit le 21 janv.06, 00:40

Message par bsm15 »

Mais oui ahasverus, l'histoire a un sens, tu as compris le sens de l'histoire, tout ira toujours dans le même sens, et dans vingt ans le pape sera une lesbienne (et je respecte tout à fait les lesbiennes).

Le problème, vois-tu, c'est que rien n'est moins sûr... Il pourrait bien se produire (peut-être même est-ce en train de se produire) un certain... retournement de tendance (je parle des pays occidentaux). Il se pourrait que les ordinations de femmes et d'homosexuels soient des événements marginaux, dont les média nous abreuvent mais que nous devrions relativiser. Il se pourrait que les femmes n'aient pas du tout envie de devenir prêtres, à part quelques exceptions aussitôt montées en épingle. Il se pourrait que la plupart des femmes qui ont avorté ne veuillent recommencer à aucun prix. Il se pourrait que la plupart des homosexuels ne veuillent pas du mariage et de l'adoption. Il se pourrait que la pratique religieuse reprenne chez les jeunes. Il se pourrait que les catholiques soient en train de comprendre que Benoît XVI n'est pas un vilain facho.

Tout ça te fait peur, ahasverus ? Cela ne va pas dans ton sens de l'histoire ? Et bien réveille-toi, c'est ce qui se passe en Occident en ce moment.

Pasteur Patrick

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Ecrit le 21 janv.06, 01:58

Message par Pasteur Patrick »

Attention à ce que l'ondit.
Les églises protestantes n'ordonnnent de lesbiennes ou d'homosexuels, mais des hommes et des femmes.
La réalité est quelque peu difféente.
Il se fait que les femmes sont appelées au ministère pastoral depuis 50 ans en milieu réformé, le milieu anglican et luthérien a mis plus de temps pour accpeter le ministère féminin. C'est très récent, je pense.

L'homosexualité constitu un problème théologique en soi et bien différencié de celui du ministère pastoral féminin.
Les églises réformées sont divisées sur lesujet et il n epeut être question de trouver une réponse commune, mais des réponses nuancées.
Au sein de chaque association d'églises, cette division se retrouvera et on n'obligera jamais aucune église particluière à avoir une pasteure si l'église ne l'admet pas car , dans le protestantisme, c'est l'église locale qui appelle un cadidat pasteur, homme ou femme. Les textes juridiques admettent que le mot est épicène ! C'est donc bien une victoire de ceux qui ont voulu faire admettre la réalité du pastorat féinin. Mais la liberté reste à la réalité locale.
De là, on pourrait dire qu'il en sera aussi de l'homosexualité du pasteur ou de la pasteure.
Mais il me semble que les "pasteur" qui sont homosexuels, ne l'ont dit qu'après avoir été ministre d'une église locale un certain temps et qu'il n'était plus possible de la cacher à la paroisse ! Ca s'est passé de cette façon en Belgique, dans les années '80. Ailleurs, je ne sais.

Aujourd'hui.
Nous voyons que de plus enplus de femmes se destinent au ministère pastoral et entreprennent des études en Faculté de théologie. De plus en plus, mais le chiffre absolu reste encore anecdotique par rapport aux candidats masculins.
Entreprendre des études de théologie ne signifie pas nécessairement une vocation "pastorale", mais un intérêt, une vision de service ou d'enseignement au sein de l'église en général. Il existe plusieurs façon d'envisager un service dans l'Eglise.
Ls femmes sont présentes depuis fort longtemps dans l'adminsitration spirituelle des églises locales (les Consistoires), elles s'occupent de la catéchèse depuis belle lurette aussi, voire de l'enseignement religieux dans le cadre des Ecoles en Belgique où un diplôme de théologie universitaire est requis pour les degrés supérieurs de l'Enseignement Secondaire !
A l'échelon ds districts (qui représentent au sein d'une association d'église, un groupement régional ou provincial par pexemple), la représentation des femmes est un eexigence pratiquée depuis bien longtemps par les Eglises protestantes.
Le problème récurrent, c'est de trouver des femmes disponibles.
Mais c'est faisable car cela se vit très bien chez nous !

