J'm'interroge a écrit : 19 déc.25, 14:46
La logique a ses limites, mais ça ne l'empêche pas d'être suffisante pour établir objectivement l'incohérence d'un concept lorsqu'il est auto-contradictoire ou implique des contradictions.
ronronladouceur a écrit : 20 déc.25, 07:19
Ça dépend de quoi on parle. Et la logique peut se tromper ou montrer elle-même sa propre limite...
Et attention, je ne dis pas que la logique est inutile, mais simplement qu’elle n’est pas suffisante pour juger de tous les concepts...
La logique ne dit pas ce qui existe.
Elle ne décide pas du réel.
Mais elle suffit pour établir qu’un concept est incohérent, auto-contradictoire ou mal formé.
Autrement dit : la logique est un critère négatif de validité conceptuelle, pas un critère ontologique.
C’est exactement ce que faisaient déjà Aristote, Kant ou Frege : un concept peut être invalide logiquement sans qu’on ait besoin de regarder le monde.
Quand tu dis que « la logique peut se tromper ou montrer sa propre limite », tu introduis un glissement.
Si tu veux dire que la logique ne suffit pas pour dire ce qui est réel, c’est vrai.
Mais si tu veux dire qu’elle ne suffit pas pour juger des concepts, c’est faux.
Un concept qui se contredit est incohérent indépendamment de toute expérience. Aucun vécu ne peut sauver une contradiction.
J'm'interroge a écrit : 19 déc.25, 14:46
Ce que tu vois ou estimes hors de toute logique par contre, ne s'avère pas du tout être un critère pertinent.
ronronladouceur a écrit : 20 déc.25, 07:19
C’est une affirmation d’autorité, pas un argument...
Quand il est dit que ce qui est estimé hors de toute logique ne constitue pas un critère pertinent, ce n’est pas une affirmation d’autorité.
C’est un rappel méthodologique simple : ce qui sert à juger un concept doit être du même ordre que lui.
Un concept — par exemple l’infini, l’absolu, l’illimité — se définit par des propriétés formelles. Il ne peut pas être validé par un ressenti, une intuition ou une impression.
Un vécu peut motiver une croyance, mais il ne peut pas fonder la cohérence d’un concept.
Parler ici d’« autorité » est donc un contresens : il s’agit d’un critère rationnel de pertinence.
J'm'interroge a écrit : 19 déc.25, 14:46
« La logique n'est pas un point de vue subjectif. Si tu parles d'un infini comme de quelque chose qui ne relève pas de la spéculation ou de la construction intellectuelle, tu parles soit d'un concept que tu ne maîtrises pas, soit d'un objet imaginaire qui n'a rien à voir avec le concept ... »
ronronladouceur a écrit : 20 déc.25, 07:19
Vous ne faites que vous répéter, sans argumenter...
Il faudrait que vous expliquiez pourquoi une perspective non purement conceptuelle de l’infini serait nécessairement incohérente ou imaginaire.
Quand tu demandes pourquoi une perspective non purement conceptuelle de l’infini serait incohérente ou imaginaire, le problème est le suivant :
- Soit l’infini est un concept, et alors il relève de la logique et des définitions.
- Soit il n’est pas conceptuel, et alors il n’est rien de déterminable, donc rien de discutable.
Dire qu’il y aurait « quelque chose de l’infini dans le vécu » sans préciser :
- ce qui est vécu,
- en quoi cela correspond à l’infini,
- selon quels critères,
revient à utiliser un mot sans contenu déterminé.
Si tu parles d’un infini qui ne relève pas de la construction conceptuelle, tu ne parles plus d’un concept, mais d’un objet imaginaire ou indéterminé.
Ta demande de « mettre quelque chose au-delà du cadre » est recevable en apparence, mais elle devient problématique tant que rien de précis n’est fourni.
ronronladouceur a écrit : 20 déc.25, 07:19
N’avez-vous rien dans votre vécu qui viendrait contrer votre affirmation ici?
Non. Et surtout, la question n’est pas pertinente.
Aucun vécu — aussi intense ou marquant soit-il — ne peut confirmer ou infirmer une affirmation portant sur la cohérence d’un concept. Tu changes ici de registre : tu demandes au vécu de jouer le rôle d’un contre-argument conceptuel, ce qu’il ne peut pas faire.
Un vécu peut susciter une intuition, donner une impression de totalité ou de dépassement, motiver une recherche. Mais il ne peut ni définir un concept, ni en garantir la cohérence, ni invalider une analyse logique. Confondre ces plans, c’est confondre le phénoménal et le conceptuel.
