Marc Halévy est un polytechnicien spécialisé en physique nucléaire.
En 1973, il devient élève de Ilya Prigogine, prix Nobel de chimie en 1977.
"Depuis Platon, nous considérons qu’il y a deux mondes : d’un côté, le monde imparfait dans lequel nous mijotons le temps de notre vie terrestre, soumis à des lois et des épreuves. De l’autre, un monde divin, pur et intemporel.
En parallèle, certains ont défendu l’idée qu’il n’y aurait qu’un seul monde : Héraclite, les stoïciens, maître Eckhart et les « Pères du désert » de la tradition chrétienne. La mystique juive, que l’on nomme Kabbale. Le mouvement soufi, au sein de la religion musulmane. Spinoza et le Tao Te King de Lao Tseu…
Pour eux, Dieu n’est pas extérieur. L’esprit et la matière ne sont pas séparés : ils viennent de la même Source, sont constitués de la même essence. Au niveau métaphysique, il y a une unité absolue de tout ce qui existe."
Pour illustrer cette idée, le physicien prend l’exemple de la vague et de l’océan :
"La vague n’a pas d’existence indépendante : elle est une manifestation particulière, temporaire, d’un océan plus vaste."
"Il n’y a pas de distinction ontologique entre ce qui serait “moi” et le reste de l’Univers.
Dès que l’on prend conscience qu’on est une vague à la surface de l’océan, et non un objet isolé dans un monde étranger, l’ego peut sortir de la coque de protection qu’il s’est inventée. Dans mes mots, cela se traduit par : ce n’est pas moi qui vis, c’est la Vie qui vit à travers moi."