J'm'interroge a écrit : ↑16 janv.25, 20:06
C'est proche, il était sur la voie. Mais, si je puis me permettre, mon approche est plus fondamentale. Contrairement à ce que l'on pourrait croire : il n'y a pas de vue du dehors objective. Toute vue est toujours un point de vue interne, même lorsqu'on se projette à l'extérieur, ce n'est que de la visualisation.
spin a écrit : ↑16 janv.25, 21:32
Excuse-moi, j'ai toujours du mal à situer ce que tu soutiens, puisque tu affirmes, si j'ai bien compris (pas sûr), apporter quelque chose à la réflexion. J'aimerais comprendre mieux ce quelque chose puisqu'il semble recouper mes idées.
Ce qui n'est pas toujours évident, c'est de considérer ce qu'implique et n'implique pas un propos, et donc de ne pas l'extrapoler. Autrement dit : la difficulté est de ne pas faire dire à un propos ce qu'il ne dit pas.
Ma position sur la liberté et le libre-arbitre est un peu plus complexe que ce que j'expose ici. Ici, je fais de la pédagogie en prenant pour base de réflexion un déterminisme causal absolu simplifié, à chaines causales uniques non ramifiées, où un ensemble de causes ou de conditions considéré n'a qu'un seul lot de conséquences possibles.
spin a écrit : ↑16 janv.25, 21:32
Tu n'es ni dans le matérialisme pur (pas d'intérieur, pas de conscience à la limite) ni dans l'idéalisme pur tendant au solipsisme (pas d'extérieur), moi non plus, dont acte. Mais quoi ?
Déjà, le matérialisme - je parle de la position ontologique substantialiste et donc métaphysique, et non du matérialisme méthodologique qui porte très mal son nom - ainsi que la position idéaliste, sont des postures abusivement réductionnistes. Ce que l'une prend pour base, l'autre l'ignore simplement. Donc il faut développer une théorie qui intègre l'ensemble des constats, sans extrapoler à partir d'eux, et sans exclure l'une ou l'autre moitié du réel. Ensuite, la matière elle-même, telle que théorisée, n'est en l'état qu'un modèle théorique qui comporte encore de nombreuses formulations héritées de l'ancienne métaphysique du 18 ième siècle. Enfin, oui, ma position n'est ni matérialiste, ni idéaliste, mais ce serait un peu long de l'exposer en détail et ce n'est pas directement le sujet ici.
J'm'interroge a écrit :L'homme neuronal est bien plus fondamental que le matérialisme. Et parler d'intérieur et d'extérieur est en réalité tout ce qu'il y a de plus objectif.
spin a écrit : ↑16 janv.25, 21:32
Ben non, c'est un pari, incontournable mais pari.
Non, si c'est incontournable et d'une logique imparable et fondée sur les faits, et si la position contraire conduit à énoncer des absurdités, ce n'est pas un pari, c'est une base factuelle.
J'm'interroge a écrit :Avant d'être un mot, c'était une notion vague. Moi je m'occupe de la pertinence dialectique du concept.
spin a écrit : ↑16 janv.25, 21:32
Dans le contexte du présent débat on utilise "libre-arbitre", il me semble, quoiqu'il puisse aussi avoir des connotations parasites avec les extrapolations théologiques.
C'est ce qu'il faut éviter. Ma conception de la liberté et du libre-arbite ne repose pas sur des croyances religieuses.
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J'm'interroge a écrit :
Je suis bien d'accord.
'mazalée' a écrit : ↑16 janv.25, 22:21
Sauf que toi tu appelles ça "liberté".
Voici ce que je nomme liberté :
-
La liberté : La liberté, fondamentalement, consiste précisément dans le fait, pour une entité, d’être ou d’interagir selon ce qu’elle est, en interdépendance avec le reste.
'mazalée' a écrit : ↑16 janv.25, 22:21
Je connais une femme qui "prévoit l'avenir".
Je lui ai demandé des explications et elle m'a répondu. :"je ne prévois pas l'avenir en realite, je vois ou sens ce qu'est la personne au moment où je parle avec elle et je dis ce qu'il est le plus probable qu'il arrivera selon ce qu'elle est".
Elle ne se trompe jamais ?
Je n'y crois pas.
J'm'interroge a écrit :
- un degré de liberté est, en mathématiques, un concept de statistiques qui désigne des variables aléatoires qui ne peuvent être déterminées ou fixées par une équation.
'mazalée' a écrit : ↑16 janv.25, 22:21
Contrairement à nous

Comment ça ? Tu veux dire qu'une équation qui ne comporterait aucune variable aléatoire nous définirait ?
