dan 26 a écrit :Non désolé c'est la doctrine en général , l'histoire même qui était reconnue comme une superstition. Voir Texte de Tacite, Annales IV- XLIV et Suétone Dans la vie de Claude et de Neron dans la vie des douze Césars , à ce sujet, c'est clair sans équivoque .
D'abord, faudrait être plus précis quant à ta référence de Tacite...
J'ai trouvé une référence au Christ dans les Annales XV, 44. Y en a-t-il d'autres?
Mais passons donc celle-ci à l'analyse...
Il y est question de Néron qui cherche un bouc émissaire pour le peuple qui l'accuse d'un certain incendie (?). Selon le texte de Tacite, voulant apaiser les rumeurs, Néron «offre d'autres coupables», les chrétiens, dont il dit que «le nom vient de Christ qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Ponce Pilate.»
Quand on lit le texte de Tacite, on se demande s'il ne rapporte pas les propos de Néron pour faire accuser les chrétiens ou s'il se permet lui-même d'en juger (pour un historien, on se demande!). Pas de nuance en tout cas dans le texte. (Voir l'extrait ci-après.)
Deuxièmement, Tacite situe le Christ sous Tibère et le rattache tout de même à l'événement de son supplice.
Or
Tibère a vécu de 42 av. J.-C. à 37 ap. J.-C.!! N'est-ce pas là une preuve par un historien que le Christ a existé à l'intérieur de cette fourchette?
Où est-ce que je me trompe?
Dernière petite chose... Que penser de l'historien Tacite quand on lit ce commentaire dans l'article à propos de Tibère déjà cité:
«[...]Tibère a été durement critiqué par les historiens antiques tels que Tacite et Suétone, mais sa personnalité a été réévaluée par les historiens modernes comme étant celle d'un politicien habile et prudent.»
Y a-t-il lieu de penser réévaluer la personnalité de chrétiens de ce temps-là ou voir les accusations contre les chrétiens comme autant de calomnies inventées par Néron pour discréditer les chrétiens et les utiliser comme boucs émissaires?
«Clair et sans équivoque», écris-tu, mais pour qui?
Tacite XV, 44 - Extrait
(2) Mais aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d'avoir ordonné l'incendie. Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d'autres coupables, et fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d'hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. (3) Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Ponce Pilate. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se débordait de nouveau, non seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde enferme d'infamies et d'horreurs afflue et trouve des partisans. (4) On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte; et, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain. On fit de leurs supplices un divertissement: les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. (5) Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. Aussi, quoique ces hommes fussent coupables et eussent mérité les dernières rigueurs, les coeurs s'ouvraient à la compassion, en pensant que ce n'était pas au bien public, mais à la cruauté d'un seul, qu'ils étaient immolés.
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