J'm'interroge a écrit : 15 nov.25, 23:33
Dire que ma phrase “un ensemble ne peut pas être à la fois total, clos et auto-inclusif” n’est “pas une propriété standard de la théorie axiomatique” ne répond strictement à rien.
Gérard C. Endrifel a écrit : 16 nov.25, 00:56
Je ne fais pas que ça. Je dis aussi :
formulation intuitive d’un paradoxe lié à la théorie naïve des ensembles — notamment le paradoxe de Russell —
Oui, c'est pourquoi je t'avais répondu plus haut :
[...]
Dire que ma phrase “un ensemble ne peut pas être à la fois total, clos et auto-inclusif” n’est “pas une propriété standard de la théorie axiomatique” ne répond strictement à rien.
Je n’ai jamais prétendu citer un axiome.
Je décris une contradiction logique, pas un théorème de ZF.
Évidemment que ZF interdit les ensembles auto-inclusifs :
justement parce que cela produit des paradoxes.
C’est exactement ce que je pointe et c'est en quoi ZF est une théorie dite naïve.
Tu confirmes donc le problème… puis tu fais comme si tu l’avais réfuté.
[...]
Quand j’écris : « un ensemble ne peut pas être à la fois total, clos et auto-inclusif », je ne fais pas référence à un “axiome”, ni à une prétendue limite arbitraire de ZF. J'expose une contradiction logique liée indépendante de toute axiomatique particulière :
- Si un ensemble est total, il doit contenir tout ce qui existe.
- S’il est clos, il doit être un contenant achevé qui ne renvoie à rien d’extérieur.
- S’il est auto-inclusif, il doit se contenir lui-même comme élément.
Ces trois conditions, combinées, produisent une contradiction : un contenant absolu intégral ne peut pas se contenir lui-même en tant qu’élément sans engendrer un paradoxe, celui que révèle Russell, mais le problème est plus général : toute tentative de totaliser l’être dans un contenant clos génère une auto-référence incohérente.
Cela ne dépend ni de ZF, ni d’un choix de théorie. C’est une impossibilité structurale.
Le problème n'est pas celui de toute auto-référence, mais celui d'une aut-référence incohérente :
si un “tout” est un contenant, il ne peut pas en même temps faire partie de ce qu’il contient. La notion même de “contenu” suppose une asymétrie entre le contenant et ce qui est contenu. La boucle “le tout est un élément de lui-même” n’est pas simplement interdite par ZF : elle est conceptuellement contradictoire, quel que soit le cadre formel adopté.
La remarque que tu fais sur Zermelo-Fraenkel manque donc sa cible :
ZF interdit ces objets parce qu’ils sont incohérents, elle ne les rend pas cohérents.
La contradiction n'est pas le produit artificielle d'une théorie naïve, elle impose à toute théorie sérieuse de l’éviter.
En résumé :
- Mon argument n’est pas naïf, il n’est pas lié à Russell, ni limité à ZF.
- Il pointe une incohérence logique structurelle.
[...]
Certes, c'est un peu long et peut-être un peu technique, mais tu devrais de prendre le temps de bien lire et d'essayer de comprendre ce que je t'avais répondu ici.
J'm'interroge a écrit : 15 nov.25, 23:33Un paradoxe logique ne se dissout pas en disant :
“C’est paradoxal, donc spirituel.”
Cela ne fournit ni définition, ni critères, ni cohérence interne, ni une résolution du paradoxe.
C’est un déplacement rhétorique, pas une solution.
Gérard C. Endrifel a écrit : 16 nov.25, 00:56
Vous avez raison.
Un paradoxe est une configuration logique, pas une propriété mystique. Si on ne définit pas ce que “spirituel” veut dire dans le contexte, on remplace une difficulté logique par un mot flou.
Tu reconnais toi-même que le recours au “spirituel” ne donne aucun cadre conceptuel permettant de résoudre le paradoxe. Tu admets que sans définition opératoire, tu ne fournis ni critères, ni mécanisme, ni logique propre.