Vraiment ?
Si oui, indique la moi, je serais très intéressé de la connaître, car elle vaudrait des milliards de dollars 'mazalée'.
NB : Attention de ne pas confondre déterminisme causal absolu et déterminisme de la connaissance absolu. Le second est une impossibilité, cf le principe d'incertitude de Heisenberg.
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J'm'interroge a écrit : ↑16 janv.25, 12:12
Je l'ai déjà expliqué : un déterminisme interne à une entité est un déterminisme qui lui est propre, qui la constitue et la caractéri
se.
spin a écrit : ↑17 janv.25, 08:27
Un déterminisme implique pratiquement toujours une multitude de causes comme d'effets. En quoi le fait que certaines causes seraient externes et d'autres internes y changerait-il quelque chose, permettrait-il de sortir si peu que ce soit du déterminisme et d'apporter un libre-arbitre ?
Il n'est pas question de s'affranchir du moindre déterminisme, cher spin. Ici, je considère que la thèse d'un déterminisme causal absolu est vraie, et montre en quoi celle-ci ne s'oppose en rien à une authentique liberté ou à la réalité d'un libre-arbitre bien compris.
La liberté résidant dans les déterminismes internes, les considérer au lieu de les ignorer, change tout.
J'm'interroge a écrit :
Exemples : notre constitution interne, notre ADN, nos facultés cognitives, notre intentionnalité, etc.
spin a écrit : ↑17 janv.25, 08:27
Elles sont déterminées ou pas... ou plutôt, jusqu'à quel point le sont-elles ?
Elles sont déterminées, bien sûr. Elles le sont même entièrement : les déterminismes externes jouent sur, les déterminismes internes jouent en, et les les uns et les autres se déterminent mutuellement.
J'm'interroge a écrit :Ensuite, le choix existe à partir du moment où il y a une délibération ayant abouti à une réponse sous la forme d'un acte ou d'un positionnement. Il est libre, dès lors que ce processus délibératif est interne à l'entité qui le produit ; autrement dit, dès lors qu'il lui est propre, et il l'est d'autant plus qu'il exprime ce qu'elle est dans sa particularité.
spin a écrit : ↑17 janv.25, 08:27
Il peut y avoir délibération sans conscience, voir tout ce qu'un logiciel de jeu ou autre peut prendre en compte pour arriver à une décision.
Tout à fait. C'est pourquoi j'ai dit qu'une IA délibérative possède un libre-arbitre.
J'm'interroge a écrit :Enfin, le libre-arbitre est l'expression d'une liberté ; il ne définit pas la liberté en général, il n'est qu'une forme de liberté parmi d'autres. Il existe d'autres déterminismes internes, dont certains desquels il découle.
spin a écrit : ↑17 janv.25, 08:27
Un libre-arbitre déterminé, quelque chose ne va pas.
Dans le cadre d'une théorie posant un déterminisme
extérieur absolu, oui, ça va pas, tu as raison sur ce point. Mais une telle théorie est biaisée.
Un déterminisme causal absolu intégrant les déterminismes internes, par contre, est tout a fait compatible avec une liberté et un libre-arbitre comme je les définis.
Il me semble que tu n'as pas encore intégré ce point clé.
J'm'interroge a écrit :- Le libre-arbitre : Le libre-arbitre est, quant à lui, un ensemble de déterminismes internes particuliers qui permettent à l'entité qui en dispose de faire des choix en fonction d'objectifs qu'elle se propose, et ainsi d'exprimer ou d'exercer sa liberté à un plus haut degré.
spin a écrit : ↑17 janv.25, 08:27
Idem.
Idem.
Comme je l'ai dit : un déterminisme causal absolu intégrant les déterminismes internes, est tout à fait compatible avec une liberté et un libre-arbitre comme je les définis.
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J'm'interroge a écrit :La liberté : La liberté, fondamentalement, consiste précisément dans le fait, pour une entité, d’être ou d’interagir selon ce qu’elle est, en interdépendance avec le reste.
vic a écrit : ↑17 janv.25, 09:54
La liberté c'est ce qui ne s'enferme dans aucun point de vue .
Un point de vue ? Un point de vue c'est vague. Je ne parlerai donc pas d' "un point de vue", mais d'une position intellectuelle sur la liberté.
Sachant que : une position intellectuelle sur une chose n'est certes pas la chose elle-même, mais cela n'empêche pas une position intellectuelle sur une chose d'être objectivement vraie, en ce qu'elle énonce des choses factuelles sur la chose considérée.
.
- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit son lot d'expériences vécues.
Sagesse !