Dire que des femmes n'ont pas envie d'être prêtresse, est un peu facile, car on les a persuadé que ceministère n'était pas pour elles !
Le pastoralt féminin est une réalité viable dans nombre de communautés réformées, luthériennes, anglicanes.
C'est comme lemariage des prêtres: inutile de le rappeler pour les églises issues de la réforme, mais il faut le dire aussi de toutes les églises orthodoxes et des synagogues et des mosquées.
Le célibat constitue plutôt l'exception et non la règle en cette matière. Mais il est des évidences qui semblent échapper à d'aucun.
Salut

ahasverus

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Ecrit le 21 janv.06, 04:34

Message par ahasverus »

bsm15 a écrit :Mais oui ahasverus, l'histoire a un sens, tu as compris le sens de l'histoire, tout ira toujours dans le même sens, et dans vingt ans le pape sera une lesbienne (et je respecte tout à fait les lesbiennes).

Le problème, vois-tu, c'est que rien n'est moins sûr... Il pourrait bien se produire (peut-être même est-ce en train de se produire) un certain... retournement de tendance (je parle des pays occidentaux). Il se pourrait que les ordinations de femmes et d'homosexuels soient des événements marginaux, dont les média nous abreuvent mais que nous devrions relativiser. Il se pourrait que les femmes n'aient pas du tout envie de devenir prêtres, à part quelques exceptions aussitôt montées en épingle. Il se pourrait que la plupart des femmes qui ont avorté ne veuillent recommencer à aucun prix. Il se pourrait que la plupart des homosexuels ne veuillent pas du mariage et de l'adoption. Il se pourrait que la pratique religieuse reprenne chez les jeunes. Il se pourrait que les catholiques soient en train de comprendre que Benoît XVI n'est pas un vilain facho.

Tout ça te fait peur, ahasverus ? Cela ne va pas dans ton sens de l'histoire ? Et bien réveille-toi, c'est ce qui se passe en Occident en ce moment.
En electricite on utilise des colliers de serrage
Image
Ces colliers, une fois qu'on a engage le bout male dans la partie femelle et qu'on a commence a serrer, il est impossible de desserer. La seule maniere de liberer c'est de couper le colier avec une pince.
La doctrine de l'Eglise catho me fait penser a un grand collier de serrage.
Une fois qu'on s'est declare infaillible, c'est fini, tout retour en arriere devient impossible sans perte de credibilite.
Benois XVI n'est pas un vilain facho, il est un homme enferme dans une impasse dont il ne peut sortir alors il joue avec les quelques jouets qui lui reste. Il va sortir une encyclique, L'amour Divin, a moins d'un miracle, ca va etre un catalogue de lieux communs ou il va ressasser de la vieille soupe.
Quand on a claques les portes les unes apres les autres, il reste tres peu de jeu dans les manches et le col commence a faire mal.
Il se pourrait que les femmes veuillent etre pretre? Alons donc, elle dirigent des multinationales, elles dirigent des pays et dans tous ces domaines elle se revelent superieures aux hommes.
Les femmes qui ont avorte, remises dans la memes situation referont exactement la meme chose.
Tu es en train de t'enfermer dans un reve de "on pourrait" ou le collier pourrait tout a coup fonctionner a l'envers.
C'est a toi de te reveiller, moi c'est fait depuis longtemps.

Patrick,
J'aurais espere que tu comprenne que quand je dis "homosexuel" ou "Lesbienne" je parle d'homme et de femmes qui sont homosexuels, bien qu'en parlance vaticane il s'agit de sous hommes et de sous femmes.
Les eglises reformees ont l'intelligence de juger les gens sur leur intellect et sur leur apport a la societe et non sur leur sexe ou tendance sexuelles.
N'oublions pas que les femmes ont du se battre pour etre reconnue comme citoyenne. Maintenant elle demontrent qu'elles peuvent etre des super citoyenne. Le monde serait bien plus tranquille si elles etaient a la maison blanche, a l'Elysee ou au Kremlin.