Donc tu confirmes exactement ce que je dis : l’invocation du “spirituel” n’apporte aucune clarification, elle remplace une difficulté par un vocabulaire sans fonction logique.
Gérard C. Endrifel a écrit : 16 nov.25, 00:56
Mais comment définir un monde qu'on ne connait pas ou partiellement ? Le monde de Dieu n'a rien avoir avec le nôtre. Et personne ne peut y aller pour nous dire à quoi ça ressemble. Alors on fait quoi ? On exclue le monde spirituel ? On fait genre il existe pas parce qu'on ne peut pas le définir ? Parce que c'est un concept trop vague ?
Ce n'est pas directement le sujet, mais ce sont des questions intéressantes.
Définir un tel monde ou espace n'est pas aisé, notamment parce que l'on en sait peut de chose et que l'on se baserait forcément sur des spéculations.
Il faudrait en établir avant tout ce qu'il pourrait être et ses conditions de possibilité selon ce que l'on sait.
Il ne s'agit pas de l'exclure a priori.
On ne peut statuer sur l'existence d'une chose que sur ce qui en est dit, mais alors ce n'est pas valider ou réfuter une réalité, mais un concept. Pour ça il faut que ce soit défini. Sans quoi l'on ne sait même pas de quoi l'on parle ou si l'on parle bien de quelque chose de précis.
Gérard C. Endrifel a écrit : 16 nov.25, 00:56
Il se trouve que ce monde là est un paradoxe. Le temps, l'espace, la vie qui s'y trouve, rien ne se passe comme dans le nôtre. Déjà dans ce monde là, le temps n'existe même pas pour au moins un individu qui s'y trouve : Dieu. Celui que vous voulez à tout prix exclure de l'équation.
Ce que j'exclus de l'équation c'est certaines conceptions relatives à l'idée de Dieu comme celle d'un Créateur de tout, d'un être omniscient ou omnipotent, d'un être qui serait un contenant absolu, etc..
- Je n'exclus en rien un monde spirituel dont les conditions d'existence sont naturelles.
- Je ne suppose pas non plus que ce qui vaut dans le cadre de la physique vaille soit universel.
- Je distingue deux temps : le temps de la physique et le temps de l'esprit.
Comme l'écrivait Boèce :
« L'instant qui passe fait le temps (1), celui qui demeure fait l'éternité (2). »
Notes : (1) le temps de la physique ; (2) le temps de l'esprit
Gérard C. Endrifel a écrit : 16 nov.25, 00:56
Imaginez un oeuf. Le jaune serait notre monde matériel. Le blanc, le monde spirituel. Déjà là vous avez une sorte de Tout qui englobe un tout. L'image n'est certes pas parfaite, mais elle est néanmoins pertinente.
Cette image ne répond à aucun point du problème.
Tu proposes une métaphore où :
– le blanc contient le jaune,
– et l’ensemble “œuf” contient les deux.
Mais cela ne correspond en rien au concept de “Tout absolu” en discussion. Tu introduis simplement plusieurs niveaux de contenant, c’est-à-dire une hiérarchie ordinaire :
contenu ⊂ contenant ⊂ méta-contenant.
Ce n’est pas un “Tout absolu”, mais une superposition de domaines.
Tu n’as donc pas montré un tout qui s’englobera lui-même : tu as illustré un système stratifié, où un niveau englobe un autre.
Cela ne règle pas la contradiction ; cela la contourne en remplaçant “Tout” par “un ensemble plus grand”.
Or c’est précisément ce que le concept de “Tout absolu” interdit :
il exclut qu’il existe un niveau supérieur.
Ton analogie introduit ce que le concept proscrit.
En résumé :
– Tu reconnais toi-même que le recours au “spirituel” est flou tant qu’il n’est pas défini.
– Ton image de l’œuf n’exemplifie en rien un “Tout absolu”, mais simplement un contenant parmi d’autres.
– Elle ne répond donc pas à la contradiction interne du “Tout clos et total”, elle la contourne.
Le paradoxe demeure intact, et ta métaphore n’apporte aucun élément qui puisse le résoudre ou même le reformuler correctement.
- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit son lot d'expériences vécues.
Sagesse !