Ce vendredi 18 mai, les 32 évêques de la conférence épiscopale chilienne ont remis leur démission au pape François. Un événement rarissime.
http://www.pelerin.com/A-la-une/Demissi ... s-chiliens
À propos de l'article
Créé le 18/05/2018
Publié par :
Véronique Badets
Édité par :
Sabine Harreau
Publié dans Pèlerin
n°7069 du 24 mai 2018
C’est un séisme sans précédent qui a secoué l’Église du Chili vendredi 18 mai. L’ensemble de la conférence épiscopale chilienne, soit 32 évêques en poste, a en effet remis sa démission au pape François. Cet événement rarissime s’est produit à l’issue d’une réunion de trois jours au Vatican, convoquée par François pour revenir sur leur gestion calamiteuse des affaires de pédophilie.
Mal conseillé en amont de son voyage en terre chilienne en janvier, le pape avait en effet pris la défense d’un évêque ayant couvert les agissements de Fernando Karadima, redoutable prédateur sexuel déchu de la prêtrise en 2011.
Quelle suite le Pape donnera-t-il à cette démission collective ? À l’heure où nous bouclons, toutes les hypothèses restent ouvertes. Après des années où, malgré des propos très fermes, son inertie face à la pédophilie lui a été reprochée, François semble en tout cas résolu à agir contre ce fléau qui gangrène l’Église.
Repères
Publication de la lettre apostolique « Comme une mère aimante » par le pape François. Les évêques qui ont fermé les yeux sur des abus sexuels pourront être révoqués.
1er mars 2017 L'Irlandaise Marie Collins claque la porte de la Commission pontificale pour la protection des mineurs et dénonce le fait qu'un tribunal chargé de juger les évêques négligents n'ait pas pu se mettre en place.
29 juin 2017 Le cardinal australien George Pell, « ministre de l'Économie » du Vatican, est inculpé pour abus sexuels.
30 janvier 2018 Le pape envoie Mgr Scicluna enquêter au Chili sur Mgr Juan Barros et écouter les victimes du P. Karadima.
17 février 2018 La Commission pontificale pour la protection des mineurs est reconduite.
27 avril 2018 Le pape François reçoit au Vatican trois victimes d'un prêtre pédophile chilien.
15 mai 2018 Les évêques chiliens sont convoqués au Vatican pour discerner leur responsabilité dans la crise pédophile.
Retrouvez notre article du 5 mars dernier : Après son voyage au Chili, François s'est vu reprocher son inertie dans la lutte contre la pédophilie dans l’Église
À lire, notre dossier complet : Pédophilie dans l'Église : rebâtir la confiance
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C’était une décision attendue depuis un certain temps déjà. Lundi matin 11 juin, le pape François a accepté les démissions de trois évêques chiliens au cœur d’un scandale de pédophilie et d’agressions sexuelles. Parmi les trois évêques démissionnaires se trouve monseigneur Juan Barros, au cœur de la polémique et que le pape François avait plus ou moins protégé lors de son voyage au Chili en janvier dernier, ce qui avait littéralement scandalisé l’opinion publique chilienne. Après avoir lu les conclusions de l’enquête concernant ce scandale, le pape François a fait son mea culpa en recevant les victimes des prêtres pédophiles. José Andes Murillo, lui, a été victime du prêtre Karadima. Pour lui cette décision du pape François est un véritable soulagement.
« C’est très émouvant et très important de voir que la force et la persévérance d’une communauté comme celle de la ville d’Osorno ont permis qu’un sujet local prenne une telle importance, témoigne José Andes Murillo. Ce sont des sanctions fortes qui ont été prises pour écarter trois évêques, Barros, Duarte et Caro. Les deux premiers font l’objet d’accusations gravissimes. Barros pour avoir couvert des agressions, et Duarte pour avoir commis des agressions. Concernant Caro, il y a également des accusations très graves et qui ont certainement à voir avec ce que le pape a dit… c’est-à-dire qu’au Chili il existe une culture au sein de l’Eglise qui vise à dissimuler les agressions, à détruire des preuves, à agir de manière délictueuse. Voilà les raisons pour lesquelles leurs démissions ont été acceptées. J’espère maintenant qu’il y aura également une décision de justice les concernant. »
Mai 2018 : 32 apostasies
Juin 2018 : 3 aposties
Que des Evêques et non pas de simples prêtres, ce qui signifie que les prêtres n'ont plus personne à leur tête, et ils sont désamparés, car ils se demandent si eux aussi doivent suivre le même exemple.
Cas de conscience dans la prêtrise dans le monde d'aujourd'hui.
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souvenez vous
RELIGION
06/04/2017 14:17 CEST | Actualisé 06/04/2017 14:19 CEST
L'évêque de Dax démissionne après avoir eu des "comportements inappropriés" envers des jeunes
Certains enfants ont fait état de "troubles" et de sentiments de "malaise" face à lui.
RELIGION- Des "problèmes" et des comportements douteux. L'évêque de Dax (Landes), Monseigneur Hervé Gaschinard, a dû démissionner en raison d'"attitudes pastorales inappropriées" envers des jeunes. Une démission rare acceptée jeudi par le pape François, a annoncé la Conférence des évêques de France dans un communiqué ce jeudi 6 avril.
Originaire de Saint-Nazaire, Hervé Gaschignard, 57 ans, a présenté sa démission sur suggestion du Nonce apostolique, l'archevêque italien Luigi Ventura, représentant du Vatican auprès de l'Eglise catholique française, a-t-il été précisé.
Pas question "d'agressions ou d'actes sexuels"
Dans des communiqués séparés, l'évêché de Dax et le cardinal-archevêque de Bordeaux, Jean-Pierre Ricard, font état de "problèmes" de l'évêque "dans sa relation pastorale aux jeunes".