Pasteur Patrick

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Ecrit le 21 janv.06, 12:04

Message par Pasteur Patrick »

Salut ahasverus,
merci pour ton complément,mais je ne faisais que préciser l'une ou l'autre chose, sans plus.
Je connais la position "officielle" du Vatican sur cet épineux problème impossible à régler. Je ne suis pas certainque la position vaticane dise que les homosexuels sont des sous-hommes et des sous-femmes. Il y a un appel formel à la conversion et l'inacceptation d'une situation qui a évolué. Cest curieux de lapart de l'Eglise romaine car d'habitude, elle est assez ouverte au monde et s'adapte bien à des modèles sociétaux très différents! Elle accepte des pratiques superstitieuses d'un autre âge, voire du Moyen Age et de la Renaissance, et continue cependant à maintenir un cap très dur envers "certaines pratiques sexuelles" au nomd'une lecture dogmatique assez sclérosée parfois et même "mortifère" !

Disons, pour finir, que les protestants acceptent certaines réalités et font "avec" sans détour. Mais il n'y a pas de position officielle protestante (ce serait aller contre le principe protestant) ni de réponse définitive chez nous et pour tous,c'est pourquoi, je pense, que certaines communautés plus ouvertes aumonde et à son évolution et plus libérales choisissent d'aller au-delà des préjugés habituels.

Salut

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Ecrit le 21 janv.06, 19:52

Message par ahasverus »

Cest curieux de lapart de l'Eglise romaine car d'habitude, elle est assez ouverte au monde et s'adapte bien à des modèles sociétaux très différents
Avec un enorme bemol.
A condition que ces modeles soient a l'interieur de criteres tres severes.
Dois je rappeler l'attitude de l'Eglise vis a vis de la theologie de liberation qu'elle a prefere museler au lieu de la supporter, quitte a l'aider a trouver les bonnes orientations.
Pourquoi Karl Marx n'a t'il pas droit au chapitre?

Pasteur Patrick

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Ecrit le 22 janv.06, 00:32

Message par Pasteur Patrick »

Moi, par contre, et sans vouloir t'embêter, je mettrais un bécarre à ton bémol. Pourquoi ?
Pour la raison que selon le principe de la double morale dont j'ai évoqué quelques traits il y a quelques mois déjà, ce que l'Eglise catholique romaine a interdit en Amérique latine, elle l'a non seulement autorisé, mais encouragé en Europe orientale! Comme quoi ! Guère aisé par conséquent de tirer parti de la condamnatiopn de la théologie de la libération de Leonardo Boff et d'autres alors que quelques années plus tard l'Eglise "intervenait fortement" pour faire basculer le Rideau de fer dont les plus anciens parmi nous se souviennent encore très bien.
L'Eglise romaine est comme toutes les Eglises (sauf du point de vue de lataille!), traversée par des courants idéologiques, spirituelles et théologiques divers et parfois contradictoires, mais elle ne réagit pas de manière identique partout alors qu'on s'y attendrait, au vu de sa structure en pyramide héritée de son passé médiéval.
Marx? dépassé. Qui en parle encore à part quelques nostalgiques nés avant guerre ?

Salut

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Ecrit le 22 janv.06, 00:42

Message par bsm15 »

Ce n'est pas "la Théologie de la Libération" en bloc qui a été condamnée par l'Eglise, en effet. Ce sont les errements de nombreux ecclésiastiques qui en sont venus à s'impliquer dans des mouvements marxistes (et l'anthropologie marxiste et l'anthropologie chrétienne n'ont rien, mais alors rien à voir), parfois même à cautionner la violence de certains mouvements, qui ont amené l'Eglise à mettre son nez dans cette affaire.

