glaive a écrit :Vicomte
mais le soi disant neurotransmetteur qui te rend capable d'avoir une vision exterieurs, ne peut pas avoir un frère qui rend conscient de Allah (dont tu es carencé)!
Pourquoi "soi-disant" ? As-tu des données scientifiques, un dispositif expérimental ou quoi que ce soit de vérifiable qui viendrait contredire cette hypothèse ?
N'emploies-tu pas le terme "soi disant" simplement parce que cela gène tes croyances ?
Retenons cependant un instant ton hypothèse, qui voudrait que certaines personnes ont une prédisposition neurologique à la perception du divin.
Supposons que tu aies raison et inspirons-nous de la dernière remarque de Quinlan_Vos. Voici ce que ça donne :
P1.1. Certaines personnes ont une prédisposition neurologique à la perception du divin. Nommons D1 ce groupe (et D0 le groupe des gens qui n'ont aucune prédisposition neurologique).
P1.1.1. Notons que la science ne se base que sur D0 car jusqu'à preuve du contraire, personne n'a la capacité biologique de percevoir le divin (lui-même, jusqu'à preuve du contraire, n'existant pas).
P1.2. Or les croyants ont tendance à adopter dans de très larges proportions les croyances de leur entourage (un enfant de musulman ne va pas croire aux sorciers baoulé ou à Quetzalcoatl, mais va croire en Allah). Des proportions si larges (plus de 99% des cas) que nous retiendrons comme hypothèse pour cette réflexion que les croyants héritent des croyances de leur famille et de leur entourage.
P2. Parmi les croyants d'un groupe (par exemple ceux qui croient en Zeus, nommons-les g(Zeus)) il peut y avoir des D0 et des D1.
P3.1. S'il existe des D0-g(X) (c'est-à-dire les croyants en "X" qui n'ont aucune prédisposition neurologique à percevoir le divin), la science (en vertu de P1.1.1) possède de très nombreuses études qui expliquent ce phénomène, depuis des preuves de psychologie clinique (Ramachandran, Changeux), de sociopsychologie (Festinger, Tamarin), d'anthropologie et sciences cognitives (Boyer), de biologie évolutive (Dawkins), etc. Ces études expliquent parfaitement bien ce système de transmission par l'entourage (un D0-g(Allah) engendrera d'autres D0-g(Allah) alors qu'un D0-g(Odin) engendrera d'autres D0-g(Odin), par exemple) et comment le fonctionnement du cerveau produit des illusions et des systèmes de représentations fantasmées qui dégénèrent en croyances contagieuses.
P3.2. S'il existe des D1-g(X) (c'est-à-dire les croyants en "X" qui ont au sein de leur cerveau un module leur permettant de percevoir le divin), cela a plusieurs conséquences :
P3.2.1. Le divin existe (nécessairement, puisqu'ils le perçoivent).
P3.2.2. Puisque la croyance (donc la perception du divin) se transmet par héritage (un D1-g(Yahvé) va engendrer d'autres D1-g(Yahvé) mais pas de D1-g(Vaudou) par exemple) d'une part et que d'autre part il existe plusieurs religions, alors plusieurs cas sont possibles :
P3.2.2.1. Soit il existe une seule population de croyants qui perçoit le divin (par exemple tous les D1 appartiennent à g(Petite Souris)) et alors le divin a la forme exacte de cette croyance (la seule vraie religion).
P3.2.2.2. Soit il existe des D1 dans plusieurs populations de croyants (par exemple des D1 chez g(fantômes) et chez g(Culte du cargo)) et alors le divin est protéiforme.
P3.2.2.3. Soit aucun des D1 existants n'appartiennent à un groupe de croyance (tous les D1 sont athées) et alors toutes les religions sont fausses.
P4. Par ailleurs, il a été prouvé que la morphologie cérébrale d'un enfant est héritée de ses parents en dehors de tout contenu cognitif (on hérite de la structure cérébrale de ses parents, pas de leur savoir de manière innée).
