Ken le survivant a écrit :C'est le film ou tu parle du jeu vidéo?
Je parle du film, c'est un film de science fiction dans lequel on place en premier plan les croyances basées sur des écritures sacrées, la violence et les scènes d'actions exagérés font ombrage sur ce coté délirant dans lequel toutes les prophéties se réalisent. Ça me donne l'impression que la grande différence par rapport a la réalité est le fait que dans ce film, il y a un début un milieu et une fin, dans la réalité les croyances religieuses ont commencés a mon avis il y a de cela trop longtemps et le milieu n'en fini plus, il n'y aura donc probablement jamais de fin.
pauline.px a écrit :Bonjour Pion
Ce qui complique tout, c’est qu’il est délicat de parler d’illusion chez les autres tant que l’on n’a pas vérifié que nous n’étions pas, nous-mêmes, dans une autre illusion.
Si je ne puis démontrer que je suis en train de vivre autre chose qu’une totale fantasmagorie, difficile de pointer l’illusion chez autrui. Son rêve est peut-être une fenêtre ouverte sur la vraie réalité qui m’échappe tant que je reste dans ma prison.
Tant que je ne suis pas capable de démontrer qu’il y a bien une sorte de "réel" assez autonome vis-à-vis de moi et que je partage avec d’autres "expérimentateurs", il n’y a rien d’irréel.
Bonjour pauline.px,
désolé pour le délais j'arrive d'Italie et commenter par iphone sur un forum, pour moi c'est terrible.
Donc suite a votre commentaire je dirais que vous me semblez avoir tout a fait raison sur ce point, mais je me dis (et c'est primordiale de le faire) que même si il fallait que tout soit irréel, il faut absolument que le sujet (en l’occurrence moi-même)
croit a ce qui semble être la réalité en la prenant pour acquise.
Parce que si elle est vrai, alors tant mieux.
Et si elle n'est qu'illusion alors, qu'est ce que le fait d'y croire changera de toute façon? Tout! Car sans cette illusion le sujet ce retrouverait perdu, seul dans le
Néant.
pauline.px a écrit :On peut tout à fait émettre l’hypothèse que vous êtes seul comme origine et cause de votre propre existence.
Je ne vois pas très bien quel frein nous pouvons opposer au déferlement des hypothèses, on peut supposer tout ce qu’on veut.
Néanmoins, l’expérience personnelle évoque plutôt l’impermanence et l’éphémère (éphémère et impermanence qui sont peut-être de l’ordre de l’illusion) et c’est embarrassant de penser à quelque chose qui aurait un début sans que ce début ait une cause.
Dans le cas ou tout serait le résultat d'une illusion, il m'apparait que justement l'oubli devienne une nécessité, je parle de l'oubli autant du début que de sa cause, sans quoi le sujet devinerait tout de suite qu'il s'agit d'une illusion et se réveillerait de son beau rêve pour finalement retourner a nouveau seul dans le
Néant.
pauline.px a écrit :Vous suggérez qu’il existerait des réponses connues… que voulez-vous dire ?
Je sais que je suis. Je sais aussi qu'il me faut croire en ce qui me semble être la réalité et de la prendre pour acquise, pour les raisons que j'ai évoqué plus haut.
pauline.px a écrit :Gepetto n’a jamais été forcé à quoi que ce soit, simplement il se conduit avec cohérence : Après avoir créé, il s’est occupé de sa poupée, il l’a élevée, éduquée et au fur et à mesure qu’elle gagnait en autonomie, il en faisait de moins en moins.
Il a même dû se faire violence car il aurait voulu continuer à materner son Pinocchio, il a maîtrisé son amour pour que son fils soit parfaitement libre.
Mais ce n’est pas une véritable contrainte, Gepetto s’est librement contraint à son projet , et non pas à Pinocchio.
Et voilà, Pinocchio s’éloigne, Gepetto le regarde avec le sentiment non pas du devoir accompli mais de l’œuvre accomplie, il a réussi son impossible exploit, il a atteint son but.
Alors c’est la cerise sur le gâteau quand Pinocchio lui rend une petite visite ou bien lui envoie une carte à Noël.
Parfois, Pinocchio demande un conseil ou un petit coup de main. Ça, Gepetto adore !
Mais globalement, Gepetto se fait un devoir d’intervenir le moins possible : « Eh t’es assez grand ! débrouille-toi tout seul ! Mets en pratique ce que je t’ai appris ! »
Peut-être que Pinocchio songe parfois « Dommage que Gepetto ne soit pas là. »
Saint Jean de la Croix évoquait (si je le comprends bien), il y a plusieurs siècles, ce "repliement" de D.ieu, béni soit-Il, quand Il eut tout achevé par le don ultime de Sa Parole sur le Golgotha, là où tout fut accompli, dit-on. D.ieu, béni soit-Il, a donné Sa Parole, Il n’en a qu’une…
Maintenant, pour filer la métaphore et non pas pour parler vainement sur Lui, c’est Shabbat et peut-être que Dieu, béni soit-Il, Se repose.
Un repos parfois animé par quelques visites ou quelques cartes de vœux.
Je dois m'arrêter pour tout de suite, je vais réfléchir sur ce que vous avez écrit ici.
@+