"Depuis plusieurs semaines, dans le diocèse de Dax, des rumeurs persistaient sur des attitudes pastorales inappropriées de l'évêque. Elles ont été portées à la connaissance du cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque métropolitain de Bordeaux, et du Nonce apostolique. Cette ambiance avait rendu difficile le gouvernement du diocèse", a indique la Conférence des évêques.
Le responsable de la communication à l'évêché de Dax, Paul Perromat, interrogé par l'AFP, a simplement précisé que cette démission intervenait après "des propos et comportements inappropriés qui auraient pu être tenus" par Monseigneur Gaschinard, mais "il n'est en aucun cas question d'agressions ou d'actes sexuels". "A l'heure actuelle, aucune plainte n'a été déposée ni auprès du Procureur de Dax, ni auprès de celui de Mont-de-Marsan", a-t-il ajouté, soulignant que "l'église d'Aire-sur-Adour et de Dax pense à toutes les personnes blessées dans cette histoire".
Cette déclaration intervient moins d'un mois après la révélation de Médiapart selon laquelle 25 évêques n'ont pas dénoncé à la justice 32 auteurs d'abus sexuels.
"Émotions et troubles" chez les jeunes
Pour sa part, le cardinal Jean-Pierre Ricard précise avoir reçu "le 21 mars deux personnes du diocèse d'Aire et Dax, en contact avec des jeunes. Elles lui ont fait part de leurs interrogations et même du malaise ressenti devant des attitudes et des paroles de l'évêque Hervé Gaschignard vis-à-vis de jeunes. Son comportement a provoqué émotion et trouble chez un certain nombre de ces jeunes, qui en ont parlé à leur famille".
Le 28 mars, dans le cadre de l'Assemblée des évêques à Lourdes, le cardinal en a parlé à l'évêque de Dax, qui, "déjà alerté, en avait informé le Nonce apostolique et pris contact avec le procureur de la République".
Le Pape François a nommé Monseigneur Bernard Charrier, évêque de Tulle, âgé de 78 ans, administrateur apostolique du diocèse d'Aire et Dax. Monseigneur Hervé Gaschignard avait été ordonné prêtre en 1989, consacré évêque en 2008 et nomme évêque d'Aire et Dax en 2012.
Lire aussi :
• Pédophilie "malencontreuse": l'évêque d'Evry nous explique ce qu'il a voulu dire
• Selon Mediapart, 25 évêques n'ont pas dénoncé à la justice 32 auteurs d'abus sexuels
• Les évêques ne doivent "pas nécessairement" dénoncer les abus sexuels aux autorités
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20/03/2017 16:06 CET | Actualisé 20/03/2017 18:21 CET
Selon Mediapart, 25 évêques n'ont pas dénoncé à la justice 32 auteurs d'abus sexuels
Après un an d'enquête, le site d'investigation recense 32 agresseurs religieux ou laïcs et plus de 330 victimes. Le cardinal Barbarin est mis en cause.
SCANDALE - L'Eglise catholique sur le banc des accusés. 25 évêques, dont cinq sont toujours en poste, n'ont pas dénoncé à la justice 32 auteurs d'abus sexuels, religieux ou laïcs, faisant 339 victimes présumées, selon des informations dévoilées par Mediapart.
Ces faits, recoupés au terme d'une année d'enquête du collectif de journalistes indépendants We Report s'appuyant sur des documents judiciaires, des témoignages recoupés et des aveux, remontent jusqu'aux années 60. Si certains faits sont anciens, la moitié des 32 cas recensés concernent des faits établis après 2000, assure encore Mediapart qui décrit par le menu les mutations des prêtres ou religieux incriminés.
Selon le site, la "majorité des agresseurs ont été par la suite inquiétés par la justice, condamnés, placés sous enquête préliminaire, ou font l'objet d'un mandat d'arrêt ou d'une mise en examen pour les affaires en cours". Mais un nombre conséquent d'évêques, dont le cardinal Barbarin, auraient eu connaissance d'un ou plusieurs crimes sans saisir la justice, en violation de la loi.
L'exception qui confirme la règle du secret du confessionnal
En France, la justice reconnaît le secret de la confession en tant que secret professionnel comme le secret médical, à l'exception des maltraitances et atteintes sexuelles sur mineurs. S'agissant du droit canonique, les théologiens s'accordent sur le principe que le secret du confessionnal est inviolable mais ne doit pas conduire à couvrir des faits particulièrement graves.
En 2003, les évêques français publiaient un livret baptisé "Lutter contre la pédophilie, repères pour les éducateurs". Ce dernier réaffirmait l'inviolabilité du confessionnal tout en précisant: "un prêtre qui reçoit les confidences de l'auteur d'un crime ou d'un délit doit tout mettre en oeuvre pour que celui-ci assume ses responsabilités tant à l'égard de la victime qu'à l'égard de la société, et se confie donc à la justice".
En cas de doute, un prêtre ayant recueilli des confessions peut s'en ouvrir auprès de son supérieur, l'évêque.
Aucun des responsables religieux cité n'a pour l'heure été condamné pour négligence ni sanctionné par la hiérarchie catholique.
Cette enquête, résumée dans un ouvrage, Église, la mécanique du silence à paraître le 22 mars (JC Lattès), qui fera aussi l'objet d'une émission de "Cash Investigation" (France2).
C'est en 1972 que pour la première fois, un prêtre a été dénoncé.
https://www.francetvinfo.fr/replay-maga ... 97133.html
Cash investigation une émission de france 2 par Elise Lucet
Cas de conscience dans la prêtrise catholique aujourd'hui
Cas de conscience dans la prêtrise catholique aujourd'hui
Ecrit le 17 juin18, 00:08


"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"
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