J’ai évidemment des vécus. Mais je ne les interprète pas au-delà de ce qu’ils montrent. Par exemple, ce qu’on appelle un « sentiment d’infini » est un vécu déterminé ; le qualifier d’« infini » est déjà une interprétation conceptuelle vague, souvent mal maîtrisée. Le vécu, à lui seul, ne tranche rien à ce niveau.
C’est là le point aveugle de ta question : tu demandes au vécu ce qu’il n’a jamais le pouvoir de donner.
Le vécu oblige à vivre, pas à conclure.
La logique oblige à conclure, pas à vivre.
Un vécu peut motiver, résister, interroger. Mais il ne peut jamais sauver une contradiction, une incohérence interne ou un concept mal formé. Sinon, toute confusion pourrait se réfugier dans l’indicible.
C’est précisément ce glissement que refuse le scepticisme rigoureux.
J'm'interroge a écrit : 19 déc.25, 14:46
Pas besoin d'expliquer en quoi, car bien que ma définition est compatible avec une position naturaliste et qu'elle est d'esprit naturaliste, elle est claire : elle n'implique pas nécessairement qu'elle se limite à ce cadre conceptuel. Donc tu ne peux pas en conclure qu'elle impliquerait de s'y limiter.
ronronladouceur a écrit : 20 déc.25, 07:19
Je ne conclus rien... Je demande ce que signifie
non limitée au cadre. Je veux juste voir ce que mettez au-delà du cadre...
Non limitée par définition au cadre naturaliste qui est le mien. Faut préciser. J'avais été clair.
Je ne mets rien "au-delà". Je m'exprime à l'intérieur de ce cadre, c'est juste que je suis bien conscient qu'il ne s'agit que d'un cadre conceptuel et par conséquent : je ne limite pas la lucidité ouverte à ce cadre, forcément.
- Quand je dis que « ma définition n’implique pas nécessairement qu’elle se limite à ce cadre conceptuel », c'est parce la définition est ouverte.
- Quand je dis qu'elle est « non limitée au cadre conceptuel [du naturalisme] » est une affirmation négative, pas une position positive.
J'indique simplement que ma définition n’exclut pas d'autres approches qui lui seraient compatibles. Alors, le fais que je ne dise pas ce qu’elle inclut "au-delà", n'est pas un problème, puisque je n'affirme rien à ce sujet contrairement à toi qui le fais, tu affirmes ou suggères des choses (infini, vécu transcendant, absolu, etc..), sans préciser dans quel cadre tu le fais.
Je n'affirme pas qu’il y a quelque chose hors de du cadre naturaliste, je ne fais que préciser mon ouverture à cette possibilité hypothétique.
Il ne s'agit pas d'une argumentation sur ce qu'il y aurait au-delà du cadre naturaliste dans lequel j'aborde la lucidité ouverte et dans lequel je m'exprime et argumente.
Mais détaillons un peu plus :
Dire « X n’est pas limité à Y » n’implique rien par soi-même concernant ce qu'il y aurait en dehors de Y.
Ça peut vouloir dire : « il y a autre chose que Y à déterminer éventuellement ».
Il s'agit de ne pas fermer la porte, sans rien affirmer pour autant au-delà de ce que je le peux en bonne logique.
Tant que je ne précises pas :
- ce qu’est ce « au-delà »,
- s’il relève du vécu, du symbolique, du métaphorique, du conceptuel élargi, de l’indicible assumé,
Il est impossible d’en discuter rationnellement.
Et surtout :
On ne peut ni l’accepter, ni le réfuter, ni même le comprendre tant que ce cadre autre n'est pas défini clairement et de manière cohérente et justifiée.
Différences entre nos positions :
Ma position est :
« je n’affirme rien au-delà, je dis juste que je ne ferme pas la porte »
« je reste dans la pièce, je regarde la porte, mais je n’invente pas ce qu’il y a derrière ».
→ Je n’avances aucune thèse positive à ce sujet.
>>>>>> (
Mon attitude)
Ma position n'est pas :
« il y a effectivement quelque chose qui excède le cadre conceptuel »
→ Car alors, il faudrait que j'accepte la charge minimale : dire quoi, même de façon négative ou limitée, sans
se réfugier dans l’indétermination totale* comme tu le fais.
>>>>>> *(
Ton attitude).
Ton approche n'est pas sceptique au sens philosophique :
Il y a une différence fondamentale entre suspendre son jugement et suggérer un au-delà sans jamais en répondre.
Le pyrrhonien :
- dit « je ne sais pas »,
- ne laisse rien entendre de plus,
- n’utilise pas l’indétermination comme argument.