Toutes proportions gardées, le même problème s'était posé en France au moment de l'affaire des prêtres ouvriers.

Voici un extrait de Evangelii Nutiandi (1975)

Un message de libération

30. On sait en quels termes en ont parlé, au récent Synode, de nombreux Evêques de tous les continents, surtout les Evêques du Tiers-Monde, avec un accent pastoral où vibrait la voix de millions de fils de l'Eglise qui forment ces peuples. Peuples engagés, avec toute leur énergie, dans l'effort et le combat de dépassement de tout ce qui les condamne à rester en marge de la vie : famines, maladies chroniques, analphabétisme, paupérisme, injustices dans les rapports internationaux et spécialement dans les échanges commerciaux, situations de néocolonialisme économique et culturel parfois aussi cruel que l'ancien colonialisme politique. L'Eglise, ont répété les Evêques, a le devoir d'annoncer la libération de millions d'êtres humains, beaucoup d'entre eux étant ses propres enfants ; le devoir d'aider cette libération à naître, de témoigner pour elle, de faire qu'elle soit totale. Cela n'est pas étranger à l'évangélisation.

En rapport nécessaire avec la promotion humaine

31. Entre évangélisation et promotion humaine - développement, libération - il y a en effet des liens profonds. Liens d'ordre anthropologique, parce que l'homme à évangéliser n'est pas un être abstrait, mais qu'il est sujet aux questions sociales et économiques. Liens d'ordre théologique, puisqu'on ne peut pas dissocier le plan de la création du plan de la Rédemption qui, lui, atteint les situations très concrètes de l'injustice à combattre et de la justice à restaurer. Liens de cet ordre éminemment évangélique qui est celui de la charité : comment en effet proclamer le commandement nouveau sans promouvoir dans la justice et la paix la véritable, l'authentique croissance de l'homme ? Nous avons tenu à le signaler Nous-même en rappelant qu'il est impossible d'accepter "que l'oeuvre d'évangélisation puisse ou doive négliger les questions extrêmement graves, tellement agitées aujourd'hui, concernant la justice, la libération, le développement et la paix dans le monde. Si cela arrivait, ce serait ignorer la doctrine de l'Evangile sur l'amour envers le prochain qui souffre ou est dans le besoin". (Alloc. Pour l'ouverture de la IIIe assemblée générale du Synode des Evêques, 27/9/1974)
Eh bien, les mêmes voix qui avec zèle, intelligence et courage ont abordé au cours du Synode ce thème brûlant, ont, à notre grande joie, fourni les principes illuminateurs pour bien saisir la portée et le sens profond de la libération telle que l'a annoncée et réalisée Jésus de Nazareth et telle que l'Eglise la prêche.


Sans réduction ni ambiguïté

32. Il ne faut pas nous cacher, en effet, que beaucoup de chrétiens généreux, sensibles aux questions dramatiques que recouvre le problème de la libération, en voulant engager l'Eglise dans l'effort de libération, ont fréquemment la tentation de réduire sa mission aux dimensions d'un projet simplement temporel ; ses buts à une visée anthropocentrique ; le salut dont elle est messagère et sacrement, à un bien-être matériel ; son activité, oubliant toute préoccupation spirituelle et religieuse, à des initiatives d'ordre politique ou social. Mais s'il en était ainsi, l'Eglise perdrait sa signification foncière. Son message de libération n'aurait plus aucune originalité et finirait par être facilement accaparé et manipulé par des systèmes idéologiques et des partis politiques. Elle n'aurait plus d'autorité pour annoncer, comme de la part de Dieu, la libération. C'est pourquoi Nous avons voulu souligner dans la même allocution à l'ouverture de la troisième Assemblée synodale "la nécessité de réaffirmer clairement la finalité spécifiquement religieuse de l'évangélisation. Cette dernière perdrait sa raison d'être si elle s'écartait de l'axe religieux qui la dirige : le Règne de Dieu avant toute autre chose, dans son sens pleinement théologique". (Alloc. Pour l'ouverture de la IIIe assemblée générale du Synode des Evêques, 27/9/1974)


