papy a écrit :
A l'époque où a été écrit actes 15:20 , le seul usage connu des chrétiens concernant l'usage du sang concernait uniquement l'alimentation puisque il n'y avait plus lieu de l'offrir en sacrifice .
Bonjour Papy,
Tu fais ici abstraction de l'usage du sang qu'en faisait le monde ! Même si la voie intra veineuse n'existait pas, le sang était vu comme une force qu'on puisait en le buvant cru. Son usage ne se limitait pas à la simple alimentation comme du boudin, cela allait bien au delà ! Relis ces témoignages des premiers siècles sur le monde d'alors :
5. Chez les Gaulois, c'étaient des hommes faits qu'on sacrifiait à Mercure. Je laisse à leurs théâtres les tragédies |p38 de la Tauride. Voyez : dans cette très religieuse cité des pieux descendants d'Enée, il y a un certain Jupiter, que dans ses jeux on arrose de sang humain. « Mais c'est le sang d'un bestiaire », direz-vous. Apparemment, c'est là moins que de l'arroser du sang d'un homme ! Est-ce que donc la chose n'est pas plus honteuse, parce que c'est le sang d'un malfaiteur ? Ce qui est sûr du moins, c'est qu'il est versé par suite d'un homicide. Oh ! que ce Jupiter est vraiment chrétien, et vraiment fils unique de son père pour sa cruauté !
6. Mais, puisqu'un infanticide est toujours un infanticide, peu importe qu'il soit commis dans une cérémonie du culte ou par simple caprice, à part toutefois la différence que fait le parricide, je vais m'adresser maintenant au peuple. Combien de ces hommes qui nous entourent et qui sont altérés du sang des chrétiens, combien même d'entre ces gouverneurs, pour vous si justes et si sévères envers nous, voulez-vous que je touche dans leur conscience, en leur disant qu'ils tuent les enfants qui viennent de leur naître? - 7. Et puisqu'il y a encore une différence quant au genre de mort, je vous dirai qu'il est assurément plus cruel de les étouffer dans l'eau ou de les exposer au froid, à la faim et aux chiens (que de les immoler); la mort par le fer serait même préférée par un homme fait. - 8. Quant à nous, l'homicide nous étant défendu une fois pour toutes, il ne nous est pas même permis de faire périr l'enfant conçu dans le sein de la mère, alors que l'être humain continue à être formé par le sang. C'est un homicide anticipé que d'empêcher de naître et peu importe qu'on arrache la vie après la naissance ou qu'on la détruise au moment où elle naît. C'est un homme déjà ce qui doit devenir un homme ; de même, tout fruit est déjà dans le germe.
9. Pour en revenir à ce repas de sang et aux plats |p39 de ce genre, dignes de la tragédie, voyez s'il n'est pas rapporté quelque part - c'est dans Hérodote, je pense - que certaines nations, pour conclure un traité, se sont procuré du sang tiré des bras, que l'une et l'autre partie buvait. Devant Catilina, il y eut aussi je ne sais quelle dégustation de ce genre. On dit encore que, chez certaines nations scythiques, tous les défunts sont mangés par leurs parents. - 10. Mais je cherche trop loin. Aujourd'hui même, chez vous, c'est le sang tiré de la cuisse ouverte, et recueilli dans la main, qu'on donne à boire aux fidèles de Bellone pour les initier. De même, ceux qui, dans un combat de gladiateurs dans l'arène, ont bu avec avidité, pour guérir la maladie comitiale, le sang chaud des criminels égorgés et découlant de la gorge, où sont-ils (sinon chez vous) ? - 11. De même encore ceux qui se nourrissent de la chair de bêtes fauves venant de l'arène, qui se repaissent de la chair d'un sanglier ou d'un cerf. Ce sanglier, en luttant, s'est souillé du sang de l'homme qu'il a déchiré; ce cerf est mort couché dans le sang d'un gladiateur. On recherche même les membres des ours qui n'ont pas encore digéré la chair humaine ; c'est un homme qui se gorge de la chair nourrie d'un homme. - 13. Vous qui mangez tout cela, combien peu vous êtes loin des prétendus repas des chrétiens ! Et ceux qui, par une passion monstrueuse, convoitent les membres des hommes, sont-ils moins coupables parce qu'ils les dévorent vivants ? N'est-ce pas par le sang humain qu'ils sont initiés à l'impudicité, parce qu'ils boivent ce qui doit seulement devenir du sang ? Ce ne sont pas des enfants sans doute, ce sont des hommes faits qu'ils mangent !
13. Rougissez donc de votre aveuglement devant nous autres chrétiens, qui n'admettons pas même le sang des animaux dans des mets qu'il est permis de |p40 manger, et qui, pour cette raison, nous abstenons de bêtes étouffées ou mortes d'elles-mêmes, pour n'être souillés en aucune manière de sang, même de celui qui est resté enfermé dans les chairs. -14. Aussi, l'un des moyens que vous employez pour mettre les chrétiens à l'épreuve, c'est de leur présenter des boudins gonflés de sang, convaincus que cela leur est défendu et que c'est un moyen de les faire sortir du droit chemin. Comment pouvez-vous donc croire que ces hommes qui ont horreur du sang d'un animal (c'est une chose dont vous êtes persuadés) sont avides de sang humain? à moins peut-être que vous n'ayez, par expérience, trouvé vous-mêmes ce sang plus agréable au goût. - 15. Ce sang, il fallait donc l'employer aussi pour éprouver les chrétiens, aussi bien que le foyer du sacrifice, que le coffret à encens. Ils seraient, en effet, convaincus d'être chrétiens tout aussi bien en voulant goûter le sang humain qu'en refusant de sacrifier; il faudrait, au contraire, nier qu'ils soient chrétiens, s'ils ne le goûtaient pas, comme vous le feriez s'ils sacrifiaient. Et, assurément, le sang humain ne vous ferait pas défaut, au moment où vous interrogez les prisonniers et où vous les condamnez."
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Je crois que ce fut de là que Catilina apprit à boire du sang humain dans sa conjuration, et que c'est pour cela que Bellone en fait boire à ceux qui lui sont consacrés ; on guérit même l'épilepsie par ce remède cruel, et pire mille fois que le mal. Ceux-là ne sont pas encore fort éloignés de ce crime, qui se nourrissent des bêtes farouches au sortir de l'amphithéâtre, encore toutes sanglantes et toutes pleines de ceux qu'elles viennent de dévorer. Pour nous il ne nous est permis ni de voir des meurtres, ni de les entendre, et le sang nous fait tant d'horreur, que nous ne mangeons pas seulement de celui des bêtes.
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Bonne journée,
Pierre