Quant à toi :
- tu dis « la logique ne suffit pas »,
- évoques un vécu qui contredirait la logique,
- mais refuse de le décrire ou de le situer,
- tout en laissant entendre qu’il aurait une portée décisive.
C’est un demi-geste mystique, pas une suspension :
- rien n’est clairement affirmé,
- quelque chose est confusément suggéré,
- sans jamais être assumé comme objet de discours logiquement critiquable.
Ce n’est ni du scepticisme, ni de la rigueur, mais une stratégie d’immunisation asymétrique.
Pourquoi ?
Parce que ce qui est affirmé est trop vague pour être critiqué, ce qui est refusé (la logique, le cadre conceptuel) est précis, donc la charge critique est unilatérale.
_
Tu évoques un au-delà du cadre logique et conceptuel, tu parles d’infini, de vécu qui excéderait les concepts. Très bien. Mais tant que tu refuses de dire de quoi il s’agit, dans quel registre cela se situe, et comment cela peut être discuté, tu ne proposes pas une position philosophique : tu produis une suggestion immunisée contre toute critique.
>>>>> Le scepticisme suspend ; il ne suggère pas sans assumer.
J'm'interroge a écrit : 19 déc.25, 14:46
Cette phrase se veut mystérieuse et mêle confusément des idées philosophiques ou psychologiques très certainement non maîtrisées. Faussement profonde, son allure d'aphorisme mystique dissimule mal une pensée circulaire et stérile. Empruntant un jargon pseudo-philosophique, elle flatte le lecteur en le faisant déchiffreur d'un secret qui n'existe pas. C'est le sophisme parfait : impénétrable donc irréfutable, confondant hermétisme et profondeur. Une coquille vide qui sonne bien, satisfaisant plus le désir de paraître savant que l'exigence de penser véritablement.
ronronladouceur a écrit : 20 déc.25, 07:19
La formule était pourtant assez classique... Mais vous la caricaturez...
Quant au
désir de paraître savant, nous sommes dans de la lecture psychique...
La critique formulée n’est pas une attaque psychologique, mais une analyse du discours.
Elle vise un type de formulation qui :
- suggère une profondeur,
- refuse toute explicitation,
- se protège par son flou,
- devient irréfutable parce qu’indéterminée.
C’est une critique classique, qu’on trouve chez Kant, Carnap ou Wittgenstein, contre le pseudo-profond.
Quand tu réponds en parlant de « lecture psychique », tu déplaces la question.
Le problème n’est pas l’intention de celui qui parle, mais la structure du discours.
Un discours peut être vide indépendamment des intentions de celui qui l’emploie.
Conclusion :
Tu suggères quelque chose sans jamais l’assumer comme objet de discours.
Les indices sont nets :
- invocation de notions lourdes (infini, au-delà du cadre, non purement conceptuel),
- refus répété de dire ce que c’est, comment ça se donne, dans quel registre ça se situe,
- appel au vécu comme contre-poids à la logique, sans décrire ce vécu,
- déplacement constant vers l’idée que « la logique a ses limites », sans montrer ce qui échappe ni comment.
Ce n’est pas une thèse, ce n’est pas une réfutation, ce n’est même pas une position sceptique au sens rigoureux. C’est de l'ordre d'une suggestion non assumée.
Le désaccord réel est simple :
- D’un côté, l’exigence que tout concept soit logiquement cohérent, et que le vécu ne serve pas à sauver une incohérence.
- De l’autre, l’intuition que quelque chose d’essentiel échappe aux concepts et à la logique, mais sans accepter de préciser ce que c’est ni comment l'établir, tout en y injectant tes notions et croyances vagues en un absolu, un infini, etc..
C’est exactement la frontière entre exigence philosophique et une forme de pensée suggestive pseudo-mystique que je qualifie de délirante, dans le sens qu'elle est irrationnelle.
Bref,
- La logique n’est pas toute la philosophie, mais elle est incontournable pour juger des concepts.
- Le vécu est réel, mais il ne fonde pas la cohérence conceptuelle.
- Refuser d’expliciter ce qu’on place « au-delà du cadre » revient à se placer hors discussion rationnelle.
- Un discours qui ne peut être ni clarifié ni critiqué n’est pas profond : il est indéterminé.
Si l'on reste dans une exigence philosophique rigoureuse, ce que tu avances sur les limites de la logique est juste en partie, mais devient problématique dès que l'évocation de ces limites servent à soustraire un discours à toute clarification ou critique.
C’est là que se joue la différence entre lucidité et flou artistique.
.
- La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
- Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
- Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit son lot d'expériences vécues.
Sagesse !