La libération évangélique

33 De la libération que l'évangélisation annonce et s'efforce de mettre en oeuvre, il faut dire plutôt :
- elle ne peut pas se cantonner dans la simple et restreinte dimension économique, politique, sociale ou culturelle, mais elle doit viser l'homme tout entier, dans toutes ses dimensions, jusque et y compris dans son ouverture vers l'absolu, même l'Absolu de Dieu ;
- elle est donc rattachée à une certaine conception de l'homme, à une anthropologie qu'elle ne peut jamais sacrifier aux exigences d'une quelconque stratégie, d'une praxis ou d'une efficacité à court terme.


axée sur le Règne de Dieu

34. C'est pourquoi, en prêchant la libération et en s'associant à ceux qui oeuvrent et souffrent pour elle, l'Eglise - sans accepter de circonscrire sa mission au seul domaine du religieux, en se désintéressant des problèmes temporels de l'homme - réaffirme la primauté de sa vocation spirituelle, elle refuse de remplacer l'annonce du Règne par la proclamation des libérations humaines, et elle proclame que même sa contribution à la libération est incomplète si elle néglige d'annoncer le salut en Jésus-Christ.


sur une vision évangélique de l'homme

35. L'Eglise rapproche mais n'identifie jamais libération humaine et salut en Jésus-Christ, car elle sait par révélation, par expérience historique et par réflexion de foi que toute notion de libération n'est pas forcément cohérente et compatible avec une vision évangélique de l'homme, des choses et des événements ; elle sait qu'il ne suffit pas d'instaurer la libération, de créer le bien-être et le développement, pour que le Règne de Dieu arrive.
Bien plus, l'Eglise a la ferme conviction que toute libération temporelle, toute libération politique - même si elle s'efforce de trouver sa justification dans telle ou telle page de l'Ancien ou du Nouveau Testament, même si elle réclame pour ses postulats idéologiques et ses normes d'action l'autorité des données et des conclusions théologiques, même si elle prétend être la théologie pour aujourd'hui - porte en elle-même le germe de sa propre négation et déchoit de l'idéal qu'elle se propose, tant que ses motifs profonds ne sont pas ceux de la justice dans la charité, tant que l'élan qui l'entraîne n a pas de dimension vraiment spirituelle et que son but final n'est pas le salut et la béatitude en Dieu.


Comportant une nécessaire conversion

36. L'Eglise tient certes comme important et urgent de bâtir des structures plus humaines, plus justes, plus respectueuses des droits de la personne, moins oppressives et moins asservissantes, mais elle est consciente que les meilleures structures, les systèmes les mieux conçus deviennent vite inhumains si les pentes inhumaines du coeur de l'homme ne sont pas assainies, s'il n'y a pas une conversion du coeur et du regard de ceux qui vivent dans ces structures ou les commandent.


Excluant la violence

37. L'Eglise ne peut pas accepter la violence, surtout la force des armes - incontrôlable lorsqu'elle se déchaîne - et la mort de qui que ce soit, comme chemin de libération, car elle sait que la violence appelle toujours la violence et engendre irrésistiblement de nouvelles formes d'oppression et d'esclavage souvent plus lourdes que celles dont elle prétendait libérer. Nous l'avons dit clairement au cours de notre voyage en Colombie: Permettez enfin que Nous vous exhortions à ne pas mettre votre confiance dans la violence et dans la révolution ; c'est contraire à l'esprit chrétien, et cela peut aussi retarder, et non favoriser, l'élévation sociale à laquelle vous aspirez à bon droit" (Allocution aux campesinos 23/8/1968) "Nous devons dire et réaffirmer que la violence n'est ni chrétienne ni évangélique et que les changements brusques ou violents des structures seraient fallacieux, inefficaces en eux-mêmes et certainement non conformes à la dignité du peuple". (Paul VI, Alloc. Prononcée à Bogota pour la journée du développement 23/8/1968)