P5.1. Dans le cas P3.2.2.1, compte tenu du cas P4, il faut exclure de D1 tous les convertis et tous les individus de parents d'autre religion. Compte tenu de la dérive génétique et du brassage des populations sur de longues périodes, la présence de D1 dans un seul groupe g(X) devient extrêmement peu probable et nécessite de toute façon des individus extrêmement minoritaires au sein de leur groupe. Suffisamment minoritaires pour que le caractère authentique de leur croyance soit négligeable compte tenu de la masse des croyants de type D0 au sein de leur groupe.
P5.1.1. En supposant tout de même le cas P3.2.2.1 possible (malgré son extrême improbabilité), il pose tout de même le problème de l'existence de D1 avant la révélation de la croyance (par exemple pour g(Christianisme) l'existence de D1 avant l'arrivée de Jésus). Plusieurs cas sont encore possibles :
P5.1.1.1. Malgré leur capacité de perception du divin, il leur a fallu une révélation pour apprendre à maîtriser cette capacité de perception. Si tel est le cas, cela signifie également que l'on peut tromper cette capacité (tout ce qui nécessite un apprentissage peut générer des erreurs). Dans ce cas, cela introduit un doute quant à l'authenticité de leur croyance. La seule chose au sein de la croyance qui peut alors être retenue, c'est la modalité de la capacité de discernement, autrement dit la logique.
P5.1.1.2. Leur capacité de perception ne permet aucune erreur (et n'a donc besoin d'aucun apprentissage ou aucune révélation) et dans ce cas l'épisode de la révélation ne peut constituer le contenu authentique de la croyance (tout ce qu'il y avait à savoir était su par les ascendants avant). Le contenu entier de la croyance est alors invalide (hormis sa structure, c'est-à-dire son aspiration à la cohérence, donc à la logique, même si dans les faits elle ne l'est pas).
P5.2. Dans le cas P3.2.2.2, compte tenu du cas P4, cela signifie que le divin est protéiforme. Et la part authentique des croyances (autrement dit la véritable nature du divin telle qu'elle est perçue) ne peut appartenir qu'à leurs points communs. Or toutes les croyances du monde s'annulent entre elles. Par exemple pour certains la terre a toujours existé alors que pour d'autres elle a été créée par une divinité. Pour certains l'au-delà n'est constitué que de nombreux êtres maléfiques alors que pour d'autres il n'est habité que par un personnage unique, doux et bon. En fait, le seul point commun à toutes les croyances, c'est que leur discours prétend à la logique, même si dans les faits il ne l'est pas.
P5.3. Dans le cas P3.2.2.3, compte tenu du cas P4, cela signifie que seuls les athées sont susceptibles d'être des D1. Or les athées appartiennent à de très nombreuses cultures et ne croient pas tous en les mêmes choses, hormis une : la logique.
P6.1. En réunissant tous les cas possibles, on en vient donc à la conclusion suivante : si le cerveau de certaines personnes a la capacité de percevoir le divin, alors c'est que le mot "divin" est synonyme de "logique",
et rien d'autre.
P6.2. Or la logique n'est pas transcendante, ni immanente.
P6.3. Donc la capacité à percevoir du divin ne peut qu'être la capacité à percevoir la logique.
P7. Conclusion : En suivant ta logique jusqu'au bout, Glaive, on démontre que si le cerveau possède la capacité de "percevoir Allah", c'est que le mot "Allah" est synonyme de "logique". Or la logique n'a pas créé le monde, elle n'écoute pas les prières, ne réclame pas de mettre à mort les athées et les femmes adultères, elle ne dit pas que la terre est plate, etc.
Glaive, tu viens donc de démontrer que si le cerveau a la capacité de percevoir le divin, alors Allah tel qu'il est décrit dans le Coran n'existe pas.