avatar a écrit : ↑15 oct.20, 09:52
Je vous contredis encore Patrice et Arké mais le chrétien pardonne même à celui qui continue à mal agir, il rend le bien pour le mal.
Souvenez vous de l'échange rapporté en Matthieu 18:
21Alors Pierre s'approcha de lui, et dit: Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi? Sera-ce jusqu'à sept fois? 22Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante dix fois sept fois.
Trouvé sur le site La Croix/Croire :
Bouddhisme : le pardon est un acte de sagesse libératrice
Voici une distinction fondamentale : dans le bouddhisme tout s'explique sans l'existence d'un Dieu d'amour unique et absolu, tandis que dans le christianisme rien ne s'explique sans Lui.
Pour un chrétien, le pardon de Dieu est primordial. À travers ce pardon, Dieu libère l'homme de la prison dans laquelle il s'enferme par son comportement vis-à-vis des autres, vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis de Dieu. Le pardon de Dieu invite l'homme à recommencer chaque jour et à aller toujours plus loin.
Dieu appelle aussi chacun à pardonner à ses semblables - c'est-à-dire à renoncer à la tentation d'enfermer autrui dans sa manière de se comporter à un moment donné, et à faire cela sans limites. C'est ainsi qu'un chrétien avance sur le chemin de la perfection.
Ci-dessus une explication du point de vue chrétien.
Du point de vue bouddhique voila ce que j'en sais.
Comme citer plus haut dans le Dhammapada, le Bouddha recommande de ne pas garder de ressentiment pour un personne qui vous a causer du tort. Car tant que vous le faites, vous n'êtes pas en paix avec vous même. Et si vous n'êtes pas en paix avec vous même, vous êtes susceptible de nuire autour de vous à des gens qui ne vous ont rien fait, qui ne sont pas ceux ou celui qui vous a causé du tort. Le Bouddha fait remarquer que nous croyons être la même personne d'instant en instant, donc nous restons prisonniers du passé, des offenses passées, nous croyons que le "moi" qui a été offensé hier est toujours le même que le "moi" d'aujourd'hui. Alors nous restons attaché aux offenses que l'on nous a faites, nous les traînons parfois des mois, des années... pour notre plus grand malheur. Car nous nous faisons souffrir nous même. Un jour un homme était venu le voir et avait été très grossier et agressif avec Lui, l'avait insulté. Puis était parti. Le Bouddha était resté impassible. Pris de remord l'homme était revenu voir le Bouddha le lendemain pour d'excuser, demandé pardon. Le Bouddha lui avait dit en substance : je ne peux vous pardonner, celui que vous avez offensé hier n'est plus, mais je vous promets que si je l croise un jour de nouveau, je lui dirais de vous pardonner.
Tout comme Jésus fut trahi par Judas, le Bouddha a eu aussi un "traître" dans ses rangs qui par ambition se retourna contre lui. Ce traître provoqua un schisme dans la communauté et poussa la folie jusqu'a tenté de faire assassiner les Bouddha par 3 fois. Une des fois il réussi à le blessé. Le Bouddha interdit formellement toute représailles. Plus tard le traître finit par perdre tous ses soutiens, tomber gravement malade, et à l'agonie, avant de mourir, il se fit porter auprès du Bouddha pour demander pardon, et le Bouddha le pardonna. Il faut dire que tenter de tuer un Bouddha est karmiquement un des actes les plus défavorable qui soit. Ce qui attendait ce traître après la mort était épouvantable. Le Bouddha n'avait surement pas le coeur d'en rajouter.
Le ressentiment est lié à la colère et pour le Bouddha la colère était la pire émotion qui soit. Bien que devenu totalement non-violent et se refusant à tuer quoi que ce soit, il fit une exception un jour, en théorie, quand on lui demanda si il y a malgré tout une chose qu'il accepterait de tuer si il le pouvait, il répondit, oui : la colère.
La colère/haine/aversion est un des 3 poisons fondamentaux, une des 3 racines du mauvais karma (avec l'ignorance et le désir). Et en générale ce poison vient d'une conception erronée, que ce soit une conception erronée de soi, de son environnement, de l'univers. Si on voit correctement la réalité telle qu'elle est et qu'on l'accepte, il n'est plus possible d'être en colère, car on ne se fait plus aucune illusion sur quoi que ce soit. On ne peut plus détester personne.