38. Ceci dit, Nous nous réjouissons que l'Eglise prenne une conscience toujours plus vive de la façon propre, foncièrement évangélique, qu'elle a de collaborer à la libération des hommes. Et que fait-elle ? Elle cherche de plus en plus à susciter de nombreux chrétiens qui se donnent à la libération des autres. Elle fournit à ces chrétiens "libérateurs" une inspiration de foi, une motivation d'amour fraternel, un enseignement social auquel le vrai chrétien ne peut pas ne pas être attentif mais qu'il doit poser à la base de sa sagesse et de son expérience pour le traduire concrètement en des catégories d'action, de participation et d'engagement. Tout cela, sans se confondre avec des attitudes tactiques ni avec le service d'un système politique, doit caractériser l'élan du chrétien engagé. L'Eglise s'efforce d'insérer toujours le combat chrétien pour la libération dans le dessein global du salut qu'elle annonce elle-même.
Ce que Nous venons de rappeler ici émerge plus d'une fois dans les débats du Synode. Nous avions d'ailleurs voulu consacrer à ce thème quelques mots d'éclaircissement dans l'allocution que Nous adressions aux Pères à l'issue de l'Assemblée. (Alloc. Pour la clôture de la IIIe assemblée générale du Synode des Evêques, 26/10/1974)
Toutes ces considérations devraient aider, il faut l'espérer, à éviter l'ambiguïté que revêt très souvent le mot "libération" dans les idéologies, les systèmes ou les groupes politiques. La libération que proclame et prépare l'évangélisation est celle que le Christ lui-même a annoncée à l'homme par son sacrifice.


La liberté religieuse

39. De cette juste libération liée à l'évangélisation, qui cherche précisément à réaliser des structures sauvegardant la liberté humaine, on ne peut séparer la nécessité d'assurer tous les droits fondamentaux de l'homme, parmi lesquels la liberté religieuse tient une place de première importance. Nous avons récemment parlé de l'actualité de ce problème, en relevant "combien de chrétiens, aujourd'hui encore, sont étouffés par une oppression systématique parce qu'ils sont chrétiens, parce qu'ils sont catholiques ! Le drame de la fidélité au Christ et de la liberté religieuse continue, même s'il est camouflé derrière des déclarations catégoriques en faveur des droits de la personne humaine et de la société". (Alloc. à l'audience générale du 15/10/1975)

ahasverus

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Ecrit le 22 janv.06, 17:40

Message par ahasverus »

bsm15 a écrit :Ce n'est pas "la Théologie de la Libération" en bloc qui a été condamnée par l'Eglise, en effet.
.../...
Un theoricien du communisme qui defend l'ideologie du communisme.
37. L'Eglise ne peut pas accepter la violence, surtout la force des armes - incontrôlable lorsqu'elle se déchaîne - et la mort de qui que ce soit, comme chemin de libération, car elle sait que la violence appelle toujours la violence et engendre irrésistiblement de nouvelles formes d'oppression et d'esclavage souvent plus lourdes que celles dont elle prétendait libérer
Ca depends qui a les armes. Entre les mains de ceux qui se defendent contre le gauchisme, c'est OK.
A la meme epoque, 1975, le catholique Pinochet torturait ceux qui s'opposait a sa politique,
la junte militaire catholique d'Argentine kidnappait ses opposants et le jetaient dans la mer d'helicopteres,
Le Bresil etait sous la domination des generaux catholiques.
Au Nicaragua, les Sandinistes vont virer le grand catholique Somoza, et le remplacer par un parti gauchiste qui contient des pretres parmi ses dirigeants, au grand scandale du Vatican.

Et dans tous les cas, L'eglise etait silencieuse.
Lej Walesa avait le support de Karol Woitsila contre le communisme, a la meme epoque, les meres des disparaedos de la plaza de Mayo a Buenos Aires avaient droit a l'ignorance. Evidement elles etaient les meres de gauchistes pour la plupart athees.

