J'm'interroge a écrit : 19 nov.25, 13:00
Parler de “réglage fin” comme si la physique sous-entendait un horloger n’a rien de scientifique. Le terme vient surtout de la vulgarisation et traîne une analogie artisanale que la science ne cautionne pas. On peut parfaitement décrire la sensibilité des constantes sans imaginer un ajusteur cosmique, tout comme on parle de “code génétique” sans postuler un programmeur.
Code génétique sans programmeur, non mais faut y croire!! Et attention, je dis ça, je dis rien...
Tu mélanges deux niveaux distincts :
- Descriptif : certaines constantes doivent avoir certaines valeurs pour permettre les structures complexes que nous observons.
- Interprétatif : pourquoi ont-elles ces valeurs ?
Le premier relève de la physique.
Le second, c’est de la métaphysique ou de la théologie selon ce qu’on y projette. La physique n’a jamais dit qu’il y avait une intention derrière ces valeurs ; elle dit seulement : “si c’était différent, rien de ce que nous connaissons n’existerait”.
Ça, on n'a pas grand-chose pour le vérifier... Une affirmation farfelue, à mon avis...
Essayez de ne rien oublier au tableau qui met dans une plus juste perspectve... Ce n'est pas l'interprétatif qui calcule les probabilités ou les improbabilités... Les enlever n'enlève rien au mystère... Ou encore par quel miracle la conscience, ou comment prendre la mesure de ce monde à ce point extrordinairement bien ficelé dans ses moindres recoins qu'il perdure inexorablement?
Bizarrement, un Dawkins posera l'hypothèse dieu pour mieux l'évaluer scientifiquement par les probabilités... Très peu probable, dit-il... Un agnostique qui s'ignore plutôt qu'athée...
Il vous manque la mesure des choses, de ce qui est, un regard à la dimension de l'ouvert, l'ouverture...
Quand tu affirmes qu’“il n’y a qu’un pas” vers l’hypothèse d’un horloger, tu franchis volontairement un saut conceptuel.
Les mots ont leur importance et leur limite : je ne franchis pas le pas, je m'installe à la limite et je garde les yeux ouverts. Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas. Et donc je ne choisis pas, j'interroge, je suis perplexe, je me laisse réenchanter par l'INCROYABLE...
Le caractère sensible des constantes s’explique très bien sans intention : principe anthropique, multivers, variations régionales, dans le temps, auto-organisation, ou même une théorie encore inconnue qui déduira ces valeurs d’un principe plus profond. Aucun de ces cadres n’a besoin d’un artisan cosmique.
Peu importe, ce sont des hypothèses, des tentatives d'explications, pas des explications qui closent le sujet... Pas content de ne s'en tenir qu'à l'univers actuel observable, on en invente d'autres. D'ailleurs pourquoi pas! Une fois qu'on y est, pourquoi pas aussi que tous les instants depuis la nuit des temps se rejouent perpétuellement dans un présent intemporel?
Mais ça ou autre chose, pourquoi pas, puisque les paris sont toujours ouverts...
Quant à dire que tu “ne crois pas à un début”, c’est parfaitement recevable comme position métaphysique, mais ce n’est pas une donnée scientifique. L’univers observable a une histoire thermique menant à un état dense et chaud. Est-ce un commencement ? On n’en sait rien. Il existe des modèles de rebond, de cycles, d’univers émergents. Rien de cela n’implique un créateur, juste de la dynamique.
Comme quoi des hypothèses, des modèles, en voulez-vous en voilà!
Un Klein s'est demandé si les calculs quelque vrais qu'ils soient pour décrire le réel correspondaient au réel...
Bref : le “pas” entre réglage fin et intention est un pas philosophique ou théologique, non scientifique. Et rien n’oblige à le franchir.
Vu le mystère entier, ma posture est ouverte...
Que savons-nous de ce que nous ne savons pas?