Il y a un petit dicton que l'on prête au Bouddha :
"Demeurer en colère c'est comme saisir un charbon ardent avec l'intention de le jeter sur quelqu'un : c'est vous qui vous brûlez".
La première victime du ressentiment, du non-pardon, même si l'autre s'est excusé, c'est celui qui refuse de pardonner.
Pour un chrétien, pardonner a un homme même a un ennemi déclaré, même a quelqu'un qui vous fait du mal, c'est se garantir aussi le pardon de Dieu au moment du jugement. Celui qui a pardonné a son frère humain sera pardonné par Dieu, celui qui n'aura pas pardonné a son frère humain ne sera pas pardonné par Dieu. Et sur la croix Jésus, malgré la trahison de Judas et l'abandon de tous ses disciples, malgré la torture, l’humiliation, malgré la douleur de voir sa mère prostrée de douleur a quelque mètres de lui en train de le voir agoniser, malgré le sentiment d'avoir été aussi abandonné par le Père, malgré tout cela, Jésus a dit "Père, pardonne leur". Et il a ajouté : "parce qu'il ne savent pas ce qu'ils font". Donc ils ne mesurent pas le mal qu'ils font. Jésus lui a chercher à comprendre ceux qui lui faisait du mal, et ce qu'il a compris c'est que ses bourreaux n'étaient pas conscients du mal qu'ils faisaient. N'en étant pas conscient il ne pouvaient pas être vraiment tenus pour responsables.
On trouve une logique proche dans le bouddhisme ou l'intention de l'acte est primordiale pour ce qui est de la production de karma positif ou négatif.
Pour un chrétien il faut pardonner pour être en temps voulu traité avec indulgence par Dieu au moment du jugement.
Pour un bouddhiste on se doit de pardonner par compassion pour soi-même car garder rancœur, ressentiment, c'est se faire du mal, se ronger de l'intérieur, et on risque sous le coup de cette douleur qu'on s'inflige soi-même, de faire du mal aux autres. De plus le bouddhisme encourage a se demander si vraiment on a des raisons légitimes d'en vouloir a l'autre. A t'il délibérément cherché à nous nuire ou pas ? Et si oui, qu'a t-on bien pu dire ou faire pour qu'il veuille nous faire du mal ? Peut être lui a t-on fait du mal sans le vouloir, sans en être conscient, et lui n'a pas réfléchis non plus. Et chacun est dans une logique de vendetta sans fin.
J'ai essayé de faire comprendre a Arké, hélas en vain apparemment, qu'il n'avait peut être pas autant de raisons de rester "bloquer" sur l’offense, et même qu'il n'y avait peut être pas autant d'offense que cela. D'abord parce que je ne pouvais pas nuire à son dieu ni a Jésus, ensuite que je ne pouvais pas nuire à tous les chrétiens en même temps, puis que je ne pouvais pas nuire à sa foi, et que la seule chose a qui j'avais pu causé du tort c'était sa personne. Et sur ce point je m'en suis excusé. J'ai donc cherché à lui faire prendre conscience de tout cela pour diminuer son aversion. Sans succès je le crains, puisqu'il a ressorti le problème. La maîtrise des émotions est difficile, très, j'en sais quelque chose. Et tant qu'on a pas l'esprit clair, calme, sans haine, sans colère, sans peur, sans ressentiment, on ne peut pas voir les choses lucidement et donc agir correctement.
C'est pourquoi je préfère laisser tomber mon échange avec lui. Nous ne nous comprenons pas. De toute façon en plus de son ressentiment il se méfie de moi. Il y a de la suspicion, du soupçon. Donc autant laisser tomber, ne pas insister. J'ai déjà beaucoup donné. Je ne peux donner plus.Je suis las. J'ai allumé malgré moi un incendie, j'essais de l'éteindre mais si il ne veut pas s'éteindre je n'y peux rien.
Chacun comprendra ce qu'il peut en lisant les lignes ci-dessus.
Si vous cherchez sur internet vous trouverez sur YT des gens qui ont la force de pardonner au meurtrier de leur enfant. Imaginez la force de caractère qu'il faut.