L'encyclique n'addresse pas les conditions sociales plus que deplorables qui regnaient, et regnent toujours en Amerique Latine et dans tous les pays sous sa domination.
Le probleme dans tous ces pays ce sont les grands proprietaires qui s'enrichissent en conservant la population dans une pauvrete miserable. Ces memes grand proprietaires sont les defenseurs farouches du clerge.
"Aussi longtemps que je demandais aux gens d'aider les pauvres, on m'appelait un saint. Mais lorsque j'ai posé la question: pourquoi y a-t-il tant de pauvreté ? on m'a traité de communiste ..."
Cardinal Helder Câmara.
Dom Camara sera vire et remplace par José Cardoso, membre de l'Opus Dei, et plus dans la ligne vaticane.
Tous ceux qui ont compris leur devoir evengelique de defendre les pauvres, dom Samuel Ruiz, évêque de San Cristobal de Las Casas, au Mexique, de celle du cardinal Arns, archevêque de Sao Paulo, ou encore de celle du cardinal Lorscheider, archevêque de Forteleza et président de la Conférence nationale des évêques brésiliens, ont ete nettoyes et remplaces par des marionettes vaticanes.
Quand dom Helder ose affirmer : « Ce sont les pauvres qui m’évangélisent ! », il bouleverse fondamentalement le fonctionnement hiérarchisé, vertical, de l’institution-Église, selon lequel ce sont les évêques et les prêtres qui ont la charge d’évangéliser les pauvres, et non l’inverse. Les « pauvres » restent bien entendu l’objet de toute la sollicitude de l’Église, mais de là à les transformer en acteurs de la conversion du monde...
On fait la collecte dans les eglises, on plante des troncs "pour les pauvres" un peu partout, mais on leur interdis le droit a la parole.
S’il convient de changer l’ordre social ­ et Jean Paul II a affirmé très fréquemment qu’il était nécessaire de le faire ­ c’est aux élites de s’en charger. Or c’est très précisément la conception que développait José Maria Escriva de Balaguer quand, dans l’Espagne des années 1930, il fondait l’Opus Dei...
On risque d'attendre longtemps. La parabole du jeune homme riche n'est pas dans la doctrine d'Opus Dei.
Sans trop s’appesantir sur ce personnage, il faut quand même rappeler sa longue collaboration, si ce n’est son amitié, avec le général Franco, plus tard son admiration pour Pinochet, son goût du secret, des honneurs et de l’argent. Pour un « saint » ­ c’est nous qui mettons les guillemets ­, tout cela est quand même embêtant.
L'ordre des Franciscains qui ont toujours ete du cote des pauvres a ete degomme, l'Opus Dei qui est implante au milieu de elites a eu une promotion.
Je doute tres fort que c'est ce que le Christ avait en tete.

Quand on voit le boulversement en train de se passer en Amerique Latine, Ce ne sont pas les elites qui ont decide de prendre les choses en mains, mais le petit peuple. Si l'Espagne est une indication, on peut s'attendre a la meme chose au Chili, en Bolivie, au Venezuela. L'hegemonie de l'Eglise en Amerique Latine est en train de vivre ses derniers jours.

Aubépine

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Ecrit le 22 janv.06, 21:56

Message par Aubépine »

J'ai appris la tolérance et je m'applique à chercher l'Esprit Saint partout. Je ne doute plus qu'il y en ait aussi dans l'Opus Déi. Mais quelle voie difficile est la leur ! Les risques de dérapage sont énormes. La volonté que des gens avec le "talent d'intelligence" se sentent appelés à prendre leurs responsabilités sur terre est louable. Mais il ne faut jamais oublier que c'est pour être au service des pauvres (d'esprit, de coeur, d'argent, etc..) et de la parole du Christ, pas à son propre service, pas au service du pouvoir sur l'homme et de l'argent...

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